[3915] Le second livre de l’Histoire critique de l’établissement de la Monarchie française, t. I, p. 189-414, jette une grande clarté sur l’état de la Gaule lorsqu’elle fut envahie par Attila ; mais l’ingénieux auteur, l’abbé Dubos, se perd trop souvent en systèmes et en conjectures.

[3916] Victor Vitensis (de Persecut. Vandal., l. I, c. 6, p. 8, édit. Ruinart) le nomme acer consilio et strenuus in bello. Mais quand il tomba dans l’infortune son courage ne fut plus considéré que comme l’aveuglement du désespoir, et Sébastien fût surnommé præceps. (Sidon. Apollin., Carmen IX, 181.) Les Chroniques d’Idatius et de Marcellin font une légère mention de ses aventures à Constantinople, dans la Sicile, la Gaule, l’Espagne et l’Afrique. Il était toujours accompagné dans sa fuite d’une troupe nombreuse, puisqu’il ravagea l’Hellespont et la Propontide, et s’empara de la ville de Barcelone.

[3917] Reipublicæ romanœ singulariter natus, qui superbiam Suevoram, Francorumque barbariem immensis cœdibus servire imperio romano cœgisset. Jornandès, de Reb. geticis, c. 34, p. 660.

[3918] Ce portrait est de Benatus Profuturus Frigeridus, auteur contemporain, connu seulement par quelques extraits que saint Grégoire de Tours a conservés (l. II, c. 8, t. II, p. 163). Il était sans doute du devoir, ou au moins de l’intérêt de Benatus, d’exagérer les vertus d’Ætius ; mais il eût été plus adroit de ne point insister sur sa patience et sa facilité à pardonner.

[3919] L’ambassade était composée du comte Romulus, de Promotus, président de la Norique, et de Romanus, duc militaire ; ils étaient accompagnés de Tatullus illustré citoyen de Petovio dans la même province, et père d’Oreste, qui avait épousé la fille du comte Romulus. (Voyez Priscus, p. 57, 65.) Cassiodore (Variar., I, 4) fait mention d’une autre ambassade, composée de son père et de Carpilio, fils d’Ætius ; et comme Attila n’existait plus, il pouvait exagérer impunément l’intrépidité de leur conduite en présence du roi des Huns.

[3920] Deserta Valentinæ urbis rura Alanis partienda traduntur. (Prosper Tyro, Chronic., dans les Histor. de France, t. I, p. 639.) Quelques lignes après, Prosper observe qu’on assigna des terres aux Alains dans la Gaule ultérieure. Sans admettre la correction de Dubos (t. I, p. 300), la supposition très probable de deux colonies ou garnisons d’Alains confirmera ses arguments et détruira ses objections.

[3921] Voyez Prosper Tyro, p. 639. Sidon. (Panegyr. Avit., 246) se plaint au nom de l’Auvergne, sa patrie.

Litorius Scythicos equites, tunc fortè sucacto

Celsus Aremorico, Geticum rapiebat in agmen

Per terras, Arverne, tuas, qui proxima quœque

Discursu, flammis, ferro ; feritate, rapinis,

Delebant ; pacis fallentes nomen inane.

Un autre poète, Paulin du Périgord, confirme cette plainte,

Nam socium vix ferre queas qui durior hoste.

Voyez Dubos, t. I, p. 330.

[3922] Théodoric II, fils de Théodoric Ier, déclare à Avitus sa résolution de réparer ou d’expier la faute que son grand-père avait commise.

Quæ oster peccavit avus ; quem fuscat id unum,

Quod te, Roma, capit . . . . . . . . . .

SIDON., Panegyr. Avit., 505.

Cette circonstance, qui n’est applicable qu’au grand Alaric, établit la filiation des rois des Goths, et on avait jusqu’à présent négligé cette observation.

[3923] On trouve, pour la première fois dans Ammien Marcellin le nom de Sabarcdia, dont celui de Savoie est dérivé ; et la Notitia constate l’existence de deux postes militaires dans cette province. Une cohorte était placée à Grenoble en Dauphiné ; et il y avait à Ebredunum, ou Iverdun, une flotte de petits vaisseaux qui défendaient le lac de Neufchâtel. Voyez Valois, Notit. Galliarum, p. 503 ; d’Anville, Notice de l’ancienne Gaule, p. 284-579.

[3924] Salvien a essayé d’expliquer le gouvernement moral de la Divinité, tâche très facile à remplir, en supposant que les calamités des méchants sont des châtiments, et que les malheurs qui assiègent l’homme vertueux sont des épreuves.

[3925] . . . . . Capto terrarum, damna patebant

Litorio, in Rhodanum proprios producere fines,

Theodaridæ fixum ; nec erat pugnare necesse,

Sed migrare Getis ; rabidam trux asperat iram

Victor ; quod sensit Scythicum sub mœnibus hostem

Imputat, et nihil est gravius, si forsitan unquam

Vinrere contingat, trepido . . . . .

Panegyr. Avit., 300, etc.

Sidonius ensuite, selon le devoir d’un panégyriste, attribue tout le mérite d’Ætius a son ministre Avitus.

[3926] Théodoric II révérait dans Avitus son ancien précepteur.

Mihi Romula dudum

Per te jura placent ; pervumque ediscere jussit

Ad tua verba pater docili quo prisca Maronis

Carmine molliret, Scythicos mihi pagina mores.

SIDON., Panégyr. Avit., 495 ; etc.

[3927] Nos autorités pour le règne de Théodoric Ier, sont Jornandès, de Reb. getic., c. 34-36 ; les Chroniques d’Idatius et des deux Prosper, insérées dans les Historiens de France, t. I, p. 612-649 ; et en outre Salvien, de Gubernatione Dei, l. VII, p. 243, 244, 245 ; et le Panégyrique d’Avitus par Sidonius.

[3928] Reges crinitos se creavisse de prima, et, ut ira dicam, nobiliori suorum familia. Saint Grégoire de Tours, l. II, c. 9, p. 166, du second volume des Historiens de France. Saint Grégoire ne fait pas mention du nom Mérovingien ; mais jusqu au commencement du septième siècle ce nom paraît avoir été la dénomination distinctive de la famille royale et même des monarques français. Un critique ingénieux a fait descendre les Mérovingiens du grand Maroboduus ; et il a prouvé avec évidence que ce prince, qui donna son nom à la première race, était plus ancien que le père de Childéric. Voyez les Mém. de l’Accad. des Inscript., t. XX, p. 52-90 ; t. XXX, p. 557-567.

