[590] Le jeune Gordien eut trois ou quatre enfants de chaque concubine. Ses productions littéraires, quoique moins nombreuses, n’étaient pas à mépriser.

[591] Hérodien, VII, p. 243 ; Histoire Auguste, p. 144.

[592] Les greffiers et autres officiers du sénat étaient exclus, et les sénateurs en remplissaient alors eux-mêmes les fonctions. Nous sommes redevables à l’Histoire Auguste, p. 157, de cet exemple curieux de l’ancien usage observé sous la république.

[593] Ce courageux discours paraît avoir été tiré des registres du sénat : il est inséré dans l’Histoire Auguste, p. 156.

[594] Hérodien, VII, p. 244.

[595] Hérodien, VII, p. 247 – VIII, p. 277 ; Histoire Auguste, p. 156-158.

[596] Hérodien, VII, p. 254 ; Hist.  Auguste, p. 150-160. Au lieu d’un an et six mois pour le règne de Gordien, ce qui est absurde, il faut lire, d’après Casaubon et Panvinius, un mois et six jours. Voyez Comment., p. 193. Zozime rapporte (I, p. 17) que les deux Gordiens périrent par une tempête au milieu de leur navigation : étrange ignorance de l’histoire, ou étrange abus des métaphores !

[597] Voyez l’Histoire Auguste, p. 166, d’après les registres du sénat : la date est évidemment fausse ; mais il est facile de rectifier cette erreur, en faisant attention que l’on célébrait alors les jeux apollinaires.

[598] Il descendait de Cornelius Balbus, noble espagnol, et fils adoptif de Théophanes, l’historien grec. Balbus obtint le droit de bourgeoisie par la faveur de Pompée, et il dut la conservation de ce titre à l’éloquence de Cicéron (Voyez Oratio pro Corn. Balbo). L’amitié de César, auquel il rendit en secret d’importants services dans la guerre civile, lui procura les dignités de consul et de pontife, honneurs dont aucun étranger n’avait encore été revêtu. Le neveu de ce Balbus triompha de Garamantes. Voyez le Dictionnaire de Bayle, au mot Balbus : ce judicieux écrivain distingue plusieurs personnages de ce nom, et relève avec son exactitude ordinaire les méprises de ceux qui ont traité le même sujet.

[599] Zonare, XII, p. 622 ; mais peut-on s’en rapporter à l’autorité d’un Grec moderne si peu instruit de l’histoire du troisième siècle, qu’il créé plusieurs empereurs imaginaires, et qu’il confond les princes qui ont réellement existé ?

[600] Hérodien, VII, p. 256, suppose que le sénat fut d’abord convoqué dans le Capitole, et s’exprime à ce sujet avec beaucoup d’éloquence : l’Histoire Auguste, page 116, semble beaucoup plus authentique.

[601] Fils, selon quelques-uns (Note de l’Éditeur).

[602] Dans Hérodien, VII ; p. 249, et dans l’Histoire Auguste, nous avons trois, harangues différentes de Maximin à son armée, sur la rébellion d’Afrique et de Rome. M. de Tillemont a très bien observé qu’elles ne s’accordent ni entre elles ni avec la vérité. Histoire des Empereurs, tome III, p. 799.

[603] L’inexactitude des écrivains de ce siècle nous jette dans un grand embarras. 1° Nous savons que Maxime et Balbin furent tués durant les jeux capitolins (Hérodien, VIII, p. 285). L’autorité de Censorin (de Die natali, c. 18) nous apprend que ces jeux furent célébrés dans l’année 238 ; mais nous ne connaissons ni le mois ni le jour. 2° Nous ne pouvons douter que Gordien n’ait été élu par le sénat le 27 mai ; mais nous sommes en peine de découvrir si ce fût la même année ou la précédente. Tillemont et Muratori, qui soutiennent les deux opinions opposées, s’appuient d’une foule d’autorités, de conjectures et de probabilités : l’un resserre la suite des faits entre ces deux époques, l’autre l’étend au-delà, et tous  deux paraissent s’écarter également de la raison et de l’histoire. Il est cependant nécessaire de choisir entre eux.

Eckhel a traité plus récemment ces questions de chronologie avec une clarté qui donne une grande probabilité à ses résultats : mettant de côté tous les historiens, dont les contradictions sont inconciliables, il n’a consulté que les médailles, et a établi dans les faits qui nous occupent l’ordre suivant : Maximin, l’an de Rome 990 [237], après avoir vaincu les Germains, rentre en Pannonie, établit ses quartiers d’hiver à Sirmium, et se prépare pour faire la guerre aux peuples du Nord. L’an 991, aux calendes de janvier, commence son quatrième tribunat. Les Gordiens sont élus empereurs en Afrique, probablement au commencement du mois de mars. Le sénat confirme avec joie cette élection, et déclare Maximin ennemi de Rome. Cinq jours après avoir appris cette révolte, Maximin part de Sirmium avec son armée pour marcher contre l’Italie. Ces événements se passent vers le commencement d’avril : peu après, les Gordiens sont tués en Afrique par Capellianus, procurateur de la Mauritanie. Le sénat, dans son effroi, nomme empereurs Balbin et Maxime Pupien, et charge ce dernier de la guerre contre Maximin. Maximin est arrêté dans sa route prés d’Aquilée par le défaut de provisions et la fonte des neiges il commence le siége d’Aquilée à la fin d’avril. Pupien rassemble son armée à Ravenne. Maximin et son fils sont massacrés par les soldats irrités de la résistance des Aquiléens, et ce fut probablement au milieu de mai. Pupien revient à Rome, et gouverne avec Balbin : ils sont assassinés vers la fin de juillet. Gordien le Jeune monte sur le trône. Eckhel, de Doct. num. vet., VII, p. 295 (Note de l'Éditeur).

[604] Velleius Paterculus, II, 24. Le président de Montesquieu, dans son Dialogue entre Sylla et Eucrate, exprime les sentiments du dictateur d’une manière ingénieuse et même sublime.

[605] Muratori (Annali d’Italia, t. II , p. 294) pense que la fonte des neiges indique plutôt le mois de juin ou de juillet que celui de février. L’opinion d’un homme qui passait sa vie entre les Alpes et les Apennins, est sans contredit d’un grand poids ; il faut cependant observer, 1° que le long hiver dont Muratori tire avantage ne se trouve que dans la version latine et que le texte grec d’Hérodien n’en fait pas mention ; 2° que les pluies et le soleil, auxquels les soldats de Maximin furent tour à tour exposés (Hérodien, VIII, p. 277), désignent le printemps plutôt que l’été. Ce dont ces différents courants qui, réunis dans un seul, forment le Timave, dont Virgile, nous a donné une description si poétique, dans toute l’étendue du mot.  Ils roulent leurs eaux à douze milles environ à l’est d’Aquilée. Voyez Cluvier, Italia Antiquâ, I, p. 189, etc.

[606] Hérodien, VIII, p. 272. La divinité celtique fut supposée être Apollon, et le sénat lui rendit, sous ce nom, des actions de grâces. On bâtit aussi un temple à Vénus la Chauve, pour perpétuer la  gloire des femmes d’Aquilée, qui , pendant le siège, avaient sacrifié leurs cheveux, et les avaient fait généreusement servir aux machines de guerre.

[607] Hérodien , VIII, p. 279 ; Hist. Auguste, p. 146. Aucun auteur n’a calculé la durée de règne de Maximin avec plus de soin qu’Eutrope, qui lui donne trois ans et quelques jours (IX, 1) : nous pouvons croire que le texte de cet auteur n’est pas corrompu, puisque l’original latin est épuré par la version grecque de Pæan.

[608] Huit pieds romains et un tiers (*). Voyez le Traité de Greaves sur le pied romain. Maximin pouvait boire dans un jour une amphora, environ vingt-cinq pintes de vin, et manger trente ou quarante livres de viande. Il pouvait traîner une charrette chargée, casser d’un coup de poing la jambe d’un cheval, écraser des pierres dans ses mains, et déraciner de petits arbres. Voyez sa vie, dans l’Histoire Auguste.

(*) Sept pieds trois pouces de Paris. Le pied romain, d’après Barthélemy et Jacquier, vaut 10 pouces 9 lignes ¾ = 0,2926 mètre (Note de l’Éditeur).

[609] Voyez, dans l’Histoire Auguste, la lettre de félicitation écrite aux deux empereurs par le consul Claudius Julianus.

[610] Histoire Auguste, p. 171.

[611] Hérodien, VIII, p. 258.

[612] Hérodien, VIII, p. 213.

[613] Le sénat, au milieu de ses acclamations, avait eu l’imprudence de faire cette remarque : elle n’échappa point aux soldats, qui la regardèrent comme une insulte. Hist. Auguste, page 170.

[614] Discordiœ tacitœ,  et quœ intelligerentur potius quàm viderentur (Histoire  Auguste, page 170). Cette expression heureuse est probablement prise de quelque meilleur écrivain.

[615] Hérodien , VIII , p. 287-288.

[616] Quia non alius erat in prasenti. Hist. Auguste.

[617] Quinte-Curce (X, c. 9) félicite l’empereur régnant de ce qu’il a par son heureux avènement, dissipé tant de troubles, fermé tant de plaies, et mis fin aux discordes qui déchiraient l’État. Après avoir pesé très attentivement tous les mots de ce passage, je ne vois point, dans toute l’histoire romaine d’époque à laquelle il puisse mieux convenir qu’à l’élévation de Gordien. En ce cas il serait possible de déterminer le temps où Quinte-Curce a écrit. Ceux gui le placent sous les premiers Césars, raisonnent d’après la pureté et l’élégance de son style mais ils ne peuvent expliquer le silence de Quintilien, qui nous a donné une liste très exacte des historiens romains, sans faire mention de l’auteur de la Vie d’Alexandre.

Cette conjecture de Gibbon n’a aucun fondement. Plusieurs passages de l’ouvrage de Quinte-Curce le placent évidemment à une époque antérieure : ainsi, en parlant des Parthes, il dit : Hinc in Parthienen perventum est ; tùnc ignobilem gentem ; NUNC caput omnium qui post Euphraten et Tigrim amnes siti Rubro mari terminantur (VI, 2). L’empire parthe n’eut cette étendue qu’au premier siècle de l’ère vulgaire ; c’est donc à ce siècle qu’il faut rapporter l’âge de Quinte-Curce. Quoique les critiques, édit M. de Sainte-Croix, aient beaucoup multiplié les conjectures sur ce sujet, la plupart ont fini néanmoins par adopter l’opinion qui place Quinte-Curce sous le règne de Claude. Voy. Juste-Lipse, ad Ann. Tac., II, c. 20 ; Michel Le Tellier, Prof. in Curt. ;. Tillemont, Hist. des Emp., t. I, p. 251 ; Dubos, Réflex. crit. sur la poésie, seconde part. § 13 ; Tiraboschi, Storia della Letter ital., t. II, p. 149 ; Exam. cric. des. histor. d’Alexandre, 2e éd., p. 104, 849-850 (Note de l’Éditeur).

[618] Hist. Auguste, p. 161. D’après quelques particularités contenues dans ces deux lettres, j’imagine qu’on n’obtint pas l’expulsion des eunuques sans quelque respectueuse violence, et que le jeune Gordien se contenta d’approuver leur disgrâce sans consentir.

[619] Hist. Auguste, p. 162 ; Aurelius Victor ; Porphyre, in Vit. Plotin. ap. Fabricium, Biblioth. grœc., IV, c. 36. Le philosophe Plotin accompagna l’armée, animé du désir de s’instruire, et de pénétrer jusque dans l’Inde.

[620] A vingt milles environ de la petite ville de Circesium (*), sur la frontière des deux empires.

(*) Aujourd’hui Kerkisia, placée dans l’angle que forme l’embouchure du Chaboras ou Al-Khabour avec l’Euphrate. Cette situation parut tellement avantageuse à Dioclétien, qu’il y ajouta des fortifications pour en faire le boulevard de l’empire dans cette partie de la Mésopotamie (D’Anville, Géogr. anc., t. II, p. 196) (Note de l’Éditeur).

[621] L’inscription, qui contenait un jeu de mots fort singulier, fut effacée par ordre de Licinius, qui se disait parent de Philippe (Hist. Auguste, p. 165) ; mais le tumulus, où monceau de terre qui formait le sépulcre, subsistait encore du temps de Julien. Voyez Ammien Marcellin, XXIII, 5.

