39

Les templiers déposèrent les garçons sur le sable et Terra se pencha aussitôt sur Aymeric, dont le chandail était maculé de sang, pour examiner les plaies dans son cou. Il remercia le ciel que le sorcier ait manqué les artères importantes de quelques millimètres. Puisqu'il n'y avait aucun arbre sur cette île pour lui redonner des forces, Terra se retint de soigner les blessures de son fils avec ses pouvoirs de guérisseur. Il devait conserver son énergie au cas où le sorcier leur tendrait un nouveau piège. Il déchira donc le bas de son surcot et en fit des bandages pour stopper l'hémorragie.

— Aym, est-ce que tu m'entends ?

L'adolescent battit des paupières et esquissa un faible sourire.

— Je savais que tu viendrais…, murmura-t-il.

— Conserve tes forces, fiston. Nous allons bientôt rentrer chez nous.

Aymeric sombra une fois de plus dans l'inconscience. Terra se tourna alors vers Marco, qui examinait Jacob.

— Comment va-t-il ?

— Je n'ai trouvé aucune blessure, mais, il est en état de choc, répondit le physiothérapeute. J'espère qu'il n'a pas ingurgité de poison.

— Il faut nous dépêcher de les ramener sur le bateau.

— Mais Galahad ?

— Il me connaît suffisamment pour savoir ce que j'ai l'intention de faire. Il nous y rejoindra. De toute façon, si les deux immortels sont sur le point de s'affronter, nous ne pouvons certainement pas rester ici sans risquer de recevoir des pans de montagne sur la tête.

Marco n'aimait pas l'idée d'abandonner son mentor sur cette île maudite, mais il obéit tout de même aux ordres du roi blanc. Il souleva Jacob dans ses bras, tandis que le Hollandais prenait Aymeric dans les siens.

— Sans Galahad, il ne sera pas évident de retracer nos pas, fit remarquer Renaud.

— Vous n'avez qu'à me suivre, indiqua le roi de Nouvelle-Camelot.

S'il ne possédait pas les facultés magiques de son ami, Terra jouissait cependant d'une excellente mémoire et il retrouva assez facilement les sentiers qu'ils avaient empruntés à l'aller.

— L'ange a-t-il poursuivi le diable jusqu'en enfer ? demanda Geoffroy.

— C'est possible, répondit Marco en faisant attention de ne pas glisser sur le sol visqueux.

— Croyez-vous qu'il l'emportera ? s'enquit Frédéric.

— Je n'en sais rien.

Le sorcier avait tué le magicien lors du premier match auquel avait participé Terra et pourtant, c'était un vieil homme expérimenté…

* *

*

Ne sachant pas où se dirigeait sa nacelle, Galahad s'agrippa fermement à la balustrade et attendit l'occasion de sauter en lieu sûr, mais elle ne semblait pas vouloir perdre de la vitesse. Malgré le vent froid qui fouettait son visage, il leva les yeux vers le ciel. L'immense forteresse du sorcier lui apparut pour la première fois, taillée à même le volcan. Dans les fenêtres des étages les plus élevés brillaient des éclairs de toutes les couleurs. « Le magicien et le sorcier sont en train de s'affronter », comprit Galahad. La plate-forme retournait-elle vers son maître pour lui permettre de s'enfuir ? Si telles étaient les intentions de Mathrotus, le chevalier se devait de la détruire le plus rapidement possible. « Mais avec quoi ? » se découragea-t-il. Seusdar était certes une épée magique, mais elle ne viendrait jamais à bout d'une structure aussi épaisse.

Croyant que le balcon s'arrêterait là où le combat faisait rage, Galahad fut bien surpris de le voir dépasser cet étage, grimper beaucoup plus haut, se maintenir là où il avait été arraché, et finalement, se rattacher au mur par magie. Prudemment, le chevalier franchit l'ouverture qui donnait accès au château, la main sur le pommeau de son épée. Il faisait très sombre dans la pièce.

— Je n'y vois rien…

Seusdar se mit à briller dans son fourreau, tout comme l'avait fait Excalibur. Il la dégaina lentement et s'en servit comme une lanterne, éclairant les murs autour de lui. Quelle ne fut pas sa surprise d'apercevoir sur des étagères, qui grimpaient jusqu'au plafond, des milliers de petites sphères transparentes ! Curieux, il s'approcha de celle qui se trouvait à la hauteur de ses yeux et remarqua qu'elle contenait une ville miniature de l'Antiquité. Il marcha le long de la tablette et vit que toutes les autres boules recelaient aussi de cités et d'époques différentes, jusqu'à ce qu'il reconnaisse celle de Nouvelle-Camelot !

