[2568] Nicomediae ab Eusebio educatus episcopo, quem genere longiis contingebat. (Ammien, XXII, 9.) Julien ne montre nulle part aucune reconnaissance pour ce prélat arien ; mais il donne des éloges à son précepteur l’eunuque Mardonius, et il décrit son système d’éducation, qui inspira au jeune élève une admiration passionnée pour le génie, et peut-être pour la religion d’Homère. Misopogon, p. 351, 352.

[2569] Saint Grégoire de Nazianze, III, p. 70. On reproche à Julien d’avoir voulu effacer cette sainte marque dans le sang, peut-être d’une hécatombe. Baronius, Annal. ecclés., A. D. 361, n° 3, 4.

[2570] Julien (Epist. LI, page 454) assure les habitants d’Alexandrie qu’il avait été chrétien jusqu’à l’âge de vingt ans. Il voulait dire sans doute un chrétien sincère.

[2571] Voyez son éducation chrétienne et même ecclésiastique, dans les écrits de saint Grégoire (III, p. 58.), dans ceux de Socrate (l. III, c. 1), et dans ceux de Sozomène (l. V, c. 2). Il s’en fallut de peu qu’il ne devint évêque, et peut-être qu’il ne fut un saint.

[2572] La portion d’ouvrage dont Gallus était chargé fut exécutée avec ardeur et avec succès. Mais saint Grégoire dit (III, p. 59, 60, 61) que la terre rejeta et renversa opiniâtrement tout ce que fit la main sacrilège de Julien. Ce tremblement de terre partiel, attesté par un grand nombre de témoins alors encore existants, serait bien un des mi-racles les plus remarquables de l’histoire ecclésiastique.

[2573] Le philosophe, (Fragment., p. 288) tourne en ridicule les chaînes de fer de ces solitaires fanatiques, qui avaient oublié que l’homme est, par sa nature, un être sociable et doit ανθρωπου φυσειπολιτικου ζωου και ημερου. (Voyez Tillemont, Mém. ecclés., t. IX, p. 661, 662.) Le païen suppose que, pour punition d’avoir renoncé aux dieux, ils étaient possédés de méchants démons qui les tourmentaient.

[2574] Voyez Julien, ap. S. Cyrill., l. VI, p. 206 ; l. VIII, p. 253, 262. Vous persécutez, dit-il, ces hérétiques, qui ne pleurent pas l’homme mort précisément de la manière que vous approuvez. Il se montre assez bon théologien, mais soutient cependant que la doctrine de saint Paul, de Jésus et de Moïse, n’enseigne pas la Trinité des chrétiens.

[2575] Libanius, Orat. parent., c. 9, 10, p. 232, etc. ; saint Grégoire de Nazianze, Orat. 3, p. 61 ; Eunape, Vit. sophist., in Maximo, p. 68, 69, 70, édit. Commelin.

[2576] Un philosophe moderne a comparé avec esprit les effets du théisme et ceux du polythéisme ; relativement au doute ou à la conviction qu’ils produisent dans l’esprit humain. Voyez Hume’s Essays, vol. II, p. 444-457, in-8°, édit. 1777.

[2577] Cybèle débarqua en Italie vers la fin de la seconde guerre punique. Le miracle de la vestale Claudia, qui prouva sa vertu en portant atteinte à la modestie des daines romaines, est attesté par une foule de témoins. Drakenborch (ad Silium Italicum, XVII, 33) a recueilli leurs témoignages. On peut observer que Tite-Live (XXIX, 14) glisse sur cet événement avec une discrète obscurité.

[2578] Je ne puis m’empêcher de transcrire les expressions énergiques de Julien : Εμοι δε δοκει ταισ πολεσι μαλλον τα τοιαυτα, η τουτοισε τοις κομψοις, ων το ψυχαριον δριμν μεν, υγες δε ουδε εν βλεπει. (Orat. 5, page 161.) Il déclare aussi sa ferme croyance aux ancilia ou boucliers sacrés qui tombèrent du ciel sur le mont Quirinal ; et il a pitié de l’étrange aveuglement des chrétiens, qui préféraient là croix à ces trophées célestes. Apud. S. Cyrill., l. VI, 194.

[2579] Voyez les Principes de l’Allégorie, dans les Discours de Julien, VII, page 216-222. Son raisonnement n’est pas aussi mauvais que celui de quelques théologiens modernes, qui disent qu’une doctrine extravagante ou contradictoire doit être divine, parce que personne n’a pu l’inventer.

[2580] Eunape a fait une histoire partiale et fanatique de ces sophistes, et le savant Bruker (Hist. philosoph., tom. II, p. 217-303) s’est donné beaucoup de peine pour jeter du jour sur leur vie obscure et sur leurs systèmes incompréhensibles.

[2581] Julien, Orat. 7, p. 222. La dévotion la plus fervente et la plus enthousiaste lui dicte ses serments, et il tremble de trop dévoiler ces saints mystères, que les profanes outrageraient par l’impiété d’un rire sardonique.

[2582] Voyez le cinquième discours de Julien. Mais toutes les allégories inventées par l’école de Platon ne valent pas le petit poème de Catulle sur cet étrange sujet. La transition par laquelle Atys passe de l’enthousiasme le plus frénétique à une plainte douce et pathétique sur la perte irréparable qu’il a faite, doit exciter la pitié d’un homme et le désespoir d’un eunuque.

[2583] On peut juger de la véritable religion de Julien d’après les Césars, p. 308, avec les notes et les éclaircissements de Spanheim, d’après les fragments qu’on trouve dans saint Cyrille, l. II, p. 57, 58, et surtout d’après le discours théologique in solem regem (p. 130-158), adressé au préfet Salluste, dans la confiance de l’amitié.

[2584] Julien adopte cette idée grossière en l’attribuant à son favori Marc-Aurèle (Cæsares, p. 333). Les stoïciens et les platoniciens hésitaient entre l’analogie des corps et la pureté des esprits ; cependant les plus graves philosophes semblaient disposés à prendre au sérieux la plaisanterie d’Aristophane et dé Lucien, qu’une génération d’incrédules pourrait affamer les dieux immortels. Voyez les Observations de Spanheim, p. 288, 444, etc.

[2585] Julien, Epist. 41. Dans un autre endroit (ad. S. Cyrill., l. II, p. 69) il donne au soleil le nom de Dieu, et il l’appelle le trône de Dieu. Il croyait à la Trinité des platoniciens ; et il blâme seulement les chrétiens de préférer le logos mortel à un logos immortel.

[2586] Les sophistes d’Eunape, font autant de miracles que les saints du désert, et n’ont d’autre avantage que celui d’une imagination moins sombre. Au lieu de ces diables qui ont des cornes et des queues, Jamblique évoquait des fontaines voisines les génies de l’amour : Eros et Anteros, deux jolis enfants, sortaient du sein des eaux, l’embrassaient comme leur père, et se retiraient au premier mot de sa bouche, p. 26, 27.

[2587] Eunape (pages 69-76) décrit avec naïveté le manège des sophistes ; qui se renvoyaient l’un à l’autre le crédule Julien. L’abbé de La Bletterie a très bien saisi le plan de toute cette comédie, et il l’expose avec netteté (Vie de Julien, p. 61-67).

[2588] Julien, dans un moment de frayeur involontaire, fit le signe de la croix, et les démons disparurent, dit saint Grégoire de Nazianze. (Orat. 3, p. 71) Il suppose que la frayeur saisit les démons ; mais les prêtres du paganisme déclarèrent que les démons étaient indignés. Le lecteur pourra, d’après la mesure de sa foi, décider sur cette importante question.

[2589] Dion Chrysostome, Themistius, Proclus et Stobée, nous laissent entrevoir une idée éloignée des terreurs et des joies de l’initiation. Le savant auteur de la divine Légation (vol. I, p. 239, 247, 248, 280, édit. 1765) rapporte leurs paroles, qu’il applique, tantôt avec adresse, tantôt péniblement, au soutien de son propre système.

[2590] La modestie de Julien n’a laissé échapper que par occasion quelques mots obscurs sur cet objet ; mais Libanius s’arrête avec plaisir sur les jeunes et les visions du héros religieux. Legat. ad Julian., p. 157 ; et Orat. parent., c. 83, p. 309, 310.

[2591] Libanius, Orat. parent., c. 10, p. 233, 234. Gallus eut quelque raison de soupçonner la secrète apostasie de son frire ; et dans une lettre qu’on peut regarder comme authentique, il l’exhorte à demeurer attaché à la religion de leurs ancêtres ; conseil qui était un peu prématuré. Voyez Julian, Op. p. 454 ; et Hist. de Jovien, t. II, p. 141.

[2592] Saint Grégoire (III, p. 50), avec un zèle inhumain, reproche à Constance d’avoir épargné le jeune apostat (κακως σωθεντα). Son traducteur français (p. 265) a soin d’observer que ces expressions ne doivent pas être prises à la lettre.

[2593] Libanius, Orat. parent., c. 9, p. 233.

[2594] Fabricius (Bibl. grœc., l. V, c. 8, p. 88-90) et Lardner (Heathen testimonies, vol. IV, p. 44-47) ont compilé avec soin tout ce qui reste aujourd’hui de l’ouvrage de Julien contre le christianisme.

[2595] Environ soixante-dix ans après la mort de Julien, il remplit une tâche qu’avait entreprise sans succès Philippe de Sidon, écrivain prolixe et méprisable. L’ouvrage de saint Cyrille n’a cependant pas encore satisfait complètement les juges même les plus favorables ; et l’abbé de La Bletterie (Préface de l’histoire de Jovien, p. 30-32) désire qu’un théologien philosophe (composé rare et merveilleux) se charge de réfuter Julien.

[2596] Libanius (Orat. parent., c. 87, p. 313), qu’on soupçonne d’avoir aidé son ami, préfère cet ouvrage (Orat. 9, in necem Juliani, p. 255, édit. Morel) aux écrits de Porphyre. On peut contester son jugement (Socrate, l. III, c. 23) ; mais on ne peut l’accuser de flatterie envers un prince qui ne vivait plus.

[2597] Libanius (Orat. parent., c. 58, p. 283, 284) a développé avec éloquence les principes tolérants et la conduite de l’empereur son ami. Dans une épître remarquable qu’il adressa au peuple de Bostra, Julien lui-même (Epist. 52) parle de sa modération, et laisse apercevoir ce zèle qu’avoue Ammien, et dont l’accuse saint Grégoire de Nazianze, Orat. 3, p. 72.

[2598] Dans la Grèce, les temples de Minerve furent ouverts par l’ordre exprès de Julien, avant la mort de Constance (Libanius, Orat. parent., c. 55, p. 280) ; et dans son manifeste public aux Athéniens, il déclare lui-même qu’il est païen. Cette preuve sans réplique détruit l’assertion précipitée d’Ammien, qui semble supposer que ce fut à Constantinople que Julien découvrit son attachement pour les dieux du paganisme.

[2599] Ammien, XXII, 5 ; Sozomène, l. V, c. 5. Bestia moritur, tranquillitas redit..... omnes episcopi qui de propriis sedibus fuerant exterminati, per indulgentiam novi principes ad ecclesias redeunt. (Saint Jérôme, adversus Luceferianos, l. II, p. 143.) Optat reproche aux donatistes de devoir leur sûreté à un apostat (l. II, c. 16, p. 36, 37, édition de Dupin).

[2600] Le rétablissement du culte païen est décrit par Julien (Misopogon, p. 346) ; par Libanius (Oral. parent., c. 60, p. 286, 287 ; et Orat. consular. ad Julian., p. 245, 246, éd. Morel) ; par Ammien (XXII, 12), et par saint Grégoire de Nazianze (Orat. 4, p. 121 ). Ces écrivains s’accordent sur les faits importuns, et même sur ceux qui ne le sont pas ; mais leurs diverses manières d’envisager l’extrême dévotion de Julien annoncent les gradations diverses du contentement de l’amour-propre, de l’admiration passionnée, des reproches modérés et des invectives partiales.

