293 Ce passage se retrouve p. 760 des SA : « On rencontre la Subtilité chez les théologiens. Ne pouvant prouver ce qu’ils avancent, ils sont tenus de pratiquer tant de distinctions qu’elles égarent l’esprit : ce qu’ils veulent. Quelle virtuosité ne faut-il pas pour classer les anges par dizaines d’espèces ! N’insistons pas sur Dieu : son « infini », en les usant, a fait tomber en déliquescence nombre de cerveaux ; chez les oisifs, – chez les mondains, chez les races nonchalantes, chez tous ceux qui se nourrissent de mots. La conversation – mère de la subtilité… Pour y avoir été insensibles, les Allemands se sont engloutis dans la métaphysique. Mais les peuples bavards, les Grecs anciens et les Français, rompus aux grâces de l’esprit, ont excellé dans la technique des riens ; chez les persécutés. Astreints au mensonge, à la ruse, à la resquille, ils mènent une vie double et fausse : l’insincérité – par besoin – excite l’intelligence. Sûrs d’eux, les Anglais sont endormants : ils payent ainsi les siècles de liberté où ils purent vivre sans recourir à l’astuce, au sourire narquois, aux expédients. On comprend pourquoi, à l’antipode, les Juifs ont le privilège d’être le peuple le plus éveillé ; chez les femmes. Condamnées à la pudeur, elles doivent camoufler leurs désirs, et mentir : le mensonge est une forme de talent, alors que le respect de la « vérité » va de pair avec la grossièreté et la lourdeur ; chez les tarés – qui ne sont pas internés…, chez ceux dont rêverait un code pénal idéal. »