« Ce sont les parties qu'il a disputées avec le magicien depuis la nuit des temps ! » constata-t-il. Un violent spasme ébranla alors la forteresse, faisant chanceler le chevalier. Le volcan était-il en train de se réveiller ? Fuyez, fit la voix d'une femme dans son esprit. Galahad ne la reconnut pas, mais s'il voulait un jour apprendre à qui elle appartenait, il devait commencer par sortir vivant de l'antre du sorcier. Pas question de retourner sur le balcon, qui s'était ressoudé au château. Il devait vite trouver une autre sortie. Il courut à travers la vaste salle et aboutit dans un long corridor.

« Par où dois-je aller ? » se découragea-t-il en tournant sur lui-même. Aussitôt, Seusdar l'attira vers la droite. Il ne résista pas à sa force mystérieuse et, au bout d'un moment, il découvrit un escalier en colimaçon. Sans hésitation, il dévala les marches aussi rapidement que le lui permettaient ses jambes.

Une dizaine d'étages plus bas, il fut aveuglé par un éclat lumineux d'une grande intensité et s'arrêta pour protéger ses yeux.

— Ne reste pas ici ! hurla Alissandre.

Galahad battit des paupières et distingua finalement sa silhouette entre ses doigts. Alissandre se tenait debout au milieu du corridor. Les étoiles au creux de ses mains étaient incandescentes.

— Je veux t'aider ! protesta le chevalier.

— Tu n'es pas magicien.

— Je possède une arme remarquable !

— Elle ne te sera d'aucun secours ici, Galahad ! Sauve-toi pendant que tu le peux !

— Mais laissez-le donc rester, grinça la voix du sorcier, qui se trouvait à l'autre bout du corridor. Cette fois, je ne le manquerai pas.

Une décharge éblouissante se fracassa sur le bouclier d'Alissandre. « Combien de temps pourra-t-il tenir encore ? » se demanda le chevalier. Une étrange image apparut alors dans la tête de Galahad : au pied de la forteresse, une pierre rectangulaire ne ressemblait pas à toutes les autres. Légèrement en saillie, elle était de couleur bronze, alors que toutes les autres étaient noires. Il était évident que c'était le magicien qui lui transmettait cette information, mais qu'était-il censé en faire ?

— Détruis-la ! ordonna Alissandre en lançant à son tour un éclair immaculé sur son rival.

« La pierre d'assise du château ! » saisit Galahad.

— Mais si je le fais, tu…

— Ne discute pas ! se fâcha le magicien.

Le cœur en pièces à l'idée que son geste puisse anéantir son ami en même temps que le sorcier, le chevalier s'élança dans l'escalier. Le combat entre les adversaires magiques continuait à ébranler la montagne, projetant parfois Galahad contre la rampe, mais il se remettait en équilibre et poursuivait vaillamment sa descente vers la sortie.

Il aboutit finalement sur le dernier palier et se heurta à deux immenses portes ornées de gros anneaux de fer. Il rengaina Seusdar et tira sur l'un d'eux sans même faire craquer le bois. « Elle est magique », fut-il forcé de conclure. Il ne connaissait pas l'incantation qui permettait de l'ouvrir. Peut-être y avait-il une autre sortie. Il n'y en a aucune, fit une voix féminine dans sa tête.

— Dites-moi comment sortir d'ici !

Vos mains. Elles possédaient le pouvoir de détecter certaines énergies, à la manière d'un sonar, mais rien de plus !

— Je ne suis pas magicien.

Appuyez vos mains sur les planches et pensez à celui qui vous a donné votre épée.

Galahad n'avait plus rien à perdre. Il frotta ses paumes l'une contre l'autre en se remémorant le visage magnanime du roi Salomon et les plaqua sur les portes. Ces dernières se mirent à gémir comme des démons qu'on aurait tenté d'immerger dans un bénitier. Le chevalier ne broncha pas. Il ferma les yeux et se rappela les paroles du fantôme.

— Je suis votre fidèle serviteur, murmura-t-il.

