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La limousine Zil s’arrêta devant le Gulfstream G550 et Cabrillo en descendit, tenant fermement un dossier qui contenait ses documents, et il monta la rampe sans hésitation. Le copilote la rétracta immédiatement et ferma la porte, puis il cria en direction du cockpit :
— On peut y aller !
Immédiatement, le pilote démarra et quelques secondes plus tard, les moteurs du jet se mirent à tourner. Cabrillo s’installa dans un siège et attacha sa ceinture tandis que le copilote regagnait le cockpit.
— Nous avons reçu votre coup de téléphone, chef, lança le copilote par-dessus son épaule tout en s’asseyant. Le plan de vol a été fait et nous avons reçu l’autorisation préliminaire de décoller.
— Quelle distance avons-nous à parcourir ? demanda Cabrillo.
— À vol d'oiseau, environ cinq mille quatre cents kilomètres, répondit le copilote. Les vents nous sont favorables, donc le temps de vol estimé est de six heures.
Le Gulfstream commença à rouler au sol vers le pilote.
— Le matin de Pâques à sept heures, dit Cabrillo.
— C’est ce qui est prévu, chef, confirma le copilote.
Parfois, il suffit de peu de chose. Quelques minutes, un brin de chance, un petit nombre de personnes.
À ce moment-là, tout dépendait de deux personnes, Murphy et Gurt. Deux hommes, un hélicoptère équipé de réservoirs supplémentaires de carburant et un chargement d’explosifs constituaient la première ligne pour la libération du Tibet.
Ils décollèrent juste après quatre heures du matin à la lueur faiblissante d’un quartier de lune.
Lorsque Gurt eut fait grimper le Bell 212 à mille pieds au-dessus du niveau de la mer et qu’il l’eut stabilisé, il parla dans son casque :
— Notre mission, dit-il, me paraît quasi impossible.
— C’est l’altitude de la passe qui t’inquiète ? demanda Murphy, ou bien le risque de manquer de carburant pour le trajet du retour ?
— Ni l’un ni l’autre, répondit Gurt. J’ai peur de louper le culte de Pâques et le déjeuner dominical.
Murphy passa la main derrière son siège et en sortit un petit sac dont il défit la fermeture Éclair pour en sortir une boîte de conserve et un petit livre à couverture bleue.
— De la mortadelle et la Bible ! fit-il.
— Bravo ! s’exclama Gurt. Maintenant, on est parés.
— Est-ce qu’il y aura autre chose ? demanda Murphy
— Juste une, répondit Gurt.
— Laquelle ?
— Suis bien l’itinéraire, dit Gurt. Je n’ai pas envie qu’on se perde.
— Ne t’inquiète pas, répliqua Murphy. L’Oregon a tout sous contrôle. Ça va marcher comme une machine à coudre bien huilée.
— Je me serais senti plus rassuré, avoua Gurt en montrant du doigt une harde de cerfs éclairés par la lune, si tu avais dit « comme un ordinateur ».
Murphy observa les instruments de navigation.
— Nous sommes un peu dans le rouge, observa-t-il. Régule la température.
Gurt fit l’ajustement et ils poursuivirent leur course vers le nord.
À peu près au moment où Gurt et Murphy passaient dans l’espace aérien du Tibet, Briktin Gampo conduisait un camion de 2,5 tonnes sur un chemin de terre plein d’ornières. Ayant repéré l’endroit que lui avait indiqué le chef de sa cellule Dungkar, il ralentit et arrêta son camion.
Gampo se trouvait dans les plaines juste sous Basatongwula Shan dans un champ ouvert, encadré par des arbres rabougris. Il descendit de son camion dont il fit le tour, sortit quelques tubes métalliques et constata qu’ils étaient froids au toucher. Suivant les instructions reçues, il sortit du camion un petit poêle à mazout, s’éloigna un peu, puis déplia les pieds. Lorsque le poêle fut monté, il prit des piquets, qu’il enfila dans une toile de tente blanc cassé et monta l’abri au-dessus du réchaud. Lorsque la tente fut bien fixée au sol, il alluma le poêle et apporta les tubes pour les maintenir au chaud, puis il regagna le camion pour y prendre une radio, une chaise pliante et une fourrure pour se couvrir pendant qu’il attendrait.