[3929] Cet ancien usage des Germains ; dont on peut suivre la .trace depuis Tacite jusqu’à Grégoire de Tours, fut enfin adopté par les empereurs de Constantinople. D’après un manuscrit du dixième siècle, Montfaucon a représenté une cérémonie semblable ; que l’ignorance du siècle appliquait au roi David. Voyez Monuments de la Monarchie française, t. I, Discours préliminaire.

[3930] Cœsaries prolixa..... crinium flagellis per terga dimissis, etc. Voyez la préface au troisième volume des Historiens de France, et l’abbé Le Bœuf, Dissert., t. III, p. 47-79. Cet usage particulier des Mérovingiens est constaté par les écrivains nationaux, et étrangers ; par Priscus, t. I, p. 608 ; par Agathias, t III, p. 49 ; et par saint Grégoire de Tours, t. III, 18 ; VI, 24 ; VIII, 10 ; tome II, pages 196, 278, 316.

[3931] Voyez une description originale de la figure de l’habillement, des armes et du caractère des anciens Francs ; dans Sidonius Apollinaris, Panégyrique de Majorien, 238-254. De telles peintures, quoique grossièrement tracées, ont une valeur réelle et particulière. Le père Daniel (Histoire de la Milice française, t. I, p. 2-7) a éclairci cette description.

[3932] Dubos, Hist. crit., etc., t. I, p. 271, 272. Quelques auteurs ont placé Dispargum de l’autre côté du Rhin. Voyez une Note des éditeurs bénédictins aux Historiens de France, t. II, p. 166.

[3933] La forêt Carbonnaire ou Carbonnienne était cette partie de la grande forêt des Ardennes, qui est située entre l’Escaut et la Meuse. Valois, Notitia Gall., p. 126.

[3934] Saint Grégoire de Tours, l. II, c. 9, t. II, p. 166, 167 ; Fredegar., Epitomé, c. 9, p. 395 ; Gesta reg. Francor., c. 5, t. II, p. 544 ; Vit. S. Remig. ab Hincmar, t. III, p. 373.

[3935] . . . . . Francus qua Cloio patentes

Atrebatum terras pervaserat......

Panegyr. Majorian., 212.

L’endroit exact était une ville ou un village appelé, Vicus Helena, dont des géographes modernes ont découvert le nom et l’emplacement à Lens. Voyez Valois, Notit. Gall., p. 246. Longuerue, Description de la France, t. II, p. 88.

[3936] Voyez un récit vague de cette action dans Sidonius, Panégyrique de Majorien, 212-230. Les critiques français, impatiens d’établir leur monarchie dans la Gaule, ont tiré un argument très fort du silence de Sidonius, qui n’ose faire entendre que les Francs aient été forcés de repasser le Rhin après leur défaite. Dubos, t. I, p. 322.

[3937] Salvien (de Gubern. Dei., l. VI) a raconté en style vague et déclamatoire les calamités de ces trois villes, qui sont clairement constatées par le savant Mascou, Hist. des anciens Germains, IX, 21.

[3938] Priscus, en racontant la contestation, ne nomme pas les deux frères dont il avait vu un à Rome, et qu’il dépeint comme un adolescent, sans barbe et avec de longs cheveux flottants. (Historiens de France, t. I, p. 607, 608.) Les éditeurs bénédictins penchent à croire qu’ils étaient les fils de quelque roi méconnu des Francs, dont le royaume était situé sur les bords du Necker ; mais les arguments de M. de Foncemagne (Mém. de l’Accad., t. VIII, p. 464) semblent prouver que les deux fils de Clodion disputèrent sa succession, et que le plus jeune était Mérovée, père de Childéric.

[3939] Sous la race mérovingienne le trône était héréditaire ; mais tous les fils du monarque défunt étaient autorisés également à partager ses trésors et ses États. Voyez les Dissertations de M. de Foncemagne dans les sixième et huitième volumes des Mém. de l’Académie.

[3940] Il existe encore une médaille de la belle Honoria ; elle porte le titre d’Augusta et sur le revers on lit la légende assez déplacée de salus reipieblicœ, autour du monogramme du Christ. Voyez Ducange, Fam. byzant., p. 67-73.

[3941] Voyez Priscus, p. 39, 40. On pouvait alléguer avec raison que si les femmes avaient eu les prétentions au trône, Valentinien, qui avait épousé la fille et l’héritière de Théodose le jeune, aurait réclamé ses droits sur l’empire d’Orient.

[3942] Jornandès (de Succes. regn., c. 97, et de Reb. getic., c. 42, 674) et les Chroniques de Prosper et de Marcellin racontent très imparfaitement les aventures d’Honoria ; mais il est impossible de les rendre croyables ou probables, à moins de séparer, par un intervalle de temps et de lieu, son intrigue avec Eugène, de son invitation à Attila.

[3943] Exegeras mihi ut promitterem tibi, Attilœ bellum stylo me posteris intimaturum..... Cœperam scribere ; sed operis arrepti fasce perspecto tæduit inchoasse. Sidon. Apoll., l. VIII, epist. 15, p. 246.

[3944] . . . . . Subito cum rupta tumultu

Barbaries totas in te transfuderat arctos,

Gallia. Pugnacem Rugum comitante Gelono,

Gepida trux sequitui ; Scyrum Burgundio cogit :

Chunus, Beldonotus, Neurus, Basterna, Toringus,

Bracterus, ulvosa vel quem Nicer abluit unda

Prorumpit Francus. Cecidit cito secta bipenni

Hercynia in lintres, et Rhenum texuit alno.

Et jam terrificis difuderat Attila turmis

In campos se, Belga, tuos . . . . .

Panegyr. Avit., 319.

[3945] On trouve dans Jornandès le récit le plus authentique et le mieux détaillé que nous ayons de cette guerre, (de Rebus geticis., c. 36-41, p. 662-672). Il a quelquefois abrégé et quelquefois transcrit littéralement l’Histoire de Cassiodore. Nous dirons, une fois pour toutes, que saint Grégoire de Tours (l. II, c. 5, 6, 7) les Chroniques d’Idatius, d’Isidore et des deux Prosper, peuvent servir à corriger et à éclaircir Jornandès. Toutes les anciennes autorités sont rassemblées et insérées dans les Historiens de France ; mais le lecteur doit être en garde contre un extrait supposé de la Chronique d’Idatius, placé parmi les fragments de Frédégaire, t. II, p. 462, qui contredit souvent le véritable texte de l’évêque gaulois.