[2601] Voyez Julien, Epist. 49, 62, 63 ; et un long et curieux fragment, dont nous n’avons ni le commencement ai la fin, p. 288-3o5. Le souverain pontife y tourne en ridicule l’histoire de Moïse et la discipline des chrétiens ; il préfère les poètes grecs aux prophètes hébreux, et il pallie avec l’astuce d’un jésuite le culte relatif des images.

[2602] Julien, en sa qualité de pontife, put triompher (p. 301) de voir ces sectes impies éteintes, et leurs ouvrages même anéantis ; mais un philosophe ne devait pas désirer de cacher aux hommes même ce qui, dans leurs opinions, contrariait le plus les siennes.

[2603] Il insinue toutefois que les chrétiens, sous le masque de la charité, enlevaient des enfants à la religion et aux familles païennes ; qu’ils les conduisaient à bord d’un vaisseau, et qu’après les avoir transportés dans tin pays lointain, ils les dévouaient à la pauvreté ou à la servitude (p. 305). Si ce délit était prouvé, il devait, non pas en faire la matière d’une vaine plainte, mais celle d’un châtiment.

[2604] Saint Grégoire de Nazianze emploie tour à tour, sur cet objet, la plaisanterie, la sagacité de son esprit et sa dialectique. (Orat. 3, p. 101, 102, etc.) Il tourne en ridicule la folie de cette vaine imitation, et il s’amuse à examiner quelles leçons de morale et de théologie on pourrait tirer des fables grecques.

[2605] Il accuse un de ses pontifes d’une secrète confédération avec les évoques et les prêtres chrétiens (épître 62), ορων ουν πολλην μεν ολιγωριαν ουσαν ημιν προς θεους, et il revient sur cette accusation dans l’épître 63, ημας δε ουτω ραθυως, etc.

[2606] Il loue la fidélité de Callixène, prêtresse de Cérès, qui avait été deux fois aussi constante que Pénélope ; et pour la récompenser, il la nomma prêtresse de la déesse de Phrygie à Pessinunte. Julien (Epist. 21) donne des éloges à la fermeté de Sopater de Hiérapolis, dont Constance et Gallus avaient sollicité l’apostasie à diverses reprises.

[2607] Ο δε νομιζων αδελφα λογους τε και θεων ιερα (Orat. Parent., c. 77, p. 302.) Ce sentiment est souvent reproduit par Julien, Libanius et les autres écrivains de leur parti.

[2608] Ammien expose avec franchise la curiosité et la crédulité de Julien, qui essayait toutes les méthodes de l’art de la divination.

[2609] Julien (Epist. 38). Trois autres lettres, où l’on retrouve le même ton de confiance et d’amitié, sont adressées au philosophe Maxime (15, 16, 39).

[2610] Eunape (in Maximo, p. 77, 78, 79 ; et in Chrysanthis, p. 146, 147) raconte avec scrupule ces anecdotes, qui lui paraissent les événements les plus importants de son siècle. Au reste, il ne cache pas la fragilité de Maxime. Libanius (Orat. parent., c. 86, p. 301) et Ammien (XXII, 7) décrivent sa réception à Constantinople.

[2611] Chrysanthe, qui n’avait pas voulu quitter la Lydie, fut nommé grand-prêtre de cette province. L’usage circonspect et modéré qu’il fit de son pouvoir assura sa tranquillité après la révolution, et il vécut en paix, tandis que les ministres chrétiens persécutèrent Maxime, Priscus, etc. Brucker a recueilli les aventures de ces sophistes fanatiques, t. II, p. 281-293.

[2612] V. Libanius, Orat. parent., c. 101, 102, p. 324, 325, 326 ; et Eunape, Vit. sophist. in Proœresio, p. 126. Quelques étudiants qui avaient connu des espérances peut-être mal fondées ou extravagantes, furent éloignés par des dégoûts. (Saint Grégoire de Nazianze, Orat. 4, p. 120.) Il est étrange que nous ne trouvions rien à opposer au titre d’un des chapitres de Tillemont, Hist. des Emper., t. IV, p. 960 : La cour de Julien est pleine de philosophes et de gens perdus.

[2613] Il y a eu, sous le règne de Louis XIV, des années où ses sujets de tous les rangs aspiraient au titre de convertisseurs. Cette expression désignait leur zèle et leurs succès à faire des prosélytes. Le mot et l’idée paraissent être tombés en désuétude en France ; puissent-ils ne s’introduire jamais en Angleterre !

[2614] Voyez les expressions énergiques qu’emploie Libanius ; c’étaient vraisemblablement celles de Julien lui-même. Orat. parent., c. 59, p. 285.

[2615] Lorsque saint Grégoire de Nazianze veut faire valoir la fermeté chrétienne de son frère Cesarius, médecin de la cour impériale, il avoue que Cesarius disputait avec un adversaire formidable. Dans ses invectives il accorde à peine de l’esprit et du courage à l’apostat.

[2616] Julien, Epist. 38 ; Ammien, XXII, 12. Adeo ut in dies penè singulos milites carnis distentiore sagind victitantes incultius, potusquc aviditate correpti, humeris impositi transcuntium per plateas, ex publicis œdibus.... ad sua diversoria portarentur. Le prince dévot et l’historien indigné décrivent la même scène, et les mêmes causes durent produire les mêmes effets à Antioche que dans l’Illyrie.

[2617] Saint Grégoire, Orat. 3, p. 74, 75, 83-86 ; et Libanius, Orat. parent., c. 81, 82, p. 307, 308. Le sophiste avoue et justifie les dépenses de ces conversions militaires.

[2618] Cette épître de Julien est la vingt-cinquième. Alde (Venet. 1499) la traite de ει γνησιος ; mais Petau et Spanheim, qui sont venus après lui, font disparaître avec raison cette flétrissure. Sozomène (l. V, c. 22) parle de cette lettre ; et la teneur en est confirmée par saint Grégoire (Orat. 4, p. 111), et par Julien lui-même (Fragment., p. 295).

[2619] La Mishna prononçait la peine de mort contre ceux qui abandonnaient la religion judaïque. Marsham (Canon. Chron., p. 161, 162, éd. in-fol. Londres, 1672) et Basnage (Hist. des Juifs, t. VIII, p. 120) expliquent comment on jugeait du zèle. Constantin fit une loi pour- protéger ceux des Juifs qui embrasseraient le christianisme. Cod. Theodos., l. XVI, tit. 8, leg. 1 ; Godefroy, t. VI, p. 215.

[2620] Et intereà (durant la guerre civile de Magnence) Judœorum seditio, qui patricium nefarie in regni speciern sustulerunt, oppressa. (Aurelius Victor, in Constantio, c. 42.) Voyez Tillemont, Hist. des Emper., t. IV, p. 379, in-4°.

[2621] Reland décrit la ville et la synagogue de Tibérias (Palest., t. II, p. 1036-1042), et sa description est curieuse.

[2622] Basnage a très bien éclairci l’état des Juifs sous Constantin et ses successeurs (t. VIII, c. 4, p. 111-153).

[2623] Reland (Palest., l. 1, p. 309, 310 ; l. III, p. 838) décrit d’une manière savante et claire Jérusalem et l’aspect du pays adjacent.

[2624] J’ai consulté un traité rare et curieux de M. d’Anville (sur l’ancienne Jérusalem, Paris, 1747, p. 75). La circonférence de l’ancienne ville (Eusèbe, Préparation évangélique, l. IX, c. 36) était de vingt-sept stades ou deux mille cinq cent cinquante toises. Un plan levé sur les lieux n’en donne que dix-neuf cent quatre-vingts à la ville moderne. Des bornes naturelles, qu’on ne peut enlever ou qu’on ne peut confondre avec d’autres objets, en déterminent le circuit.

[2625] Voyez deux passages curieux dans saint Jérôme (t. I, p. 102 ; t. VI, p. 315), et les nombreux détails de Tillemont (Hist. des Emp., tom. I, p. 569 ; tom. II, p. 289-294, éd. in-4°).

[2626] Eusèbe, in Vit. Constant., t. III, c. 25-47, 51-53. L’empereur bâtit aussi des églises à Bethléem, sur la montagne des Oliviers et près du chêne de Mambre. Sandys (Travels, p. 125-133) décrit le Saint-Sépulcre ; Le Bruyn (Voyage au Levant, p. 288-296) l’a dessiné avec soin.

[2627] L’Itinéraire de Bordeaux à Jérusalem fut composé en 333 pour l’usage des pèlerins, parmi lesquels saint Jérôme (t. I, p. 126) compte des Bretons et des Indiens. Wesseling, dans sa judicieuse et savante Préface, discute les causes de cette mode superstitieuse. Itinér., pages 537-545.

[2628] Cicéron (de Finibus, t. I) a exprimé d’une manière heureuse ce sentiment commun à tous les hommes.

[2629] Baronius (Annal. ecclés., A. D. 326, n° 42-50) et Tillemont (Mém. ecclés., t. VII, p. 8-16) racontent et défendent l’invention miraculeuse de la croix sous le règne de Constantin. Parmi les témoignages qu’ils produisent, les plus anciens sont ceux de Paulin, de Sulpice Sévère, de Rufin, de saint Ambroise, et peut-être de saint Cyrille de Jérusalem. Le silence d’Eusèbe et de l’Itinéraire de Bordeaux, en éclairant ceux qui pensent, embarrasse ceux qui croient. Voyez les Remarques judicieuses de Jortin, vol. II, p. 238-248.

[2630] Paulin assure que cette reproduction avait lieu (Epist. 36. V. Dupin, Biblioth. ecclés., t. III, p. 149). Il paraît avoir déduit un fait réel d’une fleur de rhétorique de saint Cyrille. Il faut que le même miracle se soit renouvelé en faveur du lait de la sainte Vierge (Erasmi Opera, t. I, p. 778. Lugd. Batav., 1703, in Colloq. de Peregrinatione religionis ergo), des têtes de saints, et d’autres reliques qui se trouvent multipliées dans un si grand nombre d’églises différentes.

[2631] Saint Jérôme (t. I, p. 103), qui résidait à Bethléem, village voisin, décrit la corruption de Jérusalem d’après son expérience personnelle.

[2632] Saint Grégoire de Nysse, apud Wesseling, p. 539. L’épître entière, qui condamne la pratique ou l’abus des pèlerinages religieux, fait de la peine aux théologiens catholiques, tandis que les polémiques protestants la citent avec complaisance.

[2633] Il abjura l’ordination orthodoxe qu’il avait reçue ; il officia comme diacre, et fut ordonné une seconde fois par des prêtres ariens. Mais il changea ensuite avec les temps, et eut la prudence de se conformer au symbole de Nicée. Tillemont (Mém. ecclés., t. VIII), qui montre de l’attachement et du respect pour sa mémoire, a placé ses vertus dans le texte, et ses fautes dans les notes, dans une obscurité décente, à la fin du volume.

[2634] Imperii sui memoriam magnitudine operum gestiens propagare. (Ammien, XXIII, 1.) Le temple de Jérusalem avait été célèbre même parmi les gentils. Les païens avaient plusieurs temples dans chaque ville (on en comptait cinq à Sichem, huit à Gaza, et quatre cent vingt-quatre à Rome) ; mais la richesse et la religion du peuple juif se trouvaient concentrées dans un seul endroit.

[2635] Le dernier évêque de Glocester, le savant et dogmatique Warburton, a révélé les intentions secrètes de Julien. Il trace avec l’autorité d’un théologien les motifs et la conduite nécessaire de l’Etre suprême. Son discours, intitulé Julien (deuxième édition, Londres, 1751), est fortement empreint de toutes les singularités qu’on reproche à son école.

[2636] Je puis me retrancher ici derrière Maimonide, Marsham, Spencer, Le Clerc, Warburton, etc., qui ont franchement tourné en ridicule les craintes, la sottise et les mensonges de quelques théologiens superstitieux. Voyez Légation divine, t. IV, p. 25, etc.