[622] Aurelius Victor ; Eutrope, IX, 2 ; Orose, VII, 20 ; Ammien Marcellin, XXIII, 5 ; Zozime, I, p. 19. Philippe était né à Bostra (*), et il avait alors environ quarante ans.

(*) Aujourd’hui Bosra. Elle était jadis la métropole  d’une province connue sous le nom d’Arabia, et la ville principale de l’Auranitide, dont le nom se conserve dans celui de Belad-Haûran, et dont l’étendue se confond avec les déserts de l’Arabie (D’Anville, Géogr. anc., t. II, p. 188). Selon Victor (in Cœsar), Philippe était originaire de la Trachonitide ; autre province d’Arabie (Note de l’Éditeur).

[623] Le terme aristocratie peut-il être appliqué avec quelque justesse au gouvernement d’Alger ? Tout gouvernement militaire flotte entre deux extrêmes, une monarchie absolue et une farouche démocratie.

[624] La république militaire des mameluks, en Égypte, aurait fourni à M. de Montesquieu un parallèle plus noble et plus juste. Voyez Considérations sur la grandeur et la décadence des Romains, c. 16.

[625] L’Histoire Auguste (p. 163-164) ne peut ici se concilier avec elle-même ni avec la vraisemblance. Comment Philippe pouvait-il condamner son prédécesseur, et cependant consacrer sa mémoire ? Comment pouvait-il faire exécuter publiquement le jeune Gordien, et cependant protester au sénat, dans ses lettres, qu’il n’était point coupable de sa mort ? Philippe, quoique usurpateur et ambitieux, ne fut point un tyran insensé. D’ailleurs Tillemont et Muratori ont découvert des difficultés chronologiques dans cette prétendue association de Philippe à l’empire.

[626] Ce qui nous a été rapporté sur la prétendue célébration de ces jeux à l’époque où ils avaient eu lieu, nous dit-on, pour la dernière fois, est si obscur et si peu authentique, quoique cette époque se place dans un temps déjà éclairé, qu’il me semble que l’alternative ne peut se soutenir. Lorsque Boniface VII institua les jubilés, et voulut que, comme les jeux séculaires, ils se célébrassent tous les cent ans, ce pape artificieux prétendit qu’il faisait seulement renaître une ancienne institution. Voyez M. Le Chais, Lettres sur les jubilés.

[627] Cet intervalle était de cent ans ou de cent dix ans : Varron et Tite-Live ont adopté là première de ces opinions ; mais la dernière est consacrée par l’autorité infaillible des sibylle. (Censorin, de Die nat, c. 17). Cependant les empereurs Claude et Philippe ne se conformèrent pas aux ordres de l’oracle.

[628] Pour se former une idée juste des jeux séculaires, il faut consulter le poème d’Horace, et la description de Zozime, II, p. 167, etc.

[629] Selon le calcul reçu de Varron, Rome fût fondée sept cent cinquante-quatre ans avant J.-C. ; mais la chronologie de ces temps reculés est si incertaine, que sir Isaac Newton place le même événement dans l’année 627 avant J.-C.

[630] Un ancien chronologiste, cité par Velleius Paterculus (l. I, c. 6), observe que les Assyriens, les Mèdes, les Perses et les Macédoniens, régnèrent en Asie mille neuf cent quatre vingt quinze ans depuis l’avènement de Ninus jusqu’à la défaite d’Antiochus par les Romains. Comme le dernier de ces deux événements arriva cent quatre-vingt-neuf ans avant Jésus-Christ, le premier peut-être placé deux mille cent quatre-vingt-quatre ans avant la même époque. Les observations astronomiques trouvées à Babylone, par Alexandre, remontaient cinquante ans plus haut.

[631] L’histoire de Perse fait mention de quatre dynasties depuis les premiers âges jusqu’à l’invasion des Sarrasins celle des Pischdadides, celle des Céanides, celle des Aschkanides ou Arsacides, celle des Sassanides. La première commence à Kaiomaros, que l’on confond souvent avec Noé. C’est le temps fabuleux, on y trouve des règnes de sept cents et de neuf cents ans. Les combats de ces premiers rois contre les giels ou mauvais esprits, et leurs disputes subtiles avec les dews ou fées, sont aussi risibles que les combats de Jupiter, de Vénus, de Kirs et des autres divinités grecques.

L’histoire de la dynastie des Céanides rappelle les héros grecs ou nos paladins : elle renferme les actions héroïques de Rostam, et ses combats contre Affendiar, le fils aîné de Guschtasps. Le grand Cyrus fut, pendant la durée de cette dynastie, le véritable fondateur du royaume des Perses. Le dernier de ces rois, Iskander, confia les satrapies aux grands du pays : l’un d’eux, Aschek ou Arsaces, se fit roi, et fut la tige de la dynastie des Arsacides.

Les historiens perses n’ont conservé le nom que d’un très petit nombre de ces monarques, dont la race fut enfin chassée par Ardshir-Babekan ou Artaxerxés, fondateur de la dynastie des Sassanides, qui dura quatre cent vingt-cinq ans. Voyez une dissert. de Fréret, Mémoires de l’Acad. des Inscript. et Belles-Lettres, t. XVI (Note de l’Éditeur).

[632] Dans la cinq cent trente-huitième année de l’ère de Séleucus. Voyez Agathias, l. II, p. 63. Ce grand événement (tel est le peu d’exactitude des Orientaux) est avancé par Eutychius jusque dans la dixième année du règne de Commode, et reculé par Moïse de Chorène jusque sous l’empereur Philippe. Ammien Marcellin, a puisé dans de bonnes sources pour l’histoire de l’Asie ; mais il copie ses matériaux si servilement, qu’il représente les Arsacides encore assis sur le trône des Perses dans le milieu du quatrième siècle.

[633] Le nom du tanneur était Babek, celui du soldat, Sassan : d’où Artaxerxés fut nominé Babekan, et tous les descendants de ce prince ont été appelés Sassanides.

[634] D’Herbelot, Bibliothèque orientale, au mot Ardshir.

[635] Dion Cassius, l. LXXX ; Hérodien, l. VI, p. 20 ; Abulpharage Dyn, p. 80.

[636] Voyez Moïse de Chorène, l. II, c. 65-71.

[637] Hyde et Prideaux, qui ont composé, d’après les légendes persanes et leurs propres conjectures une histoire très agréable, prétendent que Zoroastre fut contemporain de Darius-Hystaspes ; mais il suffit de faire remarquer que les écrivains grecs, qui vivaient presque dans le même siècle, s’accordent à placer l’ère de Zoroastre quelques centaines d’années ou même mille ans plus haut. Cette observation n’a pas échappé à M. Moyle, qui, à l’aide d’une critique judicieuse, a soutenu contre le docteur Prideaux, son oncle, l’antiquité du prophète persan. Voyez son ouvrage, vol. II.

[638] Cet ancien idiome était appelé le zend. Le langage du commentaire, le pehlvi, quoique beaucoup plus moderne, a cessé, depuis plusieurs siècles, d’être une langue vivante. Ce seul fait, s’il est authentique, garantit suffisamment l’antiquité des ouvrages apportés en Europe par M. Anquetil, et que ce savant a traduits en français.

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Zend signifie vie, vivant. Ce mot désigne, soit la collection des livres canoniques des disciples de Zoroastre, soit la langue même dans laquelle ils sont écrits. Ce sont aussi les livres qui renferment la parole de vie, soit que la langue ait porté originairement le nom de zend, soit qu’on le lui ait donné à cause du contenu des livrés. Avesta signifie parole, oracle, révélation, leçon : ce mot ne désigne pas non plus le titre d’un ouvrage particulier, mais la collection des livres de Zoroastre, comme Révélation d’Ormuzd. Cette collection se nomme ainsi tantôt Zend-Avesta, tantôt Zend tout court.

Le zend était l’ancienne langue de la Médie, comme le prouve son affinité avec les dialectes de l’Arménie et de la Géorgie ; il était déjà langue morte sous les Arsacides, dans les pays même qui avaient servi de théâtre aux événements que le Zend-Avesta rapporte. Quelques critiques, entre autres Richardson et sir W. Jones, ont révoqué en doute l’antiquité de ces livres : le premier a prétendu que le zend n’avait jamais été une lacune écrite et parlée ; qu’elle avait été inventée, dans des temps postérieurs, par les magiciens, pour servir à leur art ; mais Kleuker, dans les dissertations qu’il a ajoutées à celles d’Anquetil et de l’abbé Foucher, a prouvé :

1° Que le zend était réellement une langue autrefois vivante et variée dans une partie de la Perse ;

2° Que la langue dans laquelle sont écrits les livres qui renferment la doctrine de Zoroastre est bien l’ancien zend; en sorte qu’ils n’ont pu être écrits que dans un temps où cette langue était encore vivante et parlée;

3° Que le zend, depuis qu’il est une langue parlée, n’a plus été eu usage comme langue écrite i de sorte que les livres écrits en zend n’ont pu l’être que dans le temps où le zend tuait langue vivante.

Quant à l’époque où le zend a été langue parlée et où Zoroastre a vécu, elle est encore parmi les érudits un objet de discussion : les uns, tels que Hyde et Anquetil lui-même, placent Zoroastre sous la dynastie des rois perses, commencée par Cyrus, et le font contemporain de Darnes-Hystaspes ; ce qui placerait sa vie au milieu du sixième siècle avant Jésus-Christ ; les autres, tels que MM. Tychsen, Heeren, etc., le placent sous la dynastie des Mèdes, et pensent que le roi Guschtasps, sous lequel Zoroastre lui-même dit avoir vécu, est le même que Cyaxare Ier, de la race des Mèdes, qui régnait soixante-dix ans avant Cyrus, et cent ans avant Darius-Hystaspes. Cette opinion, appuyée sur plusieurs passages du Zend-Avesta, paraît la plus vraisemblable : la description que donne Zoroastre lui-même, au commencement de son Vendidad, des provinces et des principales villes du royaume de Guschtasps, ne saurait convenir aux rois perses, et s’applique à la dynastie des Mèdes. Quelques critiques, entre autres l’abbé Foucher, reconnaissent deux Zoroastre : le plus ancien (autrement appelé Zerdusht), véritable fondateur de la religion des mages, a dû vivre sous Cyaxare Ier ; et le second, simple réformateur, sous Darius-Hystaspes. Cette opinion n’est fondée que sur un passage de Pline l’Ancien, dont l’autorité est très douteuse, parce que les connaissances des Grecs et des Latins sur Zoroastre sont pleines d’incertitudes et de contradictions. Voyez Hyde, de Rel. vet. Pers., p. 303, 312, 335 ; une dissertation du professeur Tychsen , de Religionum zoroastricarum, apud veteres gentes, vestigiis. In comment. soc. Goet. , t. II, p. 112 ; une dissertation de l’abbé Foucher sur la personne de Zoroastre, Mémoires de l’Académie des Inscript. et Belles-Lettres, t. XXVII, p. 253-394.

Le pehlvi était la langue des pays limitrophes de l’Assyrie, et vraisemblablement de l’Assyrie elle-même. Pehlvi signifie force, héroïsme; le pehlvi était aussi la langue des anciens héros et des rois de Perse, des forts. On y trouve une foule de racines araméennes. Anquetil le croit formé du zend ; Kleuker ne partage pas cette idée : Le pehlvi, dit-il, est beaucoup plus coulant et moins surchargé de voyelles que le zend. Les livres de Zoroastre, écrits d’abord en zend, furent traduits dans la suite en pehlvi et en parsi. Le pehlvi était déjà tombé en désuétude sous la dynastie des Sassanides, mais les savants l’écrivaient encore. Le parsi, originaire du Pars ou Farsistan, était alors le dialecte régnant. Voyez Kleukers Anliang zum Zend-Avesta, t. II, part. I, p. 158 ; part. II, p. 3 et sqq. (Note de l’Éditeur).

[639] Hyde, de Religione veterum Persarum, c. 21.

[640] J’ai principalement tiré ce tableau du Zend-Avesta de M. Anquetil, et du Sadder qui se trouve joint au traité du docteur Hyde ; cependant, il faut l’avouer, l’obscurité étudiée d’un prophète, le style figuré des Orientaux, et l’altération qu’a pu souffrir le texte dans une traduction française ou latine, nous ont peut-être induit en erreur, et peuvent avoir introduit quelques hérésies dans cet abrégé de la théologie des Perses.