[3946] Les anciens légendaires méritent quelque considération, en ce qu’ils ont été, forcés de mêler à leurs fables l’histoire de leur temps. Voyez les Vies de saint Loup, de saint Arian, les évêques de Metz, sainte Geneviève, etc., dans les Historiens de France, tome I, p. 644, 645, 649 ; t. III, p. 369.

[3947] On ne peut conciliée les doutes du comte du Buat (Hist. des Peuples, t. VII, p. 539-540) avec aucun principe de raison où de saine critique : Saint Grégoire de Tours n’affirme-t-il pas la destruction de Metz, en termes précis et positifs ? Est-il possible qu’à peine un siècle après l’événement, saint Grégoire et tout le peuple se trompassent sûr le sort d’une ville où résidaient alors leurs souverains les souverains d’Australie ? Le savant comte, qui, semble avoir entrepris l’apologie d’Attila et des Barbares, en appelle au faux Idatius, parcens civitates Germaniœ et Galliæ ; et oublie que le véritable Idatius a clairement affirmé, plurimœ civitates effractæ ; au nombre desquelles il compte Metz.

[3948] . . . . . Vix liquerat Alpes

Ætius tenue, et rarum sine milite ducens

Robur ; in auxiliis geticum male credulus agmen

Incassum propriis præsumen adfore castris.

Panégyr. Avit., 328, etc.

[3949] Le Panégyrique d’Avitus et le trente-sixième chapitre de Jornandès donnent une idée imparfaite de la politique d’Attila, d’Ætius et des Visigoths. Le poète et l’historien se laissent entraîner l’un et l’autre par leurs préjugés personnels et nationaux. Le premier relève le mérite d’Avitus : Orbis, Avite, salus ! etc. ; et l’autre s’attache à présenter la conduite des Goths sous le jour le plus avantageux ; cependant, en les interprétant avec exactitude, on trouve dans leur accord une preuve de leur véracité.

[3950] Jornandès, c. 36, 664, édit. Grot., t. II, p. 23 des Historiens de France, et les notes de l’éditeur bénédictin donnent le détail de l’armée d’Ætius. Les Læti étaient une race mêlée de Barbares nés ou naturalisés dans la Gaule ; les Ripaires ou Ripuaires tiraient leur nom du lieu de leur résidence sur les bords des trois rivières, le Rhin, la Meuse et la Moselle ; les Armoricains occupaient les villes indépendantes entre la Seine et la Loire. Il y avait une colonie de Saxons dans le diocèse de Bayeux ; les Bourguignons habitaient la Savoie, et les Bréones étaient une tribu belliqueuse des Rhétiens, à l’orient du lac de Constance.

[3951] Aurelianensis urbis obsidio, oppugnatio, irruptio nec direptio, l. V, Sidonius Apollinar., l. VIII, epist. 15, p. 246. Il était facile de convertir la délivrance d’Orléans en un miracle obtenu et prédit par le pieux évêque.

[3952] On trouve dans la plupart des éditions XCM, mais nous avons l’autorité de quelques manuscrits, et, toute autorité est presque suffisante pour donner la préférence au nombre de XVM.

[3953] Châlons ou Duro-Catalaunum, et depuis Catalauni, avait fait précédemment partie du territoire de Reims, dont cette ville n’est éloignée que de vingt-sept milles. Voyez Valois, Notit. Gall., p. 136 ; d’Anville, Notice de l’ancienne Gaule, p. 212, 279.

[3954] Saint Grégoire de Tours cite souvent le nom de Campania, ou Champagne. Cette grande province, dont Reims était la capitale, était sous le commandement d’un duc. Valois, Notit., p. 120-123.

[3955] Je ne me dissimule pas que la plupart de ces harangues sont composées par les historiens. Cependant les anciens Ostrogoths qui avaient servi sous Attila, ont pu rendre son discours à Cassiodore : les idées et les expressions ont une tournure scythe et originale ; et j’ai peine à croire qu’un Italien du sixième siècle ait imaginé le hujus certaminis gaudia.

[3956] Les expressions de Jornandès, ou plutôt de Cassiodore, sont très fortes : Bellum atrox, multiplex ; immane, pertinax, cui similia nulla usquam narra. antiquitas : ubi tali esta referuntur, ut nihil esse quod in vita sua conspicere potuisset egregius, qui hujus miraculi privaretur aspectu. Dubos (Hist. crit., t. I, p. 392, 393) tâche de concilier les cent soixante-deux mille hommes de Jornandès avec les trois cent mille d’Idatius et d’Isidore en supposant que le plus fort de ces deux nombres comprenait tous ceux qui avaient péri dans cette guerre, soldats ou citoyens, etc., par les armes, les maladies, les fatigues, etc.

[3957] Le comte du Buat, Hist. des Peup., etc. tome VII, p. 554-573, s’en rapportant toujours au faux Idatius, et rejetant toujours le véritable, a prétendu qu’Attila avait été défait dans deux grandes batailles, l’une près d’Orléans, et l’autre dans les plaines de Champagne ; que dans l’une Théodoric perdit la vie, et que dans l’autre il fut vengé.

[3958] Jornandès, de Reb. getic., c. 41, p. 671. La politique d’Ætius et la conduite de Torismond paraissent fort naturelles ; et le patrice, selon saint Grégoire de Tours (l. II, c. 7, p. 163), renvoya le roi des Francs en lui inspirant la même crainte. Le faux Idatius prétend ridiculement qu’Ætius fit en secret dans la nuit une visite au roi des Huns, et une autre à celui des Visigoths, et qu’ils lui donnèrent chacun une bourse de dix mille pièces d’or pour ne pas les inquiéter dans leur retraite.

[3959] Ces cruautés, que Théodoric, fils de Clovis, déplore avec indignation (saint Grégoire de Tours, l. III, c. 10, p. 190), paraissent convenir au temps et aux circonstances de l’invasion d’Attila. Son séjour dans la Thuringe a été longtemps attesté par la tradition populaire, et l’on prétend qu’il y tint un couroultai ou diète, dans les environs d’Eisenach. Voyez Mascou (IX, 30), qui décrit avec la plus scrupuleuse exactitude l’ancienne Thuringe, dont il assure que le nom est dérivé des Thervinges, tribu des Goths.

