[3646] Comme les aventures de Proba et de sa famille sont liées avec la vie de saint Augustin, Tillemont s’est appliqué avec beaucoup de soin à les éclaircir (Mém. ecclés., t. XIII, p. 620-635). Quelque temps après leur arrivée en Afrique, Démétrias prit le voile, et fit vœu de virginité. On regarda cet événement comme très intéressant pour Rome et pour le monde chrétien. Tous les saints écrivirent à Demetrias des lettres de félicitation. Celle de saint Jérôme existe encore (t. I, p. 62-73, ad Demetriad, de servanda Virginitate). C’est un mélange de raisonnements absurdes, de déclamations véhémentes et de faits assez curieux, dont quelques-uns sont, relatifs au siège et au pillage de Rome.

[3647] Voyez les lamentations pathétiques de saint Jérôme, t. V, p. 400, dans sa préface au second livre de ses Commentaires sur le prophète Ézéchiel.

[3648] Orose établit cette comparaison sans pouvoir cependant se dépouiller de toute partialité théologique (l. II, c. 19, p. 142 ; l. VII, c. 39, p. 575). Mais dans l’histoire de la prise de Rome par les Gaulois tout est incertain et peut-être fabuleux. Voyez Beaufort, sur l’Incertitude, etc., de l’Histoire romaine, p. 356 ; et Melot, Mémoires de l’Acad. des Inscript., t. XV, p. 1-21.

[3649] Le lecteur qui désire connaître les circonstances de ce fameux événement peut lire l’excellent récit du docteur Robertson, Hist. de Charles-Quint, vol. II, p. 283, ou consulter gli Annali d’Italia, du savant Muratori, t. XIV, p. 230-244, édit. in-8°. S’il veut examiner les originaux, il peut avoir recours au dix-huitième livre de la grande, mais incomplète histoire de Guicciardini. Au reste, l’ouvrage qui mérite le mieux le titre d’authentique et d’original, est un petit livre intitulé il Sacco di Roma, composé environ un mois après le pillage de la ville, par le frère de l’historien Guicciardini, qui paraît avoir été magistrat habile et écrivain impartial.

[3650] Bossuet (Hist. des Variations des Églises protestantes, l. I, p. 20-36) a attaqué vigoureusement la disposition fougueuse de Luther, effet du tempérament et de l’enthousiasme ; et Seckendorf (Commentaire du luthéranisme) l’a défendu faiblement (l. I, n° 78, p. 120 ; et l. II, n° 122, p. 556).

[3651] Marcellin dans sa Chronique. Orose (l. VII, c. 39 ; p. 575) assure qu’il quitta Rome le troisième jour ; mais cette différence peut aisément être conciliée par les mouvements successifs des différents corps d’une grande armée.

[3652] Socrate (l. VII, p. 10) prétend, sans aucune apparente de vérité ou de raison, qu’Alaric se retira à la hâte en apprenant que les armées de l’empire d’Orient étaient en marche pour venir l’attaquer.

[3653] Ausone, de claris Urbibus, p. 233, édit. Toll. Le luxe de Capone avait autrefois surpassé celui de Sybaris. Voyez Athénée Deipnosophist, l. XII, p. 528, édit. Casaubon.

[3654] Quarante huit ans après la fondation de Rome, environ huit cents ans avant l’ère chrétienne ; les Toscans bâtirent Capoue et Nole, à la distance de vingt-trois milles l’une de l’autre ; mais la dernière de ces villes ne s’éleva jamais au-dessus d’un état de médiocrité.

[3655] Tillemont (Mém. ecclés., t. XIV, p. 1-146) a compilé avec son activité ordinaire tout ce qui a rapport à la vie ou aux écrits de saint Paulin, dont la retraite est célébrée dans ses propres écrits, et par les louanges de saint Ambroise, saint Jérôme, saint Augustin et Sulpice Sévère, ses contemporains et ses amis.

[3656] Voyez les Lettres affectueuses d’Ausone (epist. 19-25, p. 650-698, édit. Toll) à son collègue, son ami et son disciple saint Paulin. La religion d’Ausone est encore un problème. Voyez les Mém. de l’Acad. des Inscript, tome XV, p. 123-138. Je crois qu’elle n’était pas moins un problème durant sa vie, et conséquemment qu’il était païen dans le cœur.

[3657] L’humble saint-Paulin eut une fois la présomption d’avouer qu’il croyait être aimé se saint Félix au moins comme un homme aime son petit chien.

[3658] Voyez Jornandès, de Reb. get., c. 30, p. 653 ;. Philostorgius, l. XII, c. 3, saint Augustin, de Civ. Dei, l. I, c. 10 ; Baronius, Annal. ecclés., A. D. 410, n° 45, 46.

[3659] Le platane ou plane était l’arbre favori des anciens ; ils le multiplièrent, à raison de son ombrage, depuis l’Orient jusque dans la Gaule. Pline, Hist. nat., XII, 3, 4, 5. Il en cite plusieurs d’une taille énorme, un entre autres dans une maison de campagne impériale à Velletri, que Caligula appelait son nid. Ses brandies mettaient à l’abri une vaste table et toute la suite de l’empereur, que Pline nomme finement pars umbrœ, expression qui pouvait aussi bien convenir à Alaric.

[3660] The prostrate South to the destroyer yields.

Her boasted titles, and her golden fields

With grim delight the brood of wanter view

A brighter day ; and skies of azure hue ;

Scent the new fragrance of the opening rose,

And quaff the pendant vintage as il grows.

Le Midi consterné céda aux dévastateurs ses titres de gloire à ses champs dorés. Le fils de l’Hiver vit pour la première fois, avec une hideuse expression de plaisir, un jour brillant et des cieux teints d’azur ; pour la première fois il sentit le parfum de la rose nouvellement épanouie, et savoura le jus de la grappe pendante sur le cep.

Voyez les Poésies de Gray, publiés par M. Mason, p. 197. Au lieu de compiler des tables chronologiques et d’histoire naturelle, pourquoi Gray n’a-t-il pas employé son génie achever ce poème philosophique, dont il nous a laissé un si précieux échantillon ?

[3661] On trouve une excellente description du détroit de Messine, de Charybde et de Scylla, dans Cluvier, Italia antiq., l. IV, p. 1293 ; et Sicil. antiq., l. I, p. 60-76. Il a soigneusement étudié les anciens, et examiné avec exactitude l’état actuel du pays.

[3662] Jornandès, de Reb. get, c. 30, p. 654.

[3663] Orose, l. VI, c. 43, p. 584, 585. Saint Augustin l’envoya, en 415, d’Afrique en Palestine, visiter saint Jérôme, et le consulter relativement à la controverse de Pélage.

[3664] Jornandès suppose, sans beaucoup de probabilité, qu’Adolphe revint à Rome et la pilla une seconde fois, more locustarum erasit. Il convient cependant, avec Orose, que le roi des Goths conclut un traité avec Honorius. Voyez Orose, l. VII, c. 43, p. 584, 585 ; Jornandès, de Reb. get., c. 31, p. 654, 655.

[3665] La retraite des Goths hors de l’Italie, et leurs premières opérations dans la Gaule, sont obscures et douteuses. J’ai tiré beaucoup de secours de Mascou (Hist. des anciens Germains, l. VIII, c. 29, 35, 36, 37.). Il a éclairci et lié les chroniques interrompues et les fragments de ces temps-là.

[3666] Voyez ce qui a rapport à Placidie dans Ducange, Fam. byzant., p. 72 ; et Tillemont, Hist. des Empereurs, t. V, p. 260-386, etc. ; t. VI, p. 240.

[3667] Zozime, l. V, p. 350.

[3668] Zozime, l. VI, p. 38 ; Orose, l. VII, c. 40, p. 576. Les Chroniques de Marcellin et d’Idatius semblent supposer que les Goths n’emmenèrent Placidie qu’après le dernier siége et le sac de Rome.

[3669] Voyez les portraits d’Adolphe, et de Placidie, et les détails de leur mariage, dans Jornandès, de Reb. get., c. 34, p. 654, 655. Quant à l’endroit où cette union fut contractée, célébrée où consommée, les manuscrits de Jornandès ne sont point d’accord, et ils nomment deux villes proche l’une de l’autre, Forli et Imola. (Forum Livii et Forum Cornelii). Il est aisé de concilier d’historien des Goths avec Olympiodore. (Voyez Mascou, l. VIII, c. 36.) Mais Tillemont prend de l’humeur, et prétend qu’il est inutile de chercher à concilier Jornandès avec un bon auteur.

[3670] Les Visigoths, sujets d’Adolphe, mirent depuis des bornes à la prodigalité de l’amour conjugal. Un mari ne pouvait légalement faire des dons ou des constitutions au profit de sa femme dans la première année de son mariage, et sa libéralité ne pouvait, dans aucun temps, passer la dixième partie de sa fortune. Les Lombards furent un peu plus indulgents. Ils permettaient le morning-cap le lendemain de la consommation du mariage ; et ce don fameux, la récompense de la virginité, pouvait être du quart de la fortune du mari. Quelques épousées prenaient, à la vérité, la précaution de stipuler la veille un présent qu’elles savaient ne pas mériter. Voyez Montesquieu, Esprit des Lois, l. XIX, c. 5 ; Muratori, delle Antichita italiane, t. I, Dissetazion XX, p. 243.

[3671] Nous devons le détail de cette fête nuptiale à l’historien Olympiodore, apud Photium, p. 185-188.

[3672] Voyez dans la grande Collection des historiens de France, par dom Bouquet, t. II, Grégoire de Tours, l. III, c. 10, p. 191, Gesta regum Francorum, c. 23, p. 557. L’écrivain anonyme suppose, avec une ignorance digne de son siècle, que ces instruments du culte des chrétiens avaient appartenu au temple de Salomon. Si cette expression a quelque sens, elle signifierait qu’ils ont été enlevés dans le sac de Rome.

[3673] Consultez les témoignages originaux dans les historiens de France, t. II ; Fredegarii scholastici Chron., c. 73, p. 441 ; Fredegar. Fragment. 3, p. 463 ; Gesta regis Dagobert., c. 29, p. 587. L’avènement de Sisenand au trône d’Espagne date A. D. 631. Dagobert employa les deux cent mille pièces d’or à la fondation de l’église de Saint-Denis.

[3674] Le président Goguet (Origine des Lois, etc., t. II, p. 239) pense que ces émeraudes d’une grandeur si extraordinaire, les statues et les colonnes, que l’antiquité prétend avoir existé en Égypte, à Cadix et à Constantinople, n’étaient que des compositions de cristal coloré. Le fameux plat d’émeraude que l’on montre à Gênes pourrait, à ce qu’on croit, confirmer ce soupçon.

[3675] Elmacin, Hist. Saracenica, l. I, p. 85 ; Roderic Tolet, Hist. Arab., c. 9 ; Cardonne, Hist. de l’Afrique et de l’Espagne sous les Arabes, t. I, p. 83. On l’appelait la Table de Salomon, selon la coutume des Orientaux, qui attribuent à ce prince tous les ouvrages savants ou magnifiques de l’antiquité.

[3676] Ces trois lois sont insérées dans le Code de Théodose, l. XI, tit. 28, leg. 7 ; l. XIII, tit, 2, leg. 12 ; l. XV, tit. 14, leg. 14. Les expressions de la dernière sont d’autant plus remarquables, qu’elles contiennent non seulement un pardon, mais une apologie.

[3677] Olympiodore, apud Photium, p. 188. Philostorgius observe que quand Honorius fit son entrée triomphale, il encouragea les Romains de la main et de la voix, à rebâtir leur cité ; et la Chronique de Prosper fait l’éloge d’Héraclien, qui in Romanœ urbis reparationem strenuum exhibuerat ministerium.

[3678] La date du voyage de Claudius Rutilius Numatianus est embarrassée de quelques difficultés ; mais Scaliger juge, d’après des observations astronomiques, qu’il quitta Rome le 24 septembre, et s’embarqua à Porto le 9 d’octobre A. D. 416. (Voyez Tillemont, Hist. des Empereurs, t. V, p. 820. Dans cet Itinéraire poétique, Rutilius (l. I, 115 etc.) adresse à Rome ses félicitations.

[3679] Orose composa son histoire en Afrique, deux ans après l’événement. Cependant l’improbabilité suffit pour contrebalancer son autorité. La Chronique de Marcellin suppose à Héraclien sept cents bâtiments et trois mille hommes. Ce dernier nombre est ridiculement altéré, mais le premier me parait beaucoup plus raisonnable.

[3680] La Chronique d’Idatius affirme, sans la plus légère apparence de probabilité, qu’il s’avança jusqu’à Otriculum dans l’Ombrie ; et qu’il fut défait dans une bataille avec perte de cinquante mille hommes.

[3681] Voyez Cod. Theod., l. XV, tit. 14, leg. 13. Les actes légaux faits en son nom furent déclarés nuls, et jusqu’à la manumission des esclaves, qu’on obligea à se faire affranchir une seconde fois.