[641] Il y a ici une erreur : Ahriman n’est point forcé, par sa nature invariable, à faire le mal ; le Zend-Avesta reconnaît expressément (voyez l’Izeschné) qu’il était né bon ; qu’à son origine il était lumière ; mais l’envie le rendit mauvais ; il devint jaloux de la puissance et des attributs d’Ormuzd : alors la lumière se changea en ténèbres, et Ahriman fut précipité dans l’abîme. Voyez l’Abrégé de la doctrine des anciens Perses, en tête du Zend-Avesta, par Anquetil, c. 22. (Note de l’Éditeur)

[642] D’après le Zend-Avesta, Ahriman ne sera point anéanti ou précipité pour jamais dans les ténèbres : à la résurrection des morts, il sera entièrement défait par Ormuzd ; sa puissance sera détruite, son royaume bouleversé jusque dans ses fondements : il sera purifié lui-même dans des torrents de métal embrasé ; il changera de cœur et de volonté, deviendra saint, céleste, établira dans son empire la loi et la parole d’Ormuzd ; se liera avec lui d’une amitié éternelle, et tous deux chanteront des hymnes de louange en l’honneur de l’Éternité par excellence. Voyez l’Abrégé précité, ibid. ; Kleukers Anhan, IIIe partie, p. 85, n° 36 ; l’Izeschné, l’un des livres du Zend-Avesta.

D’après le Sadder Bun-Dehesch, ouvrage plus moderne, Ahriman doit être anéanti ; mais cela est contraire et, au texte même du Zend-Avesta, et à l’idée que son auteur nous donne du royaume de l’Éternité tel qu’il doit être après les douze mille ans assignés à la durée de la lutte entre le bien et le final. (Note de l’Editeur)

[643] Aujourd’hui les Parsis (et en quelque façon le Sadder) érigent Ormuzd en cause première et toute-puissante, tandis qu’ils abaissent Ahriman, et le représentent comme un esprit inférieur, mais rebelle. Leur désir de plaire aux mahométans a peut-être contribué à épurer leur système théologique.

[644] Hérodote, l. I, c. 131 ; mais le docteur Prideaux pense, avec raison, que l’usage des temples fut permis par la suite dans la religion des mages.

[645] Mithra n’était point le Soleil chez les Perses : Anquetil a combattu et victorieusement réfuté l’opinion de ceux qui les confondent, et elle est évidemment contraire au texte du Zend-Avesta. Mithra est le premier des génies ou jzeds créés par Ormuzd ; c’est lui ‘qui veille sur toute la nature : de là est venue la croyance de quelques Grecs, qui ont dit que Mithra était le sumnius Deus des Perses. Il a mille oreilles et dix mille yeux. Les Chaldéens paraissent lui avoir assigné un rang plus élevé que les Perses. C’est lui qui a donné à la terre la lumière du Soleil : le Soleil, nommé Khor (éclat), est ainsi un génie inférieur, qui, avec plusieurs autres génies, prend part aux fonctions de Mithra. Ces génies collaborateurs d’un autre génie sont appelés ses kamkars ; mais ils ne sont jamais, confondus dans le Zend-Avesta. Dans les jours consacrés à un génie, le Persan doit réciter, non seulement les prières qui lui sont destinées, mais celles qui sont destinées à ses kamkars : ainsi l’hymne ou iescht de Mithra se récite dans le jour consacré au Soleil (Khor), et vice versa. C’est probablement là ce qui parfois les a fait confondre. Mais Anquetil avait lui-même relevé cette erreur, qu’ont signalée Kleuker et tous ceux qui ont étudié le Zend-Avesta.  Voyez la huitième dissertation d’Anquetil ; Kleukers Anhang, part. III, p. 132. (Note de l’Éditeur)

[646] Hyde, de Rel. Pers., c. 8. Malgré toutes leurs distinctions et toutes leurs protestations, qui paraissent assez sincères, leurs tyrans, les mahométans, leur ont toujours reproché, d’être adorateurs idolâtres du feu.

[647] Zoroastre était beaucoup moins exigeant en fait de cérémonies, que ne le furent dans la suite les prêtres de sa doctrine : telle a été la marche de toutes les religions ; leur culte, simple dans l’origine, s’est graduellement surchargé de pratiques minutieuses. La maxime du Zend-Avesta, rapportée ci-après, prouve que Zoroastre n’avait pas attaché à ces pratiques autant, d’importance que Gibbon parait le croire. C’est ce que prouve cette maxime, citée par Gibbon lui-même : Celui qui sème des grains avec soin et avec activité, amasse plus de mérites que s’il avait répété dix mille prières. Aussi n’est-ce point du Zend-Avesta que Gibbon a tiré la preuve de ce qu’il avance, mais du Sadder, ouvrage très postérieur. (Note de l’Éditeur)

[648] Voyez le Sadder, dont la moindre partie consiste en préceptes de morale : les cérémonies prescrites sont infinies, et la plupart ridicules. Le fidèle Persan est obligé à quinze génuflexions, prières, etc., lorsqu’il coupe ses ongles ou satisfait à des besoins naturels, etc., ou toutes les fois qu’il met la ceinture sacrée. Sadder, art. 14, 50, 60.

[649] Zend-Avesta, tome I, p. 224 ; et Précis du système de Zoroastre, tome III.

[650] Hyde, de Rel. Pers., c. 19.

[651] Le même, c. 28. Hyde et Prideaux affectent d’appliquer à la hiérarchie des mages les termes consacrés à la hiérarchie chrétienne.

[652] Ammien Marcellin, XXIII, 6. Il nous apprend (si cependant nous pouvons croire cet auteur) deux particularités curieuses : la première, que les mages tenaient des brames de l’Inde quelques-uns de leurs dogmes les plus secrets ; la seconde, que les mages étaient une tribu ou une famille aussi bien qu’un ordre.

[653] N’est-il pas surprenant que les dîmes soient d’institution divine dans la loi de Zoroastre comme dans celle de Moïse ? Ceux qui ne savent pas comment expliquer cette conformité peuvent supposer, si cela leur convient, que dans des temps moins reculés, les mages ont inséré un précepte si utile dans les écrits de leur prophète.

……………

Le passage que cité Gibbon n’est point tiré des écrits de Zoroastre lui-même, mais du Sadder, ouvrage, comme je l’ai déjà dit, fort postérieur aux livres qui composent le Zend-Avesta, et fait par un mage pour servir au peuple : il ne faut donc pas attribuer à Zoroastre ce qu’il contient. Il est singulier que Gibbon paraisse s’y tromper car Hyde lui-même n’a pas attribué le Sadder â Zoroastre, et fait remarquer qu’il est écrit en vers, tandis que Zoroastre a toujours écrit en prose (Hyde, c. I, p. 27). Quoiqu’il en soit de cette dernière assertion, qui parait peu fondée, la postériorité du Sadder est incontestable : l’abbé Foucher ne croit pas même que ce soit un extrait des livres de Zoroastre. Voyez sa dissertation déjà citée, Mém. de d’Acad. des Inscript. et Belles-Lettres, t. XXVII. (Note de l’Éditeur)

[654] Sadder, art. 8.

[655] Platon, dans l’Alcibiade.

[656] Pline (Hist. nat., l. XXX, c. I) observe que les magiciens tenaient le genre humain sous la triple chaîne de la religion, de la médecine et de l’astronomie.

[657] Agathias, l. IV, p. 134.

[658] M. Hume, dans l’Histoire naturelle de la Religion, remarque avec sagacité que les sectes les plus épurées et les plus philosophiques sont constamment les plus intolérantes.

[659] Cicéron, de Legibus, II, 10. Ce furent les mages qui conseillèrent à Xerxès de détruire les temples de la Grèce.

[660] Hyde, de Rel. Pers., c. 23, 24 ; d’Herbelot, Bibliothèque orientale, au mot Zerdusht ; Vie de Zoroastre, t. II, du Zend-Avesta.

[661] Comparez Moïse de Chorène, l. II, c. 74, avec Ammien Marcellin, XXIII, 6. Je ferai usage par la suite de ces passages.

[662] Rabbi, Abraham, dans le Tanickh-Schickard, p. 108, 109.

[663] Basnage, Histoire des Juifs, l. VIII, c. 3. Sozomèrne, l. II, c. I. Manès, qui souffrit une mort ignominieuse, peut être regardé comme hérétique de la religions mages aussi bien que comme hérétique de la religion chrétienne.

[664] Hyde, de Rel. Pers., c. 21.

[665] Ces colonies étaient extrêmement nombreuses. Séleucus-Nicator fonda trente-neuf villes, qu’il appela de son nom ou de celui de ses parents. (Voyez Appien, in Syriac, p. 124) L’ère de Séleucus, toujours en usage parmi les chrétiens de l’Orient, paraît, jusque dans l’année 508, la cent quatre-vingt-seizième de Jésus-Christ, sur les médailles des villes grecques renfermées dans l’empire des Parthes. Voyez les Œuvres de Moyle, vol. I, p. 273 ,etc., et M. Fréret, Mém. de l’Académie, t. XIX.

[666] Les Perses modernes appellent cette période la dynastie des rois des nations. Voyez Pline, Hist. nat., VI, 25.

[667] Eutychius (tome I, p. 367 , 371, 375) rapporte le siège de l’île de Mesène dans le Tigre, avec des circonstances assez semblables à l’histoire de Nisus et de Scylla.

[668] Agathias, II, 164. Les princes du Segestan défendirent leur indépendance pendant quelques années. Comme les romanciers en général, placent dans une période reculée les événements de leur temps, cette histoire véritable a peut-être donné lieu aux exploits fabuleux de Rostam, prince du Segestan.

[669] On peut à peine comprendre dans la monarchie persane la côte maritime de Gedrosie ou Mekran, qui s’étend le long de l’océan Indien, depuis le cap de Jask (le promontoire Capella) jusqu’au cap Goadel. Du temps d’Alexandre, et probablement plusieurs siècles après, ce pays n’avait pour habitants que quelques tribus de sauvages ichtiophages, qui ne possédaient aucun art, qui ne reconnaissaient aucun maître, et que d’affreux déserts séparaient d’avec le reste du monde (Voyez Arrien, de Reb. indicis). Dans le douzième siècle, la petite ville de Taiz, que M. d’Anville suppose être la Tesa de Ptolémée, fut peuplée et enrichie par le concours des marchands arabes (Voyez Géographie nubienne, p. 58, et Géographie ancienne, tome II, p. 283. ). Dans le siècle dernier, tout le pays était divisé entre trois princes, l’un mahométan, les deux autres idolâtres, qui maintinrent leur indépendance contre les successeurs de Shaw-Abbas. Voyag. de Tavernier, part. I, l. V, p. 635.

[670] Pour l’étendue et pour la population de la Perse moderne, voyez Chardin, tome III, c. 1, 2, 3.

[671] Dion, l. XXVIII, p. 335.

[672] Pour connaître la situation exacte de Babylone, de Séleucie, de Ctésiphon, de Modain et de Bagdad, villes souvent confondues l’une avec l’autre, voyez une excellente dissertation de M. d’Anville, Mémoires de l’Académie, tome XXX.

[673] Tacite, Ann., XI, 42 ; Pline, Hist. nat., VI, 26.

[674] C’est ce que l’on peut inférer de Strabon, l. VI, p. 743.

[675] Bernier, ce voyageur curieux qui suivit le camp d’Aurengzeh depuis Delhi jusqu’à Cachemire (voyez Hist. des Voyages, tome X), décrit avec une grande exactitude cette immense ville mouvante. Les gardes à cheval consistaient en trente-cinq mille hommes, les gardes à pied en dix mille. On compta que le camp renfermait cent cinquante mille chevaux, mulets et éléphants, cinquante mille chameaux, cinquante mille bœufs, et entre trois et quatre cent mille personnes. Presque tout Delhi suivait la cour, dont la magnificence soutenait l’industrie de cette grande capitale.

[676] Dion, l. LXXI, p. 1178 ; Histoire Auguste, p. 38. Eutrope, VIII, 10. Eusèbe, in Chron. Quadratus (cité dans l’Histoire Auguste) entreprend d’excuser les Romains, en assurant que les habitants de Séleucie s’étaient d’abord rendus coupables de trahison.