Les portes éclatèrent en morceaux, projetant Galahad tête première à l'extérieur. Heureusement, il avait appris à tomber sans se blesser. Il effectua plusieurs roulades sur le sentier de petits cailloux noirs, se releva et promena son regard sur les fondations de la forteresse.

— Où cette pierre se trouve-t-elle ?

Seusdar émit un son cristallin. Il la sortit de son fourreau et sentit qu'elle le tirait vers la gauche. Il marcha sur le terrain inégal et gluant, obéissant de son mieux à l'attraction de l'épée. Quelques minutes plus tard, il se retrouva devant la pierre de la vision.

— J'imagine que tu sais aussi comment la détruire ?

Le métal de la lame s'embrasa et l'arme fonça vers le mur avec une telle force qu'elle faillit échapper à son maître. Elle pénétra dans la matière solide comme si celle-ci avait été du beurre et la fit exploser. Galahad protégea son visage des fragments qui volèrent de tous les côtés, puis recula de quelques pas. Seusdar avait repris son aspect normal.

Il ne se passa absolument rien pendant plusieurs secondes, si bien que le chevalier se demanda s'il avait détruit la bonne pierre. Puis des craquements sourds résonnèrent sur les rochers avoisinants. Le sol se mit à valser sous les pieds de Galahad, l'empêchant de conserver son équilibre. Les balcons qui s'avançaient vers l'extérieur sur la façade du château furent les premiers à s'en détacher. Lorsqu'ils commencèrent, à s'écraser autour du soldat, celui-ci comprit qu'il était temps de quitter les lieux pour de bon. Il s'élança sur le sentier qui contournait un étang aux eaux sombres, mais n'alla pas très loin.

Une crevasse s'ouvrit devant lui, laissant échapper de la fumée, ainsi qu'une intense chaleur. Galahad aperçut tout au fond de la lave en fusion. « Le volcan va entrer en éruption ! » s'alarma-t-il. Il chercha une autre issue des yeux, mais il n'y en avait pas. Il était coincé entre la forteresse qui s'effondrait sur elle-même et le sol qui se dérobait de plus en plus sous ses pieds.

— Seusdar ! s'écria-t-il.

L'épée répondit à son appel en s'élevant dans les airs. Comme une fusée, elle décolla vers le ciel. Galahad s'accrocha à deux mains au pommeau. Il regarda en bas et vit le château se désagréger de toutes parts dans une mer de magma !

Puis, le volcan cracha des tonnes de scories, suivies d'une épaisse colonne de fumée. Galahad sentit de la chaleur sous ses pieds et crut que sa dernière heure était venue. Mais Seusdar veillait. Au lieu de continuer son ascension, elle piqua vers l'océan. Le cœur du chevalier se réjouit lorsqu'il y aperçut une embarcation qui hissait les voiles en grande hâte. Le bateau se rapprocha, jusqu'à ce que l'épée projette finalement son propriétaire à son bord. Les templiers poussèrent un cri de guerre, prêts à transformer le nouvel arrivant en passoire, lorsqu'ils le reconnurent.

— Mais comment ?… s'étrangla Renaud.

— C'est une longue histoire que je vous raconterai lorsque nous serons hors de danger.

Des projectiles commençaient à s'abattre dans l'eau, de chaque côté du dromon. Ils risquaient de transpercer le pont d'un instant à l'autre. Le vent soufflait dans les trois voiles, mais il n'était pas assez fort. Si les débris brûlants ne les coulaient pas, l'effondrement de l'île allait certainement créer un raz-de-marée qui les ferait chavirer.

Galahad courut jusqu'à la proue, sous le regard étonné des templiers. Il planta son épée jusqu'à la garde à travers l'extrémité supérieure des bordages.

— Sauve-nous, implora-t-il.

De la même façon qu'elle avait propulsé son maître vers le ciel, l'arme magique se mit à tirer l'embarcation de plus en plus rapidement vers le nord. La violence du grain força l'équipage à s'attacher aux cordages et à ramener vivement les voiles pour éviter qu'elles ne soient déchirées. Le vent sifflait si fort que les hommes ne s'entendaient plus, même lorsqu'ils criaient de tous leurs poumons.

Solidement accroché au pommeau de Seusdar, Galahad tourna la tête et vit au loin le volcan qui illuminait le ciel en rouge. « Comment Alissandre s'en sort-il ? » s'inquiéta-t-il. C'est alors qu'il distingua un mouvement menaçant sur l'océan.