[3682] J’ai dédaigné de raconter une histoire ridicule et probablement fausse. Procope (de Bell. vandal, l. I, c. 2) assure qu’Honorius fût alarmé de la perte de Rome jusqu’au moment où il s’assura qu’il ne s’agissait point d’un poulet favori auquel il donnait ce nom, et qu’il n’était question que de la capitale de son empire. Cependant ce conte prouve l’opinion publique.

[3683] J’ai tiré tous mes éclaircissements sur la vie de ces différents usurpateurs de six historiens contemporains, deux latins et quatre grecs. Orose, l. VII, c. 42, p. 581, 582, 583. Renatus Profuturus Frigeridus, ap. Grégoire de Tours, l. II, c. 9, dans les historiens de France, tome II, p. 165, 166 ; Zozime, l. VI, p : 370-371 ; Olympiodore, apud Photium, p. 180, 181, 184, 1.85 ; Sozomène, l. IX, c. 12-15 ; Dissert. de Godefroy, p. 477-481, ; et les quatre Chroniques de Prosper Tyro, Prosper d’Aquitaine, Idatius et Marcellin.

[3684] Les louanges que Sozomène a données à cet acte de désespoir sont étranges et scandaleuses dans la bouche d’un ecclésiastique : il observe (p. 379) que la femme de Gerontius était chrétienne, et que sa mort fut digne de sa religion et digne d’une gloire immortelle.

[3685] Ειδος αξιον τυραννιδος est l’expression d’Olympiodore, qu’il paraît avoir tirée d’Éole, tragédie d’Euripide, dont il ne nous reste que des fragments (Euripide, Barnes, t. II, p. 443, vers 38.) Cette allusion annonce que les anciens poètes tragiques étaient encore familiers aux Grecs du cinquième siècle.

[3686] Sidonius Apollinaris, l. V, epist. 9, p. 139 ; et les notes de Sirmond, p. 58. Après avoir répandu le blâme sur l’inconstance de Constantin, la facilité de Jovinus et la perfidie de Gerontius, il observe que les vices de tous ces usurpateurs se trouvaient réunis dans la personne de Dardanus. Cependant ce préfet conserva une réputation honorable dans le monde et même dans l’Église. Il entretint une pieuse correspondance avec saint Jérôme et avec saint Augustin, et le premier lui donna (t. III, p. 66) les épithètes de christianorum nobilissime et de nobilium christianissime.

[3687] On peut prendre l’expression presque à la lettre ; Olympiodore dit μολις σακκοις εξωγρησαν. Σακκος ou σακος peut signifier un sac ou un habit flottant ; et cette manière d’embarrasser un ennemi ou de s’en rendre maître, laciniis contortis, se pratiquait souvent chez les Huns. (Ammien, XXXI, 2.) Il fut pris vif avec des filets ; c’est ainsi que le traduit Tillemont, Hist. des Emper., t. V, p. 608.

[3688] Sans recourir des auteurs plus anciens, je citerai trois témoignages respectables du quatrième et du septième siècle : Expositio totius mundi, p. 16, dans le troisième volume des géographes d’Hudson ; Ausone, de claris Urbibus, p. 242, édit. Toll. ; Isidore de Séville, Préface de la Chronique, apud Grotium, Hist. des Goths, p. 707. On peut trouver beaucoup de particularités relatives à la fertilité et au commerce de l’Espagne, dans Nonnius, Hispania illustrata ; et dans Huet, Histoire du Commerce des Anciens, c. 40 ; p. 228-234.

[3689] La date est soigneusement fixée dans les Fasti et dans la Chronique d’Idatius. Orose (l. VII, c. 40, p. 578) assure que la trahison des honoriens livra l’Espagne ; mais Sozomène (l. IX, c. 12) ne les accuse que de négligence.

[3690] Idatius voudrait appliquer les prophéties de Daniel aux calamités de sa nation, et il est par conséquent obligé d’arranger les événements d’une manière conforme aux termes de la prédiction.

[3691] Mariana, de Rebus hispanicis, l. V, c. 1, t. I, p. 148, la Haye, 1733. Il avait lu dans Orose (l. VII, c. 41, p. 579) que les Barbares avaient quitté l’épée pour conduire la charrue, et qu’une grande partie des provinciaux préféraient inter Barbaros pauperem libertatem, quam inter Romanos tributariam sollicitudinem sustinere.

[3692] La force, à ce qu’il paraît, se joignit à la persuasion, ainsi qu’on peut clairement l’inférer des témoignages comparés d’Orose et de Jornandès, historiens, l’un des Goths et l’autre des Romains.

[3693] Selon le système de Jornandès (c. 33, p. 659) le véritable droit héréditaire au sceptre des Goths passait dans la maison des Amalis ; mais ces princes, vassaux des Huns, commandaient les tribus des Ostrogoths dans quelque canton éloigné de la Germanie ou de la Scythie.

[3694] Olympiodore raconte le meurtre, mais le nombre des enfants est tiré d’une épitaphe peu authentique.

[3695] On célébra à Constantinople la mort d’Adolphe par une représentation des jeux du Cirque, et par une illumination, voyez. Chron. Alexandrin. On ne sait pas bien si ce fut en haine des Barbares ou des Latins que les Grecs se livrèrent à ces réjouissances.

[3696] Quod Tartessiacis avus hujus Vallia terris

Vandalicas turmas ; et juncti Martis Alanos

Stravit, et occiduam texere cadavera Calpen.

Sidonius Appollinar., in Panegyr. Anthem., 363, p. 300, éd. Sirmond.

[3697] Ce secours leur était très nécessaire : les Vandales de l’Espagne donnaient aux Goths l’épithète insultante de Truli, parce que durant la disette ils avaient donné une pièce d’or, pour une trula, environ une demi-livre de farine. Olympiodore, apud Phot, p. 189.

[3698] Orose donne une copie de ces lettres prétendues. Tu cum omnibus pacem habe ; omniunique osides accipe ; nos nobis confligimus, nobis perimus, tibi vincimus ; immortalis vera quæstus erit reipublicæ tuæ, si utrique pereamus. L’idée est juste, mais je ne puis pas croire qu’elle ait été sentie et avouée par les Barbares.

[3699] Romam triumphans ingreditur. Telle est l’expression positive de Prosper dans sa Chronique. Les faits relatifs à la mort d’Adolphe et aux exploits de Wallia se trouvent dans Olympiodore, ap. Phot, 188 ; Orose, l. VII, c. 43, p. 584-587 ; Jornandès, de Reb. get., c. 31, 32 ; et dans les Chroniques d’Idatius et d’Isidore.

[3700] Ausone (de claris. Urbibus, p. 257-262) fait l’éloge de Bordeaux avec l’enthousiasme d’un citoyen qui célèbre sa ville natale. Voyez dans Salvien (de Gubern. Dei, p. 228, Paris, 1608) une description fleurie des provinces de l’Aquitaine et de la Novempopulanie.

[3701] Orose (l. VII, c. 32, p. 550) fait l’éloge de la douceur et de la modération des Bourguignons, qui traitaient leurs sujets gaulois comme leurs frères chrétiens. Mascou a éclairci l’origine de leur royaume dans les quatre premières notes qui se trouvent à la fin de sa laborieuse Histoire des anciens Germains, vol. XI, p. 555-572, de la traduction anglaise.

[3702] Voyez Mascou, l. VIII, p. 43, 44, 45. A l’exception d’une ligne courte et peu authentique de la Chronique de Prosper (t. I, p. 639), on ne trouve nulle part le nom de Pharamond avant le septième siècle. L’auteur des Gesta Francorum (t. II, p. 543) suppose avec assez de probabilité que Marcomir, père de Pharamond, exilé en Toscane, engagea les Francs à faire choix de son fils, ou du moins d’un roi.

[3703] O Lycida ! vivi pervenimus : advena nostri

(Quod nunquam veriti sumus) ut possessor agelli

Diceret : Hœc mea sunt ; veteres migrate coloni.

Nunc victi tristes, etc.

Voyez la neuvième églogue tout entière, avec l’utile Commentaire de Servius. On assigna aux vétérans quinze milles du territoire de Mantoue, avec une réserve de trois milles autour de la ville en faveur des habitants ; et même Alfenus Varus, fameux jurisconsulte, et l’un des commissaires nommés dans cette occasion, les frauda en partie de ce qui leur était laissé, en y comprenant huit cents pas d’eau et de marais.

[3704] Voyez le passage remarquable de l’Eucharisticon de Paulin, 575, apud Mascou, l. VIII, c. 42.

[3705] Cette importante vérité est établie par l’exactitude de Tillemont (Hist. des Empereurs) et la sincérité de l’abbé Dubos (Hist. de l’établissement de la Monarchie française dans les Gaules, t. I, p. 259).

[3706] Zozime (l. VI, p. 376-383) raconte en peu de mots la révolte de la Bretagne et de l’Armorique. Nos antiquaires et le grand Camden lui-même ont été entraînés dans de grandes erreurs, faute d’une connaissance suffisante de l’histoire du continent.

[3707] MM. de Valois et d’Anville, géographes nationaux, fixent les limites de l’Armorique dans leurs Notitiœ de l’ancienne Gaule. Le pays connu sous ce nom avait eu une beaucoup plus grande étendue que celle qu’ils lui assignent et en eut par la suite une beaucoup moins considérable.

[3708] Gens inter geminos notissima clauditur amnes,

Armoricana prius veteri cognomine dicta.

Torva, ferox, ventosa, procax, incauta, rebellis,

Inconstans, disparque sibi novitatis amore ;

Prodiga verborum, sed non et prodiga facti.

Erricus, Monach. in Vit. S. Germani, l. V, apud Valois, Notit. Galliarum, p. 43. Valois rapporte plusieurs témoignages poux confirmer ce caractère, auxquels j’ajouterai celui du prêtre Constantin, A. D. 488. Dans la vie de saint Germain, il les appelle les rebelles Armoricains, mobilem et indisciplinatum populum. Voyez les historiens de France, t. I, p. 643.

[3709] J’ai cru devoir faire ma protestation contre cette partie du système de l’abbé Dubos, contre lequel Montesquieu s’est élevé si fortement. Voyez l’Esprit des Lois, l. XXX, c. 24.

[3710] Βρεταννιαν μεν τοι Ρωμαιοι ανασωσασθαε ουκετι εχον, sont les expressions de Procope (de Bell. vandal, l. I, c. 2, p. 181, éd. Du Louvre) dans un passage important qui a été trop négligé. Bède lui-même (Hist. gent. anglic., l. I, c. 12, p. 50, édit. Smith) convient que les Romains abandonnèrent tout à fait la Bretagne sous le règne d’Honorius. Cependant nos historiens modernes et nos antiquaires ne sont point de cette opinion ; et quelques-uns prétendent qu’il ne se passa que peu de mois entre la retraite des Romains et l’invasion des Saxons.

[3711] Bède n’a point omis le secours passager des légions contre les Pictes et les Ecossais ; nous offrirons bientôt la preuve la plus authentique d’une levée de douze mille hommes que les Bretons indépendants fournirent à l’empereur Authemius pour la guerre de la Gaule.

[3712] Je me dois à moi-même et à la vérité de l’histoire, de déclarer que quelques circonstances de ce paragraphe ne sont fondées que sur des analogies et des conjectures.

[3713] Προς τας εν Βρεταννια πολεις. Zozime, l. VI, p. 383.

[3714] Deux villes de la Bretagne étaient municipia, neuf des colonies, dix latti jure donatæ, douze stipendiariæ du premier rang. Ce détail est tiré de Richard de Cirencester (de Situ Britanniœ, p. 36) ; et quoiqu’on puisse douter qu’il ait écrit d’après le manuscrit d’un général romain il montre une connaissance de l’antiquité très rare chez un moine du quatorzième siècle.

[3715] Voyez Maffei, Verona illustrata, part. I, l. V, p. 83-106.

[3716] Leges restituit, libertatemque reducit,

Et servos famulis non sinit esse suis.

Itinerar. Rutil, l. I, c. 215.

[3717] Une inscription (apud Sirmond, Not. ad. Sidon. Apoll., p.59) décrit un château, cum muris et portis, tuitioni omnium, construit par Dardanus dans ses terres près Sistèron, dans la seconde Narbonnaise, et qu’il avait nommé Théopolis.

[3718] L’établissement de leur autorité n’aurait pas souffert de grandes difficultés, si l’on pouvait s’en rapporter au système impossible d’un savant et ingénieux antiquaire, qui prétend que les chefs des tribus bretonnes continuèrent toujours de régner, quoique avec un pouvoir subordonné, depuis le règne de Claude jusqu’à celui d’Honorius. Voyez l’Histoire de Manchester, par Whitaker, vol. I, p. 247-257.