[677] Dion, l. LXXV, p. 1263 ; Hérodien, l. III, p. 120 ; Hist. Auguste, p. 70.

[678] Les habitants policés d’Antioche appelaient ceux d’Édesse un mélange de Barbares. Il faut cependant dire, en faveur de ceux-ci, qu’on parlait à Édesse l’araméen, le plus pur et le plus élégant des trois dialectes du syriaque. M. Bayer a tiré cette remarque (Hist. Edess., p. 5) de George de Malatie, auteur syrien.

[679] Dion, l. LXXV, p. 1248, 1249, 1250. M. Bayer a négligé ce passage important.

[680] Depuis Oshroès, qui donna un nouveau nom au pays, jusqu’au dernier Abgare, ce royaume à duré trois cent cinquante-trois ans. Voyez le savant ouvrage de M. Bayer : Historia Oshrocna et Edessena.

[681] Xénophon, dans la préface de la Cyropédie, donne une idée claire et magnifique, de l’étendue de la monarchie de Cyrus. Hérodote (l. III, c. 79, etc.) rend un compte très détaillé et très curieux de la division de l’empire, en vingt grandes satrapies, par Darius-Hystaspes.

[682] Hérodien, VI, 209, 212.

[683] À la bataille d’Arbelle, Darius avait deux cents chariots armés de faux. Dans l’armée nombreuse de Tigrane, qui fut vaincu par Lucullus, on ne comptait que soixante-dix mille chevaux complètement armés. Antiochus mena cinquante-quatre éléphants contre les Romains. Ce prince, au moyen des guerres et des négociations fréquentes qu’il avait eues avec les souverains de l’Inde, était parvenu à rassembler cent cinquante de ces animaux ; mais on peut douter que le plus puissant monarque de l’Indoustan ait formé sur le champ de bataille une ligne de sept cents éléphants. Au lieu de trois ou quatre mille éléphants que le grand Mogol avait, comme on le prétendait, Tavernier (Voyages, part. II, 1. I, p. 198) découvrit, après des recherches exactes, que ce prince en avait seulement, cinq cents pour son bagage, et quatre-vingts ou quatre-vingt-dix pour le service de la guerre. Les Grecs ont varié sur le nombre de ceux que Portas mena sur le champ de bataille ; mais Quinte-Curce (VIII, 13), qui, dans cet endroit, est judicieux et modéré, se contente de quatre-vingt-cinq éléphants remarquables par leur force et par leur grandeur. Dans le royaume de Siam, où ces animaux sont le plus nombreux et le plus estimés, dix-huit éléphants paraissent suffisants pour chacune des neuf brigades dont est composée une armée complète. Le nombre entier qui est de cent soixante-deux éléphants de guerre, peut quelquefois être doublé. Histoire des Voyages, tome IX, p. 260.

[684] Histoire Auguste, p. 133.

[685] Voyez une note ajoutée au chap. 6, sur le règne d’Alexandre-Sévère et sur cet événement (Note de l’Éditeur).

[686] M. de Tillemont a déjà observé que la géographie d’Hérodien est un peu confuse.

[687] Moïse de Chorène (Hist. d’Arménie, l. II, c. 71) explique cette invasion de la Médie, en avançant que Chosroès, roi d’Arménie, défit Artaxerxés, et qu’il le poursuivit jusqu’aux confins de l’Inde. Les exploits de Chosroès  ont été exagérés : ce prince agissait comme un allié dépendant des Romains.

[688] Voyez pour le détail de cette guerre, Hérodien, l. VI, p. 209, 212. Les anciens abréviateurs et les compilateurs modernes ont aveuglément suivi l’Histoire Auguste.

[689] Eutychius, tome II, p. 180, publié par Prococke. Le grand Chosroès-Noushirwan envoya le code d’Artaxerxés à tous ses satrapes, comme la règle invariable de leur conduite.

[690] D’Herbelot, Bib. of orient., au mot Ardshir. Nous pouvons observer qu’après une ancienne période remplie de fables, et un long intervalle d’obscurité, les annales de Perse ont commencé, avec la dynastie des Sassanides, à prendre un air de vérité.

[691] Hérodien, l. VI, p. 214 ; Ammien Marcellin, l. XXIII, c. 6. On peut observer entre ces deux historiens quelque différence ; effet naturel des changements produits par un siècle et demi.

[692] Les Perses sont encore les cavaliers les plus habiles, et leurs chevaux les plus renommés de l’Orient.

[693] Hérodote, Xénophon, Hérodien, Ammien, Chardin, etc., m’ont fourni des données probables sur la noblesse persane. J’ai tiré de ces auteurs les détails, qui m’ont paru convenir généralement à tous les siècles, ou en particulier à celui des Sassanides.

[694] Les Scythes, même d’après les anciens, ne sont point les Sarmates. Les Grecs, après avoir divisé le monde en Grecs et Barbares, divisèrent les Barbares en quatre grandes classes : les Celtes, les Scythes, les Indiens et les Éthiopiens. Ils appelaient Celtes tous les habitants des Gaules. La Scythie s’étendait depuis la mer Baltique jusqu’au lac Aral ; les peuples renfermés dans l’angle qui se trouvait au nord-ouest entre la Celtique et la Scythie furent nommés Celto-Scythes, et les Sarmates furent placés dans la partie méridionale de cet angle. Mais ces noms de Celtes, de Scythes, de Celto-Scythes et de Sarmates, ont été inventés, dit Schlœzer, par la profonde ignorance des Grecs en cosmographie, et n’ont point de réalité : ce sont des divisions purement géographiques qui n’ont aucun rapport avec la véritable filiation des peuples. Ainsi tous les habitants des Gaules sont appelés Celtes par la plupart des anciens ; cependant les Gaules renfermaient trois nations tout à fait différentes : les Belges, les Aquitains, et les Gaulois proprement dits. Hi omnes linguâ, institutis, legibus inter se differunt (Cœsar, Comm., c. 1). C’est ainsi que les Turcs appellent tous les Européens des Francs (Schlœzers Allgemeine Nordische Geschichte, p. 289, 1771. — Bayer (de Origine et priscis de quibus Scytharum, in Opusc., p. 64) dit : Primus corum, de quibus constat, Ephorus in quarto historiarum libro orbem terrarum inter Scythas, Indos, Æthiopas et Celtas divisit. Fragmentum ejus loci Cosmas Indicopleustes in topographiâ christianâ, f. 148, conservavit, Video igitur Ephorum, cùm locorum positus per certa capita distribuere et explicare constitueret, insigniorum nomina gentium vastioribus spatüs adhibuisse ; nulla mala fraude at successu infelici. Nam Ephoro quoquo modo dicta pro exploratis habebant Grœci plerique et Romani : ita gliscebat error posteritate. Igitur tot tamque diversœ stirpis gentes non modo intrà communem quandam regionem definitœ, unum omnes Scytharum nomen his auctoribus subierunt, sed etiam ab illâ regionis adpellatione in candem nationem sunt conflatœ. Sic Cimmeriorum res cum Scythicis, Scytharum cum Sarmaticis, Russicis, Hunnicis, Tataricis, commiscentur (Note de l’Éditeur).

[695] La Germanie n’avait pas une si grande étendue. C’est d’après César, et surtout d’après Ptolémée, dit Gatterer, que nous pouvons connaître ce qu’était l’ancienne Germanie avant que les guerres des Romains eussent changé là, situation des peuples. La Germanie; changée par ces guerres, nous, a été décrite par Strabon, par Pline et par Tacite… La Germanie proprement dite, ou grande Germanie , était bornée à l’ouest par le Rhin, à l’est par la Vistule, et au nord par la pointe méridionale de la Norvège, par la Suède et par l’Estonie. Quant au midi, le Mein et les montagnes du nord de la Bohême en faisaient les limites. Avant César, le pays compris entre le Mein et le Danube était occupé en partie par les Helvétiens et par d’autres Gaulois, en partie par la forêt Hercynienne ; mais depuis César, jusqu’à la grande migration des peuples, ces bornes furent reculées jusqu’au Danube, ou, ce qui revient au même, jusqu’aux Alpes de la Souabe, quoique la forêt Hercynienne occupât encore, du sud au nord, un espace de neuf jours de marche sur les deux rives du Danube. Gatteres Versuch einer allgemeinen Weltgeschichte, p. 424, édit. de 1792.

Cette vaste contrée était loin d’être habitée par une seule nation partagée en différentes tribus d’une même origine : on pouvait y compter trois races principales, très distinctes par leur langage, leur origine et leurs moeurs : 1° à l’orient, les Slaves ou Vandales ; 2° à l’occident, les Cimriens ou Cimbres ; 3° entre les Slaves et les Cimbres se trouvaient les Allemands proprement dits (les Suèves de Tacite). Le midi, était habité, avant Jules César, par des nations d’origine gauloise ; les Suèves l’occupèrent dans la suite.

1° Les Slaves, appelés depuis Vandales (Wenden), étaient, selon quelques savants, aborigènes de la Germanie, et, selon d’autres, ne s’y sont introduits que plus tard, en s’emparant d’abord de la partie occidentale, abandonnée par les Vandales proprement dits, dont ils prirent aussi le nom. « Ces derniers appartenaient, dit Adelung, à la race des Suèves ; Pline, Tacite et Dion Cassius les nomment. Ils conquirent la Dacie sur les Goths ; mais, chassés à leur tour, ils errèrent dans la Pannonie, dans les Gaules, en Espagne, et vinrent, enfin trouver leur tombeau en Afrique, un peu avant l’an 534 de Jésus-Christ. Adelungs œlteste Gesehichte der Deutschen, ihrer Sprache bis zur Vœlkerwanderung.

Schlœzer, au contraire, dans son Histoire universelle du Nord, fait  considérer les Slaves comme originaires de la Germanie orientale quoique inconnus aux Romains : il les divise en Slaves méridionaux, qui occupaient les pays que nous nommons aujourd’hui la Carniole et la Carinthie, la Styrie, et le Frioul ; et en Slaves septentrionaux, qui occupaient le Mecklenbourg, la Poméranie, le Brandebourg, la Haute-Saxe et la Lusace. Leur langue, l’esclavon, est la tige où sont sortis le russe, le polonais, le bohémien, les dialectes de la Lusace, de quelques parties du duché de Lunebourg, de la Carniole, de la Carinthie et de la Styrie, etc., ceux de la Croatie, de la Bosnie et de la Bulgarie. Voyez Schlœzer, Histoire universelle du Nord, p. 323-335.

Gatterer, dans son Essai d’une Histoire universelle, a mieux traité cette question, et son opinion me paraît prouvée. Il a montré que les pays situés à l’ouest du Niémen, de la Vistule et de la Theiss, avaient été habités jusqu’au troisième siècle par des peuples non Slaves, d’origine germanique : les Slaves occupaient alors les terres situées à l’est de ces trois fleuves ; ils étaient divisés, d’après Jornandès et Procope, en trois classes : les Vénèdes ou Vandales, les Antes, et les Slaves proprement dits. Les premiers prirent le nom de Vénèdes, au troisième siècle, après avoir chassé des pays situés entre le Mémel et la Vistule, les Vandales ou Vénèdes, Germains qui s’étendaient jusqu’aux monts Krapacks. Les Antes habitaient entre le Dniestr et le Dniepr, au nord-ouest de la Crimée. Les Slaves proprement dits, ou Esclavons, habitaient, au sixième siècle, le nord de la Dacie, et paraissent avoir été le peuple que Trajan chassa de la Dacie méridionale. Pendant et après là grande migration des peuples, ces diverses tribus slaves s’avancèrent et envahirent tout le pays jusqu’aux rives de l’Elbe et de la Saal , occupé auparavant par les Germains que Tacite appelle Suèves. Ce n’est donc que depuis cette époque que les Slaves, du moins les Antes et les Esclavons, peuvent être compris dans la Germanie. Les Vandales, slaves sont les seuls dont l’établissement en Germanie soit d’une date plus reculée. Gatterers Versuch einer allgemeinen Weltgeschichte, p. 538, éd. de 1792.

