35

Dans la Boutique magique de L’Oregon, Kevin Nixon, armé d’un levier, ouvrait le dessus d’une longue caisse en bois, estampillée US Air Force, Opérations spéciales. À la deuxième ligne, on pouvait lire Système Fulton de sauvetage aérien, contrôlé le 02-11-90, suivi des initiales de l’agent qui avait contrôlé le système. Après avoir détaché le couvercle, Nixon regarda à l’intérieur, puis commença à vider la caisse.

Il trouva d’abord un harnais en fils de nylon semblable à ceux des parachutes, sur lequel se trouvait une poulie, ensuite, un câble à grande résistance. Enfin, un ballon aérostat dégonflé et les accessoires nécessaires pour attacher les différents éléments ensemble. Nixon regarda chaque article à mesure qu’il les sortait de la caisse. Tout avait l’air en bon état.

La porte de la Boutique magique s’ouvrit.

— Comment ça se présente ? demanda Hanley.

— Bien, répondit Nixon.

Hanley désigna un étrange crochet à trois dents en métal forgé, sur le sol.

— Qu’est-ce que c’est ?

Nixon fit un signe de tête en direction du couvercle de la caisse sur lequel était schématisé un plan’d’assemblage.

— C’est le crochet qui s’accroche au câble juste en dessous du ballon.

— Il n’est pas censé être à bord de l’avion qui hisse la charge ?

— Idéalement, si, concéda Nixon.

— Et alors ?

Nixon tendit la main vers le mur d’en face.

— Heureusement qu’on a des règles à respecter.

— Toujours un plan de secours, lut Hanley en souriant.

— Bien sûr ! dit Nixon.

— Je vais avertir l’avion, dit Hanley. Nous disposons encore de quelques heures.

— Monsieur Hanley, je suis prêt quand vous voulez.

L’unique moteur de l’Antonov Colt vrombissait de façon monotone, tandis que Gunderson, Michaels et Pilston survolaient la mer de Chine méridionale. Le ciel était dégagé, le mur d’orage qui se dirigeait vers le sud était encore à des centaines de kilomètres. Gunderson espérait seulement que L’Oregon, qui avançait à vitesse maximum, serait sorti de l’orage avant qu’ils se rejoignent. C’était un excellent pilote, mais même par beau temps, ce qu’il s’apprêtait à faire était aussi difficile que de mettre dans le mille aux fléchettes à dix pas de la cible, les yeux bandés.

Gunderson avait ouvert les fenêtres du cockpit et de l’espace de stockage pour dissiper l’odeur d’essence. L’avion qui contenait à l’origine 1 172 litres de carburant étant utilisé pour des missions d’exploitation forestière dans des endroits reculés, deux réservoirs supplémentaires de mille litres chacun avaient été ajoutés au centre de la carlingue. C’était une bonne chose ; sans cet aménagement, ils n’auraient jamais pu se rendre jusqu’à L’Oregon, puis regagner le Viêt Nam, une distance trop grande pour un hélicoptère. Le problème, c’était que l’avion sentait comme une station-service après un débordement. Gunderson regarda le récepteur de son GPS portable.

— Comment ça se passe, Tiny ? demanda Michaels.

— Jusqu’ici, ça va, répondit Gunderson, mais ce GPS consomme autant de batterie qu’un gamin des jeux vidéo. Est-ce qu’on nous aurait par hasard laissé des batteries de rechange à bord ?

Pilston, qui était accroupie entre le siège du pilote et celui du copilote, fouilla dans deux sacs en papier sans rien trouver.

— Désolée Chuck, dit-elle. Pas de chance.

Pilston fit un rapide inventaire.

— Quelques plats prêts à l’emploi, deux Thermos qui doivent contenir du café, des barres chocolatées et des M&M’s, de l’eau en bouteilles, des cartes et de l’eau dentifrice.

— Est-ce qu’il y a des serviettes et du savon ?