[3719] Άλλ ουσα υπο τυραννοις απ' αυτου εμενε. (Procope, de Bell. vandal., l. I, c. 2, p.181.) Britannia, fertilis provincia tyrannorum. Telle fut l’expression de saint Jérôme en 415, t. II, p. 255, ad Ctesiphont. Le moine de Bethléem recevait les premières nouvelles et les plus circonstanciées, par le moyen des pèlerins qui visitaient tous les ans la Terre-Sainte.

[3720] Voyez les Antiquités ecclésiastiques, de Bingham, vol. I, c. 6, p. 394.

[3721] L’histoire rapporte que trois évêques de la Bretagne qui assistèrent au concile de Rimini, A. D. 359, tam pauperes fuisse ut nihil haberent. (Sulpice Sévère, Hist. Sacra, l. III, p. 420.) Quelques-uns de leurs confrères jouissaient cependant d’un sort plus doux.

[3722] Consultez Usher, de Antiq. Ecclés. Britann., c. 8-12.

[3723] Voyez le texte exact de cet édit, tel que l’a publié Sirmond (Not. ad Sidon. Apollinar., p. 147). Hincmar, qui assigne une place aux évêques, avait probablement vu dans le neuvième siècle une copie plus parfaite. Dubos, Histoire critiq. de la Monarch. franc., t. I. p. 241-255.

[3724] La Notitia prouve évidemment que les sept provinces étaient le Viennois, les Alpes-maritimes, la première et la seconde Narbonnaise, la Novempopulanie, et la première et seconde Aquitaine. Au lieu de la première Aquitaine, l’abbé Dubos, sur l’autorité de Hincmar, veut substituer la première Lyonnaise.

[3725] Le père Montfaucon, forcé par ses supérieurs bénédictins (voyez Longueruana, t. I, p. 205) à rédiger la volumineuse édition de saint Chrysostome, en treize volumes in folio (Paris, 1738), s’est amusé à extraire de cette immense collection de discours moraux, quelques antiquités curieuses propres à faire connaître les mœurs du siècle de Théodose (voyez Saint Chrysostome, Opera, t. XIII, p. 192-196), et à éclaircir sa Dissertation française, dans les Mém. de l’Acad. des Inscript., t. XIII, p. 474-499.

[3726] En calculant à peu près qu’un vaisseau pouvait faire par un bon vent mille stades ou cent vingt-cinq milles en vingt-quatre heures, Diodore de Sicile compte dix jours depuis les Palus-Méotides jusqu’à l’île de Rhodes ; et quatre jours de Rhodes à Alexandrie. La navigation du Nil depuis Alexandrie jusqu’à Syene, sous le tropique du Cancer, exigeait dix jours ; parce qu’il fallait remonter le fleuve. (Diod. de Sicile, t. I, l. III, p. 200, éd. Wesseling.) Il pouvait sans beaucoup d’exagération regarder les climats situés aux confins de la zone torride, comme exposés au dernier degré de la chaleur ; mais il parle des Méotides, situées au quarante-septième degré de latitude moderne, comme si elles étaient enclavées dans le cercle polaire.

[3727] Barthius, qui révère son auteur avec l’aveugle superstition d’un commentateur, donne la préférence aux deux livres que Claudien composa contre Eutrope, sur toutes ses autres productions. (Baillet, Jugements des Savants, t. IV, p. 227.) On peut les considérer en effet comme une satire très vive et très éloquente : elle serait plus utile à l’histoire si les reproches étaient moins vagues et plus modérés.

[3728] Après avoir déploré l’ascendant que les eunuques prennent de plus en plus dans le palais, et avoir désigné les fonctions qui leur conviennent, Claudien ajoute :

. . . . . . . . . . A fronte recedant

Imperii. In Eutrope, I, 422.

Il ne parait pas que l’eunuque ait occupé nominativement aucune des dignités effectives de l’empire, puisque, dans l’édit de son bannissement, il est désigné comme præpositus sacri cubiculi. Voyez Cod. Theod., l. IX, tit. 40, leg. 17.

[3729] Jamque oblita sui, nec sobria divitiis mens

In miseras leges hominumque negotia ludit :

Judicat eunuchus. . . . . . . . . . .

Arma etiam violate parat. . . . .

Claudien (I, 229-270), avec ce mélange de raillerie et d’indignation qui plaît toujours dans une satire, décrit l’insolente extravagance de l’eunuque, la honte de l’empire et la joie des Goths.

. . . . . Gaudet, cum viderit hostis,

Et sentit jam deesse viros.

[3730] La description que le poète fait de sa difformité (I, 110-125) est confirmée par le témoignage de saint Chrysostome (t. III, p. 384, édit. Montfaucon), qui observe que lorsque le visage d’Eutrope était dépouillé de laid, il était cent fois plus laid et plus ridé qu’une vieille femme. Claudien remarque (I, 469) que chez les eunuques on ne remarquait presque point d’intervalle entre la jeunesse et la décrépitude ; et sa remarque était sans doute fondée sur l’expérience.

[3731] Eutrope était né, à ce qu’il paraît, dans l’Arménie ou l’Assyrie. Les trois esclavages que Claudien détaille particulièrement, furent ceux-ci : 1° il passa plusieurs années au service de Ptolémée, palefrenier ou soldat des écuries impériales ; 2° Ptolémée le donna au vieux général Arinthæus, qu’il servit avec beaucoup d’intelligence en qualité de proxénète ; 3° Arinthæus en fit présent à sa fille lorsqu’il la maria ; et l’emploi du consul futur était de lui peigner les cheveux, de lui présenter l’aiguière d’argent, de la laver et de l’éventer durant la chaleur. Voyez l. I, 31-137.

[3732] Claudien (l. I, in Eutrope, I,22) après avoir rapporté un grand nombre de prodiges, tels que la naissance de divers monstres, des animaux qui parlaient, des pluies de sang ou de cailloux, un double soleil, etc., ajoute avec quelque exagération :

Omnia cesserunt eunucho consule monstra.

Le premier livre finit par un discours plein de noblesse de la divinité de Rome, adressé à Honorius, son favori, à qui elle se plaint de la nouvelle ignominie qu’elle vient d’éprouver.

[3733] Fl. Mallius Theodorus, dont Claudien, a célébré dans un élégant panégyrique les honneurs civils et les ouvrages philosophiques.

[3734] Enivré de richesses, est le terme expressif dont Zozime fait usage (l. V, p. 301). Suidas (dans son Lexicon) et Marcellin (dans sa Chronique) vouent également à l’exécration l’avarice d’Eutrope. Saint Chrysostome avait souvent averti le favori de la vanité et du danger de l’excessive richesse (t. II, p. 381).

[3735] . . . . . Gertantum sæpe duorum

Diversum suspendie onus i cum pondere judex.

Vergit, et in geminas nutat provincia lances.

Claudien (I, 192-209) détaille avec tant de particularités les circonstances de cette vente qu’elles semblent toutes faire allusion à des anecdotes particulières.

[3736] Claudien (I, 154-170) parle du crime et de l’exil d’Abundantius ; il ne pouvait se dispenser de rappeler à cette occasion l’artiste qui fit le premier essai du taureau de bronze qu’il présenta à Phalaris. Voyez Zozime, l. V, p. 302 ; saint Jérôme, t. I, p. 26. On peut aisément concilier la différence qui se trouve entre ces deux écrivains relativement au lieu d’exil d’Abundantius ; mais, l’autorité décisive d’Asterius d’Amasée (Orat. p. 76, dans Tillemont, Hist. des Empereurs, p. 435) doit faire pencher la balance en faveur de Pityus.

[3737] Suidas a probablement tiré de l’histoire d’Eunape le portrait défavorable qu’il fait de Timase. Le rapport de son accusateur, les juges, le procès, etc., tout est parfaitement conforme aux usages des cours anciennes et modernes. (Voyez Zozime, l. V, p. 298, 299, 300.) Je suis presque tenté de citer le roman d’un grand maître (Fielding, vol. IV de ses œuvres, p. 49, etc., édit. angl., in 8°) peut être considéré comme l’histoire de la nature humaine.

[3738] La grande Oasis était un de ces cantons enclavés dans les sables de la Libye, et qui, arrosés de sources, pouvaient produire du froment, de l’orge et des palmiers. Du nord au sud, il fallait environ trois jours pour le traverser, et du levant au couchant à peu près une demi-journée. Il était situé à cinq jours de marche à l’occident d’Abydus, sur les bords du Nil. (Voyez d’Anville, Description de l’Égypte, p. 186, 187, 188.) Le désert stérile qui environne cette Oasis (Zozime, l. V, p. 300) a valu, comparativement à ce canton l’éloge de fertilité, et même l’épithète d’île fortunée.

[3739] Claudien, in Eutrope, l. I, p. 180.

Marmaricus claris violatur cœdibus Hammon.

Ce vers fait évidemment allusion à la mort de Timase, dont le poète paraît convaincu.

[3740] Zozime, l. VIII, c. 7. Il parle par ouï-dire, ως τινος επυθομεν.

[3741] Zozime, l. V, p. 300. Cependant il semble soupçonner que ce bruit a été répandu par les émissaires d’Eutrope.

[3742] Voyez Cod. Theod., l. IX, tit. 14, ad legem Corneliam, de Sicariis, leg. 3 ; et le Code de Justinien, l. IX, tit. 8 ; ad legem Juliam, de Majestate, leg. 5. Le changement du terme de meurtre en celui de crime de lèse-majesté est un perfectionnement du subtil Tribonien. Godefroy, dans une dissertation qu’il a insérée dans son Commentaire, éclaircit cette loi d’Arcadius, et explique tous les passages obscurs qui ont été défigurés ou corrompus par les jurisconsultes des siècles d’ignorance. Voyez t. III, p. 88-111.

[3743] Barthole entend une connaissance pure et simple sans aucun signe d’approbation, ou de participation. En récompense de cette opinion, dit Baldus, il grille aujourd’hui dans les enfers. Quant à moi, ajoute le discret Heineccius (Elem. jur. civ., l. IV, p. 411), je suis forcé d’approuver la théorie de Barthole ; mais, dans la pratique, j’inclinerais pour le sentiment de Baldus. Cependant les commissaires du cardinal de Richelieu citèrent gravement Barthole, et Eutrope fut en quelque façon cause de la mort du vertueux de Thou.

[3744] Godefroy, t. III, p. 89. On soupçonne cependant que cette loi, si contraire aux maximes de la liberté germanique, été frauduleusement ajoutée à la Bulle d’Or.

[3745] Zozime (l. V, p. 304-312) nous fait de la révolte de Tribigild et de Gainas un récit long et circonstancié ; qu’il aurait pu réserver, pour des événements plus importants. Voyez aussi Socrate (l. VI, c. 6) et Sozomène (l. VIII, c. 4). Le second livre de Claudien contre Eutrope est un beau morceau d’histoire, quoique imparfait.

[3746] Claudien (in Eutrope, l. II, 237-250) observe très judicieusement que, le nom de l’ancienne Phrygie s’étendit au loin de tous les côtés, jusqu’au temps, ou elle fût resserrée par les colonies des Bithyniens de Thrace, des Grecs et enfin des Gaulois. Sa description (II, 257-272) de la fertilité de la Phrygie et des quatre rivières qui charrient de l’or est juste et pittoresque.

[3747] Xénophon, Retraite des dix mille, l. I, p. 11-12, éd. Hutc. ; Strabon, l. XII, p. 865, édit. Amst. ; Quinte-Curce, l. III, c. 1. Claudien compare la jonction du Marsias et du Méandre à celle de la Saône et du Rhône ; avec cette différence cependant, que la plus petite des rivières de Phrygie, au lieu d’être accélérée se trouve retardée dans son cours par la plus grande.

[3748] Selgæ, colonie des Lacédémoniens, contenait autrefois une population de vingt mille citoyens ; mais du temps de Maxime elle était réduite à la condition d’une πολιχνη, ou petite ville. Voyez Cellarius, Géographie antique, t. II, page 117.

[3749] Le conseil d’Eutrope, dans Claudien, peut être comparé à celui de Domitien dans la quatrième satire de Juvénal. Les principaux membres du premier étaient juvenes protervi, lascivique serres. L’un d’eux avait été cuisinier, l’autre cardeur de laine. Le langage de leur première profession jette un ridicule sur leur nouvelle dignité ; et leur conversation sur la tragédie, les danseurs, etc., est encore plus ridicule par l’importance du sujet qu’ils ont à débattre.

[3750] Claudien (l. II, p. 376-461) le charge d’opprobres ; et Zozime, quoique beaucoup plus modéré dans ses expressions, confirme tous les reproches de Claudien, l. V, p. 305.

[3751] La conspiration de Gainas et de Tribigild, que l’historien grec atteste, n’était pas parvenue à la connaissance de Claudien, qui attribue la révolte de l’Ostrogoth à sa passion pour la guerre et aux avis de sa femme.

[3752] Cette anecdote, que le seul Philostorgius a conservée (l. IX, c. 4 ; et Godefroy, Dissert., p. 451-456), est curieuse et intéressante, en ce qu’elle lie la révolte des Goths avec les intrigues du palais.