[3960] Machinis constructis, omnibusque tormentorum generibus adhibitis. Jornandès, c. 42, p. 673. Dans le treizième siècle, les Mongous se servirent, pour renverser les murs des villes de la Chine, de machines construites par les mahométans ou les chrétiens qui servaient dans leur armée. Ces machines lançaient des pierres qui pesaient de cent cinquante à trois cents livres. Les Chinois employèrent pour leur défense la poudre à canon et même des bombes plus de cent ans avant qu’elles fussent connues en Europe ; et cependant ces armes, empruntées au ciel ou plutôt à l’enfer, ne purent sauver une nation pusillanime. Voyez Gaubill, Hist. des Mangous, p. 70, 71, 155-157, etc.

[3961] Jornandès et Procope (de Bell. Vandal., l. I, p. 187, 188) racontent la même histoire ; il n’est pas aisé de décider lequel des deux est l’original : mais l’historien grec a commis une erreur inexcusable en plaçant le siége d’Aquilée après la mort d’Ætius.

[3962] Jornandès, environ un siècle après le siége, affirme qu’Aquilée était si complètement détruite, ut vix ejus vestigia, ut appareant, reliquerint. Voyez Jornandès, de Reb gétic., p. 673 ; Paul diacre, l. II, c. 14, p. 785 ; Luitprand, Hist., l. III, c. 2. On donnait quelquefois le nom d’Aquilée au Forum Julii, Cividad del Friuli, la capitale plus moderne de la province vénitienne.

[3963] Dans le récit de cette guerre d’Attila, si fameuse et si imparfaitement connue, j’ai pris pour guides deux savants italiens qui ont traité ce sujet avec quelques avantages particuliers, Sigonius (de Imperio occidentali, l. XIII, dans ses ouvrages, t. I, p. 495-502) et Muratori, Annali d’Italia, t. IV, p. 229, 236, édit. in-8°.

[3964] Cette anecdote se trouve dans deux différents articles μεδιολανον et κορυκος des mélanges de Suidas.

[3965] Leo respondis : Humana hoc pictum manu ;

Videres hominem dejectum, si pingere

Leones scirent.

Appendix ad Phœdrum, Fab. 15.

Dans Phèdre, le lion en appelle assez gauchement du tableau aux amphithéâtres, et j’ai observé avec plaisir que le goût naturel de la Fontaine lui a fait rejeter cette mauvaise conclusion.

[3966] Paul diacre (de Gest. Langobard., l. II, c. 4 p. 784), donne la description des provinces de l’Italie environ vers la fin du huitième siècle : Venetia non solum in paucis insulis quas nunc Venetias dicimus, constat ; sed ejus terminus a Pannoniœ finibus usque Adduam fluvium protelatur. L’histoire de cette province jusqu’au siècle de Charlemagne, forme la première, et la plus intéressante partie de Verona illustrata (p. 388), dans laquelle le marquis Scipion Maffei s’est montré également capable des plus grandes vues et des recherches les plus détaillées.

[3967] Cette émigration, n’est attestée par aucun contemporain ; mais le fait est prouvé par l’évènement et la tradition a pu en conserver les circonstances. Les citoyens d’Aquilée se retirèrent dans l’île Gradus, ceux de Padoue à Rivus-Altus ou Rialto, où la ville de Venise a été bâtie dans la suite, etc.

[3968] La topographie, et les antiquités des îles Vénitiennes depuis Gradus jusqu’à Clodia ou Chioggia, sont exactement décrites dans la Dissertation géographique de Italia medii Ævi, p. 151-155.

[3969] Le savant comte Figliasia prouvé dans des Mémoires sur les Vénètes (Mémorie de Veneti primi e secondi, del conte Figliasi, t. VI, Venezia, 1796), que dans les temps les plus reculés cette nation, qui occupait le pays qu’on a nommé depuis États vénitiens de terre ferme, habitait également les îles répandues sur ces côtes ; et que de là étaient venus les noms de Venetia prima et seconda ; dont le premier s’appliquait au continent, et le second aux îles et aux lagunes. Dès le temps des Pélasges et des Étrusques, les premiers Vénètes, habitant une contrée fertile et délicieuse, s’étaient voués à l’agriculture ; les seconds, placés au milieu des canaux, à l’embouchure des fleuves, et à portée des îles de la Grèce comme des campagnes fécondes de l’Italie, s’étaient adonnés à la navigation et au commerce. Les uns et les autres se soumirent aux Romains peu avant la seconde guerre punique. Ce ne fut cependant qu’après la victoire remportée par Marius sur les Cimbres, qu’on réduisit leur pays en province romaine. Sous le règne des empereurs, la première Vénétie mérita plus d’une fois, par ses malheurs, une place dans l’histoire..... Mais la province maritime était occupée de la pêche, des salines et du commerce. Les Romains ont regardé les peuples qui l’habitaient comme au-dessous de la dignité de l’histoire, et les ont laissés dans l’obscurité. Ils y demeurèrent jusqu’à l’époque où leurs îles offrirent une retraite à leurs compatriotes ruinés et fugitifs. Hist. des Républ. ital. du moyen âge, par Simonde Sismondi, t. I, p. 313. (Note de l’Éditeur.)

[3970] Cassiodore, Variar., l. XII, épît. 24. Maffei (Verona illustrata, part. I, p. 240-254) a traduit et expliqué cette lettre curieuse avec le génie d’un savant antiquaire et d’un sujet fidèle, qui regardait les Vénitiens, comme les seuls descendants légitimes de la république romaine. Il fixe la date de l’épître, et par conséquent de la préfecture de Cassiodore, A. D. 523 ; et l’autorité du marquis a d’autant plus de poids, qu’il avait préparé une édition des ouvrages de Cassiodore, et a publié une Dissertation sur la véritable orthographe de son nom. Voyez Osservazioni litterarie, t. II, p. 290-339.

[3971] Voyez, dans le second volume d’Amelot de La Houssaie, Histoire du gouvernement de Venise, une traduction du fameux Squittenio. Ce livre, qu’on a beaucoup trop vanté, trahit chaque ligne le manque de sincérité et la malveillance de l’esprit de parti ; mais on y trouve, rassemblés tous les principaux témoignages, soit authentiques, soit apocryphes, et le lecteur les discernera facilement.