Il alluma ensuite la radio et tendit l’oreille.
À l’extérieur de la tente, des milliers d’étoiles scintillaient sur la mer noire de l’espace infini. Un vent froid arrivait des montagnes. Garnpo ramena la fourrure autour de son cou en attendant que la tente se réchauffe. Puis il attendit patiemment que passent les heures.
Sur L’Oregon, Max Hanley observait le mur d’écrans plats. Soudain, la connexion satellite de la concentration de troupes russes près de Novossibirsk afficha une image thermique de chars qui se mettaient en mouvement. Au même moment, la ligne sécurisée sonna.
— Nous avons le feu vert, lui dit Cabrillo.
— Je viens d’avoir la confirmation sur le satellite, ajouta Hanley. Les chars russes sont en train de chauffer.
— Relie mon ordinateur aux banques de données de L’Oregon, ordonna Cabrillo. Je veux suivre les opérations d’ici jusqu’à mon arrivée sur place.
Hanley fit un signe à Éric Stone qui programma la liaison sur son ordinateur.
— Le signal a été envoyé, annonça Stone au bout d’un moment.
Dans le Gulfstream G550, Cabrillo ne quittait pas des yeux son ordinateur portable. Soudain, un flash lumineux envahit l’écran, puis celui-ci s’éteignit et se ralluma, découpé en six cases séparées qui correspondaient à ce que voyait Hanley.
— J’ai tout, dit Cabrillo.
— Monsieur le président, fit Hanley. On attend vos ordres.
— Procédez comme prévu, répondit Cabrillo, et mettez-moi en relation avec Seng.
— C’est parti, fit Hanley.
Eddie Seng faisait les cent pas dans son hangar de Thimbu au Bhoutan. De temps à autre, il regagnait la table sur laquelle l’ordinateur lui permettait de suivre par un point rouge clignotant la progression de l’hélicoptère de Murphy et Gurt. Puis il recommençait à parcourir le hangar comme un lion en cage.
Il répondit au téléphone avant la deuxième sonnerie.
— Eddie, lui dit Cabrillo, nous avons le feu vert.
— Oui, chef, répondit-il. Nous avons déjà une équipe qui vole vers le nord ; j’ai pris la liberté de les envoyer, en pensant qu’on les rappellerait si nécessaire.
— Bon travail, le félicita Cabrillo. Max ?
— Je suis là, répondit Hanley depuis L’Oregon.
— Envoie à Seng les dernières données de l’aéroport de Lhassa.
— Je suis en train de les transmettre.
Seng s’approcha de l’imprimante qui, au bout de quelques secondes, se mit à cracher des documents.
— Ça arrive, les informa Seng.
— OK, dit Cabrillo. Vous avez votre cahier des charges et les derniers renseignements.
— Oui, chef, confirma Seng.
— Maintenant, allez prendre l’aéroport de Gonggar.
— C’est parti, chef, répliqua Seng avec enthousiasme.
Cinq heures du matin ; l’heure où les ivrognes ont des suées et où les rêves deviennent cauchemars.
Un vent froid balayait la piste de l’aéroport de Gonggar, situé à quatre-vingt-quinze kilomètres de Lhassa. Deux avions chinois de transport de troupes étaient arrêtés au bout de la piste, ainsi que trois hélicoptères. Le reste de la flotte aérienne chinoise au Tibet était partie vers le nord, pour couvrir l’avancée des véhicules blindés.
L’aéroport était aussi désert qu’un cimetière en pleine semaine.
