144 L’« assassin » est une figure qui revient, dans la lignée du « homo homini lupus » de T. Hobbes ; ainsi p. 581 des OC, on trouve : « Que l’homme perde sa faculté d’indifférence : il devient assassin virtuel ; qu’il transforme son idée en dieu : les conséquences en sont incalculables. » Chez Cioran, le fanatisme est dénoncé comme transformant l’homme en prédicateur ou en prophète : « Le vice de définir a fait de lui un assassin gracieux, et une victime discrète » (p. 585). Voir également p. 600 : « Dans un monde éperdu d’oisiveté, ils [les désœuvrés] seraient les seuls à n’être pas assassins », p. 604 : « Le salut ne hante que les assassins et les saints, ceux qui ont tué ou dépassé la créature ; les autres se vautrent – ivres morts – dans l’imperfection…», p. 629 : « Nous portons en nous un bourreau réticent, un criminel irréalisé. Et ceux qui n’ont pas l’audace de s’avouer leurs penchants homicides, assassinent en rêve, peuplent de cadavres leurs cauchemars. Devant un tribunal absolu, seuls les anges seraient acquittés », mais aussi p. 641, p. 648, p. 673, p. 692, p. 717, p. 718, p. 719, p. 728, p. 733.