2° Adelung , dans son Histoire ancienne de l’Allemagne, divise les peuples germains (d’après César et dès les temps les plus anciens) en deux races principales, les Suèves et les non Suèves : il donne à ces derniers, qui habitaient la Germanie occidentale, la dénomination générale de Cimbres : c’était le nom des peuples qui avaient passé le Rhin longtemps avant César, et s’étaient emparés d’une grandi partie de la Gaule, entre autres de la Belgique ; César et Pline les appellent aussi Belges. Les habitants de la presqu’île du Jutland s’appelaient aussi Cimbres. Pline fait aussi mention de Cimbres qui se trouvaient sur la rive droite du Rhin : il paraît vraisemblable, d’après cela, que tous les habitants de la Germanie occidentale étaient des Cimbres. Les restes des Cimbres se retrouvent dans le pays de Galles et dans la Basse-Bretagne, où leur nom s’est conservé dans celui de Cymri. C’est à la race des Cimbres allemands, c’est-à-dire habitants de la rive droite du Rhin, qu’appartenaient plusieurs des tribus dont les noms se retrouvent dans les auteurs anciens, telles que les Gutthones, ceux du Jutland ; Usipeti, dans la Westphalie ; Sigambri, dans le duché de Berg, etc. Adelungs œlteste geschichte der Deutschen, p. 239 et suiv.

3° A l’orient des tribus cimbriques se trouvait la nation des Suèves, que les Romains ont connue très anciennement, puisque L. Corn. Sisenna, qui vivait cent vingt-trois ans avant Jésus-Christ, en fait déjà mention (Nonius v. Lancea). Elle s’étendait jusqu’aux bords de la Vistule, et depuis la forêt Hercynienne jusqu’à la mer Baltique. A l’Orient, elle fut constamment pressée par les Slaves, qui la forcèrent à se jeter sur les Cimbres, dont une partie passa le Rhin et envahit le nord de la Gaule : de là vint la haine qui  régnait entre les deux nations. Les écrivains grecs et .romains comprennent ordinairement sous le titre de Suèves toutes les tribus qui habitaient dans l’espace que nous venons de déterminer ; mais ils donnent parfois ce nom à des tribus particulières à qui ils n’en connaissaient point d’autre : ainsi César appelle presque toujours, les Cattes (aujourd’hui les Hessois) Suèves. Plus tard, ce nom ne fut donné qu’aux Marcomans et aux Quades, qui le portaient lors de leur invasion dans la Gaule et en Espagne. (Les Marcomans habitaient d’abord le royaume de Wurtemberg et le pays compris entre là Forêt-Noire et le Danube, dont ils avaient chassé les Helvétiens. Poussés par les Romains, ils s’établirent en Bohême, en Moravie et en Autriche, où ils subjuguèrent les Quades et où ils restèrent jusqu’à leur irruption dans l’Occident. Le nom de Suèves s’est conservé dans celui de Souabe. Adel. œlt. gesch. der Deutsch., p. 192 et suiv.

Telles sont les principales races qui habitaient la Germanie : elles se sont poussées d’Orient en Occident, et ont servi de tige aux races modernes ; mais l’Europe septentrionale n’a pas été peuplée uniquement par elles ; d’autres races d’origine différente, et parlant d’autres langues, l’ont habitée et y ont laissé des descendants. Voyez Schlœzer, Hist. universelle du Nord, p. 291.

Les tribus germaniques s’appelaient elles-mêmes, dans les temps très reculés, du nom générique de Teutons (Teuten, Deutschen), que Tacite fait dériver de celui de l’un de leurs dieux, Tuisco. Il paraît plus vraisemblable que ce mot signifiait simplement hommes, peuple : une foule de nations sauvages n’ont pas su se donner un autre nom ; ainsi les Lapons s’appellent Almag, peuple ; les Samoièdes, Nilletz, Nissetsch, hommes , etc. Quant au nom de Germains (Germani), César le trouva en usage, dans la Gaule, et s’en servit comme d’un nom déjà connu des Romains. Plusieurs savants, d’après un passage de Tacite (de Mor. Germ., c. 2), ont cru qu’il n’avait été donné aux Teutons que depuis César ; mais Adelung a combattu victorieusement cette opinion. Le nom de Germains se retrouve dans les Fastes capitolins. Voyez Gruter, inscript. 2899, où le consul Marcellus, l’an de Rome 531 [223 av. J.-C], est dit avoir défait les Gaulois, les Insubriens et les Germains, commandés par, Virdomar. Voyez Adel. œlt. Gesch. der Deutsch., p. 102 (Note de l’Éditeur).

[696] Les philosophes modernes de la Suède semblent convenir que les eaux de la mer Baltique diminuent dans une proportion régulière;,et ils ont calculé que cette diminution est d’environ un demi-pouce par an. Le pays- bas de la Scandinavie devait être, il y a vingt siècles, couvert de la mer, tandis que les hauteurs s’élevaient au-dessus des eaux, comme, autant d’îles différentes par leur forme et par leur étendue. Telle est réellement l’idée que Mela, Pline et Tacite nous donnent des contrées baignées par la mer Baltique. Voyez, dans la Bibliothèque raisonnée, tomes XL et XLV, un extrait étendu de l’Histoire de Suède, de Dalin, composée en suédois.

[697] En particulier M. Hume, l’abbé Dubos et M. Pelloutier., Hist. des celtes, t. I.

[698] Diodore de Sicile, V, p. 340, édit. Wessel ; Hérodien, liv. VI, p. 221 ; Jornandès, c. 55. Sur les rives du Danube, le vin était souvent gelé, et on l’apportait à table en gros morceaux : frusta vini. (Ovide, Epist. ex Ponto, IV, 7, 9, 10 ; Virgile, Georg., III, 355.) Ce fait est confirmé par un observateur, soldat et philosophe, qui avait senti le froid rigoureux de la Thrace. Voyez Xénophon, Retraite des deux mille, VII, p. 560, édit. Hutchinson.

[699] Buffon, Hist. nat., tome XII, p. 79, 116.

[700] César, de Bell. gall., VI, 23, etc. Les Germains les plus instruits ne connaissaient pas les dernières limites de cette forêt, quoique quelques-uns d’entre eux y eussent fait plus de soixante journées de chemin.

[701] Cluvier (Germania antiqua, III, c. 47) recherche de tous côtés les plus petits restes de la forêt Horcynienne.

[702] Charlevois, Hist. du Canada.

[703] Olaus-Rudbek assure qu’en Suède les femmes ont dix ou douze enfants, et quelquefois vingt ou trente ; mais l’autorité de Rudbek est très suspecte.

[704] In hos artus, in hœc corpora, quœ miramur, excrescunt. Tacite, Germ., III, 20 ; Cluvier, I, c. 14.

[705] Plutarque, Vie de Marius. Les Cimbres s’amusaient souvent à descendre, sur leurs larges boucliers, des montagnes de neige.

[706] Les Romains faisaient la guerre dans tous les climats ; partout leur vigueur et leur santé se soutenaient, en grande partie, par leur discipline excellente. On peut remarquer que l’homme est le seul animal qui puisse vivre et se reproduire dans toutes les contrées, depuis l’équateur jusqu’aux pôles. Sous ce rapport, le cochon est celui de tous les animaux qui semble approcher le plus de notre espèce.

[707] Tacite, Germ., c. 3. Les Gaulois, dans leurs migrations, suivirent le cours du Danube, et se répandirent dans la Grèce et en Asie. Tacite n’a pu découvrir qu’une très petite tribu qui conservât quelques traces d’une origine gauloise.

Gothines, qu’il ne faut pas confondre avec les Goths (Gothen), tribu suève. Il y avait le long du Danube, du temps de César, plusieurs autres tribus d’origine gauloise, qui ne purent longtemps tenir contre les attaques des Suèves. Les Helvétiens qui habitaient à l’entrée de la Forêt-Noire, entre le Mein et le Danube, avaient été chassés, longtemps avant César. Il fait aussi mention des Volces Tectosages, venus du Languedoc, établis autour de la Forêt-Noire. Les Boïens, qui avaient pénétré dans cette forêt, et qui ont laissé dans la Bohème des traces de leur nom, furent subjugués, au premier siècle, par les Marcomans. Les Boïens établis dans la Norique se fondirent dans la suite avec les Lombards, et reçurent le nom de Boïo-Avii (Bavière) (Note de l’Editeur).

[708] Selon le docteur Keating (Hist. d’Irlande, p. 13-14) le géant Partholanus, qui était fils de Seara, fils d’Esra, fils de Sru , fils de Framant, fils de Fathaclan, fils de Magog, fils de Japhet, fils de Noé, débarqua sur la côte de Munster le 14 mai de l’année du monde 1978. Quoiqu’il réussit dans cette grande entreprise, la conduite déréglée de sa femme le rendit très malheureux dans sa vie domestique, et l’irrita à un tel point qu’il tua un lévrier qu’elle aimait beaucoup. Selon la remarque judicieuse du savant historien, ce fut le premier exemple de fausseté et d’infidélité parmi les femmes, que l’on vit alors en Irlande.

[709] Histoire généalogique des Tartares, par Abulghazi Bahadur Khan.

[710] Son ouvrage qui a pour titre Atlantica, est singulièrement rare. Bayle en a donné deux extraits fort curieux. Rép. des lettres, janvier et février 1685.

[711] Tacite, Germ., II, 19. Litterarum secreta viri pariter ac feminœ ignorant. Nous pouvons nous contenter de cette autorité décisive, sans entrer dans des disputes obscures concernant l’antiquité des caractères runiques. Selon le savant Celsius, Suédois, qui joignit l’érudition à la philosophie, ces caractères n’étaient autre chose que les lettres romaines, avec les courbes changées en lignes droites pour la facilité de la gravure. Voyez Pelloutier, Histoire des Celtes, II, c. 2 ; Dictionnaire diplomatique, t. I, p. 223. Nous pouvons ajouter que les plus anciennes inscriptions runiques sont supposées être du troisième siècle, et que le plus ancien écrivain qui ait parlé des caractères runiques est Venantius Fortunatus (Carm., VII, 18), qui vivait vers la fin du sixième siècle : Barbara fraxineis pingatur runa tabellis.

[712] Recherches philosophiques sur les Américains, t. III, p. 228. Cet ouvragé curieux est, dit-on, d’un Allemand.

[713] Le géographe d’Alexandrie est souvent critiqué par l’exact Cluvier.

[714] Voyez César et le savant M. Whitaker, dans son Histoire de Manchester, tome I.

[715] Lorsque les Germains ordonnèrent aux Ubiens, habitants de Cologne, de secouer le joug des Romains, et de reprendre, avec leur nouvelle liberté, leurs anciennes moeurs, ils exigèrent d’eux qu’ils démoliraient immédiatement les murailles de la colonie. Postrulamus à vobis, muros coloniœ, munimenta servitii, detrahatis ; etiam fera animalia, si clausa teneas, virtutis obliviscuntur. Tacite, Hist., IV, 64.

[716] Les maisons dispersées, qui forment un village en Silésie, s’étendent sur une longueur de plusieurs milles. Voyez Cluvier, I, c. 13.

[717] Cent quarante ans après Tacite, quelques bâtiments plus réguliers frirent construits près les bords du Rhin et du Danube. Hérodien, VII, p. 234.

[718] César, de Bell. gall., VI, 21.

[719] Tacite, Germ., 26 ; César, VI, 22.

[720] On prétend que les Mexicains et les Péruviens, sans connaître l’usage de la monnaie ou du fer, ont fait de grands progrès dans les arts. Ces arts, et les monuments qu’ils ont produits, ont été singulièrement exagérés. Voyez les Recherches sur les Américains, t. II, p. 153, etc.

[721] Tacite, Germ., 24. Les Germains avaient peut-être tiré leurs jeux des Romains ; mais la passion du jeu est singulièrement inhérente à l’espèce humaine.

[722] Plutarque, Vie de Camille ; Tite-Live, V, 33.

[723] Dubos, Hist. de la Monarchie française, tome I, p. 193.

[724] La nation helvétienne, qui sortit du pays appelé maintenant la Suisse, contenait trois cent soixante-huit mille personnes de tout âge et de tout sexe (César, de Bell. gall., I, 29). Aujourd’hui le nombre des habitants du pays de Vaud (petit district situé sur les bords du lac de Genève, et plus distingué par la politesse des mœurs que par l’industrie) se monte à cent douze mille cinq cent quatre-vingt-onze, voyez une excellente dissertation de M. Muret, dans les Mémoires de la Société de Berne.