[3753] Voyez l’Homélie de saint Chrysostome (t. III, p. 381-386), dont l’exorde est d’une grande beauté. (Socrate, l. VI, c. 5 ; Sozomène, l. VIII, c. 7.) Montfaucon (dans sa vie de saint Chrysostome, t. XIII, p. 135) suppose un peu légèrement que Tribigild était alors à Constantinople, et que ce fut lui qui donna l’ordre aux soldats de se saisir d’Eutrope. Claudien lui-même, poète païen (Préface ad l. II, in Eutrope, 27), parle de la fuite de l’eunuque dans le sanctuaire.

Suppliciterque pias humilis prostratus ad aras,

Mitigat iratas voce tremente nurus.

[3754] Saint Chrysostome, dans une autre homélie (t. III, p. 396), assure qu’Eutrope n’aurait pas été pris, s’il ne fût pas sorti de l’église. Zozime (l. V, p. 313) prétend au contraire que ses ennemis l’arrachèrent du sanctuaire. Cependant la promesse est la preuve d’une convention ; et le témoignage de Claudien dans la préface de son second livre, p. 46 :

Sed tamen exemplo non feriere tuo,

est sûrement la preuve de quelque promesse.

[3755] Cod. Theod., l. IX, tit. 40, leg. 14. Il y a erreur dans la date de cette loi (17 de janvier, A. D. 399), puisque la disgrâce d’Eutrope n’a pu arriver que dans l’automne de cette année. Voyez Tillemont, Hist. des Empereurs, l. V, p. 780.

[3756] Zozime, l. V, p. 313 ; Philostorgius, l. XI, c. 6.

[3757] Zozime (l. V, 313-S23), Socrate (l. VI, c. 4), Sozomène (l. VIII, c. 4) et Théodoret (l. V, c. 32, 33), racontent, avec quelques différences dans les circonstances, la conspiration, la défaite et la mort de Gainas.

[3758] Zosime lui même fait usage de l’expression Οσιας Ευφημιας μαρτυριον, sans faire attention qu’il emploie le langage des chrétiens. Evagrius décrit (l. II, c. 3) l’architecture, la situation, les reliques et les miracles de cette église célèbre, dans laquelle on tint depuis le concile de Chalcédoine.

[3759] Théodoret appuie fortement sur les pieuses remontrances de saint Chrysostome, dont ce saint n’a point cependant laissé de trace dans ses écrits. Mais c’est à tort que Théodoret prétend insinuer qu’elles eurent un succès, puisque les faits démontrent le contraire. Tillemont (Hist. des Empereurs, t. V, p. 383) a découvert que, pour satisfaire aux demandes de Gainas, l’empereur fût obligé de fondre l’argenterie de l’église des Apôtres.

[3760] Les historiens ecclésiastiques, qui tantôt dirigent et tantôt suivent l’opinion publique, assurent que le palais de Constantinople était gardé par une légion d’anges.

[3761] Zozime (l. V, p. 319) donne à ces galères le nom de liburniennes, et observe qu’elles égalaient, par la rapidité de leur course, les galères à cinquante rameurs ; mais il n’eut explique point la différence. Il convient cependant qu’elles n’égalaient pas celles qu’on nommait trirèmes, dont on ne faisait plus d’usage depuis longtemps. Il suppose avec raison, d’après le témoignage de Polybe, qu’on avait construit dans les guerres puniques des vaisseaux beaucoup plus grands. Depuis l’établissement de l’empire romain sur la Méditerranée, la construction des grands vaisseaux fut négligée comme inutile, et bientôt tout à fait oubliée.

[3762] Voyages de Chislitulf, p. 616-3, 72-76. Il alla de Gallipoli par Andrinople, jusqu’au Danube, en quinze jours à peu près. Il était de la suite de l’ambassadeur d’Angleterre, dont le bagage consistait en soixante-dix chariots. Ce savant voyageur a le mérite d’avoir tracé une route curieuse et peu fréquentée.

[3763] Le récit de Zozime, qui conduit Gainas au-delà du Danube, doit être rectifié par celui de Socrate et celui de Sozomène, qui assurent qu’il fut tué dans la Thrace, et par les dates précises et authentiques de la Chronique d’Alexandrie ou de Paschal, p. 307. La victoire navale de l’Hellespont est datée du mois Apellæus, le 10 des calendes de janvier (décembre 23), et la tête de Gainas fut apportée à Constantinople le 3 des nones de janvier (janvier 3), dans le mois Audynæus.

[3764] Eusebius Scholasticus acquit de la réputation, par son poème sur la guerre des Goths, contre lesquels il avait servi. Environ quarante ans après, Ammonius récita un poème sur le même sujet en présence de l’empereur Théodose. Voyez Socrate, l. VI, c. 6.

[3765] Le sixième livre de Socrate, le huitième de Sozomène et le cinquième de Théodoret, offrent des matériaux curieux et authentiques pour la vie de saint Jean Chrysostome. En outre de ces historiens, j’ai pris pour guides les quatre principaux biographes de ce saint. 1° L’auteur de la Défense partiale de l’archevêque de Constantinople, composée en forme de dialogue, et sous le nom de son partisan zélé, Palladius, évêque d’Hélénopolis (Tillemont, Mém. ecclés., t. XI, p. 500-533). Elle est insérée dans les ouvrages de saint Chrysostome, t. XIII, p. 1-90, éd. Montfaucon. 2° Le sage Érasme, t. III, epist. 1150, p. 1331-1347, éd. de Leyde. Sa vivacité et la justesse de son jugement sont des qualités qui lui appartiennent ; et, vu l’état d’ignorance où l’on était alors sur les antiquités ecclésiastiques, les erreurs qu’il a commises étaient presque inévitables. 3° Le savant Tillemont, Mém. ecclés., t. XI, p. 1-405 ; 547-626, etc. Il compile la vie des saints avec une patience incroyable et la plus religieuse attention. Il a scrupuleusement examiné les volumineux ouvrages de saint Chrysostome lui-même. 4° Le père Montfaucon, qui a lu ces ouvrages avec la soigneuse exactitude d’un éditeur, a découvert plusieurs nouvelles homélies, et a revu et composé une seconde vie de Saint Chrysostome. Opera Chrysostom., t. XIII, p. 91-177.

[3766] N’ayant qu’une connaissance fort légère des volumineux ouvrages de saint Chrysostome, j’ai donné ma confiance aux critiques ecclésiastiques dans lesquels j’ai trouvé le plus d’impartialité et de modération. (Érasme, tome III, p. 1344 ; et Dupin, Bibl. ecclés., t. III, p. 38.) Cependant le bon goût du premier est corrompu quelquefois par l’excès de son attachement pour l’antiquité ; et le bon sens du second est toujours retenu par des considérations de prudente.

[3767] Les femmes de Constantinople se distinguaient par leur haine ou par leur attachement pour saint Chrysostome. Trois veuves nobles et opulentes, Marse, Castricie et Eugraphie, étaient à la tête de la persécution. (Pallad. Dialog., tome XIII, p. 14. Elles ne pouvaient pardonner au prédicateur, qui leur reprochait de chercher à masquer leur âge et leur laideur par la parure et la multiplicité des ornements. (Pallad., p. 27.) Le même zèle, déployé pour une cause plus pieuse, valut à Olympias le titre de sainte. Voyez Tillemont, Mém. ecclés., t. XI, p. 416-440.

[3768] Sozomène et plus particulièrement Socrate ont peint le caractère de saint Chrysostome avec une liberté impartiale et modérée qui a offensé ses aveugles admirateurs. Ces historiens tenaient à la génération lui succéda aux contemporains du saint archevêque ; la violence des partis ne subsistait plus, et, ils eurent occasion de converser familièrement avec différentes personnes qui avaient été témoins de ses vertus et de ses imperfections.

[3769] Palladius (t. XIII, p. 40, etc.) défend très sérieusement l’archevêque : 1° il ne buvait jamais de vin ; 2° la faiblesse de son estomac exigeait un régime particulier ; 3° les affaires, l’étude ou la dévotion, le faisaient souvent jeûner jusqu’au coucher du soleil ; 4° il détestait le bruit et les conversations oiseuses des grands repas ; 5° il épargnait sur la dépense de sa table pour secourir les pauvres ; 6° il craignait, dans une ville comme Constantinople, d’accepter des invitations qui pouvaient le rendre suspect à quelque faction.

[3770] Saint Chrysostome (t. IX, hom. III,; in Act. apostol., p. 29) déclare que le nombre des évêques qui seront sauvés est très petit, en comparaison de ceux qu’attend la damnation éternelle.

[3771] Voyez Tillemont, Mém. ecclés., t. XI, p. 441-500.

[3772] J’ai cru devoir omettre la controverse qui s’éleva parmi les moines de l’Égypte concernant les opinions d’Origène et l’anthropomorphisme ; la dissimulation et la violence de Théophile, son adresse à séduire saint Épiphane, la persécution et la fuite des frères dits les Longs ou les Grands, le secours douteux qu’ils reçurent de saint Chrysostome à Constantinople, etc.

[3773] Photius (p. 53-60) à conservé les actes originaux du synode du Chêne ; et ils prouvent qu’on a mal à propos prétendu que saint Chrysostome n’avait été condamné que par trente-six évêques, dont vingt-neuf étaient Égyptiens. Quarante-cinq évêques souscrivirent à la sentence. Voyez Tillemont, Mém. ecclés., t. XI, p. 595.

[3774] Palladius avoue (p. 30) que si les habitants de Constantinople avaient rencontré Théophile, ils l’auraient jeta ; dans la mer. Socrate fait le récit (l. VI, c. 17) d’un combat entre la populace et les matelots d’Alexandrie, où il y eut beaucoup de gents blessés et quelques-uns de tués. Le païen Zozime est le seul qui parle du massacre des moines (l. IV, p. 34). Il convient de l’habileté de saint Chrysostome à conduire une multitude ignorante et grossière.

[3775] Voyez Socrate, l. VI, c. 18 ; Sozomène, l. VIII, p. 20 ; Zozime (l. V, p. 324-327) parle en termes généraux de ses invectives contre l’impératrice Eudoxie. L’homélie qui commence par ces expressions fameuses est rejetée comme controuvée. Montfaucon, tome XIII, p. 151 ; Tillemont, Mém. ecclés., t. XI, p. 603.

[3776] Nous devions, naturellement attendre de Zozime une pareille accusation (l. V, p. 327) ; mais il est remarquable qu’elle soit confirmée par Socrate (l. VI, p. 18) et par la Chronique de Paschal (p. 307).

[3777] Il développe ces motifs spécieux (Post reditum, c. 13, 14) dans le style d’un orateur et d’un politique.

[3778] Deux cent quarante-deux épîtres de saint Chrysostome existent encore (Opera, t. III p. 528-736). Elles sont adressées à un grand nombre de personnes différentes, et déploient une fermeté d’âme fort supérieure à celle de Cicéron dans son exil. La quatorzième épître contient un détail curieux des dangers de sa route.

[3779] Après l’exil de saint Chrysostome, Théophile publia contre lui, un volume énorme et horrible, dans lequel il répète souvent les douces expressions de hostem humanitalis, sacrilegorum principem, immundum dæmonem. Il assure que saint Jean Chrysostome a prostitué son âme au diable, et il souhaite qu’on lui inflige quelque nouveau châtiment, qui égale, s’il est possible, l’horreur de ses crimes. Saint Jérôme, à la requête de son ami Théophile, traduisit du grec en latin cet ouvrage édifiant. Voyez Facundus Hermian., Defens. pro 3 Capitul., l. VI, c. 5, publié par Sirmond, Opera, t. II, p. 595, 596, 597.

[3780] Son nom fut inséré par son successeur Atticus dans les diptyques de l’église de Constantinople, A. D. 418. Dix ans après on le révéra comme un saint Cyrille, qui avait hérité de la place et de la haine de son oncle Théophile, céda avec beaucoup de répugnance. Voyez Facund. Herm., l. IV, c. 1 ; Tillemont, Mém. ecclés., t. XIV, p. 277-283.

[3781] Socrate, l. VII, c. 45 ; Théodoret, l. V, c. 36. Cet événement opéra la réunion des johannites qui avaient refusé de reconnaître ses successeurs. Durant sa vie les johannites étaient respectés des catholiques comme la congrégation orthodoxe de Constantinople ; leur obstination les conduisit presque jusqu’au schisme.

[3782] Selon quelques auteurs (Baronius, Annal. ecclés., A. D. 418, n° 9, 10), pour que le corps de ce saint formaliste pût être transporté de Comana à la Capitale, il fallut que l’empereur écrivît une lettre d’excuse et d’invitation.

[3783] Zozime, l. V, p. 315. On ne peut attaquer la chasteté d’une impératrice sans citer un témoin ; mais il est bien étonnant que ce témoin ait osé vivre et écrire dans les États d’un prince dont il révoquait en doute la légitimité. Cette histoire était probablement le libelle de quelque faction, que les païens lisaient et se communiquaient secrètement. Tillemont (Hist. des Emper., t. V, p. 782) semble disposé à inculper Eudoxie.