[2637] Julien (Fragment., p. 295) la nomme respectueusement μεγας Θεος, et il en parle ailleurs (Epist. 63) avec encore plus de vénération. Il condamne doublement les chrétiens pour avoir cru et pour avoir renoncé à la religion des Juifs. Il croit que leur Dieu est un Dieu véritable, mais non pas le seul. Apud saint Cyrille, l. IX, p 305-306.

[2638] Premier livre des Rois, VIII, 63 ; second des Chroniques, VII, 5 ; Josèphe, Antiq. judaïq., l. VIII, c. 4, p. 431, éd. d’Havercamp. Comme le sang et la fumée de tant d’hécatombes devaient être incommodes, Lightfoot, rabbin chrétien, les fait disparaître au moyen d’un miracle. Le Clerc (ad loc.) ose douter de la fidélité des nombres.

[2639] Julien, Epist. 29, 30. La Bletterie a négligé de traduire la seconde de ces épîtres.

[2640] Voyez le zèle et l’impatience des Juifs dans saint Grégoire de Nazianze, Orat. 4, p. 111 ; et dans Théodoret, l. III, c. 20.

[2641] Cette grande mosquée a été bâtie par Omar, le second calife, qui mourut A. D. 644. Elle couvre tout le terrain de l’ancien temple des Juifs, et forme presque un carré de sept cent soixante toises, ou d’un mille romain de circonférence. Voyez la Jérusalem de d’Anville, p. 45.

[2642] Ammien indique les consuls de l’année 363, avant de rapporter les pensées de Julien. Templum... instaurare sumptibus cogitabat immodicis. Warburton a le secret désir de faire remonter ce dessein plus haut ; mais il aurait dû comprendre, d’après les exemples précédents, que l’exécution d’un pareil ouvrage demandait plusieurs années.

[2643] Les témoins postérieurs, Socrate, Sozomène, Théodoret, Philostorgius, etc., ajoutent des contradictions à ce récit, plutôt qu’ils ne lui donnent un nouveau poids. Comparez les objections de Basnage (Hist. des Juifs, t. VIII, p. 157-168) ; avec les réponses de Warburton (Julien, p. 174-258). L’évêque a ingénieusement expliqué, par les effets naturels de l’éclair, et l’exemple d’un fait semblable, les croix miraculeuses qu’un crut voir sur les vêtements des spectateurs.

[2644] Saint Ambroise, t. II, Epist. 40, p. 946, édit. des Bénédictins. Il composa cette épître fanatique (A. D. 388) pour justifier un évêque qui avait brûlé une synagogue, et qui avait été condamné par le magistrat civil.

[2645] Saint Chrysostome, t. I, p. 580, adversus Judœos et Gentes, t. II, p. 547 ; de S. Babila, édit. de Montfaucon. J’ai adopté la supposition commune et naturelle ; mais le savant bénédictin qui assigne à ces sermons la date de 383, est persuadé qu’ils ne furent jamais prononcés.

[2646] Saint Grégoire de Nazianze, Orat. 4, p. 110-113.

[2647] Ammien, XXXIII, 1. Cum itaque rei fortiter instaret Alypius, juvaret que provinciœ rector, metuendi globi flammarum, prope fundamenta crebris assultibus erumpentes fecere locum exustis aliquoties operantibus inaccessum, hocque modo elemento destinatius repellente, cessavit inceptum. Warburton s’efforce (p. 60) d’arracher un aveu du miracle de la bouche de Julien et de celle de Libanius, et il cite le témoignage d’un rabbin qui vivait au quinzième siècle. De pareilles autorités ne peuvent être admises que par un juge très favorablement prévenu.

[2648] Michaëlis a donné une explication ingénieuse et assez probable de ce fait singulier, que le témoignage positif d’Ammien, contemporain et païen, ne permet guère de révoquer en doute ; un passage de Tacite la lui a fournie : cet historien dit en décrivant Jérusalem : La place, dans une assiette très forte, était encore défendue par une masse d’ouvrages qui, même dans une position faible, l’eussent rendue respectable. Il y avait deux coteaux d’une hauteur immense de montagne de Sion et la montagne du Temple, placées l’une à côté de l’autre dans la partie méridionale de Jérusalem, tout bordés de murs artistement construits et pleins de saillies et d’enfoncements qui mettaient le flanc des assiégeants à découvert de tous côtés... Le temple lui-même était une espèce de citadelle qui avait aussi ses murs, encore mieux construits et plus fortifiés que le reste : les portiques nième qui régnaient autour du temple étaient une excellente fortification. Il y avait une fontaine qui ne tarissait point, de vastes souterrains sous la montagne, des piscines et des citernes pour conserver l’eau des pluies. Tacite, Hist., l. V, c. 11 et 12.

Ces souterrains et ces citernes devaient être fort considérables. Celles-ci fournirent de l’eau pendant toute la durée du siège de Jérusalem, à onze -cent mille habitants, pour qui la fontaine de Silo& ne pouvait suffire, et qui n’avaient point d’eau de pluie, le siège ayant eu lieu du mois d’avril au mois d’août, époque de l’année pendant laquelle il pleut rarement à Jérusalem. Quant aux souterrains, ils servaient, depuis est même avant le retour des Juifs de Babylone, pour renfermer, non seulement les provisions d’huile, de vin et de blé, niais encore les trésors que l’on avait à garder dans le temple. Josèphe a raconté plusieurs traits qui indiquent quelle était leur étendue. Lorsque Jérusalem fut sur le point d’être prise par Titus, les chefs des rebelles, mettant leur dernière espérance dans ces vastes cavités, formèrent le projet de s’y cacher et d’y rester pendant l’incendie de la ville et jusqu’à ce que les Romains se fussent éloignés. La plupart ù’eurent pas le temps de l’exécuter ; mais l’un d’eux, Simon, fils de Giora, s’étant pourvu de vivres et d’outils pour creuser la terre, descendit dans cette retraite avec quelques compagnons : il y resta jusqu’à ce que Titus fût parti pour Rome : la faim le pressant, il sortit tout à coup à l’endroit même où avait été le temple, et parut au milieu des gardes romaines. Il fut arrêté et conduit à Rome en triomphe. Son apparition fit supposer que d’autres Juifs pouvaient avoir choisi le même asile : on fit des recherches, et l’on en découvrit un grand nombre. Josèphe, de Bell. jud., l. VII, c. 2.

Il est probable que la plupart de ces souterrains étaient des restes du temps de Salomon, où l’on avait coutume de travailler beaucoup sous terre : on ne peut guère leur assigner une autre date. Les Juifs, en revenant de l’exil, étaient trop pauvres pour entreprendre de pareils travaux ; et, quoique Hérode, en reconstruisant le temple, ait fait creuser quelques souterrains (Josèphe, Ant. Jud., XV, 11, 7), la précipitation avec laquelle cette construction fut achevée ne permet pas de croire qu’ils appartinssent tous à cette époque. Les uns étaient des cloaques et des égouts, les autres servaient à recéler les immenses trésors que Crassus avait pillés cent vingt ans avant la guerre des Juifs, et qui sans doute avaient été remplacés depuis. Le temple fut détruit l’an 70 de J.-C. ; les tentatives de Julien pour le rétablir, et le fait rapporté par Ammien, coïncident avec l’an 363 ; il s’était donc écoulé entre ces deux époques un intervalle d’environ trois cents ans, pendant lequel les souterrains, obstrués par les décombres, avaient dû se remplir d’air inflammable (*) : les ouvriers employés par Julien arrivèrent en creusant dans les souterraine du temple : on dut prendre des torches pour les visiter ; des flammes subites repoussèrent ceux qui approchaient, des détonations se firent entendre, et le phénomène se renouvela chaque fois que l’on pénétra dans de nouvelles cavité. Cette explication est confirmée par le récit que fait Josèphe d’un événement à peu près semblable. Le roi Hérode avait entendu dire que d’immenses trésors avaient été cachés dans le tombeau de David ; il y descendit de nuit avec quelques hommes de confiance : il ne trouva dans un premier souterrain que des joyaux et des habits ; mais avant voulu pénétrer dans un second souterrain fermé depuis longtemps, il fut repoussé, dès qu’il l’ouvrit, par des flammes qui tuèrent deux de ceux qui l’accompagnaient. (Antiq. jud., XVI, 7, 1.) Comme il n’y avait pas ici lieu à miracle, on peut regarder ce fait même comme une nouvelle preuve de la vérité de celui que rapportent Ammien et les écrivains contemporains. (Note de l’Éditeur).

(*) C’est un fait devenu aujourd’hui populaire, que lorsqu’on ouvre des souterrains fermés depuis longtemps, il arrive de deux choses l’une : ou les flambeaux s’éteignent et les hommes tombent d’abord évanouis et bientôt morts ; ou, si l’air est inflammable, on voit voltiger autour de la lampe une petite flamme, qui s’étend et se multiplie jusqu’à ce que l’incendie devienne général, soit suivi d’une détonation, et tue ceux qui se trouvent là.

[2649] Le docteur Lardner est peut-être le seul de tous les critiques chrétiens qui ose douter de la vérité de ce célèbre miracle (Jewish and Heathen Tertimonies, vol. IV, p. 47-71). Le silence de saint Jérôme ferait soupçonner que la même histoire, célébrée au loin, était méprisée sur les lieux.

[2650] Saint Grégoire de Nazianze, Orat. 3, p. 81. Cette loi fut confirmée par l’usage invariable de Julien lui-même. Warburton observe avec justesse (p. 35) que les platoniciens croyaient à la vertu mystérieuse des mots, et que l’aversion de Julien pour le nom de Christ pouvait être un effet de la superstition, aussi bien que de son mépris.

[2651] Fragment de Julien, p. 288. Il tourne en ridicule la μπρια Γαλιλαιων (Epist. 7), et il perd tellement de vue les principes de la tolérance, que dans la lettre quarante-deux il désire ακοντας ιασθαι.

[2652] Ου γαρ μοι θεμις εστι κομιζεμεν η ελεαιρειν

Ανδρας, οι κε θεοισιν απεχθωντ’ αθανατοισιν.

Ces deux vers, dont Julien a perverti le sens i la manière d’un vrai fanatique (Epist. 49), sont tirés des discours d’Eole, au moment où il refuse d’accorder encore des vents à Ulysse. (Odyssée, X, 73.) Libanius (Orat. parent., c. 59, p. 286) entreprend de justifier une conduite si partiale ; et, dans cette apologie, l’esprit de persécution perce à travers le masque de la bonne foi.

[2653] L’existence de ces lois relatives au clergé nous est attestée par quelques mots de Julien lui-même (Epist. 52), par les déclamations vagues de saint Grégoire (Orat. 3, p. 86, 87), et par les assertions positives de Sozomène, l. V, c. 5.

[2654] Inclemens.... perenni obruendum silentio. Ammien, XXI, 10 ; XXV, 5.

[2655] On peut comparer l’édit qui subsiste encore dans les Epîtres de Julien (42) avec les vagues invectives de saint Grégoire (Orat. 3, p. 96). Tillemont (Mém. ecclés., t. VII, p. 1291-1297) a indiqué les différences qui semblent se trouver sur ce point entre les anciens et les modernes : il est facile de les accorder. On avait fait aux chrétiens la défense directe de donner des leçons ; et on leur avait défendu indirectement de s’instruire, puisqu’ils ne voulaient pas fréquenter les écoles des païens.

[2656] Codex Theodos., l. XIII, t. III, de Medicis et Professoribus, leg. 5 (publiée le 17 juin, et admise à Spolette en Italie, le 25 juillet A. D. 363), avec les éclaircissements de Godefroy, t. V, p. 31.

[2657] Orose donne des éloges à leur noble résolution : Siut a majoribus nostris compertum habemus, omnes ubique propè modum.... officium quàm fidem deserere maluerunt, VII, 30. Proæresius, sophiste chrétien, refusa d’accepter la faveur partiale de l’empereur. Saint Jérôme, in Chron., p. 185, édit. Scaliger ; Eunape, in Proæresio, p 126.