[3972] Sirmond (Not. ad Sidon. Apollin., p. 19) a publié un passage curieux tiré de la Chronique de Prosper : Attila, redintegratis viribus, quas in Gallia amiscrat, Italiam ingredi per Pannonias intendit, nihil duce nostro, Ætio secundum prioris belli opera prospiciente, etc. Il reproche à Ætius d’avoir négligé la garde des Alpes, et d’avoir eu le dessein d’abandonner l’Italie ; mais cette accusation hasardée est au moins contrebalancée par les témoignages favorables d’Isidore et d’Idatius.

[3973] Voyez les portraits originaux d’Avienus et de son rival Basile, tracés et mis en opposition dans les épîtres 1, 9, p. 22, de Sidonius. Il avait étudié le caractère des deux chefs du sénat ; mais il s’était attaché à Basile, comme l’ami le plus sincère et le plus désintéressé.

[3974] On peut découvrir le caractère et les principes de saint Léon dans cent quarante et une de ses épîtres originales, qui éclaircissent toute l’histoire ecclésiastique de ce pontificat si long et si rempli, depuis A. D. 440 jusqu’en 461. Voyez Dupin, Biblioth. ecclés., t. III, part. 2, p. 120-165.

[3975] Tardis ingens ubi, flexibus errat.

Mincius, et tenera prœtexit arundine ripas

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Anne lacus tantos, te, Lari maxime ; teque

Fluctibus, et fremitu assurgens, Benace, marino.

[3976] Le marquis de Maffei (Verona illustrata, part. I, p. 95, 129-221, part. II, p. 2, 6) a éclairci avec beaucoup de goût et d’érudition cette intéressante topographie. Il place l’entrevue d’Attila et de Saint Léon près d’Ariolica ou Ardelica, aujourd’hui Peschiera, au confluent du lac et de la rivière. Il marque l’endroit qu’occupait la maison de Catulle, dans la péninsule de Sarmio, et découvre les Andes de Virgile, dans le village de Bandes, précisément où se subducere colles incipiunt, où les hauteurs du Véronèse s’abaissent dans la plaine de Mantoue.

[3977] Si statim infesto agmine urbem petussent ; grande discrimem esset : sed in Venetia quo fere tractu Italia mollissima est, ipsa solis cœlique clementia robur elanguit. Adhoc panis usu carnisque cocteœ, et dulcedine vini mitigatos, etc. Ca passage de Florus est plus applicable aux Huns qu’aux Cimbres, et il peut servir de commentaire à la peste envoyée du ciel, dont Idatius et Isidore prétendent que furent attaqués les soldats d’Attila.

[3978] L’historien Priscus rapporte, d’une manière positive, l’effet que produisit cet exemple sur l’esprit d’Attila. Jornandès, c. 42, p. 673.

[3979] Le tableau de Raphaël est dans le Vatican, et le bas-relief de l’Algardi sur un des autels de Saint-Pierre. Voyez Dubos, Réflex. sur la poésie et sur la peinture, t. I, p. 519, 520. Baronius (Annal. ecclés., A. D. 452, n° 57, 58 soutient hardiment la vérité de l’apparition, qui est rejetée toutefois par les plus savants et les plus pieux des catholiques.

[3980] Attila, ut Priscus historicus refert, extinctionis suæ tempore, puellam Ildico nomine, decoram valde, sibi matrimonio post innumerabiles uxores..... socans. Jornandès, c. 49, p. 683, 684. Il ajoute ensuite (c. 50, p. 686) : Filii Attilœ, quorum per licentiam libidinis pene populus fuit. Dans tous les siècles la polygamie fut admise chez les Tartares : le rang des épouses, parmi le peule, dépend de leur beauté ; et la matrone surannée arrange, sans murmurer le lit destiné à sa jeune rivale : mais parmi les princes les fils nés des filles de khans ont le premier droit à la succession de leur père. Voyez l’Histoire généalogique, p. 406, 407, 408.

[3981] La nouvelle de son crime passa bientôt jusqu’à Constantinople, où on lui donna un nom fort différent, et Marcellin observe que l’usurpateur de l’Europe périt dans la nuit par la main et par le couteau d’une femme. Corneille qui a suivi dans sa tragédie la vérité de l’Histoire, décrit cette hémorragie en quarante vers pompeux, et fait dire à Attila avec une fureur ridicule :

. . . . . . . . . . S’il ne veut s’arrêter (son sang),

Dit-il, on me paiera ce qu’il va m’en coûter.

[3982] Jornandès (c. 4, p. 684, 685) raconte les circonstances curieuses de la mort et des funérailles d’Attila ; et il y a lieu de croire que Priscus les a rapportées d’après lui.

[3983] Voyez Jornandès, de Reb. getic., c. 50, p. 685, 686, 687, 688. Sa distinction des armes nationales est curieuse et importante. Nam ibi admirandum reor fuisse spectaculum, ubi cernere erat cunctis pugnantem Gothum ense furentem, Gepidam in vulnere suorum cuncta tela frangentem ; Suevum pede, Hunnum sagitta prœsumere ; Alanum gravi, Herulum levi armatura, aciem instruere. Je ne sais point avec précision où est située la rivière de Netad.

[3984] Deux historiens modernes ont jeté de nouvelles lumières sur la ruine et la division de l’empire d’Attila : M. du Buat (t. VIII, p. 3-31, 68-94), par ses recherchés exactes et laborieuses ; et M. de Guignes, par son extraordinaire connaissance de la langue et des auteurs chinois. Voyez l’Hist. des Huns, t. II, p. 315-319.

[3985] Placidie mourut à Rome le 27 novembre A. D. 450 ; on l’enterra à Ravenne, où son sépulcre et même son corps, assis sur une chaise de bois de cyprès, a été conservé durant plusieurs siècles. Le clergé orthodoxe complimenta souvent l’impératrice, et saint Pierre Chrysologue l’assura que son zèle pour la sainte Trinité avait été récompensé par une auguste trinité d’enfants. Voyez Tillemont, Hist. des Empereurs, t. VI, p. 240.

[3986] Ætium Placidus mactavit semivir amens, dit Sidonius, Panegyr. Avit., 359. Le poète connaissait le monde, et n’était point disposé à flatter un ministre qui avait outragé ou disgracié Avitus et Majorien, dont Sidonius a fait successivement les héros de ses chants.