[3784] Porphyre de Gaza, zélé prélat, fut transporté de joie lorsqu’il obtint l’ordre de détruire huit temples païens de cette ville. Voyez les détails curieux de sa vie. (Baronius, A. D. 415, n° 17-51). L’original a été écrit en grec ou peut-être en syriaque, par un moine, un de ses diacres favoris.

[3785] Philostorgius, l. XI, c. 8 ; et Godefroy, Dissert., p. 457.

[3786] Saint Jérôme (t. VI, p. 73-76) fait un tableau frappant de la marche destructive des sauterelles, qui étendirent un nuage épais entre le soleil et la terre, et couvrirent les champs de la Palestine. Heureusement des vents qui s’élevèrent alors en poussèrent une partie dans la mer Morte, et l’autre dans la Méditerranée.

[3787] Procope, de Bell. persic., l. I, c. 2, p. 8, édit. Louvres.

[3788] Agathias, l. IV, p. 136-137. Quoiqu’il adopte la vérité de cette tradition, il assure que Procope est le premier qui en ait consacré la mémoire dans ses écrits. Tillemont (Hist. des Empereurs, t. VI, p. 597) évalue très judicieusement cette fable. Sa critique n’a été retenue par aucune autorité ecclésiastique ; Procope et Agathias étaient l’un et l’autre à moitié païens.

[3789] Socrate, l. VII, c. 1. Anthemius était petit-fils de Philippe, un des ministres de Constance, et grand-père de l’empereur Anthemius. Au retour de son ambassade de Perse, il fut désigné consul et préfet du prétoire de l’Orient dans l’année 405. Il conserva sa préfecture environ dix ans. Voyez son éloge dans Godefroy, Cod. Theod., t. VI, p. 350 ; Tillemont, Histoire des Empereurs, t. VI, p. 1, etc.

[3790] Sozomène, l. IX, c. 5. Il vit quelques Scyrres qui travaillaient sur le mont Olympe, en Bithynie, et se plut à croire, sans aucun fondement, qu’ils étaient les derniers de leur nation.

[3791] Cod. Theod., l. VII, tit. 17 ; l. XV, tit. 1, leg. 49.

[3792] Sozomène a rempli trois chapitres du plus magnifique panégyrique en l’honneur de Pulchérie, l. IX, c. 1, 2, 3 ; et Tillemont (Mém. ecclés., t. XV, p. 171-184) a dédié un article séparé aux louanges de sainte Pulchérie, vierge et impératrice.

[3793] Suidas (Excerpta, p. 68 ; in Script. Byzant.) prétend, sur l’autorité des nestoriens, que la haine violente de Pulchérie contre le fondateur de leur secte, vint des censures qu’il s’était permises sur son intimité avec le beau Paulin, et son inceste avec son frère Théodose.

[3794] Voyez Ducange, Famil. Byzant., p. 70. Flaccille, la fille aînée de Théodose, mourut avant son frère Arcadius ; ou, si elle vécut jusqu’à l’an 431, quelques infirmités du corps ou de l’esprit la privèrent probablement des honneurs dus à son rang.

[3795] Elle fut avertie, par plusieurs songes consécutifs, des endroits où les corps des quarante martyrs avaient été enterrés. La terre qui les recélait avait successivement fait partie de la maison et du jardin d’une dame de Constantinople, d’un monastère de moines macédoniens, et était enfin occupée par une église de saint Thyrse, élevée par Césarius, qui fut consul A. D. 397. Ces reliques étaient presque entièrement oubliées. Malgré le souhait charitable du docteur Jortin, on ne peut guère se dispenser de soupçonner Pulchérie d’avoir eu quelque part à cette fraude pieuse. L’impératrice devait avoir alors plus de trente-cinq ans.

[3796] Il y a une opposition remarquable entre les deux historiens ecclésiastiques, qui, en général, s’accordent dans la plupart de leurs relations. Sozomène (l. IX, c. 1) assure que Pulchérie eut le gouvernement de l’empire, et dirigea l’éducation de son frère, dont il daigne à peine faire l’éloge. Socrate, quoiqu’il déclare avec affectation renoncer à tout espoir de faveur et de célébrité, fait un long panégyrique de l’empereur, et se tait avec soin sur le mérite de Pulchérie (l. VII, c. 22-42). Philostorgius (l. XII, c. 7) parle de l’influence de Pulchérie adroitement et en homme de cour. Suidas (Excerpt., p. 53) peint le véritable caractère de Théodose, et j’ai suivi l’exemple de Tillemont (t. VI, p. 25), en tirant, quelques traits des Grecs modernes.

[3797] Théodoret, l. V, c. 37. L’évêque de Cyrrhe, un des hommes les plus respectables de son siècle par sa piété et par son érudition applaudit à l’obéissance de Théodose aux lois divines.

[3798] Socrate (l. VII, c. 21) nous apprend son nom, Athénaïs, fille de Leontius, philosophe athénien. Il parle de son baptême, de son mariage, et de ses talents poétiques, Jean Malalas est l’auteur le plus ancien qui ait parlé de cette histoire (part. II, p. 20, 21, éd. de Venise, 1733), avec la Chronique de Paschal (p. 311, 312). Ces auteurs avaient probablement vu le portrait original de l’impératrice Eudoxie. Les Grecs modernes, Zonare, Cedrenus, ont montré plus de penchant que de talent pour la fiction. J’ai cependant hasardé de fixer son âge, sur l’autorité de Nicéphore. Un faiseur de roman n’aurait point inventé qu’Athénaïs avait prés de vingt-huit ans lorsqu’elle enflamma le cœur d’un jeune empereur.

[3799] Socrate, l. VII, c. 21 ; Photius, p. 413-420. Le centon d’Homère existe encore, et a été imprimé plusieurs fois ; mais les critiques prétendent que cette insipide production n’est point d’Eudoxie. (Voyez Fabrice, Biblioth. græc., t. I, p. 357.) L’Ionia, ou Dictionnaire de fables et d’histoires, a été compilé par une autre impératrice du nom d’Eudoxie, qui vivait dans le onzième siècle, et le manuscrit existe encore.

[3800] Baronius (Annal. ecclés., A. D. 438, 439) est abondant et pompeux ; mais on l’accuse de confondre les traditions mensongères des différents âges sous une même apparence d’authenticité.

[3801] Dans ce récit abrégé de la disgrâce d’Eudoxie, j’ai imité la circonspection d’Evagrius (l. I, c. 21) et du comte Marcellin (in Chron., A. D. 440-444). Les deux dates authentiques fixées par le dernier, détruisent une grande partie des fictions des Grecs ; et la fameuse histoire de la Pomme, etc., n’est propre qu’à figurer dans les Mille et une Nuits, où l’on trouve une histoire qui n’en diffère pas beaucoup.

[3802] Priscus (in Excerpt. legat., p. 69), contemporain et homme de cour, la désigne sèchement par ses deux noms d’Athénaïs et d’Eudoxie, sans y ajouter aucun titre honorable ou respectueux.

[3803] Relativement aux deux pèlerinages d’Eudoxie, à sa longue résidence à Jérusalem, à sa dévotion, osés aumônes, voyez Socrate, l. VII, c. 47, et Evagrius, l. I, c. 20, 21, 22. La Chronique de Paschal, mérite quelquefois d’être consultée ; et, dans l’histoire d’Antioche, l’autorité de Jean Malalas n’est point à rejeter. L’abbé Guénée, dans un Mémoire sur la fertilité de la Palestine, dont je n’ai vu qu’un extrait, évalue les dons d’Eudoxie à vingt mille quatre cent quatre-vingt-huit livres pesant d’or, environ huit cent mille livres sterling.

[3804] Théodoret, l. V, c. 39 ; Tillemont, Mém. ecclés., t. XII, p. 356-364 ; Assemanni, Bibl. orient., t. III, p. 396 ; t. IV, p. 61. Théodoret blâme l’imprudence d’Abdas ; mais il loue sa constance en souffrant le martyre. Cependant je ne conçois pas bien clairement les principes qui défendent de réparer le dommage qu’on a commis illégalement.

[3805] Socrate (l. VII, c. 18, 19, 20, 21) mérite la préférence relativement à la guerre de Perse. On peut encore consulter les trois Chroniques de Paschal, de Marcellin et de Malalas.

[3806] Ce récit de la ruine et du partage du royaume d’Arménie est tiré du troisième livre de l’histoire d’Arménie, de Moïse de Chorène. Quoiqu’il n’ait aucune des qualités estimées dans un historien, son instruction locale, la passion et les préjugés qui dominent dans son récit, démontrent du moins qu’il écrivait l’histoire de son pays et de son siècle. Procope (de Ædificiis, l. III, c. 1-5) raconte les mêmes faits d’une manière fort différente ; mais j’ai extrait les circonstances les plus probables en elles-mêmes et les moins opposées au récit de Moïse de Chorène.

[3807] Les Arméniens d’Occident se servaient des caractères et de la langue des Grecs dans leurs prières et dans les offices religieux ; mais les Perses avaient proscrit l’usage de cette langue dans les provinces de l’Orient. Elles se servirent de l’idiome syriaque jusqu’au commencement du cinquième siècle, où Mesrobe inventa les lettres arméniennes ; et traduisit la Bible en langue arménienne. Cet événement affaiblit la liaison de l’Église et de la nation avec Constantinople.

[3808] Moise de Chorène, l. III, c. 59 ; p. 309 et 358 ; Procope, de Ædificiis, c. 5 : Théodosiopolis est située, ou plutôt était située environ à trente-cinq milles vers l’orient d’Arzeroum, capitale moderne de l’Arménie ottomane. Voyez d’Anville, Géographie anc., t. II, p. 99, 100.

[3809] Moise de Chorène, l. III, c. 63, p. 316. Selon l’institution de saint Grégoire, apôtre de l’Arménie, l’archevêque faisait toujours partie de la famille royale ; circonstance qui corrigeait, en quelque façon, l’ascendant du caractère sacerdotal, et unissait la mitre avec la couronne.

[3810] Une branche de la maison royale ides Arsace continua d’exister, probablement avec le rang et les biens de satrape d’Arménie. Voyez Moïse de Chorène, l. III, c. 65, p. 321.

[3811] Immédiatement après la défaite d’Antiochus Sidètes, Valarsaces fut nommé empereur de l’Arménie par son frère, monarque des Parthes (Moïse de Chorène, l. II, c. II, p. 85) cent trente ans avant Jésus-Christ. Sans nous en rapporter aux époques incertaines du règne des derniers rois, nous pouvons regarder comme évident que le royaume d’Arménie ne fut détruit que postérieurement, à la tenue du concile de Chalcédoine (A. D. 431, l. III, c. 61, p. 312), et sous le règne de Varanes ou Bahram, roi de Perse (l. III, c. 64, p. 317), qui régna depuis l’année 420 jusqu’en 440. Voyez Assemanni, Bibl. orient., t. III, p. 396.

[3812] Voyez ch. XXXI.

[3813] Τα συνεχη κατα στομα φιληματα. Telles sont les expressions d’Olympiodore, ap. Phot., p. 197. Il veut sans doute faire allusion à des caresses du genre de celles dont Mahomet honorait sa fille Phatemah. Quando, dit le prophète lui-mème, quando subit mihi desiderium paradisi, osculor cam ; et ingero linguam meam in os ejus. Mais des miracles et des mystères sanctifiaient ces plaisirs sensuels. Cette anecdote a été communiquée au public par le révérend père Maracci, dans sa traduction et réfutation du Coran, t. I, p. 32.

[3814] Consultez, pour les révolutions de l’empire d’Occident, Olympiodore, ap Phot., p. 192, 193-196, 197-200 ;  Sozomène, l. IX, c. 16 ; Socrate, l. VII, c. 23, 24 ; Philostorgius, l. XII, c. 10, 11, et Godefroy, Dissert., p. 486 ; Procope, de Bell. vand., l. I, c. p. 182, 183 ; Théophane, in Chronograph., p. 72, 73 ; et les Chroniques.

[3815] Voyez Grotius, de Jure belli et pacis, l. II, c. 7. Il a inutilement travaillé à former un système raisonnable de jurisprudence, d’après les changements contradictoires que la succession à l’empire avait éprouvés en différentes constances par le temps, la fraude, la violence, etc.

[3816] Les écrivains contemporains diffèrent sur le lieu où Valentinien III reçut le diadème ; les uns disent qui ce fut à Ravenne, et les autres à Rome. (Voyez Muratori, Annali d’Italia, t. IV, p. 139.) Dans cette incertitude, je me plais à croire que l’on montra quelque considération pour le sénat.

[3817] Le comte du Buat (Hist. des Peuples de l’Europe, t. VII, p. 292-300) a établi la réalité, expliqué les motifs, et observé les conséquences de cette cession remarquable.