Pilston fouilla au fond d’un sac.

— Yep.

— Il est doué, Gannon, pour ce genre de choses, dit Gunderson en bâillant.

Michaels regarda le compteur.

— Il nous reste cinq heures de vol jusqu’à L’Oregon, dit-elle. Tracy et moi, on a dormi la nuit dernière. Tu devrais te rafraîchir et dormir un peu ; on te réveillera quand on sera près du but.

— Tu te sens capable d’assurer le rôle du copilote ? demanda-t-il à Pilston.

— J’ai obtenu mon brevet de pilote privé l’année dernière, lui rétorqua-t-elle. Je n’ai pas beaucoup d’heures de vol, mais je pense que je suis assez qualifiée pour regarder les aiguilles osciller.

Gunderson hocha la tête d’un air las.

— Je lâche les commandes, dit-il.

Dès qu’il fut certain que Michaels avait l’avion bien en main, il se leva, et se faufila derrière Pilston, qui grimpa rapidement dans le siège du pilote. L’Antonov pouvait se conduire du siège de droite comme de celui de gauche donc Michaels n’eut pas besoin de changer de place. Une fois que Pilston fut installée, elle se tourna vers Gunderson.

— Il y a une couchette pliante le long du mur, dit-elle, et des toilettes se déversent tout simplement sur un côté de l’avion. Tu veux un truc à manger, d’abord ?

— Non merci, mesdemoiselles, dit Gunderson. Réveillez-moi si besoin est.

Puis il se dirigea vers la couchette, enleva sa chemise et la roula en boule pour en faire un oreiller, puis il s’étendit et s’endormit en quelques minutes. L’Antonov poursuivit sa route vers le nord pour son rendez-vous.

Au fil de son existence, la Corporation avait investi dans un certain nombre d’entreprises légales, dont elle se retrouvait propriétaire ou actionnaire ; des mines, une plantation de noix de coco, une manufacture d’armes à feu, des hôtels et complexes touristiques, une usine de machines-outils et même une compagnie de vols charters avec des agences en Amérique du Nord et du Sud, en Europe et en Asie.

Les employés de ces filiales ne se doutaient pas de l’origine des revenus de l’entreprise mère ni de ses objectifs. Ils savaient seulement qu’ils étaient bien payés, bien traités, et ne souffraient jamais de réductions d’effectifs ou de licenciements collectifs. La plupart du temps, le noyau dur de la Corporation ne mettait pas le nez dans les affaires de ces entreprises, mais parfois, ces dernières pouvaient se révéler utiles.

C’était aujourd’hui le cas.

Max Hanley regagna la salle de contrôle de L’Oregon et s’installa dans son fauteuil.

— Sortez-moi le fichier des vols de Pegasus Air, demanda-t-il à Stone.

Stone pianota quelques instants sur son clavier et une carte du monde apparut sur l’écran.

— Quel est le moyen le plus rapide d’emmener le président à sa réunion ?

Stone appuya sur quelques touches et l’itinéraire s’inscrivit sur l’écran.

— C’est un long vol, dit-il. Et je suppose que vous le voulez sans escale ?

— Absolument, fit Hanley.

— Ce qui signifie que nous aurons besoin d’un G550, dans ce cas.

— Où se trouvent-ils en ce moment ? demanda Hanley.

Stone fit apparaître les vols en cours sur la carte.

— Le G550 asiatique est en route pour Hawaï, donc c’est mort, dit Stone.

— Le deuxième est à Paris, non, attendez, le G550 d’Amérique du Sud vient d’atterrir à Dubaï et il doit repartir demain.

— Combien de temps lui faut-il pour atteindre Da Nang ?

— 5 800 kilomètres, ce qui fait environ six heures et demie.

Hanley attrapa un bloc-notes et un crayon et griffonna des calculs.