Un unique employé de maintenance balayait le sol en béton de l’aérogare principale. Il fit une pause pour fumer une cigarette roulée et s’installa à l’extérieur, près d’un mur qui l’abritait du vent. Le petit nombre de soldats qui gardaient l’aéroport étaient endormis et l’heure du lever n’était prévue qu’une heure plus tard.
Un bruit monta de la vallée. C’était un glissement très rapide, comme un ballon de foot bien lancé. Puis un appareil blanc sans ornement survola le tarmac à une altitude de dix mètres. L’étrange objet fonça vers l’extrémité de l’aéroport, puis exécuta un arc de cercle et s’aligna pour refaire un passage. Soudain, deux jets de feu surgirent de ses flancs et une paire de missiles fusèrent vers les avions de transport immobiles.
Le Predator avait trouvé sa proie.
Dans le hangar de Thimbu, Lincoln surveillait les images fournies par les caméras embarquées du Predator. Il fit décrire au drone un nouvel arc de cercle, l’aligna sur les hélicoptères et appuya sur la détente. Puis il effectua un second passage pour voir le résultat. Les avions-cargos étaient en flammes et il en serait bientôt de même pour les hélicoptères.
Au même instant, à cent cinquante mètres du bord de la piste, une petite centaine de soldats Dungkar surgirent de sous des toiles blanches qui se fondaient avec la neige sur le sol. Poussant un cri de guerre, ils se précipitèrent vers l’aérogare. Vêtus de robes noires et portant un couteau de cérémonie à la ceinture, munis d’armes de poing et de fusils passés dans le pays en contrebande quelques jours plus tôt, ils déferlaient comme des sauterelles vers des positions déterminées à l’avance. Du sud montait le bruit sourd de sept hélicoptères qui se rapprochaient. Dès que celui qui transportait Seng arriva, il vit les flammes de l’attaque du Predator qui rougeoyaient dans la pénombre de l’aube.
Puis, comme si une lumière divine descendait sur terre, une série de torches rouges se mirent à scintiller sur le tarmac. Les Dungkar les prévenaient qu’ils pouvaient atterrir.
— Atterrissez à l’intérieur du damier, ordonna Seng au pilote.
— Très bien, répondit celui-ci en amorçant sa descente.
Quelques secondes après l’atterrissage de l’hélicoptère, Seng et King en descendirent tous deux, respectivement de l’avant et de l’arrière. Seng se dirigea rapidement vers l’aérogare pour y retrouver le chef des Dungkar, tandis que King faisait signe aux soldats de venir l’aider à décharger les caisses d’armes et de munitions.
— Qu’est-ce que vous avez ? demanda Seng à l’homme qui avait à peine plus de trente ans.
— Les hangars là-bas, répondit l’homme avec un geste de la main, contiennent un avion de combat, un avion-cargo et deux hélicoptères d’assaut. Le hangar suivant doit être consacré aux réparations : il contient un hélicoptère démonté et le fuselage d’un avion d’observation auquel il manque le moteur.
Cabrillo avait demandé au dalaï-lama de s’assurer que les officiers des Dungkar qu’il avait choisis parlaient anglais. Son équipe n’avait guère le temps de se mettre au tibétain et l’heure n’était pas non plus aux quiproquos.
— Où êtes-vous allé à l’école ? demanda Seng.
— En Arizona, monsieur, répondit-il avec enthousiasme. Allez les Sun Devils !
— Parfait, dit Seng. Vous devez être content d’être rentré dans votre pays. Maintenant, voyons si on peut vous permettre d’y rester. D’abord, je voudrais deux de vos hommes pour travailler avec le type qui arrive dans cet hélico. (Il tendit la main pour désigner un autre Bell qui touchait le sol à une vingtaine de mètres.) Il faut qu’on équipe ces bâtiments d’assez de charges explosives pour les faire brûler si nécessaire.
— Je vais mettre douze de mes meilleurs hommes sur le coup, répondit l’autre.
— Combien de Chinois avez-vous capturés ? demanda Seng.
— Une dizaine, monsieur. J’ai eu un mort, ils en ont eu deux.