[3818] Voyez la première Novelle de Théodose, par laquelle il ratifie et publie (A. D. 438) le Code de Théodose le Grand. Environ quarante ans avant cette époque, l’unité de législation avait été prouvée par une exception. Les Juifs, qui étaient fort nombreux dans les villes de la Pouille et de la Calabre, produisirent une loi de l’Orient qui les exemptait des offices municipaux (Cod. Theod., l. XVI, tit. 8, leg. 13), et l’empereur fut obligé d’annuler par un édit spécial cette loi, quam constat meis partibus esse damnosam. Cod. Theod., l. XI, tit. 1, leg. 158.

[3819] Cassiodore (Variar., l. XI, epist. I, p. 238) a comparé les régences de Placidie et d’Amalasonthe. Il condamne la faiblesse de la mère de Valentinien, et exalte les vertus de la reine des Ostrogoths, sa souveraine. Dans cette occasion la flatterie paraît, avoir soutenu le parti de la vérité.

[3820] Philostorgius, l. XII, c. 12 ; et les Dissert. de Godefroy, p. 493, etc. Renatus Frigéridus, ap. Grégoire de Tours, l. II, c. 8, t. II, p. 163. Ætius était fils de Gaudenlius, citoyen illustre de la province de Scythie, et maître général de la cavalerie. Sa mère était Italienne, d’une famille noble et opulente. Ætius, dès sa plus tendre jeunesse, avait eu, comme soldat et comme otage, des liaisons avec les Barbares.

[3821] Voyez le caractère de Boniface dans Olympiodore, ap. Phot., 196 ; et dans saint Augustin, ap. Tillemont, Mém. ecclés., t. XIII, p. 712-715, 886. L’évêque d’Hippone déplore la chute de son ami, qui, après avoir fait solennellement vœu de chasteté, épousa en secondes noces une femme de la secte arienne, et qui était en outre soupçonné d’avoir plusieurs concubines dans sa maison.

[3822] Procope (de Bell. vandal., l. I, c. 3, 4, p. 182-186) raconte la fourberie d’Ætius, la révolte de Boniface et la perte de Afrique. Cette anecdote, confirmée par d’autres témoignages (voyez Ruinart, Hist. Persecut. vandal., p. 420, 421) paraît assez conforme aux intrigues des cours anciennes et modernes, et serait suffisamment constatée par le repentir de Boniface.

[3823] Voyez les Chroniques de Prosper et d’Idatius. Salvien (de Gubern. Dei, l. VII, p. 246, Paris, 1608) attribue la victoire des Vandales à leur piété. Ils jeûnaient, priaient et portaient une Bible à la tête de leur armée, dans le dessein peut-être de reprocher à leurs ennemis leur perfidie et leur sacrilège.

[3824] Gizericus (on a écrit son nom de différentes manières), statura mediocris, ut equi casa claudicans, animo, profundus, sermone rarus, luxicriœ contemptor, ira turbidus, habendi cupidus, ad sollicatandas gentes providentissimus, semina contentionum jacere, odia miscere paratus. Jornandès, de Reb. geticis, c. 33, p. 651. Ce portrait fait avec assez de talent et beaucoup de vérité, doit avoir été copié de l’histoire des Goths par Cassiodore.

[3825] Voyez la Chronique d’Idatius. Cet évêque, Espagnol et contemporain, place le passage des Vandales au mois de mai de l’année d’Abraham (qui commence en octobre) 2444. Cette date, qui se rapporte à l’année 429 de Jésus-Christ, est confirmée par Isidore, autre évêque espagnol ; et cette opinion paraît préférable à celle des écrivains qui ont placé cet événement dans l’une ou l’autre des deux années précédentes. Voyez Pagi Critica, t. II, p. 205, etc.

[3826] Comparez Procope (de Bell. vandal., l. I, c. 5, p. 190) et Victor Vitensis (de Persecut. Vandal., l. I, c. 1, p. 3, édit., Ruinart). Idatius assure que Genseric, évacua l’Espagne, cum Vandalis omnibus corumque framiliis ; et Possidius (in Viti sancti Augustini, c. 28, apud Ruinart, p. 47) représente son armée comme manus ingens immanium gentium Vandalorum et Alanorum, commixtam secum habens Gothorum gentem, aliarumque diversarum personas.

[3827] Relativement aux mœurs des Maures, voyez Procope, de Bell. Vandal., l. II, c. 6, p. 249 ; pour leur figure et leur couleur, H. de Buffon, Hist. nat., t. III, p. 430. Procope dit en général que les Maures s’étaient joints aux Vandales avant la mort de Valentinien (de Bell. vandal., l. I, c. 5, p. 190) ; et il est probable que les tribus indépendantes n’embrassèrent pas toutes un même système de politique.

[3828] Voyez Tillemont, Mém. ecclés., t. XIII., p. 516-558, et tout le cours de la persécution dans les monuments originaux publiés par Dupin à la fin d’Optat, p. 323-515.

[3829] Les évêques donatistes, à la conférence de Carthage, étaient au nombre de deux cent soixante-dix-neuf, et ils assurèrent que leur nombre total se montait à plus de quatre cents. Les catholiques en avaient deux cent quatre-vingt-six présents, cent vingt absents, outre soixante-quatre évêchés vacants.

[3830] Le cinquième titre du seizième livre du Code de Théodose contient un grand nombre de lois publiées par les empereurs contre les donatistes, depuis l’an 400 jusqu’à l’année 428. La plus sévère est la cinquante-quatrième, publiée par Honorius, A. D. 414. Elle fut aussi la plus efficace.

[3831] Saint Augustin changea d’opinion relativement à la manière dont on devait traiter les hérétiques ; et M. Locke a placé parmi les exemples choisis insérés dans son Recueil de Souvenirs, vol. III, p. 469, la déclaration pathétique que le saint fait de sa compassion et de son indulgence pour les manichéens. Le célèbre Bayle a réfuté (t. II, p. 445-496) les arguments que l’évêque d’Hippone employa dans sa vieillesse pour justifier la persécution des donatistes. Dans une cause si claire, les talents et l’éloquence de Bayle étaient superflus.

[3832] Voyez Tillemont, Mém. ecclés., t. XIII, p. 586, 592, 806. Les donatistes se vantaient de compter parmi eux des milliers de ces martyrs volontaires. Saint Augustin assure, et probablement avec vérité, qu’ils en exagéraient beaucoup le nombre ; mais il soutient rigoureusement qu’il vaut mieux que quelques hommes se brûlent dans ce monde, que s’ils étaient tous brûlés dans l’autre.

[3833] Selon saint Augustin et Théodoret, les donatistes accordaient une préférence aux principes, ou au moins au parti des ariens que soutenait Genseric. Tillemont, Mém. ecclés., t. VI, p. 68.

[3834] Voyez Baronius, Annal. ecclés., A. D. 428, n° 7 ; A. D. 439, n° 35. Le cardinal, quoique enclin à chercher la cause des grands événements plutôt dans le ciel que sur la terre, a observé la liaison évidente des Vandales et des donatistes. Sous le règne des Barbares, les schismatiques de l’Afrique jouirent, dans l’obscurité, d’une paix de cent ans, au bout desquels nous en retrouvons la trace an flambeau de la persécution des empereurs. Voyez Tillemont, Mém. ecclés., t. VI, p. 192, etc.

[3835] Saint Augustin, sans parler de la faute de Boniface ou des motifs qui l’ont occasionnée, écrit à son ami, et l’exhorte pieusement à remplir les devoirs de chrétien et de sujet, à se tirer sans délai de la situation dangereuse et coupable où il se trouve, et même à tâcher d’obtenir de sa femme la permission de passer le reste de sa vie dans le célibat et la pénitence. (Tillemont, Mém. ecclés., t. XIII, p. 890.) L’évêque était intime ami de Darius, qui avait été l’instrument de la réconciliation. Id., t. XIII, p. 928.

[3836] On trouve les lamentations originales des malheurs de l’Afrique, 1° dans une lettre de Capréole, évêque de Carthage, pour servir d’excuse à son absence du concile d’Ephèse (ap. Ruinart, p. 429) ; 2° dans la Vie de saint Augustin par son collègue Possidius (apud Ruinart, p. 427) ; 3° dans l’histoire de la persécution des Vandales par Victor Vitensis, l. I, c. 1, 2, 3, édit. Ruinart. Le dernier tableau, fait soixante ans après l’événement, donne plus d’idée du ressentiment de l’auteur que de la vérité des faits.

[3837] Voyez Cellarius, Geogr. antiq., t. II, part. II, p. 112 ; Léon l’Africain, in Ramusio, tome I, fol. 70 ; l’Afrique de Marmol, t. II, p. 434-437 ; les Voyages de Shaw, p. 46, 47. L’ancien Hippo-Regius fut totalement détruit par les Arabes, dans le septième siècle ; mais avec ses matériaux on bâtit une nouvelle ville à la distancé de deux milles de l’ancienne ; et elle contenait dans le seizième siècle environ trois cents familles de manufacturiers industrieux, mais très turbulents. Le territoire voisin est renommé pour la pureté de l’air, la fertilité du sol et l’abondance des fruits exquis.

[3838] La vie de saint Augustin par Tillemont remplit un volume in-4° (Mém. ecclés., t. XIII) de plus de mille pages. L’activité laborieuse de ce savant janséniste était animée dans cette occasion par le zèle religieux que devait lui inspirer l’esprit de parti en faveur du fondateur de la secte.

[3839] Tel est au moins le récit de Victor Vitensis (de Pers. Vandal., l. I, c. 3). Quoique Gennade semble douter que personne ait jamais lu ou même rassemblé tous les ouvrages de saint Augustin (voyez les Œuvres de saint Jérôme, t. I, p. 319, in Catalog. scriptor. eccles.), ils ont été imprimés plusieurs fois ; et Dupin (Bibliot. ecclés., t. III, p. 158-257) en a donné un extrait très satisfaisant, tiré de l’édition des bénédictins. Je n’ai lu de ces Œuvres que ses Confessions et la Cité de Dieu.

[3840] Dans sa jeunesse (Confessions, I, 14) saint Augustin négligea l’étude du grec, pour laquelle il avait de la répugnance ; et il avoue naïvement qu’il n’a lu les platoniciens que dans une version latine (Confessions, VII, 9). Quelques critiques modernes ont pensé que son ignorance de la langue grecque le rendait peu propre à expliquer les saintes Ecritures, et Cicéron ou Quintilien auraient exigé la connaissance de cette langue dans un professeur de rhétorique.

[3841] Ces questions furent rarement agitées depuis le temps de saint Paul jusqu’à celui de saint Augustin. J’ai appris que les patriarches grecs adoptaient les sentiments des semi-pélagiens, et que l’orthodoxie de saint Augustin était tirée de l’école des manichéens.

[3842] L’Eglise de Rome a canonisé Saint Augustin et foudroyé Calvin. Cependant, comme la différence de leurs opinions est imperceptible, même à l’aide d’un microscope théologique, les molinistes sont écrasés par l’autorité du saint, et les jansénistes sont déshonorés par leur ressemblance avec un hérétique ; tandis que les arminiens protestants se tiennent à l’écart et rient de la perplexité mutuelle des disputants. (Voyez une curieuse Collection de controverses par Le Clerc, Bibl. univ., t. XIV, p. 144-398.) Peut-être un philosophe encore plus impartial rirait-il à son tour en lisant un commentaire arminien sur l’épître aux Romains

[3843] Ducange, Fam. Byzant., p 67. D’un côté la tête de Valentinien, et sur le revers Boniface dans un char de triomphe, attelé de quatre chevaux, tenant un fouet dans une main, et une palme dans l’autre. Dans quelques médailles le char est attelé de quatre cerfs, emblème malheureux. Je ne crois pas que l’on puisse citer un second exemple de la représentation d’un sujet sur le revers de la médaille d’un empereur. Voyez Science des médailles, par le Père Jobert, t. I, p. 132-150, édit. de 1739, par le baron de La Bastie.

[3844] Procope (de Bell vandal., l. I, c. 3, p. 185) ne continue l’histoire de Boniface que jusqu’à son retour en Italie. Prosper et Marcellin parlent de sa mort, et le dernier observe que, dès la veille du combat, Ætius avait préparé une lance, plus longue que celle dont il avait coutume de se servir ; cette circonstance annoncerait presque un combat singulier.

[3845] Voyez Procope, de. Bell. vandal., l. I, c. 186. Valentinien publia plusieurs lois bienfaisantes en faveur de ses sujets de Numidie et de Mauritanie. Il les exempta du paiement de la plus grande partie de leurs dettes, réduisit leur tribut des sept huitièmes, et leur donna le droit d’appeler de la sentence de leur magistrat au préfet de Rome. Cod. Theod., t. VI, Novell., p. 11, 12.

[3846] Victor Vitensis, de Persec. Vandal., l. II, c. 5, p. 26. La Chronique de Prosper (A. D. 442) détaille et peint fortement les cruautés que Genseric exerçait sur ses sujets.