[2658] Ils avaient recours à l’expédient de composer des livres pour leurs écoles. En peu de mois, Apollinaris publia des imitations chrétiennes d’Homère (une histoire sacrée en vingt-quatre livres), de Pindare, d’Euripide et de Ménandre ; et Sozomène est convaincu qu’ils égalaient ou même qu’ils surpassaient leurs modèles.

[2659] Voir l’instruction de Julien à ses magistrats (Epist. 7). Ce que disent Sozomène (l. V, c. 18) et Socrate (l. III, c. 13) doit être réduit aux assertions de saint Grégoire (Orat. 3, p. 94), qui n’était pas moins porté à l’exagération, mais qui ne s’y livrait pas autant, à cause des lumières de ses contemporains.

[2660] Ψηφω θεων και διδους και μη διδους. Libanius, Orat. Parental., c. 88, p. 314.

[2661] Saint Grégoire de Nazianze, Orat. 3, p. 74, 61, 92 ; Socrate, l. III, c. 14 ; Théodoret, l. III, c. 6. Il faut cependant diminuer quelque chose de leurs rapports en raison de la violence de leur zèle, non moins partial que celui de Julien.

[2662] Si on compare les expressions douces de Libanius (Orat. parent., c. 60, p. 286) avec les exclamations passionnées de saint Grégoire (Orat. 3, p. 86, 87), on aura peine à croire que les deux orateurs parlent des mêmes événements.

[2663] Restan ou Aréthuse, située entre Emesa (Hems) et Epiphania (Hamath), à seize milles de ces deux endroits, fut fondée par Séleucus Nicator, ou du moins elle en reçut son nom. Les médailles de la ville font remonter sa fondation à l’an de Rome 685. Lors de la ruine de l’empire des Séleucides, Emesa et Aréthuse tombèrent au pouvoir de l’Arabe Sampsiceramus, dont la postérité, vassale de Rome, subsistait encore sous le règne de Vespasien. Voyez les Cartes et la Géographie ancienne de d’Anville, t. II, p. 134 ; Wesseling, Itiner., p. 188 ; et Noris., Epoch. Syro-Maced., p. 480, 481, 482.

[2664] Sozomène, l. V, c. 10. On est étonné que saint Grégoire et Théodoret suppriment une circonstance qui devait augmenter à leurs yeux le mérite religieux du confesseur.

[2665] Le témoignage de Libanius, qui en convient à regret, (Epist. 730, p. 350, 351, éd. de Wolf, Amst. 1738) atteste d’une manière irrécusable le supplice et la constance de Marc, peint par saint Grégoire d’une manière si tragique (Orat. 3, p. 88-91).

[2666] Περιμαχητος, certatim cum sibi (christiani) vindicant. C’est ainsi que La Croze et Wolf (ad loc.) ont expliqué un mot grec, dont les premiers interprètes, et même Le Clerc (Bibl. anc. et modern., t. III, p. 371), avaient mal saisi le véritable sens. Tillemont est bien embarrassé (Mém. ecclés., t. VII, p. 1309), lorsqu’il examine comment saint Grégoire et Théodoret ont pu prendre pour un saint, un évêque semi-arien.

[2667] Voyez l’opinion raisonnable de Salluste (saint Grégoire de Nazianze, Orat. 3, p. 90, 91). Libanius intercède pour un homme coupable du même délit ; il dit qu’on doit craindre de trouver un grand nombre de Marcs : il convient toutefois que, si Orion a soustrait les richesses consacrées aux dieux, il mérite d’être puni du supplice de Marsyas, c’est-à-dire, d’être écorché vif. Epist. 730, p. 349-351.

[2668] Saint Grégoire (Orat. 3, 90) paraît convaincu qu’en sauvant l’apostat, Marc mérita plus de cruautés encore qu’on ne lui en fit souffrir.

[2669] Strabon (l. XVI, p. 1089, 1090, édit. Amst., 1707), Libanius (Nœnia, p. 185-188, Antiochic. Orat. II, p. 380, 381), et Sozomène (l. V, c. 109), décrivent le bocage et le temple de Daphné. Wesseling (Itiner., p. 581), et Casaubon (ad Histor. August., p. 64) jettent du jour sur ce point curieux.

[2670] Simulacrum in eo Olympiaci Jovis imitamenti œquiparans magnitudinem. (Ammien, XXII, 13.) Le Jupiter Olympien avait soixante pieds de hauteur, et sa masse était par conséquent égale à celle de mille hommes. Voyez, un Mémoire curieux de l’abbé Gédoyn (Acad. des Inscript., t. IX, p. 198).

[2671] Adrien lut sa fortune à venir sur une feuille plongée dans cette fontaine ; supercherie que, selon le médecin Van-Dale, il était facile d’exécuter au moyen d’une préparation chimique (de Oraculis, p. 281-282). Cet empereur ferma la source de ces connaissances dangereuses ; mais elle fut rouverte par la superstitieuse curiosité de Julien.

[2672] Le privilège fut acheté A. D. 44, l’an 92. de l’ère d’Antioche (Noris., Epoch. Syro-Macedon., p. 139-174), pour un terme de quatre-vingt-dix olympiades. Mais les jeux olympiques d’Antioche ne se célébrèrent pas régulièrement avant le règne de Commode. Forez des détails curieux dans la Chronique de Jean Malalas (t. I, p. 290, 320, 372, 381), écrivain qui n’a de mérite et de poids que sur les objets relatifs à sa patrie.

[2673] Quinze talents d’or légués par Sosibius, qui mourut sous le règne d’Auguste. On a comparé dans l’Espositio totius Mundi, p. 6 (Hudson, Geograph. Minor., t. III), les spectacles des différentes villes de Syrie au siècle de Constantin.

[2674] Avidio Cassio Syriacas legiones dedi luxuria diffluentes et DAPHNICIS moribus. Ce sont les expressions de l’empereur Marc-Aurèle, dans une lettre originale conservée par son biographe (in Hist. Aug., p. 41). Cassius renvoyait ou punissait tous les soldats qu’on voyait à Daphné.

[2675] Aliquantum agrorum Daphnensibus dedit (Pompée) quo lucus ibi spatiosior fieret ; delectatus amattitate loci et aquarum abundantiâ. Eutrope, VI, 14 ; Sextus Rufus, de Provinciis, c. 16.

[2676] Julien (Misopogon, p. 361, 362) montre son caractère avec cette véritable naïveté, cette simplicité sans apprêts qui tient au naturel de l’homme.

[2677] Saint Babylas est nommé par Eusèbe dans la liste des évêques d’Antioche. (Hist. ecclés., l. VI, c. 29, 30.) Saint Chrysostome (t. II, p. 536-579, édit. de Montfaucon) célèbre les triomphes qu’il remporta sur deux empereurs, et dont le premier est fabuleux. Tillemont (Mém. ecclés., t. III, part. 2, p. 287-302-459-465) devient presque un sceptique.

[2678] Julien (Misopogon, p. 361), et Libanius (Nœnia, p. 135) disent qu’Apollon fut troublé par le voisinage d’un mort ; et les critiques ecclésiastiques, principalement ceux qui aiment les reliques, triomphent de cet aveu. Cependant Ammien (XXII, 12) procède à la purification de la totalité du terrain avec toutes les cérémonies employées par les Athéniens dans l’île de Délos.

[2679] Julien, Misopogon, p. 361.

[2680] Saint Grégoire de Nazianze, Orat. 3, p. 87. Sozomène (l. 5, c. 9) peut être regardé comme un témoin original, quoiqu’il manque d’impartialité. Il était né à Gaza ; il avait connu le confesseur Zeno, évêque de Maiuma, qui vécut jusqu’à cent ans (l. VII, c. 28). Philostorgius (l. VII, c. 4, avec les dissertations de Godefroy, page 284) ajoute à ce récit quelques circonstances déplorables ; comme la mort de quelques chrétiens, réellement immolés sur les autels des dieux, etc.

[2681] Ammien (XXI, 11), saint Grégoire de Nazianze (Orat. XXI, p. 382, 385, 389, 390), et Epiphane (Hœres. 76) racontent la vie et la mort dé George de Cappadoce. Les invectives des deux saints ne mériteraient pas beaucoup de confiance, si les faits n’étaient confirmés par le récit froid et impartial de l’infidèle.

[2682] Après le massacre de George, Julien envoya des ordres à plusieurs reprises pour la conservation de sa bibliothèque, qu’il destinait à son usage particulier, et il ordonna de mettre à la torture les esclaves qu’on soupçonnerait d’avoir caché quelques livres. Il donne des éloges à cette collection dont il avait emprunté et fait transcrire plusieurs manuscrits, lorsqu’il étudiait en Cappadoce. Il désirait, il est vrai, que les livres des galiléens fussent anéantis ; mais il voulait une liste exacte des volumes de théologie, de peur qu’on ne confondit des traités précieux avec les ouvrages qui lui semblaient inutiles. Julien, Epist. 9, 36.

[2683] Philostorgius, avec une malice circonspecte, insinue une accusation contre ce parti, VII, c. 2 ; Godefroy, p. 267.

[2684] Cineres projecit in mare, id metuens, ut clamabat, ne collectis supremis, œdes illis extruerent ; ut reliquis, qui deviare à religione compulsi, pertulere cruciabiles pœnas, adiuque gloriosam mortem intemerata fide progressa, et nunc MARTYRES appellantur. (Ammien, XXII, 11.) Saint Epiphane prouve aux ariens que George n’est pas un martyr.

[2685] Quelques donatistes (voyez Optatus Milev., p. 60, 303, édit. Dupin ; et Tillemont, Mém. ecclés., t. VI, p. 713, in-4°), et des priscillianistes (Tillemont, Mém. ecclés., t. VIII, p. 517, in-4°), ont usurpé de la même manière les honneurs des saints et des martyrs de l’Église catholique.

[2686] Les saints de la Cappadoce, Basile et les deux Grégoire, ne savaient pas que George fut un saint comme eux. Le pape Gélase (A. D 494), le premier catholique qui ait reconnu saint George, le met au rang des martyrs qui Deo magis quam hominibus noti sunt. Il rejette ses Actes, qu’il attribue à des hérétiques. Quelques-uns de ces Actes, qui ne sont peut-être pas les plus anciens, existent encore ; et, au milieu de toutes les fables qu’on y trouve, nous pouvons encore distinguer le combat que soutint saint George de Cappadoce contre le magicien Athanase, en présence de la reine Alexandra.

[2687] On ne donne pas cette transformation comme absolument sûre, mais comme extrêmement probable. Voyez le Longueruana, t. I, p. 94.

[2688] On peut tirer du docteur Heyling (History of saint George, deuxième édition, Londres, 1633, in-4°, p. 429) et des Bollandistes (Acta Sanctorum Mens. April., t. III, p. 100-163), une histoire curieuse des hommages rendus à saint George en qualité de saint, depuis le sixième siècle, époque où on le vénérait déjà dans la Palestine ; dans l’Arménie, à Rome, et à Trèves dans la Gaule. Sa réputation en Europe, et surtout en Angleterre, vient des croisades.

[2689] Julien, Épître 43.

[2690] Julien, Epit. X. Il permit à ses amis d’adoucir sa colère. Ammien, XXX, 11.

[2691] Voyez saint Athanase, ad Rufin., t. II, p. 40, 41 ; et saint Grégoire de Nazianze, Orat. 3, p. 395, 396, qui regarde avec raison le zèle tempéré du primat comme beaucoup plus méritoire que ses prières, ses jeûnes, et les persécutions qu’il a essuyées, etc.

[2692] Je n’ai pas le temps de suivre l’histoire de l’aveugle obstination de Lucifer de Cagliari. Voyez ses aventures dans Tillemont (Mém. ecclés., t. VII, p. 900-926), et observez comment la couleur de sa narration change peu à peu, à mesure que le confesseur devient schismatique.

[2693] Assensus est huic sententiœ Occidens, et, per tare necessarium concilium, Satanœ faucibus mundus creptus. Le dialogue vif et adroit de saint Jérôme contre les lucifériens (t. II, p. 135-155) nous peint la politique ecclésiastique de ces temps.

