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— Truitt a envoyé une carte de l’itinéraire de la procession du Vendredi saint, dit Cabrillo. Notre chance nous abandonne : la circulation sera interdite dans le centre-ville.
Eddie Seng attrapa l’un des classeurs sur la table.
— Il est surprenant que les Chinois célèbrent avec autant de grandiloquence une fête d’origine chrétienne.
— Macao a été une possession portugaise de 1557 à 1999, rappela Linda Ross. A peu près trente pour cent de la population est catholique.
— En plus, les Chinois adorent les festivités, dit Mark Murphy. Ils feraient un défilé pour n’importe quelle occasion.
— D’après Truitt, ils vont tirer comme l’an dernier un grand nombre de feux d’artifice sur toute la ville, depuis des barges dans la baie.
— Donc on ne peut pas espérer être cachés par la nuit noire sans lune, conclut Franklin.
Son ami Hali Kasim ne put résister :
— Quel dommage, Frankie, pour toi qui te fonds si bien dans le paysage quand il fait nuit noire.
Lincoln se tourna vers Kasim et se frotta le nez avec son majeur.
— C’est pas grave, Kaz, les feux d’artifice, c’est pas pratique non plus pour les petits pâlots à la Hugh Grant comme toi.
— Il y a aussi le problème du poids, déclara Cabrillo, ignorant l’aparté. Le bouddha pèse trois cents kilos.
— Quatre hommes de chaque côté pourraient porter sans trop forcer sur leur dos, dit Julia Huxley.
— Je pense que je vais demander à Nixon et Hanley de nous fabriquer quelque chose, dit Cabrillo. Des suggestions ?
Ils continuèrent à planifier les opérations ; Macao n’était plus qu’à un jour de navigation.