[3847] Possidius, in Vit. S. Aug., c. 28, ap. Ruinart, p. 428.

[3848] Voyez les Chroniques d’Idatius, d’Isidore, de Prosper et de Marcellin ; elles placent la surprise de Carthage dans la même année, mais ne s’accordent pas sur le jour de cet événement.

[3849] La description de Carthage, telle qu’elle était dans les quatrième et cinquième siècles, est tirée de l’Expositio totius Mundi, p. 17, 18, dans le troisième volume des petits Géographes d’Hudson ; d’Ausone, de claris Urbibus, p. 228, 229, et principalement de Salvien, de Gubernatione Dei, l. VII, p. 27, 28. Je suis surpris que la Notitia ne donne à Carthage ni arsenal ni hôtel des monnaies, mais seulement un gynœceum ou atelier de femmes.

[3850] L’auteur anonyme de l’Expositio totius Mundi compare dans son latin barbare le pays avec les habitants, et, après avoir reproché à ceux-ci leur manque de bonne foi, il ajoute froidement : Difficile autem inter cos, invenitur bonus, tamen in multis pauci boni esse possunt, p. 18.

[3851] Il assure que les vices particuliers de tous les pays viennent se rassembler dans le cloaque de Carthage (l. VII, p. 257). Les Africains s’enorgueillissaient de leur vigueur dans la pratique du vice. Et illi se magis virilis fortitudinis esse crederant ; qui maxime viros feminei usus probrositate fregissent, p. 268. On rencontrait dans les rues de Carthage de misérables débauchés, qui affectaient le maintien, l’habillement et les manières des femmes (p. 264). Si un moine paraissait dans les rues, le saint homme était poursuivi par des insultes et des rires impies, detestantibus ridentium cachinnis (p. 289).

[3852] Comparez Procope (de Bell. vandal., l. I, c. 5, pages 189, 190) et Victor Vitensis, de Persecut. Vandal., l. I, c. 4.

[3853] Ruinart (p. 444-457) a tiré de Théodoret et de quelques autres auteurs, les aventures réelles au fabuleuses des habitants de Carthage.

[3854] Dans une fable, le choix des circonstances est peu important ; cependant j’ai suivi exactement le récit qui a été traduit du syriaque par les soins de saint Grégoire de Tours, de Gloria martyrum, l. I, c. 95 ; in maxim. Bibl. Patrum, t. XI, p. 856 ; les Actes grecs de leurs martyrs, ap. Phot., p. 1400, 1401, et les Annales du patriarche Eutychius, t. I, p. 391, 531-532, 535, vers. Pocock.

[3855] Deux écrivains syriaques cités par Assemanni (Bibl. orient., t. I, p. 336-338) placent la résurrection des sept dormants dans l’année 736 (A. D. 425), ou 748 (A. D. 437). Les Actes grecs qu’a lus Photius, donnent pour date la trente-huitième année du règne de Théodose, qui peut se rapporter à A. D. 439 ou 446. Le temps qui s’est écoulé depuis la persécution de Dèce est facile à vérifier, et il fallait toute l’ignorance de Mahomet et des faiseurs de légendes pour supposer un intervalle de trois, ou quatre cents ans.

[3856] Jacques, un des pères orthodoxes de l’Église syriaque, était né A. D. 452 ; il commença à composer des sermons. A. D. 474 ; il fut fait évêque de Batnæ, dans le district de Satug et dans la province de la Mésopotamie, A. D. 519 ; et mourut A. D. 521. (Assemanni, t. I, p. 289.) Pour l’homélie de Pueris ephesinis, voyez p. 335-339. J’aurais voulu cependant qu’Assemanni eût traduit le texte de Jacques de Sarug, au lieu de répondre aux objections de Baronius.

[3857] Voyez Acta Sanctorum des bollandistes, mensis julii, t. VI, p. 375-397. Cet immense calendrier de Saints, fait en cent vingt-six ans (1644-1770) et en cinquante volumes in-folio, n’a pas été poussé plus loin que le 7 d’octobre. La suppression des jésuites a probablement fait abandonner une entreprise qui, à travers beaucoup de fables et de fanatisme, ne laissait pas de fournir beaucoup de lumières à l’histoire et d’aperçus à la philosophie.

[3858] Voyez Maracci, Alcoran, Sura, XVIII, t. II, 420-427, et t. I, part. 4, p. 103. Avec un si beau champ pour l’invention, Mahomet n’a montré ni goût ni intelligence a inventé le chien des sept dormants (al Raki), le respect du soleil, qui se dérangeait deux fois par jour de son cours ordinaire pour ne pas éclairer la caverne, et le soin de Dieu même, qui retournait de temps en temps les dormeurs du côté droit sur le gauche, pour préserver leurs corps de la putréfaction.

[3859] Voyez d’Herbelot, Bibl. orient., p. 139 ; et Renaudot, List. patriarch. Alexandrin., p. 39, 40.

[3860] Paul le diacre, d’Aquilée (de Gest. Langobardorum, l. I, c. 4, p. 145, 146, édit. Grot.), qui vécut vers la fin du huitième siècle, a placé dans une caverne, sous un rocher, et sur les bords de l’Océan, les sept dormants du Nord, dont le long sommeil fut respecté par les Barbares. Leurs habits annonçaient qu’ils étaient Romains, et le doyen suppose que la Providence les destinait à opérer la conversion de ces peuples incrédules.

[3861] On peut trouver des matériaux authentiques pour l’histoire d’Attila dans Jornandès, de Rebus get., c. 34-50, p. 660-688, édit. Grot. et Priscus, Excerpta de légationibus, p. 33-76, Paris, 1648. Je n’ai pas lu les Vies d’Attila composées par Javencus Cæcilius Calanus Dalmatinus, dans le douzième siècle, ou par Nicolas Olahus, archevêque de Gran, dans le seizième. voyez l’Histoire des Germains, par Mascou, IX, 23, et Osservazioni litterarie, de Maffei, t. I, p. 88, 89. Tout ce qu’ont ajouté les Hongrois modernes est probablement fabuleux ; et ils ne paraissent pas fort intelligents dans l’art de la fiction ; ils supposent que lorsque Attila envahit la Gaule et l’Italie, lorsqu’il épousa un grand nombre, de femmes, etc., il était âgé de cent vingt ans. Thwrocz, Chroniq., p 1, 22, in Script. Hungar., t. I, p. 76.

[3862] La Hongrie a été successivement occupée par trois colonies de Scythes : 1° les Huns d’Attila ; 2° les Arabes, dans le sixième siècle, et 3° (A. D. 889) les Turcs ou Magiars, véritables ancêtres des Hongrois modernes, dont les relations avec les deux autres races sont très faibles et très éloignées. Le Prodreinus ou la Notitia de Matthieu Bel paraît contenir de riches matériaux sur l’histoire ancienne et moderne de la Hongrie ; j’en ai vu les extraits dans la Bibliothèque ancienne et moderne, t. XXI, p. 1, 51, et dans la Bibliothèque raisonnée, t. XVI, p. 127-175.

[3863] Socrate, l. VII, c. 43 ; Théodoret, l. V, c. 36. Tillemont, qui s’en rapporte toujours à l’autorité des auteurs ecclésiastiques, soutient opiniâtrement qu’il ne s’agissait, ni de la même guerre ni des mêmes personnages. Hist. des Empereurs, t. VI, p. 136-607.

[3864] Voyez Priscus, p. 47, 48 ; et l’Histoire des Peuples de l’Europe, t. VII, c. 13, 14, 15.

[3865] Priscus, p. 39. Les Hongrois modernes le font descendre au trente-cinquième degré de filiation de Cham, fils de Noé ; et cependant ils ignorent le vrai nom de son père. De Guignes, Hist. des Huns, t. II, 297.

[3866] Comparez Jornandès (c. 35, p. 661) avec Buffon, Hist. nat., t. III, p. 380). Le premier observait avec raison, originis suœ signa restituens. Le caractère et le portrait d’Attila sont probablement tirés de Cassiodore.

[3867] Abulpharag, Dynast. vers., Pocock., p. 281 ; Hist. généalogique des Tartares, par Abulghazi Bahader Khan, part. III, c. 15 ; part. IV, c. 3 ; Vie de Gengis-Khan, par Petis de La Croix, l. I, c. 1, 6. Les relations des missionnaires qui ont visité la Tartarie dans le treizième siècle (voyez le septième volume de l’Hist. des Voyages), peignent l’opinion et le langage du peuple ; Gengis y est appelé le fils de Dieu.

[3868] Ammien Marcellin, XXX, 2 ; et les Notes savantes de Lindembrog.

[3869] Priscus raconte cette histoire dans son propre texte (p. 65) et dans la citation faite par Jornandès (c. 35, p.662). Il aurait pu expliquer la tradition ou fable qui caractérisait cette fameuse épée, et en même temps le nom et les attributs de la divinité de Scythie dont il a fait le Mars des Grecs et des Romains.

[3870] Hérodote, l. IV, c. 62. Par esprit d’économie, j’ai calculé par le plus petit stade. Dans les sacrifices humains, ils abattaient l’épaule et rompaient le bras de la victime ; ils les jetaient en l’air, et tiraient leurs présages de la manière dont ces membres retombaient sur la pile.

[3871] Priscus, p. 55. Un héros plus civilisé, Auguste lui-même, aimait à faire baisser les yeux à ceux qui le regardaient, et à se persuader qu’ils ne pouvaient supporter le feu divin qui brillait dans ses regards. Suétone, in Auguste, c. 79.

[3872] Le comte du Buat (Histoire des Peuples de l’Europe, t. VII, p. 428, 429) essaie de justifier Attila du meurtre de son frère, et paraît presque vouloir récuser les témoignages réunis de Jornandès et des Chroniques contemporaines.

[3873] Fortissimarum gentium dominus, qui, inaudita ante se potentia, solus scythica et germanica regna possedit. Jornandès, c. 49, p. 684 ; Priscus, p. 64, 65. M. de Guignes a acquis par ses connaissances sur la Chine des lumières sur l’empire et l’histoire d’Attila.

[3874] Voyez l’Histoire des Huns, t. II, p. 296. Les Geougen croyaient que les Huns pouvaient, quand ils le voulaient, faire tomber la pluie, exciter les vents et les tempêtes. On attribuait ce phénomène à la pierre gezi ; et les Tartares mahométans du quatorzième siècle attribuèrent la perte d’une bataille du pouvoir maligne de cette pierre. Voyez Cherefeddin-Ali, Hist. de Timur-Bec, tome 1, pages 82-83.

[3875] Jornandès c. 35, p. 661 ; c. 37, p. 667 ; voyez Tillemont, Hist. des Empereurs, t. VI, p. 129-138 : Corneille a peint la manière hautaine avec laquelle Attila traitait les rois ses sujets ; et sa tragédie s’ouvre par ces deux vers ridicules :

Ils ne sont pas venus nos deux rois ! qu’on leur die

Qu’ils se font trop attendre, et qu’Attila s’ennuie.

Les deux rois sont peints comme de profonds politiques et de tendres amants ; et toute la pièce ne présente que les défauts du poète sans en montrer le génie.

[3876] . . . . . . . . . . Alii per caspia claustra

Armeniasque nives, inopino tramite ducti,

Invadunt Orientis opes : jam pascua fumant

Cappadocum, volucrumque parens Argœus equorum

Janm rubet altus Halys, nec se defendit iniquo.

Monte Cilix ; Syriæ tractus vastantur amœni ;

Assuetumque choris et læta plebe canorum,

Proterit imbellem sonipes hostilis Orontem.

CLAUD., in Rufin., l. II, 28-35.

Voyez aussi Eutrope (l. I, 243-251), et la rigoureuse Description de saint Jérôme, qui écrivait d’après sa propre manière de sentir (t. I, p. 26, ad Héliodor., p. 200 ; ad Océan) ; Philostorgius (l. IX, c. 8) parle de cette invasion.

[3877] Voyez l’original de la conversation dans Priscus, p. 64, 65.

[3878] Priscus, 331. Son histoire contenait un récit élégant et détaillé de cette guerre (Evagrius, l. I, c. 17). Il ne nous est resté que les extraits qui ont rapport aux ambassades ; mais l’ouvrage original était connu des écrivains dont nous tirons cette notion imparfaite ; savoir : Jornandès, Théophane, le comte Marcellin, Prosper Tyro et l’auteur de la Chronique d’Alexandrie : M. du Buat (Histoire des Peuples de l’Europe, t. VII, c. 15, a examiné la cause, les événements et la durée de cette guerre, et prétend qu’elle fut terminée avant la fin de l’année 444.

[3879] Procope, de Ædificiis, l. IV, c. 5. Ces forteresses furent rétablies, fortifiées et agrandies par l’empereur Justinien ; mais détruites bientôt après par les Arabes, qui succédèrent à la puissance et aux possessions des Huns.