— Ça va être juste, dit-il. En comptant le décalage horaire, le réapprovisionnement en carburant, les autorisations d’atterrir qu’il faudra obtenir rapidement. Mais c’est jouable.

— Vous voulez que je réserve le jet ? demanda Stone.

— Voilà le plan de vol, dit Hanley en lui tendant une feuille de papier.

— Ensuite ?

— Assurez-vous que notre contact dans l’armée vietnamienne a reçu son pot-de-vin, pour que nous n’ayons pas de problème pour faire une rapide escale carburant à Da Nang.

— Ensuite ?

— Préparez-moi une liaison satellite avec Karamozov, dit Hanley. Il faut que je confirme.

— Rien d’autre ?

— Quand vous aurez terminé, dit Hanley, appelez Truitt pour qu’il vous relève et tâchez de dormir.

— Et vous, monsieur ?

— Je vais faire un somme ici, répondit Hanley. C’est là que j’aime être : au cœur de l’action.

Le dalaï-lama priait devant une statue de Bouddha lorsque Overholt entra sans bruit.

— J’ai senti votre présence, lui dit le dalaï-lama en se relevant, et vous semblez heureux.

— Êtes-vous prêt à rentrer ? demanda Overholt.

— Oui, répondit le dalaï-lama. Je suis tout à fait prêt.

— Bien, dit Overholt. C’est pour demain.

— Vos amis ont-il récupéré le Bouddha d’or ?

— Oui, répondit Overholt en hochant la tête.

— Et le compartiment, l’ont-ils trouvé ?

— Ils y travaillent, Votre Sainteté.

Le dalaï-lama secoua la tête en souriant.

— Ils finiront par trouver, dit-il, et à ce moment-là, ils sauront quoi faire de cette trouvaille. (Il s’interrompit.) Comme il est étrange de songer que c’est quelque chose que mon peuple a toujours possédé qui sera notre salut.

— Nous ne sommes pas encore au Tibet, Votre Sainteté, dit Overholt.

Le dalaï-lama médita cette phrase quelques instants en souriant.

— Non, monsieur Overholt, pas encore, mais nous y serons bientôt. C’est la cupidité qui a amené les Chinois dans mon pays ; et cette même cupidité va nous libérer.

Overholt opina silencieusement.

— La vie est un cercle, continua le dalaï-lama, et un jour vous le comprendrez.

Overholt regarda en souriant le dalaï-lama gagner la porte.

— À présent, dit-il avec douceur, il faut vous restaurer. Vous devez être épuisé par ce long voyage.

Les deux hommes sortirent de la pièce vers un destin déterminé par un obscur bateau et son équipage de mercenaires.

À onze heures du matin, heure locale, L’Oregon sortit de la nappe de brouillard. À l’avant de la perturbation orageuse, le temps avait la perfection du calme avant la tempête. L’azur du ciel se reflétait dans une mer aussi plate qu’un miroir. Depuis son départ de Macao, L’Oregon avait bien avancé : il était dans les eaux internationales, au-delà de l’île Hainan, et s’il poursuivait au même rythme, il doublerait Singapour le lendemain à midi, heure locale. Après avoir viré pour emprunter le détroit de Malacca, il devait se diriger vers le nord et atteindre le haut du golfe du Bengale au large du Bangladesh vers quatorze heures le dimanche.

À ce moment-là, si tout s’était déroulé selon le plan, le dalaï-lama aurait repris le pouvoir et la Corporation s’éclipserait sans que personne en sache rien.

Juan Cabrillo se réveillait ; il prit une douche et s’habilla, puis quitta sa cabine et gagna la salle de contrôle. Lorsqu’il ouvrit la porte, il vit Max Hanley endormi dans son fauteuil. Celui-ci se redressa à l’entrée de Cabrillo et alla chercher deux tasses de café.

— Tu te sens mieux ? demanda-t-il à Cabrillo en lui tendant une tasse.

— C’est fou ce que ça fait du bien, un petit somme, répondit-il.

