La vie parisienne
d’un fieffé Liégeois

PREMIERS PAS DE SIMENON À PARIS.

Quand Georges Simenon débarque un jour du mois de décembre 1922 à Paris, la ville qui deviendra l’élue de ses principaux romans se présente sous un jour maussade. Descendant du train, il cherche des yeux dans la foule l’ami liégeois devant l’accueillir, tandis que sous les grandes verrières de la gare du Nord montent des colonnes de vapeur ennuageant les haut-parleurs aux annonces inaudibles. Pris dans la bousculade des ouvriers descendant des trains de banlieue, il est entraîné avec son camarade, le peintre Luc Lafnet, vers le parvis de la gare où le saisit le tohu-bohu matinal d’un Paris aux immeubles tristes et noirs de suie, aux grandes brasseries lugubres. À Montmartre, rue du Mont-Cenis, il est rasséréné en retrouvant d’autres compatriotes dans l’atelier du peintre. Cet atelier montmartrois sera désormais pour lui un havre de réconfort. Il y oubliera sa tristesse d’exilé pendant les jours sombres de ses débuts parisiens.

Simenon se met en quête d’un hôtel dans le quartier paisible des Batignolles. Le quartier, ancien village annexé à Paris en 1860, a su préserver ses us de naguère. L’amabilité de ses habitants, de ses artisans et petits commerçants, est accueillante pour le nouvel arrivé dans la capitale. Il ne manque pas par ici de petits hôtels à prix modique, à la mesure de sa bourse. Au cours d’une promenade nocturne, il découvre l’hôtel Bertha, au 1, rue Darcet – à deux pas de la place Clichy – où le patron lui loue une chambre sous les toits ; il ne s’y attarde pas, car, en traînant du côté de la place de l’Étoile, il trouve une chambre à louer chez une vieille dame anglaise dans un immeuble cossu du faubourg Saint-Honoré. La propriétaire l’informe qu’il est strictement interdit d’y faire de la cuisine, elle ne veut en aucun cas incommoder ses voisins. Il se contente donc de se nourrir de sandwiches au camembert, qu’il dissimule dans l’âtre. Ayant découvert un morceau de papier imprégné de fromage dépassant du tablier de la cheminée, la logeuse demeure intraitable et le chasse.

La chance lui est favorable ; dans ce faubourg Saint-Honoré, où la salle Pleyel attire les soirs de concert la foule des mélomanes, se trouve, en face du temple de la musique, au 233, un îlot paisible, une impasse pavée fermée par une assez jolie grille l’isolant du tumulte de la rue et des passants. Dans cette villa Wagram-Saint-Honoré, où il n’a pas les moyens de louer un de ces ateliers d’artistes aux larges vitrages donnant sur l’impasse, deux petites pièces sont libres dont il s’accommode fort bien.

Sur la recommandation d’un homme d’affaires liégeois habitant Paris, il trouve un emploi de secrétaire chez un écrivain réputé. L’homme de lettres le convoque chez lui, avenue Beaucour, une autre impasse à la hauteur du 248, rue du Faubourg-Saint-Honoré, juste en face de son nouveau logis. Il lui revient à l’esprit que bon nombre d’écrivains célèbres ont débuté dans la carrière littéraire comme secrétaire d’écrivains en renom. Il se précipite chez l’homme de lettres où il est reçu fort courtoisement. Jean Binet, sous le nom de Binet-Valmer, publie des romans, des biographies au Mercure de France, mais aussi des nouvelles et des contes dans les grands journaux parisiens. Binet-Valmer jouit d’une notoriété certaine dans le milieu littéraire des années vingt. À cinquante-trois ans, il porte beau ; le monocle vissé à l’œil confère à sa personne une dignité, incitant son visiteur à lui manifester déférence et considération.

Binet-Valmer, écrit un mémorialiste, passa sa vie, courbé sur sa table de travail, à écrire des romans frémissants de passion balzacienne que le public des cabinets de lecture s’obstina, de son côté, à ne pas lire, parce qu’ils étaient insuffisamment érotiques : Je travaille pour la postérité ! Pauvre Binet-Valmer ! De sa pyramide de romans la postérité n’a retenu que le titre du premier, Les Métèques96.

Le jeune Simenon est engagé immédiatement et se met au travail. Il rédige des adresses, poste des lettres, découpe des articles de presse, prend le courrier dans la boîte postale, ou porte dans Paris des communiqués aux journaux. En lui demandant d’imiter sa signature, Binet-Valmer lui témoigne une confiance totale. Son secrétaire est aussi de corvée pour le représenter aux inaugurations, dans les cérémonies et les enterrements. Politicard, l’écrivain milite dans une association d’anciens combattants d’extrême droite, pour laquelle il écrit et diffuse des textes magnifiant des sentiments patriotiques d’une banalité consternante : « Je n’aime pas les guerriers porte-plume », dit Paul Léautaud en parlant de lui à Eugène Marsan.