[725] Paul-Diacre, I, 2-3. Davila, Machiavel, et le reste de ceux qui ont suivi, Paul-Diacre, n’ont point assez connu la nature de ces migrations, lorsqu’ils les ont représentées comme des entreprises concertées et régulières.

[726] Sir William Temple et M. de Montesquieu s’abandonnent sur ce sujet à la vivacité ordinaire de leur imagination.

[727] Machiavel, Histoire de Florence, liv. I ; Mariana, Hist. d’Espagne, V, c. 1.

[728] Robertson, Hist. de Charles-Quint ; Hume, Essais polit.

[729] Traduction de l’abbé de La Bletterie.

[730] Tacite, Germ., 44, 45. Frenshemius, qui a dédié son Supplément de Tite-Live à Christine, reine de Suède, croit devoir paraître très fâché contre le Romain qui traite avec si peu de respect les reines du Nord.

[731] Les Suéones et les Sitones étaient les anciens habitants de la Scandinavie; leur nom se retrouve dans celui de Suède : ils n’appartenaient point à la race des Suèves, mais à celle des peuples non Suèves ou Cimbres, que les Suèves, dans des temps très anciens, repoussèrent en partie vers l’occident, en partie vers le nord : ils se mêlèrent dans la suite avec les tribus suèves, entre autres avec les Goths, qui ont laissé les traces de leur nom et de leur domination dans l’île de Gothland (Note de L’Éditeur).

[732] Ne pouvons-nous pas imaginer que la superstition enfanta le despotisme? Les descendants d’Odin, dont la race existait encore en 1060, régnèrent, dit-on, en Suède plus de mille ans. Le temple d’Upsal était l’ancien siège de la religion et de l’empire. En 1153, je trouve une loi singulière qui défendait l’usage et la profession des armes à toute personne, excepté aux gardes du roi. N’est-il pas vraisemblable que cette loi fut colorée par le prétexte de faire revivre une ancienne institution ? Voyez l’Histoire de Suède, par Dalin, clans la Bibliothèque raisonnée, t. XL et XLV.

[733] Grotius change une expression de Tacite, pertractantur, en prœtractantur : cette correction est également juste et ingénieuse.

[734] Souvent même, dans l’ancien parlement d’Angleterre, les barons emportaient une question, moins par le nombre des voix que par celui de leurs suivants armés.

[735] Minuunt controversias : expression très heureuse de César.

[736] Reges ex nobilitate, duces ex virtute sumunt. Tacite, Germ., 7.

[737] Tacite, Germ., 13-14. Traduction de Montesquieu, Esprit des Lois, XXX, c. 3.

[738] Esprit des Lois, XXX, c. 3. Au reste, l’imagination brillante de Montesquieu est corrigée par la logique exacte de M. l’abbé de Mably, Observ. sur l’Hist. de France, t. I, page 356.

[739] Gaudent muneribus, fed nec data imputant, nec acceptis obligantur. Tacite, Germ., 21.

[740] La femme coupable d’adultère était fouettée dans tout le village. Ni la richesse ni la beauté ne pouvaient exciter de compassion , ni lui procurer un second mari. Tacite, Germ., 18-19.

[741] Ovide emploie deux cents vers à chercher les endroits les plus favorables à l’amour. Il regarde surtout le théâtre comme le lieu le plus propre à rassembler les beautés de Rome, et à leur inspirer la tendresse et la sensualité.

[742] Le présent de mariage était une paire de bœufs, des chevaux et des armes (Germ., 18). Tacite traite ce sujet avec un peu trop de pompe.

[743] Le changement de exigere en exugere est une excellente correction.

[744] Tacite, Germ., 7 ; Plutarque, Vie de Marius. Les femmes des Teutons, avant de se tuer et de massacrer leurs enfants, avaient offert de se rendre à condition qu’elles seraient reçues comme esclaves des vestales.

[745] Tacite a traité cet obscur sujet en peu de mots, et Cluvier en cent vingt-quatre pages. Le premier aperçoit en Germanie les dieux de la Grèce et de Rome ; l’autre assure positivement que, sous les emblèmes du soleil, de la lune et du feu, ses pieux ancêtres adoraient la Trinité dans l’unité.

[746] Le bois sacré décrit par Lucain avec une horreur si sublime, était dans le voisinage de Marseille ; mais il y en avait plusieurs de la même espèce en Germanie.

[747] Les anciens Germains avaient des idoles informes, et, dès qu’ils commencèrent à se bâtir des demeures plus fixes, ils élevèrent aussi des temples, tels que celui de la déesse Tanfana, qui présidait à la divination. Voyez Adelung, Hist. anc. des Germains, p. 296 (Note de l’Éditeur).

[748] Robertson, Histoire de Charles-Quint, volume I, note 21.

[749] Tacite, Germ., 7. Ces étendards n’étaient que des têtes d’animaux sauvages.

[750] Voyez un exemple de cette coutume. Tacite, Ann., XIII, 57.

[751] César, Diodore et Lucain paraissent attribuer cette doctrine aux Gaulois ; mais M. Pelloutier (Hist. des Celtes, III, 18) travaille à réduire leurs expressions à un sens plus orthodoxe.

[752] Pour connaître cette doctrine grossière, mais séduisante, voyez la fable IXe de l’Edda, dans la trad. curieuse de ce livre, donnée par M. Mallet, Introduction à l’Histoire du Danemark.

[753] Tacite, Germ., 3 ; Diodore de Sicile, V ; Strabon, IV, p. 197. On peut se rappeler le rang que Démodocus tenait à la cour du roi des Phéaciens, et l’ardeur que Tyrtée inspira aux Spartiates découragés. Cependant il est peu vraisemblable, que les Grecs et les Germains fussent le même peuple. Nos antiquaires s’épargneraient beaucoup d’érudition frivole s’ils se donnaient la peine de réfléchir que des situations semblables produiront naturellement des mœurs semblables.

[754] Outre ces chants de guerre, les Germains chantaient dans leurs repas de fête (Tacite, Ann., I, 65), et auprès du cadavre des héros morts. Le roi Théodoric, de la tribu des Goths, tué dans une action contre Attila, fut honoré par des chants, tandis qu’on l’emportait du champ de bataille (Jornandès, 41). Le même honneur fut rendu aux restes d’Attila (Jornandès, 49).

Selon quelques historiens, les Germains chantaient aussi à leurs noces ; mais, cela me paraît peu d’accord avec leurs coutumes, qui ne faisaient guère du mariage que l’achat d’une femme. D’ailleurs on n’en trouve qu’un seul exemple ; celui du roi goth Ataulphe, qui chanta lui-même l’hymne nuptial en épousant Placidie, sœur des empereurs Arcadius et Honorius (Olympiodor., p. 8) ; encore ce mariage fut-il célébré selon les rites des Romains, dont les chants faisaient partie. Adelung ; Hist. anc. des Germains, p. 382 (Note de l’Éditeur).

[755] Missilia spargunt. Tacite, Germ., 6. Soit que cet historien ait employé une expression vague, soit qu’il ait voulu dire que ces dards étaient lancés au hasard.

[756] Traduction de l’abbé de La Bletterie (Note du traducteur).

[757] C’était en quoi les Germains étaient principalement distingués des Sarmates, qui combattaient généralement à cheval.

[758] La relation de cette entreprise occupe une grande partie du IVe et du Ve livre de l’Histoire de Tacite, qui a traité ce sujet avec plus d’éloquence que de clarté. Sir Henry Saville relève dans sa narration plusieurs inexactitudes.

[759] Tacite, Hist., IV, 13. Comme eux il avait perd un œil.

[760] Ces îles étaient renfermées entre les deux anciennes branches du Rhin, telles qu’elles subsistaient avant que la face du pays eût été changé par l’art et par la nature. Voyez Cluvier, Germ. ant., II, c. 30, 37.

[761] Les Bructères étaient une tribu non suève qui habitait au-dessous des duchés d’Oldenbourg et de Lanenbourg sur les bords de la Lippe et dans les montagnes du Hartz. Ce fut chez eux que la prêtresse Velléda se rendit célèbre (Note de l’Éditeur).

[762] Traduction de l’abbé de La Bletterie (Note du traducteur).

[763] Nazarius, Ammien, Claudien, etc., en font mention dans le quatrième et dans le cinquième siècle, comme d’une tribu de Francs. Voyez Cluvier, Germ. ant., III, 13.

[764] On lit communément urgentibus ; mais le bon sens, Juste-Lipse et quelques manuscrits, se déclarent pour vergentibus.

[765] Tacite, Germ., 33. Le dévot abbé de La Bletterie, très irrité contre Tacite, rappelle ici le diable, qui fut homicide dès le commencement, etc.

[766] On peut voir dans Tacite et dans Dion plusieurs traces de cette politique ; et l’on peut juger, en considérant les principes de la nature humaine, qu’il en existait bien davantage.

[767] Histoire Auguste, p. 31 ; Ammien Marcellin, XXXI, 5 ; Aurelius Victor. L’empereur Marc-Aurèle fut réduit à vendre les meubles magnifiques du palais, et à enrôler les esclaves et les malfaiteurs.

[768] Les Marcomans, colonie qui, venue des rives du Rhin, occupait la Bohême et la Moravie, avaient, dans des temps plus anciens, érigé une grande monarchie, et s’étaient rendus formidables sous leur roi Maroboduus. Voyez Strabon, VII ; Velleius Paterculus, II, 105 ; Tacite, Ann., II, 63.

[769] M. Wotton (Histoire de Rome, p. 166) prétend qu’ils eurent ordre de se retirer dix fois plus loin. Son raisonnement est spécieux sans être décisif : cinq milles suffisaient pour une barrière fortifiée.

[770] Voyez une excellente dissertation sur l’origine et sur les migrations des peuples dans les Mémoires de l’Académie des Inscriptions, tome XVIII, P. 48-71. Il est bien rare que l’antiquaire et le philosophe se trouvent si heureusement réunis.

[771] Croirions-nous qu’Athènes ne contenait que vingt et un mille citoyens, et Sparte trente-neuf mille seulement ? Cf. Hume et Wallace, sur la population des temps anciens et modernes.

[772] L’expression dont se servent Zozime et Zonare peut signifier également que Marinus commandait une centurie, une cohorte ou une légion.

[773] Il naquit à Bubalie, petit village de la Pannonie (Eutrope, IX ; Victor, in Cæsarib. et epit.). Cette circonstance, à moins qu’elle ne soit purement accidentelle, semble détruire l’opinion qui faisait remonter l’origine de ce prince aux Decius. Six cents ans d’illustration avaient anobli cette famille ; mais les Decius n’avaient d’abord été que des plébéiens d’un mérite distingué : on les voit paraître parmi les premiers qui partagèrent le consulat avec les superbes patriciens. Plebeiœ Deciorum animœ, etc. Juvénal, sat. VIII, 254. Voyez le beau discours de Decius, dans Tite-Live, X, 9, 10.

[774] Zozime, I, p. 20 ; Zonare, XII, p. 624, édition du Louvre.

[775] Voyez les préfaces de Cassiodore et de Jornandès. Il est surprenant que la dernière ait été omise dans l’excellente édition des écrivains goths, donnée par Grotius.

[776] Les Goths ont habité la Scandinavie, mais n’en sont point originaires. Cette grande nation était anciennement de la race des Suèves ; elle occupait, du temps de Tacite et longtemps auparavant, le Mecklenbourg, la Poméranie, la Prusse méridionale et le nord-ouest de la Pologne. Peu avant la naissance de Jésus-Christ, et dans les premières années qui la suivirent, ils appartenaient à la monarchie de Marbod, roi des Marcomans ; mais Cotualda, jeune prince goth, les délivra de cette tyrannie, et établit lui-même son pouvoir sur le royaume des Marcomans, déjà très affaibli par les victoires de Tibère. La puissance des Goths, à cette époque, doit avoir été assez grande ; ce fut probablement d’eux que le Sinus Codanus (mer Baltique) prit ce nom, comme il prit celui de mare Sucvicum et de mare Venedicum lors de la supériorité des Suèves proprement dits et des Vénèdes. L’époque à laquelle les Goths ont passé en Scandinavie est inconnue. Voyez Adel., Hist. anc. des Allem., p. 200 ; Gatterer, Essai d’une Histoire universelle, p. 458 (Note de l’Éditeur).

[777] Jornandès cite, d’après l’autorité d’Ablavius, quelques anciennes chroniques des Goths composées en vers. De Rb. geticus, c. 4.