[3880] Septuaginta civitates, dit Prosper Tyro, deprædatione vastatæ. Le langage du comte Marcellin est encore plus expressif : Pene totam Europam, invasis excisisque civitatihus atque castellis ; conrasit.

[3881] Tillemont (Hist. des Empereurs, t. VI, p. 106, 107) parle beaucoup de ce tremblement de terre qui se fit sentir depuis Constantinople jusqu’à Antioche et à Alexandrie, et qui a été attesté par tous les écrivains ecclésiastiques. Dans les mains d’un prédicateur un tremblement de terre est un ressort d’un effet admirable.

[3882] Il représenta à l’empereur des Mongous que les quatre provinces Petcheli, Changton, Chansi et Leaotong, qu’il possédait déjà, pouvaient produire annuellement, sous une administration douce, cinq cents mille onces d’argent, quatre cent mille mesures de riz, et huit cent mille pièces de soie. (Gaubil, Hist. de la dynastie des Mongous, p. 58, 59.) Yelutchousay, c’était le nom de ce mandarin, était un ministre sage et vertueux, qui sauva son pays et civilisa les conquérants. Voyez p. 102, 103.

[3883] Les exemples particuliers seraient sans fin ; mais le lecteur curieux peut consulter la Vie de Gengis-Khan, par Petis de La Croix, l’Histoire des Mongons et le quinzième livre de l’Histoire des Huns.

[3884] A Maru un million trois cent mille, à Hérat un million six cent mille, à Neisabour un million sept cent quarante-sept mille. Dr Herbelot, Bibl. orient., p. 380, 381. (Je suis l’orthographe des cartes de d’Anville). On doit observer que les Persans étaient disposés à exagérer leurs pertes, et les Mongous leurs exploits.

[3885] Cherefeddin-Ali, son servile panégyriste, nous en pourrait présenter d’horribles exemples. Dans son camp devant Delhi, Timour massacra cuit mille Indiens prisonniers, qui avaient montré de la joie en voyant paraître l’armée de leurs compatriotes. (Histoire de Timur-Bec, t. III, p. 90.) Le peuple d’Ispahan fournit soixante-dix mille crânes humains pour la construction de plusieurs tours. (Id., t. I, p. 434.) On leva aussi cette horrible taxe sur les révoltés de Bagdad (tome III, p. 370) ; et le dénombrement de ceux qui furent livrés en cette occasion, que Cherefeddin ne put obtenir des officiers préposés pour cet objet, est calculé par un autre historien (Ahmed-Arabsiada, t. II, p. 175, vers. Manger) à quatre-vingt-dix mille têtes.

[3886] Les anciens, Jornandès, Priscus, etc., n’ont joint connaissance de cette épithète. Les Hongrois modernes ont imaginé qu’elle avait été appliquée à Attila par un ermite de la Gaule, et que le roi des Huns, à qui elle plut, l’inséra dans ses titres. Mascou, t. IX, p. 23 ; et Tillemont, Histoire des Empereurs, t. VI, p. 243.

[3887] Les missionnaires de saint Chrysostome avaient converti un grand nombre de Scythes qui vivaient au-delà du Danube, sans autre habitation que des tentes et des chariots. (Théodoret, l. V, c. 31 ; Photius, p. 1517.) Les mahométans, les nestoriens et les chrétiens latins, se croyaient tous également sûrs de gagner les fils et les petits-fils de Gengis-Khan, qui traitaient avec une égale douceur les missionnaires de ces religions rivales.

[3888] Les Germains qui exterminèrent, Vatus et ses légions avaient été particulièrement offensés des lois des Romains, et irrités contre leurs jurisconsultes. Un des Barbares, après avoir coupé la langue d’un avocat et lui avait cousu la bouche, observa d’un air de satisfaction que la vipère ne pouvait plus siffler. Florus, IV, 12.

[3889] Priscus, p. 59. Il semble que les Huns préféraient la langue des Goths et celle des Latins à leur propre idiome, qui était sans doute pauvre et dur.

[3890] Philippe de Comines, dans son admirable tableau des derniers moments de Louis XI (Mém., l. VI, c. 12), peint l’insolence de son médecin, qui en moins de cinq mois arracha à l’avarice de ce sombre tyran cinquante-quatre mille écus et un riche évêché.

[3891] Priscus (p. 61) exalte l’équité des lois romaines qui protégeaient la vie des esclaves. Occidere solent, dit Tacite en parlant des Germains, non disciplina et severitate, sed impetu et ira, ut inimicum, nisi quod impune. (De Moribus Germ., c. 25.) Les Hérules, sujets d’Attila, réclamèrent et exercèrent le droit de vie et de mort sur leurs esclaves. On en voit un exemple frappant dans le livre II d’Agathias.

[3892] Voyez la conversation entière dans Priscus, p. 59-62.

[3893] Nova iterum Orienti assurgit ruina.... quum nulla ab Occidentalibus ferrentur auxilia. Prosper Tyro composa cette Chronique dans l’Occident, et son observation semble renfermer une censure.

[3894] Si l’on en croit la description ou plutôt la satire de saint Chrysostome, une vente des meubles de luxe, communs à Constantinople, devait produire des sommes considérables. Il y avait dans toutes les maisons des citoyens opulents, une table en fer à cheval d’argent massif, que deux hommes auraient eu peine à porter ; un vase d’or massif du poids de quarante livres, des coupes, des plats, etc., du même métal.

[3895] Les articles du traité, énoncés sans beaucoup d’ordre ou de précision, se trouvent dans Priscus, p. 34, 35, 36, 37, 53, etc. Le comte Marcellin fait deux remarques consolantes : 1° c’est qu’Attila sollicita lui-même la paix et des présents qu’il avait précédemment refusés ; 2° que dans ce même temps les ambassadeurs de l’Inde firent présent à l’empereur Théodose d’un fort beau tigre privé.

[3896] Priscus, pages 35, 36. Parmi les cent quatre-vingt-deux châteaux ou forteresses de la Thrace cités par Procope (de Ædificiis, l. IV, c. 1, t. II, p. 92, édit. Paris), il y en a un qu’il nomme Esimontou, dont la position est vaguement fixée dans le voisinage d’Anchilaus et de la mer Noire. Le nom et les murs d’Azimuntium pouvaient encore subsister du temps de Justinien ; mais la défiance des princes romains avait soigneusement extirpé la race de ses courageux défenseurs.

[3897] La dispute de saint Jérôme et de saint Augustin, qui tâchèrent d’accorder par des moyens différents les apparentes contradictions de saint Pierre et de saint Paul, a pour objet la solution d’une question importante (Œuvres de Middleton, vol. II, pages 5-10), qui a été souvent agitée par des théologiens catholiques et protestants, et même par des jurisconsultes et des philosophes de tous les siècles.

[3898] Montesquieu (Considérations sur la grandeur, etc., c. 19) a tracé d’un crayon hardi et facile quelques exemples de l’orgueil d’Attila et de la honte des Romains : on doit le louer d’avoir lu les fragments de Priscus ; qu’on avait toujours trop négligés.

[3899] Voyez Priscus, p. 69, 71, 72, etc. J’étais disposé à croire que cet aventurier avait été crucifié depuis par l’ordre d’Attila, sur le soupçon de perfidie ; mais Priscus a clairement distingué deux différentes personnes qui portaient le nom de Constance ; et que la similitude des événements de leurs vies pouvait faire aisément confondre.

[3900] Dans le traité de Perse, conclu en 422, le sage et éloquent Maximin avait été l’assesseur d’Ardaburius. (Socrate, l. VII, c. 20.) Lorsque Marcien monta sur le trône, il fit Maximin grand-chambellan, et dans un édit publié on lui donna le rang d’un des quatre principaux ministres d’État. (Nov. ad Calc., Cod. Theod., p. 31.) Il exécuta une commission civile et militaire dans les provinces orientales, et les sauvages d’Ethiopie, dont il réprima les incursions, déplorèrent sa mort. Voyez Priscus, p. 40, 41,

[3901] Priscus était né à Panium, dans la Thrace, et mérita, par son éloquence, une place parmi les philosophes de son siècle. Son Histoire de Byzance, relative au temps où il vivait, est composée de sept livres. (Voyez Fabricius, Bibliot. græc., t. VI, p. 235, 236.). Malgré le jugement charitable des critiques, je soupçonne que Priscus était païen.

[3902] Les Huns continuaient à mépriser les travaux de l’agriculture ; ils abusaient des privilèges des nations victorieuses ; et les Goths, leurs sujets industrieux, qui cultivaient la terre, redoutaient leur voisinage comme celui d’animaux féroces et voraces. (Priscus, p. 45.) C’est ainsi que les Sartes et les Tadgies travaillent pour leur subsistance et celle des Tartares Usbeks, leurs avides et paresseux souverains. Voyez l’Hist. générale des Tartares, p. 423-455, etc.

[3903] Il est évident que Priscus passa le Danube et la Theiss, mais qu’il n’alla pas jusqu’au pied des montagnes Carpathiennes. Agria, Tokay et Jazberin, sont situées dans les plaines circonscrites par cette description. M. du Buat (Hist. des Peuples, etc., t. VII, p. 46) a choisi Tokay. Otrokosci (p. 180, apud Mascou, IX, 23), savant Hongrois, a préféré Jazberin, environ à trente-six milles à l’ouest de Bude et du Danube.

[3904] Le village royal d’Attila peut se comparer à la ville de Karacorum, la résidence des successeurs de Gengis-Khan. Quoiqu’il paraisse que Karacorum ait été une habitation plus stable, elle n’égalait ni en grandeur ni en beauté la ville et l’abbaye de Saint-Denis dans le treizième siècle. (Voyez Rubruquis, dans l’Hist. générale des Voyages, t. VII, p. 286.) Le camp d’Aurengzeb, tel que Bernier le dépeint si agréablement (t. II, p. 217-235), offrait un mélange des mœurs de la Scythie et de la magnificence de l’Indoustan.

[3905] Lorsque les Mongous déployèrent les dépouilles de l’Asie dans la diète de Toncal, le trône de Gengis-Khan était encore couvert du tapis de laine noire sur lequel il s’était assis lorsque ses braves compatriotes l’avaient élevé au commandement. Voyez la Vie de Gengis-Khan, l. IV, c. 9.

[3906] Si nous pouvons en croire Plutarque (in Demetrio, t. V, p. 24), c’était la coutume chez les Scythes, lorsqu’ils se livraient aux plaisirs de la table, de réveiller leur valeur martiale en faisant résonner la corde de leur arc.

[3907] On trouve dans Priscus (p. 49-70) le récit curieux de cette ambassade, qui exigeait peu d’observations ; et dont aucun autre que lui n’a pu rendre compte. Je ne me suis pas astreint au même ordre, et j’ai commencé par extraire les circonstances historiques qui étaient moins intimement liées avec le voyage et avec les affaires politiques des ambassadeurs romains.

[3908] M. de Tillemont a donné l’énumération des chambellans qui régnèrent successivement sous le nom de Théodose. Chrysaphius fut le dernier, et, selon les témoignages unanimes de l’histoire, le plus pervers de ses favoris. (Voyez Hist. des Empereurs, t. VI, p. 117-119 ; Mém. ecclés., t. XV, p. 438.) Sa partialité pour son parrain, l’hérétique Eutychès, l’engagea à persécuter le parti orthodoxe.

[3909] On peut trouver les détails de cette conspiration, et de ses suites dans les Fragments de Priscus, p. 37, 38, 39, 54, 70, 71, 72. Cet historien ne donne point de dates précises ; mais toutes les négociations entre Attila et l’empire d’Orient doivent avoir été renfermées, dans les trois ou quatre années qui précédèrent la mort de Théodose, A. D. 450.

[3910] Théodore le Lecteur (voyez Valois, Hist. ecclés., t. III, p. 564) et la Chronique de Paschal parlent de la chute et point de là blessure ; mais comme cette circonstance est probable, et qu’il n’est point probable qu’on l’ait inventée, nous pouvons raisonnablement en croire Nicéphore Calliste, Grec du quatorzième siècle.

[3911] Pulcheriœ nutu, dit le comte Marcellin, sua cum avaritia interemptus est. Elle abandonna l’eunuque à la pieuse vengeance d’un fils dont le père avait été la victime des intrigues de ce ministre.

[3912] Procope, de Bell. vandal., l. I, c. 4 ; Evagrius, l. III, c. 1 ; Théophane, p. 90, 91 ; Novell. ad calcem ; Codex Theodos., t. VI, p. 30. Les louanges que saint Léon et les catholiques ont prodigués à Marcien ont été soigneusement, transcrites par Baronius pour l’encouragement des princes à venir.

[3913] Voyez Priscus, p. 39-72.

[3914] La chronique d’Alexandrie ou de Paschal, qui rend compte de cet insolent message, peut avoir anticipé la date en la plaçant sous le règne ou avant la mort de Théodose ; mais ce lourd annaliste n’aurait pas trouvé dans son imagination le style caractéristique d’Attila.