Simenon décèle que le titre de secrétaire est plus valorisant que la fonction. Mais Binet-Valmer, en lui confiant une critique littéraire à rédiger sur ses deux derniers romans, lui donne l’occasion de justifier son titre. Critique est beaucoup dire puisque, s’agissant des œuvres de son patron, il ne peut éviter de sacrifier au dithyrambe.

A-t-il été plus que le secrétaire de l’écrivain ? N’a-t-il pas été aussi le « nègre » comme certains le supposent ? Rien ne rebute l’homme à tout faire.

En échange de ses bons et loyaux services, Binet-Valmer promet au jeune Sim – son nom de plume – de le recommander au Journal pour la publication de ses contes et de ses reportages.

Après son mariage avec Régine Renchon, dite Tigy, le 24 mars 1923, à Liège, Simenon, chaudement recommandé par Binet-Valmer, se présente dans un somptueux hôtel particulier au 37, rue La Boétie, pour prendre des fonctions nouvelles : secrétaire auprès du marquis de Tracy.

Le château de cet aristocrate à Paray-le-Frésil, près de Moulins, est assez austère. Membre du comité directeur du quotidien régional Paris-Centre à Nevers, le marquis propose au jeune Simenon âgé de vingt ans le poste de rédacteur en chef du journal. Mais Simenon s’ennuie et ne veut pas infliger la vie en province à Tigy. Il travaille un an, en parfaite intelligence avec Raymond de Tracy puis, plus que jamais décidé à vivre de sa plume, revient à Paris.

LES LUMIÈRES DE LA VILLE.

À Paris les jeunes mariés s’installent à l’hôtel Beauséjour, rue des Dames, aux Batignolles. Ici, comme au faubourg Saint-Honoré il est interdit de faire de la cuisine dans la chambre. Un petit réchaud placé sur le rebord de la fenêtre permet à Tigy de bricoler de petits plats. Elle a renoncé, pour le moment, à peindre pour aider son mari. Sous le nom de Georges Sim, il publie des contes galants dans les revues Frou-Frou, Paris-Flirt, Sans-Gêne, Paris-Plaisir, Le Rire, Ric et Rac, expérience salutaire pour apprendre son métier de romancier. Auprès du marquis, il n’avait cessé d’écrire, notamment des portraits-charges sur Henri Duvernois, Claude Farrère, Léon Daudet, Tristan Bernard, Maurice Barrés, Paul Fort.

Sa rencontre avec Colette va beaucoup compter pour la suite de sa carrière. L’écrivain, mariée à Henri de Jouvenel, rédacteur en chef du Matin, dirige la rubrique « Les Contes des Mille et un matins ». Dans les colonnes du quotidien, les textes de Jean Giraudoux, Paul-Jean Toulet, Henri Duvernois, ont donné leurs lettres de noblesse à ce type de récit court très populaire. Colette est très sollicitée par nombre d’écrivains, dont beaucoup sont de vrais spécialistes du genre, ne cédant pas facilement le passage aux débutants. Les contes de Simenon sont à chaque fois refusés, puis un jour, convoqué par la rédaction du Matin, il est reçu par Colette.

« Trop de littérature dans vos textes, supprimez toute la littérature », lui recommande-t-elle. Après plusieurs essais plus ou moins ratés (toujours trop de littérature, lui ressasse-t-elle), Le Matin publie enfin La Petite Idole, un conte signé de Georges Sim. C’est le début d’une longue collaboration. Simenon, jusqu’à la fin de sa vie, n’oubliera jamais le conseil de Colette. Il sait désormais que pour dire qu’il pleut, il suffit d’écrire : « Il pleut ».

Il lui faut maintenant un appartement plus grand. En flânant du côté de la place des Vosges, il trouve à louer, au 21 de l’ancienne place Royale, un petit rez-de-chaussée dans l’hôtel particulier historique du maréchal de Richelieu. Le soir, le quartier n’est pas très animé, aussi Georges et Tigy vont s’amuser à Montparnasse. Ils sirotent des cocktails aux cafés du Dôme et de La Rotonde, ou dansent frénétiquement au son des orchestres de jazz du Jockey et du Dingo-bar. Au cours de ces années folles, La Coupole, une nouvelle brasserie, est inaugurée, le 20 décembre 1927. Dans le sous-sol, son dancing devient vite très en vogue. Tigy, toujours passionnée par la peinture, se réjouit d’y croiser chaque soir les peintres célèbres venus des quatre coins du monde. Le carrefour Vavin, centre du monde des arts et des lettres, n’a pas résisté au krach de Wall Street des 23 et 24 octobre 1929. Les Américains ruinés repassèrent l’Atlantique, tandis que les peintres de l’Europe de l’Est continuèrent – à part quelques privilégiés – à mener leur vie de bohème misérable avant que les nazis ne les exterminent dans les camps de la mort.