[2694] Tillemont, qui suppose que George fut massacré au mois d’août, accumule dans un court intervalle les actions de saint Athanase. (Mém. ecclés., t. VIII, p. 360.) Un fragment original, tiré de la vieille bibliothèque du chapitre de Vérone et publié par le marquis Maffei (Osservazioni letterarie, tom. III, p. 60-62) donne plusieurs dates importantes qu’on reconnaît pour exactes d’après le calcul des mois égyptiens.

[2695] J’ai conservé le sens ambigu des derniers mots. Cette ambiguïté est celle d’un tyran qui veut trouver ou créer des crimes.

[2696] Les trois épîtres de Julien qui développent ses intentions et sa conduite à l’égard de saint Athanase, doivent, selon l’ordre chronologique, être placées ainsi, 26, 10, 6. Voyez aussi saint Grégoire de Nazianze, XXI, p. 393 ; Sozomène, l. V, c. 15 ; Socrate, l. III, c. 14 ; Théodoret, l. III, 9 ; et Tillemont, Mém. ecclés., t. VIII, p. 361-368, qui s’est servi de quelques matériaux fournis par les bollandistes.

[2697] Saint Grégoire en convient franchement. Orat. 3, p. 61, 62.

[2698] Ecoutez les plaintes que la fureur et la déraison dictent à Optat. De Schismat. donatist., l. II, c. 16, 17.

[2699] Saint Grégoire de Nazianze, Orat. 3, p. 91 ; 4, p. 133. Il loue les séditieux de Césarée. (Voyez Sozomène, l. V, 4, 11.) Tillemont (Mém. ecclés., tom. VII, p. 649, 640) avoue que leur conduite n’était pas dans l’ordre commun ; mais il ne lui reste aucun doute sur leur innocence, parce que le grand saint Basile célébra toujours la fête de ces martyrs.

[2700] Julien jugea un procès contre la nouvelle ville chrétienne fondée à Maiuma, port de Gaza ; et, quoiqu’on puisse attribuer son arrêt au fanatisme, il n’a pas été révoqué par ses successeurs. Sozomène, l. V, c. 3 ; Reland, Palestine, t. 2, p. 79.

[2701] Saint Grégoire (Orat. 3, p. 93, 94, 95 ; Orat. 4, 114) prétend qu’il parle d’après le témoignage des confidents de Julien, qu’Orose (VII, 30) ne pouvait pas connaître.

[2702] Saint Grégoire (Orat. 3, p. 91) accuse l’apostat d’avoir sacrifié secrètement de petits garçons et de petites filles ; et il assure positivement que leurs corps furent jetés dans l’Oronte. (Voyez Théodoret, l. III, c. 26, 27 ; et la candeur équivoque de l’abbé de La Bletterie, Vie de Julien, p. 351, 352.) Toutefois la haine des contemporains n’imputait pas à Julien, surtout en Occident, cette troupe de martyrs que Baronius adopte si avidement, et que Tillemont rejette d’une manière si faible, Mém. ecclés., t. VII, p. 1295-1315.

[2703] Saint Grégoire, (Orat., 4, p. 123, 124) annonce une résignation édifiante : Toutefois l’officier de Julien qui voulut saisir l’église de Nazianze aurait perdu la vie, s’il n’avait pas cédé au zèle de l’évêque et du peuple. (Orat. 19, p. 308.) Voyez les réflexions de saint Chrysostome, telles que les rapporte Tillemont, Mém. ecclés., t. VII, p. 575.

[2704] Cette fable, ou cette satire se trouve dans l’édition de Leipzig des Œuvres de Julien, p. 306-336. La traduction française du savant Ézéchiel Spanheim (Paris, 1683) est d’un style lâche et sans élégance, mais elle est exacte ; il a tellement accumulé les preuves, les notes, les éclaircissements, etc., qu’ils forment cinq cent cinquante-sept pages in-4° d’un petit caractère. L’abbé de La Bletterie (Vie de Jovien, t. I, p. 241-393) a exprimé d’une manière plus heureuse l’esprit et le sens de l’original, qu’il éclaircit par des notes brèves et curieuses.

[2705] Spanheim (dans sa préface) a discuté, d’une manière savante, l’étymologie, l’origine, le rapport et la différence des satires grecques, espèce de drames qu’on jouait après la tragédie, et des satires latines (du mot satura), espèce de mélanges qu’on écrivait eu vers ou en prose. Mais les Césars de Julien ont un caractère si original, qu’il ne sait dans quelle classe il faut les ranger.

[2706] Ce caractère mixte de Silène est très bien peint dans la sixième églogue de Virgile.

[2707] Le lecteur impartial doit remarquer et condamner la partialité de Julien contre son oncle Constantin et contre la religion chrétienne. Les commentateurs ont été forcés, dans cette occasion, de démentir, pour un intérêt plus sacré, la fidélité jurée à l’auteur qu’ils commentent, et d’abandonner sa cause.

[2708] Julien avait une disposition secrète à préférer les Grecs aux Romains ; mais, lorsqu’il rapprochait sérieusement un héros d’un philosophe, il sentait que le genre humain doit plus à Socrate qu’à Alexandre. Orat. ad Themist., page 264.

[2709] Inde nationibus indicis certatim cum donis optimates mittentibus..... ab usque Divis et SERENDIVIS. (Ammien, XX, 7.) Cette île, qu’on a successivement appelée Taprobane, Serendib et Ceylan, prouve combien les Romains connaissaient peu les mers et les terres situées à l’est du cap Comorin. 1° Sous le règne de Claude, un affranchi qui tenait à ferme les douanes de la mer Rouge, fut jeté par les vents, sur cette côte inconnue ; il passa six mois avec les naturels du pays, et il persuada au roi de Ceylan, qui entendait parler pour la première fois de la puissance et de la justice, de Rouge, d’envoyer une ambassade à l’empereur. (Pline, Hist. nat., VI, 24.) 2° Les géographes (et Ptolémée lui-même) ont donné quinze fois trop d’étendue à ce nouveau inonde, qu’ils prolongeaient jusqu’à l’équateur et aux environs de la Chine.

[2710] Ces ambassades avaient été envoyées à Constance. Ammien, qui tombe sans s’en apercevoir dans une grossière flatterie, paraît avoir oublié la longueur du chemin et la brièveté du règne de Julien.

[2711] Gothos sæpé failaces et perfidos ; postes quærere se meliores aiebat : illis enim sufficere mercatores Galatas perquos ubique sine conditionis discrimine venundantur. En moins de quinze ans, ces esclaves goths menacèrent et subjuguèrent leurs maîtres.

[2712] Dans la satire des Césars (p. 324), Alexandre rappelle à César, son rival, qui atténuait la gloire et le mérite d’une victoire sur des Asiatiques, que Crassus et Antoine avaient senti les traits des Persans, et que les Romains, après une guerre de trois siècles, n’avaient pu parvenir encore à subjuguer la seule province de Mésopotamie ou d’Assyrie.

[2713] Ammien (XXII, 7, 12), Liban. (Orat. parent., c. 79, 80, p. 305, 306), Zozime (l. III, p. 1513), et Socrate (l. III, c. 19), indiquent le plan de la guerre de Perse.

[2714] La satire de Julien et les Homélies de saint Chrysostome offrent le même tableau des mœurs d’Antioche. La miniature que l’abbé de La Bletterie en a tirée (Vie de Julien, p. 332) a de la précision et de l’exactitude.

[2715] Laodicée leur fournissait des conducteurs de chars ; Tyr et Béryte, des comédiens ; Césarée, des pantomimes ; Héliopolis, des chanteurs ; Gaza, des gladiateurs ; Ascalon, des lutteurs, et Castabala, des danseurs de corde. Voyez l’Expositio totius Mundi, p. 6, dans le troisième tome des Geographi minores de Hudson.

[2716] Χριστον δε αγαπωντες εχετε πολιουχον αντι του Διος. Le peuple d’Antioche professait ingénieusement son attachement au χ chi. (Christ) et au κ kappa (Constance). Julien, Misopogon, p. 357.

[2717] Le schisme d’Antioche, qui dura quatre-vingt-cinq ans, fut excité par l’indiscrète ordination de Paulin pendant le séjour de Julien dans cette ville (A. D. 330-415). Voyez Tillemont, Mém. ecclés., t. VII, p. 803, édit. in-4°, Paris, 1701, que je citerai désormais.

[2718] Julien dit qu’avec une pièce d’or on achetait cinq, dix et quinze modii de blé, selon les divers degrés de l’abondance et de la disette (Misopogon, p. 369). D’après ce fait, et quelques autres pareils, je pense que sous les successeurs de Constantin, le prix ordinaire des grains était d’environ trente-deux schellings le quarter anglais, c’est-à-dire, qu’il était égal au prix troyen des soixante-quatre premières années de ce siècle. Voyez les Tables des monnaies, des poids et des mesures d’Arbuthnot, p. 88, 89 ; Mém. de l’Acad. des Inscript., t. XXVIII, p. 718-721 ; les Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations, par Smith, vol. I, p. 246 de l’original ; livre que je suis fier de citer comme le livre d’un sage et de l’un de mes amis.

[2719] Nunquam a proposito declinabat, Galli similis fratris licet incruentus. (Ammien, XXII, 14.) Il ne faut pas juger avec trop de rigueur l’ignorance où se trouvent réduits les princes même les plus éclairés ; mais la manière dont Julien s’est défendu lui-même (in Misopogon, p. 368, 369, ou son Apologie, faite avec soin par Libanius, Orat. parental., c. 87, p. 321), ne sont nullement satisfaisantes.

[2720] Libanius ne dit qu’un mot en passant, sur l’emprisonnement de peu de durée et peu rigoureux que l’on fit subir au sénat. Orat. parent., c. 98, p. 322, 323.

[2721] Libanius (ad Antiochenos, de imperatoris ira, c. 17, 18, 19, in Fabric., Bibl. græca, t. VII, p. 221-223), comme un habile avocat, critique avec sévérité la sottise du peuple, qui porta la peine du crime d’un petit nombre d’ivrognes obscurs.

[2722] Libanius (ad Antiochen., c. 7, p. 213) rappelle à Antioche la punition récente de Césarée ; et Julien lui-même (in Misopogon, p. 355) laisse entrevoir comment Tarente expia l’insulte faite aux ambassadeurs romains.

[2723] Voyez sur le Misopogon, Ammien, XXII, 14 ; Libanius, Orat. parent., c. 99, page 323 ; Grégoire de Nazianze, Orat. 4, p. 133 ; et la Chronique d’Antioche, par Jean Malalas, t. II, p. 15, 16. Je dois beaucoup à la traduction et aux notes de l’abbé de La Bletterie (Vie de Jovien, t. II, p. 1-138).

[2724] Ammien remarque avec beaucoup de justesse, que, coactus dissimulare pro tempore, ira sufflabatur interna. La pénible ironie de Julien finit par des invectives sérieuses et directes.

[2725] Ipse autem Antiochiam egressurus, Heliopoliten quemdam Alexandrum Syriacæ jurisdictioni prœfecit, turbulentum et sœvum ; dicebatque non illum meruisse, sed Antiochensibus avaris et contumeliosis hujusmodi judicem convenire. Ammien, XXIII, 2. Libanius (Epist. 722, p. 346, 347), qui avoue à Julien lui-même qu’il avait partagé le mécontentement général, prétend toutefois qu’Alexandre fut un réformateur inutile, mais un peu sévère, des mœurs et de la religion d’Antioche.

[2726] Julien, in Misopogon, p. 364 ; Ammien, XXIII, 2 ; et Valois, ad loc. Libanius, dans un discours qu’il lui adresse sur ce sujet, l’engage à retourner dans Antioche fidèle et repentante.

[2727] Libanius, Orat. parent., c. 7, p. 230, 231.