— Richard ? demanda Hanley.

Truitt leva les yeux de son écran pour dire qu’il allait bien.

— On en est où ? demanda Cabrillo sans autre préambule.

Hanley regagna son fauteuil et fit signe à Cabrillo de s’asseoir, puis il lui montra un écran sur lequel était tracée une ligne rouge entre Hô Chi Minh-Ville et L’Oregon.

— Cette ligne, c’est Gunderson et son équipe. Ils passeront te prendre d’ici une demi-heure.

— Ils sont à bord de l’hydravion ?

— Non, répondit Hanley. Il était trop loin au sud pour qu’on arrive à l’avoir à temps.

— Alors tu m’as trouvé un autre hydravion ? demanda Cabrillo.

— Gannon a tiré toutes les ficelles, dit Hanley, mais impossible d’en dénicher un.

Cabrillo sirota son café tandis que Truitt tournait la tête pour le regarder.

— Vous allez me hisser comme un vulgaire paquet ? demanda Cabrillo.

— Désolé Juan, dit Hanley. C’était la seule possibilité pour que tu sois à l’heure pour ton avion au Viêt Nam.

— Et le Bouddha ?

— On le montera en premier, lui apprit Hanley.

— Mais pourquoi, demanda Cabrillo, je me retrouve toujours dans ce genre de situation ?

— Pour l’argent ? fit Truitt en souriant.

— Ou pour le frisson de la victoire ? proposa Hanley.

À bord de l’Antonov, Gunderson se brossait les dents et se lavait le visage. Il cracha le dentifrice dans les toilettes et passa une petite serviette sur la barbe naissante de son visage. Lorsqu’il eut terminé, il regagna l’avant et fit signe à Pilston.

— Tu me laisses ta place ?

Elle se glissa hors du siège du pilote et Gunderson s’assit.

— Comment elle s’est débrouillée, la petite nouvelle ? demanda-t-il à Michaels.

— Ce n’est pas une mauvaise pilote, remarqua Michaels. Je lui ai laissé le manche pendant que je faisais une petite sieste.

Gunderson se retourna vers Pilston.

— Pense bien à noter tes heures, lui dit-il. Quand tu en auras deux cents, tu pourras passer ton brevet professionnel. Le dernier de l’équipe à avoir fait ça, Cabrillo lui a octroyé une prime de cinq mille dollars.

— Ce vieux machin est très agréable à piloter. Un vrai limaçon, mais aussi stable qu’une table.

— On est bientôt arrivés ?

Michaels consulta son GPS, examina son plan de vol et entra quelques calculs dans l’ordinateur de bord.

— Il reste environ vingt-quatre minutes, dit-elle.

— Tu as gardé le silence radio ? demanda-t-il.

— Comme prévu.

Gunderson ajusta le mélange du carburant et vérifia le niveau des jauges. Satisfait de constater que tout allait bien, il reprit la parole.

— Tracy, est-ce que tu pourrais me servir une tasse de café ? Il va être temps d’appeler le navire.

Pilston dévissa la tasse de la Thermos, colla un morceau de scotch double-face dessous, puis elle y versa du café et la tendit à Gunderson. Après avoir bu une gorgée du liquide brûlant, celui-ci posa sa tasse sur une surface plane, où elle resta collée. Puis il ajusta la fréquence de la radio et appela L’Oregon.

— Tiny appelle le président du conseil d’administration. Vous êtes là ?

Quelques secondes s’écoulèrent avant qu’une réponse leur parvienne.

— Ici contrôle, allez-y.

— Ces demoiselles et moi, dit Tiny, serons là d’ici quelques minutes pour vous hisser à bord.

— Nous vous suivons sur le radar, dit Cabrillo. Vous devriez nous voir bientôt.

— Quelle est la marche à suivre ? demanda Gunderson.

— Nous allons procéder en deux fois, dit Cabrillo.