— Une lame de fond ! hurla-t-il.

Même si les marins avaient pu entendre ses paroles, ils n'auraient pas compris ce qu'elles signifiaient, puisque ces termes ne seraient utilisés que des centaines d'années plus tard. Toutefois, le timonier, qui s'était solidement attaché à la barre, vit aussi le tsunami qui se préparait. Se croyant perdu, il fit le signe de la croix. Galahad refusa de capituler. Il n'avait pas fait tous ces efforts pour voir le vaisseau emporté par la colère des éléments.

— Seusdar, je t'en conjure, fais-nous échapper à ce péril.

Rien ne sembla se produire, mais lorsque la gigantesque vague atteignit le bateau, elle se scinda en deux et déferla de chaque côté sans le heurter. L'épée magique cessa également de tirer l'embarcation et lui permit de reprendre un rythme plus normal. Galahad demeura allongé sur le ventre un long moment, afin de se remettre de ses émotions. Marco fut le premier à se pencher sur lui.

— C'est le magicien qui t'a permis de nous retrouver et de nous sauver ? demanda-t-il.

— Non. C'est mon épée et une voix inconnue qui me dictait mes gestes. J'ignore si cette voix est celle de Seusdar ou d'une alliée que nous ne connaissons pas encore.

Il appuya le pied sur le bordage et retira son arme.

— Il y aurait donc d'autres joueurs qu'Alissandre dans notre camp ? raisonna Marco.

— Peut-être que certains des croisés ne faisaient pas partie du groupe des treize soldats du magicien. Ou peut-être s'était-il réservé une arme secrète en cas de fourberie de la part du sorcier.

— L'a-t-il vaincu, au moins ?

— Je l'ignore. Lorsque j'ai quitté Alissandre, il se battait en duel contre le sorcier. Je suis parti avant l'issue du combat. Où est Terra ?

— Il est à l'arrière, dans la cabine du capitaine.

— Essaie de savoir où nous sommes et dans quelle direction nous nous dirigeons.

— Oui, tout de suite.

Ils marchèrent ensemble jusqu'à la poupe. Marco se dirigea vers le timonier éprouvé tandis que Galahad se faufilait sous l'abri, qui ressemblait davantage à une grande niche qu'à une cabine. Les embarcations anciennes n'offraient pas le luxe dont jouissait le monde moderne. Le chevalier marcha à quatre pattes et alla s'asseoir à côté de Terra, qui caressait les cheveux blonds d'Aymeric. Celui-ci avait le teint blafard et respirait à peine.

— Il s'en sortira, affirma Galahad.

— Comment peux-tu en être aussi certain ? s'attrista le père.

— Il y a beaucoup de magie à l'œuvre, ici. Nous venons d'échapper aux pires calamités.

— Comment as-tu réussi à descendre de la plate-forme ?

— Elle est retournée d'elle-même à la forteresse du sorcier. Tu ne croiras jamais ce que j'y ai vu.

Galahad lui décrivit fidèlement les nombreuses boules de cristal qu'il avait découvertes et leur contenu. Puis il lui raconta les quelques instants du duel qu'il avait surpris dans un couloir, ainsi que sa fuite après avoir détruit la pierre d'assise du château.

— Tu es le vrai héros de cette aventure, Galahad, le félicita Terra.

— N'importe qui aurait fait la même chose que moi.

— Je n'en suis pas si sûr, et le roi Salomon lui-même est d'accord avec moi.

Le compliment fit rougir le chevalier. En détournant le regard, il vit que le jeune Jacob venait de reprendre conscience et qu'il tentait de se redresser. Galahad rampa jusqu'à lui et posa la main sur son estomac.

— N'essaie pas de t'asseoir trop rapidement, jeune homme.

— Qui êtes-vous ?

— Je me nomme Galahad et je suis un ami de ton père. Comment t'appelles-tu ?

— Jacob Deux Lunes.

Son nom fit tressaillir Terra, car il confirmait les dires du sorcier.

— Est-ce que tu as peur, Jacob ? demanda Galahad.

— Je suis terrifié…

— Alors sache que tu n'as plus rien à craindre. Nous sommes des soldats capables de te protéger.

— Où allons-nous ?

— Nous sommes en route pour ta maison.

— Ma mère doit être morte d'inquiétude…

— Comment s'appelle-t-elle ? demanda Terra en se tournant vers le gamin.

— Hélène. Elle est médecin.