[2728] Eunape dit que Libanius ne voulut point accepter le titre honoraire de préfet du prétoire, qui lui parut moins illustre que celui de sophiste. (In Vit. Sophist.) Les critiques ont remarqué le même sentiment dans une des épîtres de Libanius lui-même, XVIII, édit. de Wolf.

[2729] Il nous reste environ deux mille de ses lettres, genre d’ouvrage où Libanius avait l’a réputation d’exceller : elles ont été publiées. Les critiques donnent des éloges à leur élégante concision ; cependant le docteur Bentley (Dissertation sur Phalaris, p. 487) observe, peut-être avec raison, quoique avec affectation, qu’en lisant ces lettres inanimées, et vides de choses, on s’aperçoit bien que l’on converse avec un pédant qui rêve, le coude appuyé sur son bureau.

[2730] On fixe à l’année 314 l’époque de sa naissance. Il parle de la soixante-seizième année de son âge (A. D. 390), et semble faire allusion à des événements postérieurs.

[2731] Libanius a écrit l’histoire minutieuse et prolixe, mais curieuse, de sa vie (t. II, p. 1-84, édit. Morel) ; et Eunape (p. 130-135) nous a laissé sur ce point des détails concis et peu favorables. Parmi les modernes, Tillemont (Hist. des Emp., t. IV, p. 571-576), Fabricius (Bibliot. grec., t. VII, p. 378, 414), et Lardner (Heathen Testimonies, t. IV, 127 - 163), ont jeté du jour sur le caractère et les écrits de ce fameux sophiste.

[2732] D’Antioche à Litarbe, sur le territoire de Chalcis, le chemin pratiqué à travers des collines et des marais était très mauvais, et les pierres mal affermies de la voie ne tenaient l’une à l’autre que par du sable (Julien, Epit. 27). Il est assez singulier que les Romains aient négligé la grande communication d’Antioche à l’Euphrate. Voyez Wesseling, Itinerar., p. 190 ; Bergier, Hist. des grands chemins, t. II, p. 100.

[2733] Julien fait allusion à cet incident (Epist. 27), et Théodoret (l. III, c. 22) le raconte plus clairement. Tillemont (Hist. des Empereurs, t. IV, p. 534), et même La Bletterie (Vie de Julien, p. 413), donnent des éloges à l’intolérance du père.

[2734] Voyez le Traité curieux de Dea Syria, inséré parmi les ouvrages de Lucien (t. III, p. 451-490, édit. Reitz). La singulière dénomination de Ninus Vetus (Ammien, XIV, 8) peut faire soupçonner qu’Hiérapolis avait été la résidence des rois d’Assyrie.

[2735] Julien (Epist. 28) note avec exactitude tous les présages heureux ; mais il supprime les présages défavorables, qu’Ammien (XXIII, 2) a grand soin de rappeler.

[2736] Julien, Épître XXVII, p. 399-402.

[2737] Je m’empresse de déclarer que je dois beaucoup à la Géographie de l’Euphrate et du Tigre, que vient de publier M. d’Anville (Paris, 1780, in-4°) et qui jette un grand jour sur l’expédition de Julien.

[2738] On peut passer l’Euphrate en trois endroits situés à quelques milles l’un de l’autre : 1° Zeugma, célèbre chez les anciens ; 2° Bir, fréquenté par les modernes ; 3° le pont de Menbigz ou d’Hiérapolis, qui se trouve à quatre parasanges de la ville.

[2739] Haran ou Carrhes fut jadis la résidence des Sabéens et d’Abraham. Voyez l’Index geographicus de Schultens (ad Calcem vit. Saladin.), ouvrage dont j’ai tiré beaucoup de lumières empruntées aux Orientaux sur la géographie ancienne et moderne de la Syrie et des contrées voisines.

[2740] Voyez Xénophon, Cyropédie, l. III, p. 189, édit. de Hutch. Artavasdes put fournir à Marc-Antoine seize mille cavaliers armés et disciplinés à la manière des Parthes. Plutarque, Vie de Marc-Antoine.

[2741] Moïse de Chorène (Hist. Armeniac., l. III, c. 2, p. 242) dit qu’il monta sur le trône (A. D. 354) la dix-septième année du règne de Constance.

[2742] Ammien, XX, 11. Saint Athanase (t. I, p. 856) dit en termes généraux que Constance lui donna la veuve de son frère, ‘τοις Βαρβαροις, expression qui convenait plus à un Romain qu’à un chrétien.

[2743] Ammien (XXIII, 2) emploie l’expression beaucoup trop douce de monuerat. Muratori (Fabricius, Bibl. græc., t. 7, p. 86) a publié une épître de Julien au satrape Arsace : cette épître est d’un style violent et grossier ; et, quoiqu’elle ait trompé Sozomène (l. VI, c. 5), elle ne paraît pas authentique. La Bletterie (Hist. de Jovien, t. II, p. 339) la traduit et la rejette.

[2744] Latissimum flumen Euphratem artabat. (Ammien, XXIII, 3.) Un peu plus haut, aux gués de Thapsacus, la largeur de la rivière est de quatre stades ou huit cents verges, c’est-à-dire d’environ un demi-mille d’Angleterre. (Xénophon, Retraite des dix mille, l. I, p. 41, édit. de Hutchinson, avec les observations de Forster, p. 29, etc., dans le second volume de la traduction de Spelman.) Si la largeur de l’Euphrate à Bir et à Zeugma n’est pas de plus de cent trente verges (Voyages de Niebuhr, t. II, p. 335), cette différence énorme doit venir surtout de la profondeur du canal.

[2745] Monumentum tutissimum et fabre politum, cujus mœnia Abora (les Orientaux aspirent la première lettre de Chaboras ou Chabour), et Euphrates ambiunt flumina, velut spatium insulare fingentes. Ammien, XXIII, 5.

[2746] Julien lui-même (Epist. 27) décrit son entreprise et son armement. Yoyez aussi Ammien Marcellin, XXIII, 3, 4, 5 ; Libanius, Orat. parental., c. 108, 109, p. 332, 333 ; Zozime, l. III, p. 160, 161, 162 ; Sozomène, l. VI, c. 1 ; et Jean Malalas, t. 2, p. 17.

[2747] Ammien, avant de conduire son héros sur le territoire de Perse, décrit (XXIII, 6, p. 396-419, édit. Gronov., in-4°) les dix-huit grandes satrapies ou provinces (jusqu’aux frontières de la Sérique ou de la Chine) qui étaient soumises aux Sassanides.

[2748] Ammien (XXIV, 1) et Zozime (l. III, p. 162, 163) ont décrit la marche avec exactitude.

[2749] Zozime (l. II, p. 100-102) et Tillemont (Hist. des Empereurs, tome IV, page 198) racontent les aventures d’Hormisdas, et y mêlent quelques fables. Il est à peu près impossible qu’il fût le frère (frater germanus) d’un prince son aîné, et posthume. Je ne me rappelle pas non plus qu’Ammien lui donne jamais ce titre.

[2750] Voyez le premier livre de la Retraite des dix mille, p. 45, 46. Cet ouvrage plein d’agrément est authentique ; mais la mémoire de Xénophon, qui écrivait peut-être longtemps après l’expédition, l’a trahi quelquefois, et ni le militaire ni le géographe ne peuvent admettre l’étendue de ses distances.

[2751] M. Spelman, qui a traduit en anglais la Retraite des dix mille, confond (vol. I, p. 51) la gazelle avec le chevreuil, et l’onagre avec le zèbre.

[2752] Voyez les Voyages de Tavernier, part. I, l. III, p. 316, et surtout les Viaggi di Pietro della Malle, t. I, lettr. 17, p. 671, etc. Il ignorait l’ancien nom et l’ancien état de Hannah. Il est rare que nos voyageurs aient cherché à s’instruire d’avance sur les pays qu’ils vont parcourir. Shaw et Tournefort méritent une exception, qui leur fait honneur.

[2753] Famosi nominis latro, dit Ammien, et c’est un grand éloge pour un Arabe. La tribu de Gassan était établie sur les confins de la Syrie ; elle donna des lois à Dumas, sous une dynastie de trente et un rois ou émirs, depuis le temps de Pompée jusqu’à celui du calife Omar. (D’Herbelot, Bibliothèque orientale, page 360 ; Pococke, Specimen Hist. Arab., p. 75-78.) Le nom de Rodosaces ne se trouve pas dans la liste.

[2754] Voyez Ammien, XXIV, 1,2 ; Libanius, Orat. parent., c. 110, 111, p. 334 ; Zozime, l. III, p. 164-168.

[2755] La description de l’Assyrie est tirée d’Hérodote (l. I, c. 192, etc.), qui écrit quelquefois pour les enfants, et quelquefois pour les philosophes ; de Strabon, l. XVI, p. 1070-1082 ; et d’Ammien, l. XXIII, c. 6. Les plus utiles des voyageurs modernes sont Tavernier, part. I, l. II, p. 226-258 ; Otter, t. il, p. 35-69 et 189-221 ; et Niebuhr, t. II, p. 172-288. Mais je regrette beaucoup qu’on n’ait pas traduit l’Irak Arabi d’Abulféda.

[2756] Ammien observe que l’ancienne Assyrie, qui comprenait Ninus (Niniveh) et Arbèle, avait pris la dénomination plus récente d’Adiabène ; et il paraît indiquer Teredon, Vologesia et Apollonia, comme les dernières villes de la province d’Assyrie, telle qu’elle était de son temps.

[2757] Les deux fleuves se réunissent à Apamée ou Corna, à cent milles du golfe de Perse, où ils ne forment plus que le large courant du Pasitigris ou Schat-ul-Arab. L’Euphrate arrivait autrefois à la mer par un canal séparé, que les citoyens d’Orchoé obstruèrent et détournèrent environ vingt milles au sud de la moderne Basra. D’Anville, Mém. de l’Académ. des Inscript., t. XXX, p. 170-191.

[2758] Le savant Kœmpfer a traité à fond, comme botaniste, comme antiquaire et comme voyageur, tout ce qui regarde les palmiers. Amœnitat. Exoticæ, Fascicul. IV, p. 660-767.

[2759] L’Assyrie payait chaque jour au satrape de Perse une artaba d’argent. La proportion bien connue des poids et des mesures (voyez les laborieuses recherches de l’évêque Hooper), la pesanteur spécifique de l’or et de l’argent et la valeur de ce métal, donneront, après un calcul peu difficile, le revenu annuel que j’ai indiqué. Cependant le grand roi ne tirait pas de l’Assyrie plus de mille talents d’Eubée ou de Tyr (deux cent cinquante mille liv. st.). La comparaison de deux passages d’Hérodote (l. I, c. 192 ; l. III, c. 89-96) fait voir une différence importante entre le produit brut et le produit net du revenu de la Perse, entre les sommes payées par la province, et l’or et l’argent qui arrivaient au trésor royal. Le monarque pouvait retirer chaque année trois millions six cent raille livres sterling des dix-sept ou dix-huit millions qu’il levait sur son peuple.

[2760] Les opérations de la guerre d’Assyrie sont racontées en détail par Ammien (XXIV, 2, 3, 4, 5) ; par Libanius (Orat. parent., c. 112-123, p. 335-347) ; par Zozime (l. III, p. 168-180), et par saint Grégoire de Nazianze (Orat. 4, p. 113-144). Tillemont, son fidèle esclave, copie dévotement les critiques du saint sur des points de l’art de la guerre.

[2761] Libanius, de ulciscenda Juliani Nece, c. 13, p. 162.

[2762] Les traits fameux qu’on cite de la continence de Cyrus, d’Alexandre et de Scipion, étaient des actes de justice : celle de Julien fut volontaire, et, dans son opinion, méritoire.

[2763] Salluste (ap. vet. Schol. Juven. satir. I, 104) observe que nihit corruptius moribus. Les matrones et les vierges de Babylone étaient mêlées sans pudeur avec les hommes dans des festins licencieux ; à mesure qu’elles éprouvaient l’ivresse du vin et de l’amour, elles se délivraient successivement et presqu’en entier de la gène de leurs vêtements. Ad ultimum ima corporum velamenta projiciunt. Quinte-Curce, V, 1.