[3987] Relativement à la cause et aux circonstances de la mort d’Ætius et de Valentinien, nous n’avons que des renseignements obscurs et imparfaits. Procope (de Bell. vand., l. I, c. 4, p. 186, 187, 188) raconte fabuleusement tout ce qui est antérieur à son siècle ; il est donc indispensable d’y suppléer, et de le corriger par le secours de cinq ou six Chroniques, dont aucune n’a été composée à Rome ni en Italie, et qui ne peuvent que rapporter sans aucune liaison les bruits populaires répandus en Espagne, en Afrique, à Constantinople ou à Alexandrie.

[3988] Cette interprétation de Vettius, célèbre augure, fut citée par Varron dans le dix-huitième livre de ses Antiquités. Censorinus, de Die natali, c. 17, p. 91, éd. Haverc.

[3989] Selon Varon, le douzième siècle devait expirer A. D. 447 ; mais l’incertitude de l’époque véritable de la fondation de Rome peut permettre un peu de délai ou d’anticipation. Les poètes du siècle attestent cette opinion populaire, et leur témoignage n’est pas récusable.

Jam reputant annos, interceptoque volatu

Vulturis, incidunt properatis sœcula metis.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Jam prope fata tui bissenas vulturis alas

Implebant ; scis namque tuos, scis, Roma, labores.

Voyez DUBOS, t. I, p. 340-346.

[3990] Le cinquième livre de Salvien est rempli de lamentations pathétiques à d’invectives véhémentes. Son excessive liberté, prouve également la faiblesse et la corruption du gouvernement romain. Il publia son livre après la perte de l’Afrique (A. D. 439) et avant la guerre d’Attila (A. D. 451).

[3991] Les Bagaudes d’Espagne combattirent les troupes romaines en batailles rangées. Idatius en parle dans plusieurs articles de ses Chroniques, Salvien décrit très énergiquement leurs souffrances et leur révolte, De Gubern. Dei, l. V, p. 158, 159.

[3992] Sidonius Apollinaris composa la treizième épître de son second livre pour réfuter le paradoxe de son ami Serranus, qui manifestait pour le dernier empereur un enthousiasme aussi généreux que singulier. Cette épître, qu’avec un peu d’indulgente on peut regarder comme un ouvrage agréable, jette beaucoup de jour sur le caractère de Maxime.

[3993] Clientum prœvia, pedisequa, circumfusa populositas. C’est ainsi que Sidonius lui-même dépeint la suite qui environnait un autre sénateur de rang consulaire. (l. I, ep. 9).

[3994] Districtus ensis cui super impia

Cervice pendet, non Siculæ dapes

Dulcem elaborabunt saporem :

Non avium citharœque cantus

Somnum reducent. HORACE, Carmin, III, 1.

Sidonius termine sa lettre par l’histoire de Damoclès que Cicéron (Tusculan., V, 20, 21) a racontée d’une manière si inimitable.

[3995] Malgré le témoignage de Procope, Evagrius, Idatius, Marcellin, etc. ; le savant Muratori (Annali d’Italia) doute de la réalité de cette invitation. Non si puo dir quano sia facile il popolo a sognare e spacciar voci false. Mais son argument de l’intervalle du temps et du lieu est extrêmement faible. Les figues, qui croissaient près de Carthage furent présentées au sénat trois jours après avoir été cueillies.

[3996] Inficdoque tibi Burgundio ductu

Extorquet trepidas mactandi principis iras.

SIDON., Panegyr. Avit., 442.

Ce vers donne à penser que Rome et Maxime furent trahis par la troupe des Bourguignons mercenaires.

[3997] Prosper et l’Historia Micsellan attestent le succès apparent du pape Léon ; mais l’opinion peu probable de Baronius (A. D. 455, n° 13), qui suppose que Genseric respecta les trois églises apostoliques, n’est pas même soutenue du témoignage suspect du Liber Pontificalis.

[3998] La profusion de Catulus, qui dora le premier le toit du Capitole, ne fut pas généralement approuvée (Pline, Hist. nat., XXXIII, 18 ). Mais un empereur la surpassa ; et la dorure extérieure du temple coûta à Domitien douze mille talents (deux millions quatre cent mille livres sterling). Les expressions de Claudien et de Rutilius, Luce metalli œmula.... fastigia astris, et confundunigue vagos delubra micantia visus, prouvent évidemment que cette magnifique couverture ne fut enlevée ni par les chrétiens ni par les Goths. (Voyez Donat, Roma antiqua, l. II, c. 6, p. 125.) Il paraît assez probable que le toit doré était orné de statues dorées et de chars attelés de quatre chevaux également dorés.

[3999] Le lecteur curieux peut consulter le savant traité d’Adrien Reland, de Spoliis rempli Hierosolymitani in arcu Titiano Romæ conspicuis, in-12, Trajecti ad Rhenum, 1716.

[4000] Le vaisseau qui transportait les reliques du Capitole fut le seul qui fit naufrage. Si un païen fanatique eût parlé de cet accident, il aurait sans doute témoigné sa joie de ce que cette cargaison sacrilège avait été engloutie dans la mer.

[4001] Voyez, Victor Vitensis, de Pers. Vandal., l. I, c. 8, p. 11, 12, édit. Ruinart. Deogratias n’occupa que trois ans le siége pontifical de Carthage ; et si l’on n’eût pris la précaution de l’enterrer secrètement ; les habitants l’auraient dévotement mis en morceaux pour se partager ses reliques.

[4002] On trouve la mort de Maxime et le sac de Rome par les Vandales attestés par Sidonius, Paneg. Avit., 441-450 ; Procope, de Bell. vandal., l. I, c. 4, 5, p. 188, 189 ; et l. II, c. 5, p. 255 ; Evagrius, l. II, c. 7 ; Jornandès, de Reb. getic., c. 45, p. 677 ; et dans les Chroniques d’Idatius, Prosper, Marcellin et Théophane sous l’année à quelle elle appartient.

[4003] On est réduit à tirer l’histoire de la vie privée et de l’élévation d’Avitus ; du panégyrique prononcé par Sidonius Apollinaris, son sujet et son gendre, qu’on ne doit suivre qu’avec circonspection.

[4004] (10 juillet 455)

D’après l’exemple de Pline le Jeune, Sidonius (l. II, c. 2) a fait une description pompeuse, obscure et prolixe, de sa maison de campagne nommée Avitacium, et qui avait appartenu à Avitus. On n’en connaît pas au juste la position. On peut cependant consulter les notes de Savaron et de Sirmond.