Galahad fixa intensément son ami, insistant silencieusement pour qu'il révèle à l’enfant son identité.

— Je m'appelle Terra Wilder, lâcha-t-il finalement.

— Êtes-vous… mon père ?

— Il semblerait que oui. Ta mère t'a-t-elle parlé de moi ?

— Oui, mais elle n'avait aucune photographie de vous. J'ai toujours imaginé que vous seriez un Amérindien, comme moi.

— Ma mère était Néerlandaise et mon père était Britannique. Je suis né au Pays-Bas.

— C'est loin d'ici…

— J'ai roulé ma bosse. Je me suis marié une première fois en Angleterre, puis j'ai émigré aux États-Unis. Lorsque mon épouse est morte dans un accident de voiture, je suis allé vivre en Colombie-Britannique, où j'habite toujours.

— Moi, c'est la première fois que je quitte la réserve.

— Tu as choisi toute une aventure pour ton premier voyage, le taquina Galahad.

Tout à coup, derrière lui, car il faisait dos à la poupe, le volcan disparut dans les flots et l'épaisse colonne de cendres qui s'en échappait se transforma en un immense nuage avant d'éclater en une myriade de petites étoiles, qui retombèrent dans la mer.

— Avez-vous vu ça ? s'étonna Jacob.

— C'est de la magie, l'informa son père.

— Je savais bien qu'elle existait même si maman prétend le contraire. Elle explique toujours tout par la science.

— J'ai déjà fait la même chose.

— Mais maintenant, vous y croyez.

— Oh, que oui. J'ai appris que beaucoup de choses dans notre univers ne peuvent être ni quantifiées ni mesurées.

— Pourquoi le sorcier m'a-t-il pris, moi ?

— Parce qu'il voulait me faire du mal en m'enlevant mes enfants.

— Comment a-t-il su que j'étais votre fils si vous l'ignoriez vous-même ?

— Les créatures immortelles ont accès à beaucoup plus de connaissances que nous, répondit Galahad à la place de Terra.

— Vous êtes immortel, vous aussi ?

— Non ! s'en défendit le chevalier en riant.

Un magnifique coucher de soleil parait maintenant le ciel derrière lui, signe évident que le combat entre les deux joueurs était terminé.

— Toutefois, il a eu et continue d'avoir de nombreux rapports avec des magiciens, précisa Terra.

— Réellement ?

— Les mages ne font pas facilement confiance aux humains, mais tous se fient à lui.

— Comment sont-ils ?

— À l'opposé du sorcier, affirma Galahad en conservant son sourire rassurant.

Il se mit à raconter ses premières rencontres avec le vieux magicien, alors que Terra et lui-même faisaient partie de l’ordre de Galveston. Voyant qu'Aymeric dormait à poings fermés et que Jacob était absorbé par le récit de Galahad, le Hollandais alla s'informer du moral de ses soldats. Ils étaient tous soulagés d'avoir quitté l'île maléfique et ses créatures immondes. Marco s'était évidemment fait un devoir d'apaiser leurs craintes, une fois que le bateau avait perdu de la vitesse.

— Avons-nous défait le diable ? s'enquit Renaud.

— Nous avons détruit son repaire, mais nous ne saurons que plus tard si nous avons également anéanti le Malin, répondit Terra en regardant au loin.

— Où allons-nous ?

— En Italie, je crois. De là, vous pourrez rentrer chez vous.

— Et nous ? s'inquiéta Marco.

Terra demeura muet, car tout dépendait du sort qu'avait subi Alissandre. S'il avait survécu à son duel, il ne tarderait pas à apparaître et à les ramener à Nouvelle-Camelot. Mais s'il avait perdu… Le Hollandais préféra ne pas y penser. Il se sentait responsable de ces braves guerriers et des deux enfants qu'ils avaient soustraits à la méchanceté du sorcier. Si ce dernier devait revenir, il se mesurerait à lui sans la moindre hésitation.

Marco se leva et s'approcha de son ancien professeur, afin de lui murmurer à l'oreille, sans que les croisés ne l'entendent.

— Sommes-nous coincés ici ?

— Je n'en sais rien. Il nous faudra être patients et surtout, garder l'œil ouvert.

— Nous établirons des tours de garde. Rien ni personne ne pourra nous surprendre.

Terra porta son regard au loin en espérant que ce serait suffisant.

Capitaine Wilder
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