[2764] Ex virginibus autem, quæ speciosæ sunt captæ, et in Perside, ubi fœminarum pulchritudo excellit, nec contrectare aliquam voluit, nec videre. (Ammien, XXIV, 4.) La race des Persans est petite et laide ; mais le mélange continuel du sang de Circassie l’a embellie. Hérodote, l. III, c. 97 ; Buffon, Hist. natur., t. III, p. 420.

[2765] Obsidionalibus coronis donati. (Ammien, XXIV, 4.) Julien, ou son historien, était un mauvais antiquaire. Il fallait dire des couronnes murales. On donnait la couronne obsidionale au général qui avait délivré une ville assiégée. Aulu-Gelle, Nuits attiques, V, 6.

[2766] Ce discours me parait authentique. Ammien a pu l’entendre, il a pu le copier, et il était incapable de l’imaginer. Je me suis permis quelques libertés, et je l’ai terminé par la phrase la plus énergique.

[2767] Ammien, XXIV, 3 ; Liban., Orat. par., c. 122, p. 346.

[2768] M. d’Anville (Mém. de l’Acad. des Inscript., t. XXVIII, p. 246-259) a déterminé la position de Babylone, de Séleucie, de Ctésiphon, de Bagdad, etc., et leurs distances respectives. Pietro della Valle est celui qui semble avoir examiné cette fameuse province avec le plus de soin. C’est un homme du monde et un homme instruit ; mais il a une vanité et une prolixité insupportables.

[2769] Le canal royal (Nahar-Malcha) a pu être réparé, changé, partagé, etc., à différentes époques (Cellarius, Geograph. Antiquit., t. II, p. 453), et ces changements peuvent expliquer les contradictions qui paraissent se trouver dans les anciens auteurs. Au temps de Julien, il devait tomber dans l’Euphrate, au-dessous de Ctésiphon.

[2770] Και μεγεθεσιν ελεφαντων, οις ισον εργον δια σταχυων ελθειν, και φαλαγγος. Rien n’est beau que le vrai. Cette maxime devrait être gravée sur le bureau de tous les rhéteurs.

[2771] Libanius désigne comme l’auteur de ces remontrances celui des généraux qui avait le plus d’autorité. Je me suis permis de nommer Salluste. Ammien dit de tous les chefs : Quod acri metu territi duces concordi precatu fieri prohibera tentarent.

[2772] Hinc imperator..... dit Ammien, ipse cum levis armaturœ auxiliis per prima postremaque discurrens, etc. ; mais si l’on en croit Zozime, qui d’ailleurs lui est favorable, il ne passa la rivière que deux jours après la bataille.

[2773] Secundum Homericam dispositionem. Dans le quatrième livre de l’Iliade, on attribue la même disposition au sage Nestor ; et les vers d’Homère étaient toujours présents à l’esprit de Julien.

[2774] Persas terrore subito miscuerunt, versisque agminibus totius gentis, apertas Ctesiphontis portas victor miles intrasset, ni major prædarum occasio fuisset, quam cura victoriæ. (Sextus Rufus, de Provinciis, c. 28.) Leur cupidité les disposa peut-être à écouter l’avis de Victor.

[2775] Ammien (XXIV, 5, 6), Libanius (Orat. parentales, c. 124-128, p 347-353 ; saint Grégoire de Nazianze (Orat. 4, p. 115), Zozime (l. III, p. 181-183), et Sextus Rufus (de Provinciis, c. 28), décrivent les travaux du canal, le passage du Tigre, et la victoire de Julien.

[2776] Les navires et l’armée formaient trois divisions : la première seulement avait passé durant la nuit. (Ammien, XXIV, 6.) Le παση δρυφορια, à qui Zozime fait passer le fleuve le troisième jour, était peut-être composé des protecteurs, parmi lesquels servaient l’historien Ammien, et Jovien, qui devint ensuite empereur, de quelques écoles de domestiques, et des Joviens et des Herculiens, qui faisaient souvent le service des gardes.

[2777] Moïse de Chorène (Hist. Armen., l. III, c. 15, p. 146) rapporte une tradition nationale et une lettre supposée. Je n’y ai pris que le principal fait, qui est d’accord avec la vérité, avec la vraisemblance, et avec Libanius. (Orat. parent., c. 131, p. 355.)

[2778] Civitas inexpugnabilis, facinus audax et importunum. (Ammien, XXIV, 7.) Eutrope, qui l’accompagna dans cette guerre, élude la difficulté qui se présente ici ; il se contente de dire : Assyriamque populatus, castra apud Ctesiphontem stativa aliquandiu habuit : remeansque victor, etc., X, 16. Zozime est artificieux ou ignorant, et Socrate inexact.

[2779] Libanius, Orat. parent., c. 130, p. 354 ; c. 139, p. 361 ; Socrate, l. III, c. 21. L’historien ecclésiastique dit qu’on refusa la paix, d’après l’avis de Maximus. Un pareil avis était indigne d’un philosophe ; mais ce philosophe était aussi un magicien qui flattait les espérances et les passions de son maître.

[2780] Le témoignage des deux abréviateurs (Sextus Rufus et Victor), les mots que laissent échapper Libanius (Orat. parent., c. 134, p. 557), et Ammien (XXIV, 7), semblent prouver l’artifice de ce nouveau Zopire. (Saint Grégoire de Nazianze, Orat. 4, p. 115, 116.) Une lacune qui se trouve dans le texte d’Ammien, interrompt ici bien mal à propos l’histoire authentique de Julien.

[2781] Voyez Ammien, XXIV, 7 ; Libanius, Orat. parent., c. 132, 133, p. 356, 357 ; Zozime, l. III, p. 183 ; Zonare, t. II, l. XIII, p. 26 ; saint Grégoire de Nazianze, Orat. 4, p. 116 ; saint Augustin, de Civit. Dei, l. IV, c. 29 ; l. V, c. 21. De tous ces écrivains Libanius est le seul qui essaie faiblement de justifier son héros, lequel, selon Ammien, prononça lui-même sa condamnation, puisqu’il essaya trop tard et en vain d’éteindre les flammes.

[2782] Consultez Hérodote, l. I, c. 194 ; Strabon, l. XVI, p. 1074 ; et Tavernier, part. I, l. II, p. 152.

[2783] A celeritate Tigris incipit vocari, ita appellant Medi sagittam. Pline, Hist. nat., VI, 31.

[2784] Tavernier (part. I, l. II, p. 226) et Thévenot (part. II, l. I, p. 193) parlent d’une digue qui produit une cascade ou cataracte artificielle. Les Perses et les Assyriens travaillaient à interrompre la navigation du fleuve. Strabon, l. XV, p. 1075 ; d’Anville, l’Euphrate et le Tigre, p. 98, 99.

[2785] On peut se souvenir de la hardiesse heureuse et applaudie d’Agathocle et de Cortès, qui brûlèrent leurs flottes sur la côte d’Afrique et sur celle du Mexique.

[2786] Voyez les réflexions judicieuses de l’auteur de l’Essai sur la tactique, t. II, p. 287-353 ; et les savantes remarques que fait M. Guichardt (Nouveaux Mémoires militaires, t. I, p. 351-382) sur le bagage et la subsistance des armées romaines.

[2787] Les eaux du Tigre s’enflent au sud, et celles de l’Euphrate au nord des montagnes de l’Arménie. L’inondation du premier fleuve arrive au mois de mars, celle du second au mois de juillet. Une dissertation géographique de Forster, insérée dans l’expédition de Cyrus (éd. de Spelman, t. II, p. 26), explique très bien ces détails.

[2788] Ammien (XXIV, 8) décrit les incommodités de l’inondation, de la chaleur et des insectes, qu’il avait éprouvées. Malgré la misère et l’ignorance du cultivateur, les terres de l’Assyrie, opprimées par les Turcs, et ravagées par les Kurdes ou les Arabes, donnent encore une récolte de dix, quinze et vingt pour un. Voyages de Niebuhr, tome II, p. 279-285.

[2789] Isidore de Charax (Mansion Parthic., p. 5, 6, dans Hudson, Geograph. Min., tom. II) compte cent vingt-neuf schœni de Séleucie à Ecbatane ; et Thévenot (part. I, l. I, II, p. 209-245) donne cent vingt-huit heures de marche de Bagdad à la même ville. Le schœnus ne peut excéder une parasange ordinaire, ou trois milles romains.

[2790] Ammien (XXIV, 7, 8), Libanius (Orat. parent., c. 134, p. 357) et Zozime (l. III, p. 183), racontent en détail, mais sans netteté, la retraite de Julien depuis les murs de Ctésiphon. Les deux derniers paraissent ignorer que leur conquérant se retirait ; et Libanius a l’absurdité de le supposer sur les bords du Tigre, lorsqu’il est environné par l’armée persane.

[2791] Chardin, le plus judicieux des voyageurs modernes, décrit (t. III, p. 57, 58, édit. in-4°) l’éducation et la dextérité des cavaliers persans. Brisson (de Regno persico, p. 650, 661, etc.) a recueilli sur ce point les témoignages de l’antiquité.

[2792] Lors de la retraite de Marc-Antoine, un chænix de blé se vendait cinquante drachmes, ou, en d’autres mots, une livre de farine coûtait douze ou quatorze schellings ; le pain d’orge s’échangeait contre son poids en argent. Il est impossible de lire les détails intéressants que donne Plutarque, sans remarquer que les mêmes ennemis et la même détresse poursuivirent Marc-Antoine et Julien.

[2793] Ammien, XXIV, 8 ; XXV, 1 ; Zozime, l. III, p. 184, 185, 186 ; Libanius, Orat. parent., c. 134, 135, p. 357, 358, 359. Le sophiste d’Antioche paraît ignorer que la disette régnait parmi les troupes.

[2794] Ammien, XXV, 2. Julien avait juré, dans un moment de colère, nunquam se Marti sacra facturum. Ces bizarres querelles étaient assez communes entre les dieux et leurs insolents adorateurs. Le sage Auguste lui-même, ayant vu sa flotte faire naufrage deux fois, ôta à Neptune les honneurs du culte public. Voyez les réflexions philosophiques de Hume sur ce sujet, Essays, vol. II, p. 418.

[2795] Ils conservaient le monopole de la science vaine, mais lucrative, qu’on avait inventée en Étrurie ; ils faisaient profession de tirer leurs connaissances, les signes et les présages, des anciens livres de Tarquitius, l’un des sages de l’Étrurie.

[2796] Clamabant hinc inde CANDIDATI (voyez la note de Valois) quos disjecerat terror, ut fugientium molem tanquam ruinam malè compositi culminis declinaret. (Ammien, XXV, 3.)

[2797] Sapor déclara aux Romains que, pour consoler les familles des satrapes qui mouraient dans un combat, il était dans l’usage de leur envoyer en présent les têtes des gardes et des officiers qui n’avaient pas été tués à côté de leur maître. Libanius, de Nece Julian. ulciscend., c. 13 , p. 163.

[2798] Le caractère et la position de Julien font soupçonner qu’il avait composé d’avance le discours travaillé qu’Ammien entendit, et qu’il a transcrit dans son ouvrage. La traduction de l’abbé de La Bletterie est fidèle et élégante (*). J’ai exprimé d’après lui la doctrine platonique des émanations, obscurément énoncée dans l’original.

(*) C’est celle que nous donnons ici.

[2799] Hérodote (l. I, c. 31) a exposé cette doctrine dans un conte agréable. Mais Jupiter, qui (au seizième livre de l’Iliade) déplore avec des larmes de sang la mort de Sarpédon son fils, avait une idée très imparfaite du bonheur et de la gloire qu’on trouve au-delà du tombeau.

[2800] Les soldats qui faisaient à l’armée leur testament verbal ou nuncupatif (in procinctu), étaient affranchis des formalités de la loi romaine. Voyez Heinece, Antiquit. jur. roman., t. I, p. 504 ; et Montesquieu, Esprit des Lois, l. XXVII.