[4005] Sidonius (l. II, epist. 9) décrit la manière dont vivaient les nobles de la Gaule, d’après une visite qu’il fit à un de ses amis dans les environs de Nîmes. La matinée se passait à la paume, sphœristerium, ou dans leur bibliothèque, qui était garnie d’auteurs latins, profanes et sacrés, les premiers à l’usage des hommes, et les autres pour les femmes. On se mettait deux fois à table, à dîner et à souper, et les repas consistaient en viandes chaudes, rôties et bouillies, et en vins. Dans l’intervalle, entre les deux repas, on dormait, on se promenait à cheval, ou l’un prenait des bains chauds.

[4006] Trois mots d’un historien véridique, Romanum ambisset imperium (saint Grégoire de Tours, l. II, c. 2, t. II, p. 168), anéantissent soixante vers du Panégyrique (505-575) qui décrit les efforts de Théodoric et des Gaulois pour vaincre la modeste répugnance d’Avitus.

[4007] Isidore, archevêque de Séville, qui était lui-même de la famille royale des Goths, avoue et excuse presque (Hist. Goth., p. 718) le crime que leur esclave Jornandès avait bassement dissimulé, c. 43, p. 673.

[4008] Cette description soignée était sans doute dictée par quelque motif de politique : elle était destinée au public, et les amis de Sidonius l’avaient répandue avant qu’on l’insérât dans la collection de ses épîtres. Le premier livre fut publié séparément. Voyez Tillemont, Mém. ecclés., t. XVI, p. 264.

[4009] J’ai supprimé dans, le portrait de Théodoric plusieurs circonstances minutieuses et des termes techniques qui ne sont supportables ou même intelligibles que pour ceux qui, comme les contemporains de Sidonius, fréquentaient les marchés où les esclaves étaient exposés nus en vente. Dubos, Hist. crit., t. I, p. 404.

[4010] Sidonius d’Auvergne, n’était pas sujet de Théodoric ; mais, il fut peut-être obligé de solliciter la justice ou la faveur de la cour de Toulouse.

[4011] Théodoric avait fait lui-même une promesse solennelle et volontaire de fidélité, dont on avait connaissance en Gaule et en Espagne.

. . . . . . . . . . Romæ sum ; te duce, amicus ;

Principe te, miles. SIDON., Paneg. Avit., 519.

[4012] Quœque sinu pelagi jactat se Bracara,dives.

AUSON., de claris Urbibus, p. 245.

Le dessein du roi des Suèves prouve que la navigation des ports de la Galice dans la Méditerranée était déjà connue et pratiquée. Les vaisseaux de Bracara ou Braga naviguaient le long des côtes sans oser se hasarder dans l’océan Atlantique.

[4013] La guerre des Suèves est la partie la plus authentique de la Chronique d’Idatius, qui, comme évêque d’Iria Flavia, en avait été le témoin et la victime. Jornandès (c. 44, p. 675, 676, 677) s’est étendu avec plaisir sur la victoire des Goths.

[4014] Dans un des portiques ou galeries de la bibliothèque de Trajan, parmi les statues des écrivains et des orateurs célèbres. Sidon. Apoll., l. IX, epist. 16, p. 284 ; Carm. VIII, p. 350.

[4015] Luxoriose agere volens, a senatoribus projectus est, dit laconiquement saint Grégoire de Torrs (l. II, c. 2, t. II, p. 168.). Une ancienne Chronique (t. II, p. 649) raconte une plaisanterie indécente d’Avitus, qui semble plus applicable à Rome qu’à Trèves.

[4016] Sidonius (Panegyr. Anthem., 302, etc.) célèbre la haute naissance de Ricimer, et fait entendre qu’elle lui donne des droits sur les royaumes des Goths et des Suèves.

[4017] Voyez la Chronique d’Idatius. Jornandès (c. 44, p. 676) l’appelle, avec quelque raison, virum egregium, et pene tunc in Italia ad exercitum singularem.

[4018] Parcens innocentiœ Aviti. C’est ainsi que Victor Tunnunensis (in Chron. ap. Scaliger Euseb.) s’exprime d’un ton de compassion dédaigneuse. Dans un autre endroit il le nomme vir tonus simplicitati. Cette louange est plus modeste mais plus solide et plus sincère que celle de Sidonius.

[4019] Ce saint fut martyrisé, dit-on, sous le règne de Dioclétien. (Tillemont, Mém. ecclés., t. V, p. 279, 696.) Saint Grégoire de Tours, qui lui était particulièrement dévoué, a dédié à la gloire de saint Julien martyr un livre entier (de Gloria Martirum, l. II, in Max. Bibl. Patrum, t. II, p. 861-871), dans lequel il raconte une cinquantaine de miracles ridicules opérés par ses reliques.

[4020] Saint Grégoire de Tours (l. II, c. II, p. 168) est concis, mais exact, en parlant du règne de son compatriote. L’expression d’Idatius, caret imperio, caret et vita semble annoncer que sa mort fut violente ; mais il faut qu’elle eût été secrète, puisque Evagrius (l. II, c. 7) a pu supposer qu’il est mort de la peste.

[4021] Après s’être modestement justifié pas l’exemple de ses confrères Virgile et Horace, Sidonius avoué sincèrement sa faute, et promet de la réparer.

Sic mihi diverso nuper sub Marte cadenti,

Jussisti placido victor ut essent animo.

Serviat ergo tibi servati lingua poëtœ,

Algue meœ vitæ laus tua sit pretium.

Sidon. Apoll., Carm., IV, p. 308. Voyez Dubos, Hist. crit., t. I, p. 448, etc.

[4022] Procope, de Bell. vandal., l. I, c. 7, 194.

[4023] Ce panégyrique fut prononcé à Lyon avant la fin de l’année 458, tandis que l’empereur était encore consol. On y trouve plus d’art que de génie, et plus de travail que d’art. Les ornements sont ou faux ou de mauvais goût, l’expression est faible et prolixe, et Sidonius manquait d’intelligence pour fixer habilement l’attention sur son principal personnage. La vie privée de Majorien est renfermée dans deux cents vers, 107-305.

[4024] Elle sollicita vivement sa mort et eut peine à se contenter de sa disgrâce il paraît qu’Ætius, comme Bélisaire et Marlborough, se laissait gouverner par sa femme ; et quoiqu’elle, fût d’une piété assez exemplaire pour opérer des miracles (saint Grég. de Tours, l. II, c. 7, p. 162), sa dévotion se conciliait avec la bassesse et la cruauté.