Désormais à l’aise, Simenon, tout en gardant son rez-de-chaussée, loue le deuxième étage devenu vacant. Il y dispose d’un grand salon donnant sur la place des Vosges.

Ses goûts cinématographiques l’entraînent plus volontiers vers les salles des Ursulines ou du Studio 28, cinémas d’an et d’essai projetant des films rares, la plupart du temps mal distribués à Paris. Après la projection il se précipite chez lui et se remet au travail. En sept ans vont paraître, sous une vingtaine de pseudonymes, plus de cent quatre-vingt-dix romans populaires.

L’IRRÉSISTIBLE ASCENSION DU LIÉGEOIS.

Eugène Merlot, dit Merle, aventurier de la presse, prince de l’épate et roi du bluff, fonde, en 1923, le quotidien Paris-Soir, et le revend à Jean Prouvost, en 1930. Il avait lancé en 1919 Le Merle blanc, un hebdomadaire par qui le scandale arrivait. Toujours prêt à défendre des causes improbables, à se lancer dans des polémiques provocantes, Merle, jamais en mal d’idées pour vendre ses journaux, propose un jour à Simenon de lancer de façon spectaculaire l’un de ses romans. Il s’agit, en fait, d’une opération destinée, en premier lieu, à promouvoir Paris-Matin, son nouveau journal. Enfermé dans une cage de verre d’une vitrine de magasin, Simenon devra écrire sous les yeux du public un roman-feuilleton. Performance pour laquelle l’auteur touchera 500 000 francs97. L’annonce de l’exhibition provoque un scandale tel que l’opération tourne court. Entre-temps, Paris-Matin avait cessé de paraître. Les légendes ont la vie dure ; longtemps, Simenon sera le jeune romancier qui, à vingt-quatre ans, a écrit « sous verre », en un temps record, un roman en public.

Entre la place des Vosges et Montparnasse, Simenon opère régulièrement un détour du côté de l’Étoile. Son appétit sexuel inextinguible le conduit, parfois plusieurs fois par jour, à la « maison » de Mme Hélène, 26, rue Brey, pour y rencontrer rapidement des femmes séduisantes et cupides. Il se rend aussi bien dans les concerts du Tout-Paris, qu’au Bœuf-sur-le-Toit, le célèbre bar à la mode de la rue Boissy-d’Anglas réunissant, autour des pianos de Wiener et Doucet, les noctambules les plus en vue de la capitale. Le Liégeois, désormais familier de ce Paris artistique et mondain, assiste, un soir du mois d’octobre 1925, au Théâtre des Champs-Élysées à la première représentation de La Revue nègre, dont l’événement a été immortalisé par l’affiche de Paul Colin. Ce soir-là, Paris découvre l’Amérique sous son jour le plus jazzy, avec des musiciens chevronnés comme Sidney Bechet et Claude Hopkins, entourés de danseurs, de girls, de chanteurs, une mulâtresse splendide exécute un numéro étourdissant de virtuosité et de grimaces. Elle chante à ravir, danse presque nue, une plume de flamant rose entre les cuisses, elle offre en outre aux spectateurs médusés un postérieur provocant et sublime. Joséphine Baker, inconnue la veille, devient, du jour au lendemain, la coqueluche de Paris. La sexualité se dégageant du spectacle enflamme Simenon. Il se précipite dans la loge de Joséphine, lui fait part de son admiration, de son enthousiasme, puis l’emmène souper. C’est le début d’une folle histoire d’amour, d’une sexualité dévorante. Feu de paille vite calciné, car Joséphine, consacrée vedette internationale, a signé des contrats pour une tournée à travers le monde. Simenon redoute d’être contraint de la suivre comme un caniche. Il choisit de se retirer dans l’île de Porquerolles pour l’oublier, fuir Paris où, lui semble-t-il, la vie factice nuit à sa carrière littéraire.

À la fin de 1930, Simenon pense surtout au baptême de son commissaire, ce personnage nouveau qu’il connaît mieux que lui-même et dont il vient d’écrire les cinq premières enquêtes.

LE COMMISSAIRE EST BON ENFANT.