L’aéroport était en ébullition. Les flammes à l’extrémité de la piste s’élevaient sur le ciel du petit matin et le bruit des hélicoptères qui atterrissaient ajoutait un caractère surréaliste au calme de l’environnement. D’un seul coup, cet endroit désert était devenu un tourbillon.
— Écoutez-moi bien, dit Seng au chef des Dungkar. Ceci vient du dalaï-lama lui-même : il ne doit y avoir aucune brutalité ou mauvais traitement à l’égard des prisonniers ; assurez-vous que vos hommes le sachent bien. Lorsque tout sera fini, nous renverrons les prisonniers capturés en Chine et ma société ne voudra entendre parler d’aucune atrocité quelle qu’elle soit. Il s’agit d’un coup d’État, pas d’une épuration ethnique. Est-ce que c’est bien clair ?
— Votre société, monsieur ? Vous n’êtes pas l’armée américaine ?
— Nous sommes américains, répondit Seng, pour la plupart d’entre nous, mais nous sommes une entreprise privée, et nous suivons les ordres du dalaï-lama. Si vous et les autres Dungkar faites ce qu’on vous ordonne, dans les prochaines vingt-quatre ou quarante-huit heures, le Tibet sera de nouveau libre.
— Vous avez déjà fait ce genre de chose, monsieur ? demanda l’homme, stupéfait.
— Nous n’avons pas le temps de bavarder ! aboya Seng. Faites tous exactement ce qu’on vous demande et tout se passera aussi bien que possible.
— Oui, monsieur.
— Bien, dit Seng. Amenez le prisonnier le plus haut gradé dans l’aérogare, faites-le asseoir sur une chaise sous bonne garde. Nous allons établir le déroulement des opérations dans les prochaines minutes et ensuite je lui parlerai.
L’homme lança des ordres en tibétain. Les soldats Dungkar se mirent en rang. Il expliqua ce que lui avait dit Seng, après quoi il ordonna à six sergents d’avancer. Le premier groupe, mené par un sergent, partit s’occuper des prisonniers tandis qu’un deuxième se dirigeait vers l’hélicoptère dont descendait Kasim.
— Hali, cria Seng, prends ces hommes et va équiper les autres hangars en explosifs au cas où !
Kasim fit signe aux soldats de le suivre et regagna son hélicoptère en courant.
Le Bell qui avait amené Seng et King était à présent déchargé et King fit signe au pilote de décoller. Celui-ci monta à trois cents mètres au-dessus de la piste et commença à décrire de grands cercles. Deux autres atterrirent, d’où descendirent Crabtree et Gan-non.
— Quel est votre nom ? cria Seng au chef des Dungkar.
— Rimpoche. Pache Rimpoche.
Gannon et Crabtree arrivèrent en courant.
— Cari, commença Seng, je te présente le général Rimpoche. Dis-lui ce dont tu as besoin.
Gannon s’éloigna de quelques pas pour pouvoir discuter sans hurler et s’expliqua. Rimpoche appela un sergent qui fît accourir une dizaine d’hommes.
— Il faut que les fournitures soient déchargées et transportées à l’intérieur, dit Crabtree à Seng.
— C’est le général Rimpoche qui s’en occupera, répondit-il avec un geste en direction de l’homme.
Seng détacha une radio de sa ceinture et l’alluma.
— Nous avons pris le contrôle de l’aéroport, annonça-t-il à Hanley. Qu’est-ce que vous voyez ?
Hanley étudia l’image satellite de son écran avant de répondre :
— Pas de mouvement de troupes pour le moment, mais s’ils arrivent, ce sera par la route qui vient de l’est. On dirait qu’il y a un pont à un peu plus d’un kilomètre sur la route en direction de Lhassa. Si vous le contrôlez, vous serez en mesure de tenir votre position.
— Il n’y a pas d’avion ? pas d’hélicoptère ? demanda Seng.