[4025] Les Allemands avaient passé les Alpes Rhétiennes, et furent défaits dans les Campi Canini, ou vallée de Bellinzone, dans laquelle coule le Tésin en descendant du mont Adule ou Saint-Gothard, dans le lac Majeur. (Cluvier, Italia antiq., t. I, p. 100, 101.) Cette victoire tant vantée, remportée sur neuf cents Barbares. (Panegyr. de Majorien, 373), prouve l’extrême faiblesse de l’Italie.

[4026] Imperatorem me factum, P. C., electionis vestræ arbitrio, et fortissimi exercitus ordinatione, agnoscite. Novell. Majorian., tit. III, p. 34. Ad calcem Cod. Theodœ. Sidonius proclame le vœu unanime de l’empire,

. . . . . . . . . . Postquam ordine vobis

Ordo omnis regnum dederat ; plebs, cuvia, miles

Et collega simul. . . . . 386.

[4027] On pourrait lire dilationes comme delationes ; mais ce dernier offrant un sens plus satisfaisant, je lui ai donné la préférence.

[4028] Ab externa hoste et a domestica clade liberavimus. Par la dernière Majorien ne peut entendre que la tyrannie d’Avitus dont il avouait conséquemment la mort comme une action méritoire. A cette occasion Sidonius est obscur et embarrassé. Il parle des douze Césars, des nations de l’Afrique, etc., pour éviter de prononcer le nom d’Avitus (305, 369).

[4029] Voyez l’édit entier ou l’épître de Majorien au sénat. (Novell., tit. 4, p. 34.) Cependant les mots regnum nostrum portent un peu l’empreinte du siècle, et ne cadrent pas trop bien avec celui de respublica, qu’il répète souvent.

[4030] Voyez les lois de Majorien : elles sont au nombre de neuf, très longues et comprennent un grand nombre d’objets, à la fin du Cod. Theod., Novell., l. IV, p. 32, 37. Godefroy n’a fait aucun commentaire sur ces dernières pièces.

[4031] Fessas provincialium varia atque multiplici tributorum exactione fortunas, et extraodinarus fiscalium solutionum oncribus attritas, etc. Novell. Majorian, tit. IV, p. 34.

[4032] Le savant Greaves (vol. I, p. 329, 330, 331) a découvert, à force de recherches, que les aurei des Antonins pesaient cent dix-huit grains anglais, et que ceux du cinquième siècle n’en pesaient que soixante-huit. Majorien donna cours à toutes les pièces d’or, en exceptant le solidus des Gaulois, défectueux non bas relativement au poids, mais au titre.

[4033] L’édit entier (Novell. Majorian., tit. VI, p. 35) est très curieux. Antiquarum ædium dissipatur speciosa constructio ; et ut aliquid reparetur, magna diruuntur. Hinc jam occasio nascitur, ut etiam unusquisque privatum œdificium construens ; per gratiam jadicum.... prœsumere de publicis locis necessaria ; et transferre non dubitet, etc. Pétrarque répéta les mêmes plaintes dans le quatorzième siècle avec autant de zèle, mais avec moins de puissance et de succès. (Vie de Pétrarque, t. I, p. 326, 321.) Si je continue cette histoire, je n’oublierai point la décadence et la destruction de la ville de Rome, objet intéressant, auquel j’avais borné mon premier plan.

[4034] L’empereur réprimande Rogatien, consulaire de Toscane, et le blâme de sa douceur d’un ton d’aigreur qui ressemble au ressentiment personnel. (Novell., tit. IX, p. 37.) La loi qui punissait l’obstination des veuves fut révoquée par Sévère, successeur de Majorien. Novell. Sever., tit. I, p. 37.

[4035] Sidonius, Panegyr Majorian., 385-440.

[4036] La revue de l’armée et le passage des Alpes occupent la partie la moins médiocre du panégyrique, 470-552. M. du Buat (Hist. des Peuples, etc., t. VIII, p. 49-55) est infiniment plus satisfaisant dans son commentaire que Savaron et Sirmond.

[4037] Τα μεν οπλοις, τα δε λογοις. Telle est la distinction aussi juste que frappante établie par Priscus (Excerpt. leg., p. 42) dans un fragment qui jette beaucoup de lumière sur la vie de Majorien. Jornandès, supprime la défaite et l’alliance des Visigoths, qui furent publiées dans la Galice, et sont relatées dans la Chronique d’Idatius.

[4038] Florus (l. II, c. 2) se plaît à supposer poétiquement que les arbres furent métamorphosés en vaisseaux ; et réellement le fait, tel qu’il est raconté dans le premier livre de Polybe, s’éloigne trop du cours ordinaire des choses.

[4039] Interea duplici texis dum littore classem

Inferno superoque mari, cedit omnis in œquor

Silva tibi, etc.

SIDON., Panegyr. de Major., 441-461.

Le nombre de vaisseaux, que Priscus fixe à trois cents, a été enflé par une vague comparaison avec les flottes de Xerxès, d’Agamemnon et d’Auguste.

[4040] Procope, de Bell. vandal., l. I, c. 8, p. 194. Lorsque Genseric introduisit dans l’arsenal de Carthage cet hôte dont il était loin de soupçonner le rang, les armes résonnèrent sans qu’on les touchât. Majorien avait teint en noir ses cheveux blonds.

[4041] Spoliisque potitus

Immensis, robur luxu jam perdiditi omne,

Quo valuit dum pauper erat.

Panegyr. Major., 330.

Il charge ensuite Genséric, assez injustement, à ce qu’il paraît, de tous les vices de ses sujets.

[4042] Il brûla les villages, et empoisonna les eaux. (Priscus, page 4). Dubos (Hist. critique, tome I, page 75) observe que les magasins des Maures, que ceux-ci ont coutume d’enterrer, purent échapper à ses recherches. Ils creusent deux ou trois cents trous dans le même champ, et chaque trou contient au moins quatre cents boisseaux de blé. Voyages de Shaw, p. 39.

[4043] Idatius, qui était dans la Galice, à l’abri du pouvoir de Ricimer, déclare avec franchise et hardiesse, Vandali per proditores adomoniti, etc. Il ne nomme cependant pas l’auteur de la trahison.

[4044] