11

Le dalaï-lama descendit les marches du jet à Jaland-har, dans la province du Pendjab en Inde, par un jour d’extrême chaleur. Ses quarante-cinq années d’exil en Inde ne l’avaient pas pour autant habitué à la chaleur. Sa Sainteté était un homme des montagnes et le froid et la neige lui manquaient. Il renifla en espérant percevoir une infime odeur venue des glaciers du nord. Mais au lieu de la neige et des conifères, son nez fut assailli par les gaz d’échappement des camions qui passaient devant l’aéroport sur l’autoroute bondée. H sourit tout de même et fit ses actions de grâce.

— On dirait que mon moyen de transport est là, annonça-t-il à Overholt qui l’avait rejoint sur le tarmac.

Un grand Cessna Caravan à moteur unique se trouvait non loin de là et son pilote se dégourdissait les jambes.

— Très bien, Votre Sainteté, dit Overholt.

— Dès mon arrivée, je verrai mes conseillers et l’oracle, déclara le dalaï-lama en regardant Langston droit dans les yeux. S’ils sont d’accord et que vous pouvez m’assurer qu’il n’y aura pas d’effusion de sang, alors je donnerai mon autorisation pour le plan que nous avons élaboré.

— Merci, Votre Sainteté.

Le dalaï-lama se mit en marche vers le Cessna puis il fit volte-face.

— Je vais prier pour votre père et pour vous, dit-il, et prier pour que tout ce qui nous attend se passe bien.

Overholt répondit par un simple sourire et regarda le dalaï-lama s’éloigner et monter dans le Cessna pour achever son voyage. Dès qu’il fut assis, le dalaï-lama se tourna vers l’un de ses assistants.

— Dès notre arrivée à Little Lhassa, il me faudra le coffre contenant les documents sur le Bouddha d’or.

L’assistant griffonna des notes sur un bloc de papier.

— Ensuite, il faudra que je voie mon médecin. Il y a quelque chose qui ne va pas dans mon enveloppe corporelle.

— Vos ordres, Votre Sainteté, seront exécutés.

Le pilote mit en marche le moteur du Cessna et parcourut sa check-list. Puis il se dirigea vers une piste de décollage et, quelques minutes plus tard, il volait. Overholt, debout sur le tarmac, regarda le Cessna décoller en virant vers la droite. Le Caravan n’était plus qu’une tache sur fond de nuages blancs lorsqu’il s’adressa au pilote du Falcon.

— Ça vous ennuierait de me ramener avec vous à Santa Monica ? demanda-t-il.

— Nous y allons de toute façon, monsieur, dit le pilote. Alors autant vous embarquer.

Overholt avait une qualité que l’on oubliait trop souvent de remarquer chez les meilleurs espions. Il était capable de dormir n’importe où. Lorsque l’avion fit escale à Taïwan, les quelques heures de sommeil l’avaient revigoré. Tandis que l’avion reprenait du carburant, il s’éloigna de quelques pas, déplia son téléphone portable et composa un numéro de mémoire.

Retransmis par satellite, le signal arriva aux îles Marshall dans le Pacifique, d’où il fut redirigé vers son ultime destination. Le signal était brouillé et il n’était possible de localiser ni l’émetteur ni le récepteur. La voix qui lui répondit annonça un numéro de poste :

— 2524.

— Juan, dit-il tranquillement, c’est Langston.

— Que. pasa, amigo ?

— Tout se déroule bien, dit Overholt. Comment s’en sort ton équipe ?

— Nous sommes à cent pour cent.

— Bien.

— On dirait qu’il va y avoir un petit business en plus pour nous, déclara Cabrillo. J’imagine que ça ne pose pas de problème ?

— Tant qu’il n’y a aucune répercussion, répondit Overholt, les affaires de votre compagnie ne me regardent pas.

— Parfait. Si ça marche comme prévu, nous n’aurons pas besoin de te facturer les frais de déplacement.

— L’argent n’est pas un problème, mon vieux ; ça vient de là-haut. Mais le temps en est un : il faut que ça se passe avant Pâques.

— C’est pour ça qu’on est si bien payés, Lang, parce qu’on est des sacrés rapides. Tu auras ce dont tu as besoin, tu as ma parole.

— C’est ça que j’adore chez toi, dit Overholt : ton incomparable modestie.

— Je t’appelle quand c’est fait, dit Cabrillo.

— Et je ne veux pas voir une ligne dans les journaux.

Overholt se déconnecta, glissa son téléphone dans sa poche et fît une série d’étirements avant de remonter à bord du jet. Vingt-quatre heures plus tard, il embarquait dans un avion de transport militaire dans le sud de la Californie à destination de la base militaire aérienne Andrews dans le Maryland. Là, une voiture de la CIA l’attendait pour le conduire au quartier général.

Bouddha d'or
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