— Aucun, affirma Hanley. Tous les appareils sont trop loin vers le nord. Même s’ils les rappellent, vous disposez d’au moins une heure.
— Bien, déclara Seng alors que Meadows s’approchait. Appelez-moi sur le portable si la situation évolue.
— Nous sommes en alerte maximum, rappela Hanley. Les quelques heures à venir sont décisives.
Seng rattacha la radio à sa ceinture et se tourna vers Meadows.
— Bob, tu vas emmener cinquante soldats et du matériel sur cette route, dit-il. Il y a un pont dont nous devons garder le contrôle.
— Qui est le responsable, côté tibétain ? demanda Meadows.
— Le général Rimpoche, répondit Seng en lui indiquant l’homme.
À cet instant, trois camions passèrent lentement devant le terminal et Gannon leur fit signe de s’arrêter. Tom Reyes arriva au même moment.
— Général ? cria Seng.
— Oui ? fit Rimpoche en s’approchant.
— J’ai besoin de quatre de vos meilleurs hommes,, des tireurs d’élite, téméraires.
Rimpoche se retourna et cria quatre noms en direction du groupe de soldats. Quatre hommes sortirent du rang, qui mesuraient tous moins d’un mètre soixante-cinq et devaient peser tout mouillés dans les soixante-quinze kilos.
— Est-ce que l’un d’eux parle anglais ? demanda Seng.
— Ils se débrouillent, dit Rimpoche.
— Dites-leur ceci : ils vont partir à Lhassa avec deux de mes hommes pour capturer un homme très important. Il faudra qu’ils fassent exactement ce que mes hommes leur ordonneront, sans aucune hésitation.
Rimpoche traduisit et les quatre hommes ponctuèrent son discours par un « huh ! » en frappant du pied sur le tarmac.
— Vous avez votre dossier ? demanda Seng à Reyes.
— Oui, monsieur, répondit Reyes.
King, non loin de là, sortait un long étui noir d’une caisse.
— Bon, Larry, cria Seng, Tom et toi, vous pouvez partir pour votre mission !
Attrapant une paire de lunettes à vision nocturne, King s’approcha.
— C’est parti, dit-il.
Reyes fit un signe aux quatre Tibétains qui trépignaient d’impatience.
— Nous allons capturer quelqu’un et nous allons le faire avec un minimum de violence, vous me comprenez ?
— Je parle un peu anglais, dit l’un des soldats. Je vais traduire.
Il répéta les propos de Reyes puis se retourna.
— Quel hélicoptère ?
— Par ici, fit Reyes en les menant vers celui dont il venait de descendre.
King suivit les quatre Tibétains et lorsqu’ils furent assis, l’hélicoptère décolla et se dirigea vers le centre de la ville.
— Qui doivent-ils capturer ? demanda Rimpoche.
— Le président de la région autonome du Tibet, Legchog Zhuren.
Le dernier hélicoptère s’était posé et Julia Huxley s’approchait.
— Voici notre médecin, dit Seng. Voyez si certains de vos hommes ont une expérience en tant que médecins ou infirmiers ; dans ce cas, ils devront travailler avec Julia. Pour le moment, il faut décharger cet hélicoptère et transporter le contenu dans l’aérogare. Mlle Huxley va établir un hôpital de campagne immédiatement. Si certains de vos hommes sont blessés, elle les soignera très vite.
Rimpoche distribua ses ordres et des hommes se précipitèrent sur l’hélicoptère pour le décharger. Adams et Gunderson se tenaient en retrait, attendant que Seng ait terminé. Il se tourna vers eux en souriant.
— Vous deux, dit-il, allez voir si les Chinois ont du matériel que nous pouvons utiliser. Il faut que j’aille interroger un prisonnier.
Les deux pilotes se dirigèrent vers les hangars. Seng entra dans l’aérogare où un lieutenant de l’armée de l’air chinoise était assis sur une chaise sous la garde de quatre soldats tibétains à l’air farouche.