Dans un premier temps, vous hisserez l’objet, et rap-pelez-vous qu’il est lourd.

— Nous avons une glissière avec une courroie, dit Gunderson, mais la porte de ce vieux coucou est sur le côté. Mon plan était de treuiller la charge assez près de la porte, puis de faire un peu de voltige pour la faire basculer à bord.

Sur L’Oregon, Cabrillo secoua la tête avec incrédulité.

— Ne tentez pas ça avec la deuxième charge, dit-il.

— Pourquoi, chef ?

— Parce que c’est moi, la deuxième charge.

Michaels, qui regardait par la fenêtre, aperçut une tache qui devait être L’Oregon.

— J’ai un visuel, dit-elle.

— Nous vous voyons à l’œil nu, dit Gunderson, et nous ferons attention pour vous hisser à bord, chef ; ne vous inquiétez pas.

— Je vais près des superstructures pour mettre mon harnais, dit Cabrillo. Est-ce que vous avez besoin de quelque chose d’autre ?

Gunderson interrogea du regard Pilston et Michaels qui secouèrent la tête négativement.

— Alors seulement quelques sandwiches jambon-fromage, dit Gunderson.

— Je vais voir ce que je peux faire, dit Cabrillo.

— Nous amorçons notre descente, dit Gunderson. À tout de suite.

Cabrillo entra dans la Boutique magique. Nixon avait posé la statue de Bouddha sur une petite table et il passait un petit détecteur électronique près de son ventre. Il regarda son moniteur en secouant la tête.

— Il y a une cavité là-dedans, chef, dit Nixon à Cabrillo, mais je n’arrive pas à trouver l’accès.

Cabrillo resta silencieux un instant, puis il se tourna vers Nixon.

— Passez-moi un pistolet thermique, dit-il.

Nixon décrocha l’outil d’une cheville sur l’établi, accrocha une rallonge électrique, puis le tira vers la statue. Cabrillo appuya sur l’interrupteur et commença à chauffer l’estomac du Bouddha d’or.

— Vous pensez à quoi, chef ? demanda Nixon en haussant la voix pour couvrir le vrombissement du pistolet.

— On dit que ça porte bonheur de caresser le ventre du Bouddha, dit Cabrillo. Avec suffisamment de frottement, on produit de la chaleur.

Nixon posa la main sur le ventre en or. Il devenait aussi tiède que la peau d’un homme. Cabrillo, qui regardait la statue, se tourna vers lui.

— Trouvez-moi un rasoir de barbier.

Sur son établi, Nixon dénicha une boîte de lames de rasoir et revint vers Cabrillo en ôtant l’enveloppe de l’une d’elles.

— Regardez ! fit Cabrillo. Il y a une faille qui se forme !

Nixon enfonça la lame dans la minuscule fente.

— Insérez-en une autre, lui dit Cabrillo, et essayez de faire levier pour ouvrir le ventre.

Au fil des secondes, la fente s’élargit et Cabrillo dirigea la chaleur vers l’intérieur, ce qui fit chauffer la colle appliquée des siècles auparavant. Enfin l’interstice fut assez large pour permettre d’y passer la main. Cabrillo tendit le pistolet thermique à Nixon et introduisit ses doigts dans la fente, puis il tira doucement sur la plaque d ? or tandis que Nixon continuait à chauffer la colle de sabot de yack.

Lentement, la plaque se décolla. Et tout à coup, elle resta dans la main de Cabrillo.

Il regarda par l’ouverture et découvrit une cavité dans laquelle se trouvaient des parchemins roulés dans un tube et fermés par une lanière de cuir brut en décomposition. Cabrillo attrapa le paquet avec un luxe de précautions.

Nixon regarda Cabrillo en souriant.

— Et maintenant, chef, on fait quoi ?

— On les photocopie, dit Cabrillo tranquillement, et on les remet à leur place.

Bouddha d'or
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