[778] Voyez les extraits assez étendus des ouvrages d’Adam de Brème, et de Saxon le Grammairien, qui se trouvent dans les Prolégomènes de Grotius. Adam de Brème écrivait en 1077 ; et Saxon le Grammairien vers l’année 1200.

[779] Voltaire, Histoire de Charles XII, III. Lorsque les Autrichiens demandaient du secours à Rome contre Gustave-Adolphe, ils ne manquaient jamais, de représenter ce conquérant comme le successeur; direct d’Alaric. Harte, Hist. de Gustave, vol. II, p, 123.

[780] Voyez Adam de Brême, dans les Prolégomènes de Grotius, p. 10. Le temple d’Upsal fut détruit par Ingo, roi de Suède, qui monta sur le trône en 1075 ; et environ quatre-vingts ans après, on éleva sur ses ruines une cathédrale chrétienne. Voyez l’Histoire de Suède, par Dalin, dans la Bibliothèque raisonnée.

[781] Mallet, Introduction à l’Histoire du Danemark.

[782] Mallet, IV, p. 55, a tiré de Strabon, de Pline, de Ptolémée et d’Etienne de Byzance, les vestiges de ce peuple et de cette ville.

[783] Il ne peut l’être : Bayer a prouvé que la ville d’Asof ne paraissait que dans le douzième siècle de l’histoire. Voyez sa dissertation sur l’histoire d’Asof, dans le deuxième volume de la collection de l’Histoire russe (Note de l’Éditeur).

[784] Il est difficile d’admettre comme un fait authentique l’expédition merveilleuse d’Odin, qui pourrait fournir le sujet d’un beau poème épique, en faisant remonter à une époque si mémorable l’inimitié des Goths et des Romains. Selon le sens le plus naturel de l’Edda, et l’interprétation des plus habiles critiques, As-gard n’est point réellement une ville de la Sarmatie asiatique : c’est le nom du séjour Mystérieux des dieux ; c’est l’Olympe de la Scandinavie. Le prophète était supposé en descendre lorsqu’il vint annoncer sa nouvelle religion à la nation des Goths qui étaient déjà établis dans la partie méridionale de la Suède.

On peut consulter sur ce sujet une lettre curieuse du Suédois Ihre, conseiller de chancellerie à Upsal, imprimée à Upsal, chez Edmau, en 1772, et traduite en allemand par M. Schlœzer ; à Gœttingue, chez Dieterichs, 1773 (Note de l’Éditeur).

[785] Tacite, Ann., II, 62. Si l’on pouvait ajouter foi aux voyages de Pythéas de Marseille, il faudrait convenir que les Goths avaient passé la mer Baltique au moins trois cents ans avant Jésus-Christ.

[786] Par les colonies allemandes qui suivirent les armes des chevaliers teutoniques. Ces aventuriers terminèrent, dans le treizième siècle, la conquête et la conversion de la Prusse.

[787] Pline (Hist. nat., IV, 14) et Procope (in Bell. vand., I, 1) ont suivi la même opinion. Ces deux auteurs vivaient dans des siècles éloignés, et ils employèrent différentes voies pour chercher la vérité.

Cette opinion est peu vraisemblable. Les Vandales et les Goths appartenaient également à la grande division des Suives, mais ces deux tribus étaient très différentes. Ceux qui ont traité cette partie de l’histoire me paraissent avoir négligé de remarquer que les anciens donnaient presque toujours le nom du peuple puissant et vainqueur à toutes les tribus faibles et vaincues ; ainsi Pline appelle Vindili, Vandales, tous les peuples du nord-est de l’Europe, parce qu’à cette époque les Vandales étaient sans doute la tribu conquérante. César, au contraire, rangeait sous le nom de Suèves plusieurs des tribus que Pline met sous celui de Vandales, parce que les Suèves proprement dits étaient alors la tribu la plus puissante de la Germanie. Quand les Goths, devenus à leur tour conquérants, eurent soumis les peuplades qui se trouvaient sur leur chemin, ces peuplades perdirent leur nom en perdant leur liberté, et devinrent d’origine gothique. Les Vandales eux-mêmes furent considérés alors comme des Goths ; les Hérules, les Gépides, etc., eurent le même sort. Une origine commune fut ainsi attribuée à des peuples qui n’avaient été réunis que par les conquêtes d’une nation, et cette confusion a causé une foule d’erreurs en histoire (Note de l’Éditeur).

[788] Les Ostrogoths et les Visigoths, ou les Goths orientaux et occidentaux, avaient été ainsi désignés lorsqu’ils habitaient la Scandinavie (*). Par suite, dans toutes leurs marches et dans tous leurs établissements, ils conservèrent avec leurs noms la même situation respective qui les leur avait fait donner. La première fois qu’ils sortirent de Suède, la colonie, dans son enfance, était contenue dans trois vaisseaux, un de ces bâtiments, qui n’était pas si bon voilier que les deux autres, fut retardé dans sa route ; et l’équipage, qui forma ensuite, une grande nation, reçut le nom de Gépides ou Traîneurs. Jornandès, c. 17.

(*) Ce n’est point en Scandinavie que les Goths ont été divisés en Ostrogoths et Visigoths ; cette division eut lieu après leur irruption en Dacie, au troisième siècle : ceux qui venaient du Mecklembourg et de la Poméranie furent appelés Visigoths ; ceux qui venaient du midi de la Prusse et du nord-ouest de la Pologne se nommaient Ostrogoths. Adel., Hist. anc. des Allem., p. 202 ; Gatt., Hist. univ., p. 431 (Note de l’Éditeur).

[789] Voyez un fragment de Pierre Patrice, dans l’ouvrage intitulé, Excerpta legationum ; et pour la date la plus probable, voyez Tillemont, Histoire des Empereurs, t. III, p. 346.

[790] Omnium harum gentium insigne, rotunda scuta, breves gladii, et erga reges obsequium. Tacite, Germ., 43. Le commerce de l’ambre procura vraisemblablement du fer à la nation des Goths.

[791] Les Hérules et les Bourguignons sont particulièrement nommés. Voyez l’Histoire des Germains, par Mascou, V. Un passage de l’Histoire Auguste, p. 28, parait faire allusion à cette grande migration. La guerre des Marcomans fut occasionnée en partie par la pression des tribus barbares, qui fuyaient, devant les armes de Barbares plus septentrionaux.

[792] D’Anville, Géographie ancienne, et la troisième partie de son incomparable carte d’Europe.

[793] Les Bastarnes ne sauraient être regardés comme originaires de la Germanie : Strabon et Tacite paraissent en douter ; Pline est le seul qui les appelle positivement Germains ; Ptolémée et Dion les traitent de Scythes, dénomination vague à cette époque de l’histoire ; Tite-Live, Plutarque et Diodore de Sicile les nomment Gaulois, et cette opinion est la plus vraisemblable. Ils descendaient des Gaulois venus en Germanie sous la conduite de Sigovèse. On les trouve toujours associés à des tribus gauloises, telles que les Boïens, les Taurisques, etc., et non aux tribus germaniques : les noms de leurs chefs ou princes, Chlonix, Chlondicus, Deldon, ne sont pas des noms germains. Ceux qui s’étaient établis dans l’île Peuce, sur le Danube, prirent le nom de Peucins.

Les Carpiens paraissent en 237 comme une tribu suève qui fit une irruption dans la Mœsie. Dans la suite ils reparaissent sous les Ostrogoths, avec lesquels ils se sont probablement amalgamés. Voyez Adel., Hist. anc. des All., p. 236 et 278 (Note de l’Éditeur).

[794] Les Vénèdes, les Slaves et les Antes étaient trois grandes tribus du même peuple. Jornandès, 24.

Ces trois tribus formaient la grande nation ces Slaves (Note de l’Éditeur).

[795] Tacite mérite certainement ce titre, et même sa prudente incertitude prouve l’exactitude de ses recherches.

[796] Jac. Reineggs croit avoir trouvé dans les montagnes du Caucase quelques descendants de la nation des Alains ; les Tartares les appellent Edeki-Alan : ils parlent un dialecte particulier de l’ancienne langue des Tartares du Caucase. V. J. Reineegs, Descr. du Caucase (en allemand) p. II, p. 15 (Note de l’Éditeur).

[797] Histoire généalogique des Tartares, p. 593. M. Bell (vol. II, p. 379) traversa l’Ukraine, en voyageant de Pétersbourg à Constantinople. La face du pays représente exactement aujourd’hui ce qu’il était autrefois, puisque entre les mains des Cosaques il reste toujours dans un état de nature.

[798] Aujourd’hui Prebislaw, chez les Bulgares. D’Anville, Géogr. Anc., t. I, p. 311 (Note de l’Éditeur).

[799] Dans le seizième chapitre de Jornandès, au lieu de secundo Mœsiam, on peut substituer secundam, la seconde Mœsie, dont Marcianopolis était certainement la capitale (Voyez Hiéroclès, de Provincus, et Wesseling, ad locum, p. 636, Itineraria). Il est étonnant qu’une faute si palpable du copiste ait échappé à la correction judicieuse de Grotius.

[800] Le lieu qu’occupait cette ville est encore appelé Nicop. La petite rivière sur les bords de laquelle elle était située tombe dans le Danube. D’Anville, Géogr. Anc., I, p. 307.

[801] Aujourd’hui Philippopolis ou Philiba ; sa situation entre des collines la faisait aussi appeler Trimontium. D’Anville, Géogr. anc., t. I , p. 295 (Note de l’Éditeur).

[802] Etienne de Byzance, de Urbibus, p. 740 ; Wesseling, Itineraria, p. 136. Zonare, par une méprise singulière, attribue la fondation de Philippopolis au prédécesseur immédiat de l’empereur Dèce.

[803] Les mots victoriœ carpicœ, qui se trouvent sur quelques médailles de l’empereur Dèce, insinuent ces avantages.

[804] Claude, qui régna depuis avec tant de gloire, gardait les Thermopyles avec deux cents Dardaniens, cent hommes de cavalerie pesante et cent soixante de cavalerie légère, soixante archers crétois, et mille hommes de nouvelles troupes bien armées. Voyez une lettre originale de l’empereur à cet officier, dans l’Histoire Auguste, p. 200.

[805] Jornandès, 16-18 ; Zozime, I, p. 22. Il est aisé de découvrir, dans le récit général de cette guerre, les préjugés opposés de l’auteur grec et de l’historien des Goths. Ils ne se ressemblent que par le manque d’exactitude.

[806] Montesquieu, Grandeur et décadence des Romains, c. 8. Il parle de la nature et de l’usage de la censure avec sa sagacité ordinaire et avec une précision peu commune.

[807] Vespasien et Titus furent les derniers censeurs (Pline, Hist. nat., VII, 49; Censorin, de Die natali.). La modestie de Trajan ne lui permit pas d’accepter un honneur dont il était digne, et son exemple fut une loi pour les Antonins. Voyez le Panégyrique de Pline, c. 45 et 60.

[808] Malgré cette exemption Pompée parut rependant devant le tribunal du censeur pendant son consulat. L’occasion était, à la vérité, également singulière et honorable. Plutarque, Vie de Pompée, p. 630.

[809] Voyez le discours original dans l’Histoire Auguste, p. 173-174.

[810] C’est peut-être ce qui a trompé Zonare. Cet auteur suppose que Valérien fut alors déclaré le collègue de Dèce. L. XII, p. 625.

[811] Histoire Auguste, p. 174. La réponse de l’empereur est omise.

[812] Telles que les tentatives d’Auguste pour la réforme des mœurs. Tacite, Annales, III, 24.

[813] Tillemont, Histoire des Empereurs, tome III, p. 593. Comme Zozime et quelques-uns de ceux qui l’ont suivi prennent le Danube pour le Tanaïs, ils placent le champ de bataille dans les plaines de la Scythie.

[814] Aurelius Victor place la mort des deux Dèce dans deux actions différentes ; mais j’ai préféré le récit de Jornandès.

[815] J’ai hasardé de tirer de Tacite (Ann., I, 64) le tableau d’une action semblable entre une armée romaine et une tribu germanique. La traduction est de l’abbé de La Bletterie.

[816] Jornandès, 18 ; Zozime, I, p. 22 ; Zonare, XII, p. 627 ; Aurelius Victor.