[2801] Cette union de l’âme humaine avec la substance éthérée et divine de l’univers est l’ancienne doctrine de Pythagore et de Platon ; mais elle paraît exclure toute immortalité personnelle et sentie. Voyez les observations savantes et judicieuses de Warburton sur ce point (Div. Leg., vol. II, p. 199-216).

[2802] La mort de Julien est racontée par le judicieux Ammien (XXV, 3), qui en fut le spectateur. Libanius, qui détourne les yeux de cette scène, nous a pourtant fourni plusieurs détails. (Orat. parental., c. 136-140, p. 359-362.) On peut maintenant garder le silence du mépris sur les calomnies répandues dans les écrits de saint Grégoire, et dans les légendes de quelques saints venus après lui.

[2803] Honoratior aliquis miles : ce fut peut-être Ammien lui-même. Cet historien modeste et judicieux décrit l’élection à laquelle il assista sûrement, XXV, 5.

[2804] Le primus ou primicerius jouissait des mêmes dignités que les sénateurs, et quoiqu’il ne fût que tribun, il avait le rang des ducs militaires. (Cod. Theod., l. VI, tit. 24.), Au reste, ces privilèges sont peut-être postérieurs au règne de Jovien.

[2805] Les historiens ecclésiastiques, Socrate (l. III, c. 22), Sozomène (l. VI, 3) et Théodoret (l. IV, c. 1), attribuent à Jovien le mérite d’un confesseur sous le règne précédent ; et leur piété va jusqu’à supposer qu’il n’accepta la pourpre que lorsque l’armée se fut écriée, d’une voix unanime, qu’elle était chrétienne. Ammien, qui continue tranquillement sa narration, renverse tout le récit de la légende par ces seuls mots : Hostiis pro Joviano extisque inspectis, pronunciatum est, etc., XXV, 6.

[2806] Ammien (XXV, 10) fait un portrait de Jovien qui est impartial. Victor le jeune y a ajouté quelques traits remarquables. L’abbé de La Bletterie (Hist. de Jovien, t. I, p. 1-238) a publié une histoire très travaillée de ce règne si court. Cette histoire est remarquable par l’élégance du style, les recherches critiques et les préventions religieuses.

[2807] Regius equitatus. Il parait, d’après Procope, que les Sassanides avaient rendu l’existence, s’il est permis de se servir d’une expression si impropre, à ce corps des immortels, si célèbre sous Cyrus et ses successeurs. Brisson, de Regno percico, p. 268, etc.

[2808] On ignore aujourd’hui le nom des villages de l’intérieur du pays, et on ne peut dire à quel endroit fut tué Julien ; mais M. d’Anville a déterminé la position de Sumara, de Carche et de Dura, situées sur les bords du Tigre. (Voyez sa Géographie ancienne, t. II, p. 248, et l’Euphrate et le Tigre, p. 95, 97.) Au neuvième siècle, Sumère ou Sumara devint, avec un léger changement de nom, la résidence des califes de la maison d’Abbas.

[2809] Dura était une ville fortifiée à l’époque des guerres d’Antiochus contre les rebelles de la Médie et de la Perse. (Polybe, V, c. 48, 52, p. 548-552, éd. de Casaubon, in-8°.)

[2810] On proposa le même expédient lors de la retraite des dix mille ; mais leur chef eut la sagesse de le rejeter. (Xénophon, Retraite des dix mille, l. III, p. 255, 256, 257.) Il paraît, d’après les voyageurs modernes, que des radeaux, flottants sur des vessies, font le commerce et la navigation du Tigre.

[2811] Ammien (XXV, 6), Libanius (Orat. parent., c. 146, p. 364) et Zozime (l. II, p. 189, 190, 191) racontent les premières opérations militaires du règne de Jovien. Quoiqu’on doive se défier de la bonne foi de Libanius, le témoignage d’Eutrope, témoin oculaire, uno a Persis atque altero prælio victus (X, 17), nous dispose à croire qu’Ammien s’est montré trop jaloux de l’honneur des armes romaines.

[2812] La vanité nationale a fourni un misérable subterfuge à Sextus Rufus (de Provinciis, c. 29). Tanta reverentia nominis Romani fuit, dit-il, ut a Persis PRIMUS de pace sermo haberetur.

[2813] Il y a de la présomption à combattre Ammien, qui entendait l’art de la guerre, et qui était de l’expédition. Mais il est difficile de concevoir comment les montagnes de Corduène pouvaient s’étendre sur la plaine d’Assyrie jusqu’au confluent du Tigre et du grand Zab, ou comment une armée de soixante mille hommes pouvait faire cent milles en quatre jours.

[2814] On trouve les détails du traité de Dura dans Ammien (XXV, 7) qui en parle avec douleur et avec indignation ; dans Libanius (Orat. parent., c. 142, p. 364) ; dans Zozime (l. III, p. 190, 191) ; dans saint Grégoire de Nazianze (Orat. 4, p. 117, 118), qui attribue les fautes à Julien, et la délivrance à son successeur ; dans Eutrope (X, 17). Ce dernier écrivain, l’un des guerriers de l’armée, dit, en parlant de cette paix : necessariam quidem, sed ignobilem.

[2815] Libanius, Orat. parent., c. 143, p. 364, 365.

[2816] Conditionibus.... dispendiosis romana reipublicæ impositis.... quibus cupidior regni quam gloria Jovianus imperio rudis acquievit. Sextus Rufus, de Provinciis, c. 29. La Bletterie a développé dans un long discours ces considérations précieuses de l’intérêt public et de l’intérêt particulier. Hist. de Jovien, t. I, p. 39, etc.

[2817] Les généraux grecs furent tués sur les bords du Zabate (Anabasis, liv. II, p. 156 ; liv. III, p. 226) ou grand Zab, rivière d’Assyrie, qui a quatre cents pieds de largeur, et qui tombe dans le Tigre à quatorze heures de marche au-dessous de Mosul. Les Grecs donnèrent au grand et au petit Zab les noms de loup (λυκος) et de chèvre (καπρος). Leur imagination se plut à placer ces animaux autour du Tigre de l’Orient.

[2818] La Cyropédie est vague et languissante, la Retraite des dix mille est précise et animée. C’est la différence qu’il y aura toujours entre la fiction et la vérité.

[2819] Selon Rufin, le traité stipula qu’on fournirait des vivres aux Romains ; et Théodoret assure que les Perses remplirent fidèlement cette condition. Ce fait n’a rien d’invraisemblable, mais il est incontestablement faux. Voyez Tillemont, Hist. des Emper., t. IV, p. 702.

[2820] On peut rappeler ici quelques vers où Lucain (Pharsale, IV, 95) décrit une détresse semblable éprouvée en Espagne par l’armée de César :

Sauva, farces adorat

Miles eget : toto censu non prodiges emit

Eriguam Cererem. Prao lucri pallida tabes !

Non deest prolato jejunus venditor auro.

Voyez Guichardt (Nouveaux Mémoires militaires, t. I, p. 379-382.) Son analyse des deux campagnes d’Espagne et d’Afrique est le plus beau monument qu’on ait jamais élevé à la gloire de César.

[2821] M. d’Anville (voyez ses Cartes, et l’Euphrate et le Tigre, p. 92, 93) trace leur marche et détermine la véritable position de Hatra, Ur et Thilsaphata, dont Ammien a fait mention. Il ne se plaint pas du samiel, ce vent mortel et brillant que Thévenot (Voyages, part. II, l. I, p. 192) redoute si fort.

[2822] Ammien (XXV, 9), Libanius (Orat. parent., c. 143, p. 365) et Zozime (l. III, p. 194) décrivent la retraite de Jovien.

[2823] Libanius, Orat. parent., c. 145, p. 366. Tels étaient les vœux et les espérances que devait naturellement former un rhéteur.

[2824] Les habitants de Carrhes, ville dévouée au paganisme, enterrèrent sous un monceau de pierres le messager qui leur apporta cette nouvelle de funeste augure. (Zozime, l. III, p. 196.) Libanius, en l’apprenant, jeta les yeux sur son épée ; mais il se souvint que Platon condamne le suicide, et qu’il devait vivre pour composer le panégyrique de Julien. Libanius, de vita sua, t. II, p. 45, 46.

[2825] On peut admettre Ammien et Eutrope comme des témoins sincères et dignes de foi, des propos et de l’opinion du public. Le peuple d’Antioche se répandit en invectives contre une paix ignominieuse, qui l’exposait aux coups des Persans sur une frontière sans défense. Excerpt. Valesian., p. 845, ex Johanne Antiocheno.

[2826] Quoique l’abbé de La Bletterie soit un casuiste sévère, il a prononcé (Hist. de Jovien, t. I, p. 212-227) que Jovien n’était pas obligé de tenir sa promesse, puisqu’il ne pouvait ni démembrer l’empire, ni transférer à un autre, sans l’aveu de son peuple, le serment de fidélité que lui avaient prêté ses sujets : je n’ai jamais trouvé beaucoup de plaisir ni d’instruction dans toute cette métaphysique politique.

[2827] Il le montra à Nisibis par une action vraiment royale. Un brave officier qui portait le même nom que lui, et qu’on avait cru digne de la pourpre, fut enlevé au milieu d’un souper, jeté dans un puits, et tué à coup de pierre, sans aucune forme de procès, et sans que rien prouvât qu’il était coupable. Ammien, XXV, 8.

[2828] Ammien, XXV, 9 ; Zozime, l. III, p. 194, 195.

[2829] Chron. pascal., p. 300. On peut consulter les Notitiæ ecclesiasticæ.

[2830] Zozime, l. III, p. 192, r93 ; Sextus Rufus, de Provinciis, c. 29 ; saint Augustin, de Civit. Dei., l. IV, c. 29. Il ne faut admettre cette assertion générale qu’avec précaution.

[2831] Ammien, XXV, 9 ; Zozime, l. III, p. 196. Il pouvait être edax, et vino Venerique indulgens ; mais je rejette avec La Bletterie (t. I, p. 148-154) le sot conte d’une orgie (apud Suidam) célébrée à Antioche par l’empereur, sa femme et une troupe de concubines.

[2832] L’abbé de la Bletterie (t. I, p. 156-209) ne déguise point la brutalité du fanatisme de Baronius, qui aurait voulu jeter aux chiens le corps de l’empereur apostat. Ne cespititia quidem sepultura dignus.

[2833] Comparez le sophiste et le saint (Libanius, Monod., t. II, p. 251, et Orat. parent., c. 145, p. 367 ; c. 156, p. 377 ; et saint Grégoire de Nazianze, Orat. 4, p. 125-132). L’orateur chrétien exhorte faiblement à la modestie et au pardon des injures ; mais il est bien convaincu que les souffrances de Julien excèdent de beaucoup les tourments fabuleux d’Ixion et de Tantale.

[2834] Tillemont (Hist. des Emp., t. IV, p. 549) rapporte ces visions. On avait remarqué que quelque saint ou quelque ange s’était absenté cette nuit même pour une expédition secrète, etc.

[2835] Sozomène (l. VI, 2) applaudit à la doctrine des Grecs sur le tyrannicide ; mais le président Cousin a prudemment supprimé le passage entier, qu’un jésuite n’aurait pas craint de traduire.

[2836] Immédiatement après la mort de Julien, il se répandit un bruit sourd, telo cecidisse romano. Des déserteurs portèrent cette nouvelle au camp des Perses, et Sapor et ses sujets reprochèrent aux Romains d’avoir assassiné leur empereur. (Ammien, XXV, 6 ; Libanius, de ulciscenda Juliani Nece, c. 13, p. 162, 163.) On alléguait, comme une preuve décisive, qu’aucun Persan ne se présenta pour obtenir la récompense qu’avait promise le roi. (Libanius, Orat. parent., c. 141, p. 363.) Mais le cavalier qui, en fuyant, lança la funeste javeline, put ignorer le coup qu’elle avait porté ; peut-être qu’il fut ensuite tué lui-même dans le combat. Ammien ne paraît avoir aucun soupçon sur ce point.