Georges Simenon, très averti des méthodes de promotion, a l’ambition de lancer la série des aventures du commissaire Maigret comme un produit de grande consommation. Un auteur, pense-t-il, ne doit pas se contenter de signer un service de presse et d’attendre les comptes rendus des critiques littéraires ; il doit susciter la curiosité du public toujours avide de sensationnel. Il confesse à son ami Carlo Rim :

On me reproche mon goût de la publicité, comme si Dieu lui-même n’avait pas besoin de ses cloches !

Il ne s’agit pas d’avoir du talent, encore faut-il le faire savoir. Il demeure persuadé que les meilleurs arguments de vente d’un livre sont la rumeur, ces bruits qui courent, intriguent et scandalisent au besoin.

Pour ses Maigret, Simenon décide de frapper les esprits en organisant un événement spectaculaire et inattendu. Il réserve la salle de la Boule Blanche, la boîte martiniquaise en vue de Montparnasse, au 33, rue Vavin, pour y donner une soirée exceptionnelle, le vendredi 20 février 1931, intitulée « Bal anthropométrique ».

Il demande aux dessinateurs-décorateurs Paul Colin, Jean Don et Marcel Vertés de donner à la salle l’atmosphère accueillante d’une officine de la P.J. avec quelques détails évoquant des faits divers sanglants. Il fait parvenir à ses invités un carton d’invitation sous la forme d’un mandat d’amener ou d’une citation à comparaître. À l’extérieur du cabaret, l’accueil des invités est assuré par trois figurants : une prostituée, un proxénète, un boucher au tablier ensanglanté. On attend quelque trois cents personnes qui vont devoir s’entasser dans les cent mètres carrés de la salle. L’ambiance canaille réjouit, à l’avance, ce joli monde, dont la participation à cette folle nuit est assurée.

Des caméras installées filment les personnalités : artistes célèbres, aristocrates, journalistes, écrivains… À l’entrée, de faux agents de police en uniforme relèvent les empreintes digitales des invités ; à l’écart, Simenon, imperturbable, signe ses derniers ouvrages, et le personnel du Dôme ne cesse de regarnir le buffet dévalisé par ces malfrats d’un soir.

Au petit matin, alors que le jour va bientôt se lever, La Coupole recueille les derniers fêtards pour un ultime souper.

L’événement, plus frivole que littéraire, ayant fait grand bruit dans la capitale, permet à Maigret d’entamer sa carrière. Xavier Guichard, directeur de la P.J., apportera son concours bénévole au commissaire, en invitant l’auteur de ses jours à pénétrer les arcanes administratifs et les mystères de la grande maison.

DERNIERS FEUX AU LAC.

Après ses démêlés avec Fayard, sa maison d’édition, Simenon passe chez Gallimard. En changeant d’éditeur, il change de style de vie. En nouveau riche, il ne s’habille plus que chez les plus grands tailleurs de Savile Row ; ses chapeaux et ses cravates portent les griffes des boutiques les plus prestigieuses de Paris. Il choisit sa nouvelle résidence en bordure du bois de Boulogne, 7, boulevard Richard-Wallace, dans un environnement de célébrités ; roule dans une superbe Delage grand sport ; prend ses rendez-vous au Fouquet’s ; soupe chez Maxim’s.

Alors que le Front populaire triomphe, Simenon vit en bourgeois nanti, mais sans pour cela modérer sa production éditoriale. Elle est si abondante que son éditeur a bien du mal à la suivre. Il ne s’y retrouve plus entre les piles de manuscrits, d’épreuves, de bons à tirer. Détestant le milieu littéraire parisien qui le lui rend bien, Simenon se satisfait du soutien de ses inconditionnels : Gide, Thérive, Henriot, Aymé, Martin du Gard (ce n’est pas si mal). Il séjourne de plus en plus souvent à Porquerolles, puis se rend aux États-Unis jusqu’à la veille de la guerre. Pendant les années d’occupation, il disparaît, se terre dans la France profonde. La paix revenue, il se retire en Suisse, loin de Paris, loin de la vie. La fin étriquée et tragique de l’homme aux « dix-huit mille femmes et aux cent quatre-vingt-douze romans » n’a rien de romanesque. Il a quitté la maison de style « clinique » qu’il s’est fait construire sur mesure à Épalinges, pour la maisonnette rose de l’avenue des Figuiers à Lausanne. Simenon va vivre là la fin de sa vie, veillé par Térésa, sa servante-maîtresse. Le 4 septembre 1989, il dit : « Enfin je vais dormir », puis meurt à trois heures trente du matin dans cet isolement fortuné, à peine humain. Ses cendres sont dispersées dans son jardin afin qu’elles se mêlent à celles de sa malheureuse fille Marie-Jo, le seul amour, peut-être, de sa vie.

Ce soir-là, à Lausanne, un soleil incandescent disparaissait dans le lac Léman.

Vagabondages littéraires dans Paris
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