[817] Les Dèce furent tués avant la fin de l’année 251, puisque les nouveaux princes prirent possession du consulat dans les calendes de janvier qui suivirent.

[818] L’Histoire Auguste, p. 223, leur donne une place très honorable parmi le petit nombre des bons princes qui régnèrent entre Auguste et Dioclétien.

[819] Hœc ubi patres compercre …… decernunt. Victor, in Cœsaribus.

[820] Le riche monarque d’Égypte accepta avec joie et avec reconnaissance une chaise (sella), une robe (toga), et une coupe (patera) d’or du poids de cinq livres (Tite-Live, XXVII, 4). Quina millia œris (qui valaient environ dix huit livres st. en monnaie de cuivre) étaient le présent ordinaire que la république donnait aux ambassadeurs étrangers. Tite-Live, XXXI, 9.

[821] Voyez quelle fut encore la fermeté d’un général romain sous le règne d’Alexandre-Sévère. Excerpta legationum, p. 25, édition du Louvre.

[822] Pour la peste, voyez Jornandés, c. 19, et Victor, in Cœsaribus.

[823] Ces accusations improbables sont rapportées par Zozime, I, p.  23-24.

[824] Jornandés, c. 19. L’écrivain goth a du moins observé la paix, que ses compatriotes victorieux avaient jurée à Gallus.

[825] Eutrope, IX, 6, dit tertio mense, Eusèbe ne parle pas de cet empereur.

[826] Zozime, I, p. 28. Eutrope et Victor placent l’armée de Valérien dans la Rhétie.

[827] Aurelius Victor dit qu’Emilien mourut de maladie ; Eutrope, en parlant de sa mort, ne dit point qu’il fut assassiné (Note de l’Éditeur).

[828] Il avait environ soixante-dix ans lorsqu’il fut pris par les Perses, ou, comme il est plus probable, lorsqu’il mourut. Hist. Auguste, p. 173 ; Tillemont, Hist. des Empereurs, t. III, p. 893, n° 1.

[829] Inimicus tyrannorum, Hist. Auguste, p. 173. Dans la lette glorieuse du sénat contre Maximin, Valérien se montra de la manière la plus courageuse. Hist. Auguste, p. 156.

[830] Selon la distinction de Victor, il paraît que Valérien reçut de l’armée le titre d’Imperator, et du sénat, celui d’Auguste.

[831] D’après Victor et quelques médailles, M. de Tillemont (tome III, p. 710) conclut, avec raison, que Gallien fut associé à l’empire vers le mois d’août de l’année 253.

[832] On a formé différents systèmes pour expliquer un passage difficile de Grégoire de Tours, l. II, c. 9.

[833] Le géographe de Ravenne (I, II), en parlant de Mauringania, sur les confins du Danemark, comme de l’ancienne demeure des Francs, a fourni à Leibnitz la base d’un système ingénieux.

[834] Voyez Cluvier, Germ. ant., III, c. 20 ; M. Freret, Mém. de l’Académie, tome XVIII.

[835] Vraisemblablement sous le règne de Gordien. La circonstance particulière qui y donna lieu a été pleinement examinée par Tillemont, tome III, p. 710, 1181.

[836] Pline, Hist. nat., XVI, 1. Les panégyristes font souvent allusion aux marais des Francs.

[837] La confédération des Francs paraît avoir été formée, 1° des Chauques (Chauci) ; 2° des Sicambres, habitants du duché de Berg ; 3° des Attuariens, au nord des Sicambres, dans la principauté de Waldeck, entre la Dimel et l’Eder ; 4° des Bructères, sur les bords de la Lippe et dans le Hartz ; 5° des Chamaviens (Gambrivii de Tacite), qui s’étaient établis dans le pays des Bructères, lors de la confédération des Francs ; 6° des Canes, dans la Hesse (Note de l’Éditeur).

[838] On voit paraître la plupart de ses anciens noms dans une période moins éloignée. Voyez-en des vestiges dans Cluvier, Germ. ant., III.

[839] Simler, de Repub. helv., cum notis Fuselin.

[840] M. de Bréquigny (Mémoires de l’Académie, t. XXX) nous a donné une vie très curieuse de Posthume. On a formé plusieurs fois le projet d’écrire la Vie des empereurs d’après les médailles et les inscriptions, et jusqu’à présent cet ouvrage manque.

M. Éckhel, conservateur du cabinet des médailles, et professeur d’antiquités à Vienne et mort dernièrement, a rempli cette lacune par son excellent ouvrage : Doctrina numorum veterum conscripta a Jos. Éckhel, 8 vol. in-4°. Vindobonœ, 1797 (Note de l’Éditeur).

[841] Aurelius Victor, c. 33. Au lieu de penè direpto, le sens et l’expression demandent deleto, quoiqu’à la vérité il soit également difficile, par des raisons fort différentes, de corriger le texte des meilleurs écrivains et des plus mauvais.

[842] Du temps d’Ausone (à la fin du quatrième siècle), Herda ou Lerida était dans un état de ruine, suite vraisemblablement de cette invasion. Ausone, épit. XXV, 58.

[843] M. Valois se trompe donc lorsqu’il suppose que les Francs ont envahi l’Espagne par mer.

[844] Sic Suevi à cæteris Germanis, sic Suevorum ingenui à servis separantur. Quelle orgueilleuse distinction !

[845] Victor, in Caracalla ; Dion Cassius, LXVII, p. 1350.

[846] La nation des Allemands n’a point été formée originairement par les Suèves proprement dits ; ceux-ci ont toujours conservé leur nom particulier : ils firent peu après l’an de Jésus-Christ 357, une irruption dans la Rhétie, et ce ne fut que longtemps après qu’ils furent réunis aux Allemands ; encore en ont-ils toujours été distingués dans les archives : aujourd’hui même les peuples qui habitent le nord-ouest de la Forêt-Noire s’appellent Schwaben, Souabiens, Suèves, tandis que ceux qui habitent près du Rhin, dans l’Ortenau, le Brisgaw, le margraviat de Bade, ne se regardent point comme Souabiens, et sont originairement Allemands.

Les Tenctères et les Usipiens, habitants de l’intérieur et du nord de la Westphalie, ont été, selon Gatterer le noyau de la nation allemande : ils occupaient le pays où l’on vit paraître pour la première fois le nom des Allemands, vaincus, en 213, par Caracalla. Ils étaient, selon Tacite (Germ., 32), très exercés à combattre à cheval, et Aurelius Victor donne aux Allemands le même éloge ; enfin ils n’ont jamais fait partie de la ligue des Francs. Les Allemands devinrent dans la suite le centre autour duquel se rassemblèrent une foule de tribus germaniques. Voyez Eumène, Panégyrique, c. 2 ; Ammien Marcellin, XVIII, 2 – XXIX, 4 (Note de l’Éditeur).

[847] Cette étymologie, bien différente de celles qui amusent l’imagination des savants, nous a été conservée, par Asinius Quadratus, historien original cité par Agathias, I, c. 5.

[848] Ce fut ainsi que les Suèves combattirent contre César, et cette manœuvre mérita l’approbation du vainqueur. In Bell. gall., I, 48.

[849] Histoire Auguste, p. 215-216 ; Dexippus, Excerpta legationum, p. 8 ; saint Jérôme, Chron. ; Orose,  VII, 22.

[850] Aurelius Victor, in Gallieno et Probo. Ses plaintes respirent un grand esprit de liberté.

[851] L’un des Victor l’appelle roi des Marcomans ; l’autre, roi des Germains.

[852] Voyez Tillemont, Histoire des Empereurs, tome III, p. 398, etc.

[853] Voyez les Vies de Claude, d’Aurélien et de Probus, dans l’Histoire Auguste.

[854] Sa largeur est environ d’une demi lieue. Hist. générale des Tartares, p. 598.

[855] M. de Peyssonnel, qui avait été consul français à Gaffa, dans ses Observations sur les peuples barbares qui ont habité les bords du Danube.

[856] Euripide, dans sa tragédie d’Iphigénie en Tauride.

[857] Strabon, VII, p. 309. Les premiers rois du Bosphore furent alliés d’Athènes.

[858] Ce royaume fut réduit par les armes d’Agrippa. Orose, VI, 21 ; Eutrope, VII, 9. Les Romains s’avancèrent une fois à trois journées du Tanaïs. Tacite, Ann., XII, 17.

[859] Voyez le Toxaris de Lucien, s’il est possible de croire à la sincérité et aux vertus du Scythe qui raconte une grande guerre de sa nation contre les rois du Bosphore.

[860] Strabon, XI ; Tacite, Hist., III, 47. On les appelait camarœ.

[861] Voyez une peinture très naturelle de la navigation du Pont-Euxin, dans la seizième lettre de Tournefort.

[862] Aujourd’hui Pitchinda. D’Anville, Géogr. anc., t. II, p. 115 (Note de l’Éditeur).

[863] Arrien place la garnison frontière à Dioscurias ou Sebastopolis (*), à quarante-quatre milles à l’est de Pityus. De son temps, la garnison du Phase ne consistait qu’en quatre cents hommes d’infanterie. Voyez le Périple du Pont-Euxin.

(*) Aujourd’hui Iskuriah. D’Anville, Géogr. anc., t. I, p. 115 (Note de l’Éditeur).

[864] Arrien (in Periplo maris Eux., 130) dit que la distance est de deux mille six cent dix stades.

[865] Xénophon, Retraite des dix mille, IV, p. 343, édit. de Hutchinson.

[866] Arrien, p. 129. L’observation générale est de Tournefort.

[867] Voyez une lettre de saint Grégoire Thaumaturge, évêque de Néo-Césarée, citée par Mascou, v. 37.

[868] Elle a conservé son nom joint à la préposition de lieu dans celui d’Is-Nikmid. D’Anville, Géogr. anc., t. II, p. 23 (Note de l’Éditeur).

[869] Itiner. Hierosolym., p. 572 ; Wesseling.

[870] Aujourd’hui Is-nik, Bursa, Mondania, Ghio ou Kemlik. D’Anville, Géogr. anc., t. II, p. 21-22 (Note de l’Éditeur).

[871] Il assiégea la place avec quatre cents galères, cent cinquante mille hommes de pied et une nombreuse cavalerie. Voyez Plutarque, in Lucullus ; Appien, in Mithridate ; Cicéron , pro lege Maniliâ, c. 8.

[872] Pococke, Description de l’Orient, II, 23-24.

[873] George Syncelle rapporte une histoire inintelligible du prince Odenat, qui défit les Goths, et qui fut tué par le prince Odenat.

[874] Voyages de Chardin, I, p. 45. Il navigua avec les Turcs, de Constantinople à Gaffa.

[875] George Syncelle, p. 382, parle de cette expédition comme si elle eût été entreprise par les Hérules.

[876] Histoire Auguste, p. 181 ; Victor, c. 33 ; Orose, VII, 42 ; Zozime, I, p. 35 ; Zonare, XII, p. 635 ; George Syncelle, p. 382. Ce n’est pas sans quelque attention que nous pouvons expliquer et concilier leurs récits imparfaits :  on aperçoit toujours des traces de la partialité de Dexippus dans la relation de ses exploits et de ceux de ses compatriotes.

[877] Georges Syncelle, p. 382. Ce corps d’Hérules fut pendant longtemps fidèle et fameux.

[878] Claude, qui commandait sur le Danube, avait des vues très justes, et se conduisait avec courage. Son collègue fut jaloux de sa réputation. Histoire  Auguste, p. 181.

[879] Zozime et les autres Grecs (tels que l’auteur du Philopatris) donnent le nom de Scythes aux peuples que Jornandès et les auteurs latins appellent constamment du nom de Goths.

[880] Histoire Auguste, p. 178 ; Jornandès, 20.

[881] Strabon, XIV, p. 640 ; Vitruve, I, 1 ; préface, VII ; Tacite, Annal., III, 61 ; Pline, Hist. nat., XXXVI, 14.

[882] La longueur de Saint-Pierre de Rome est de huit cent quarante palmes romaines : chaque palme est de huit pouces, trois lignes. Voyez les Mélanges de Greave, vol. I, p. 233, sur le pied romain.

[883] Au reste, la politique des Romains les avait engagés, à resserrer les limites du sanctuaire, ou asile que différents privilèges avaient successivement étendu jusqu’à deux stades autour du temple. Strabon, XIV, p. 641 ; Tacite, Annal., III, 60, etc.