CHAPITRE 37
Jour 22. Papa
Jonas pensait avoir entendu tinter les tubes de métal, mais s’était rendormi. Il n’ouvrit les yeux qu’en entendant des sons à demi étouffés. Il y avait quelqu’un dans la pièce. C’était son père, assis sur le bord du lit.
Et les sons à demi étouffés, c’étaient des pleurs.
Jonas s’assit dans le lit. Il posa une main sur l’épaule de son père. La sentit trembler. C’était curieux, il n’avait jamais pensé que son père pût avoir des épaules aussi étroites.
« Ils… ils l’ont trouvée, sanglota-t-il. Maman est…
– Je sais, répondit Jonas. Je l’ai rêvé. »
Le père se tourna vers lui, abasourdi. Dans la clarté lunaire qui tombait entre les rideaux, Jonas vit les larmes couler sur les joues de son père.
« Il n’y a plus que nous deux, maintenant, papa. »
Son père ouvrit la bouche. Une fois. Deux fois. Mais rien n’en sortit. Il tendit alors les bras, les referma autour de Jonas et l’attira vers lui. Le serra fort. Jonas posa la tête entre les clavicules de son père, sentit les larmes chaudes lui mouiller le sommet du crâne.
« Tu sais quoi, Jonas ? murmura-t-il d’une voix étranglée par les larmes. Je t’aime beaucoup. Tu es ce qu’il y a de plus précieux pour moi. Tu es mon petit garçon. Et tu le seras toujours. On va s’en sortir, tous les deux, à ton avis ?
– Oui, papa, répondit Jonas sur le même ton. On va s’en sortir. Toi et moi. »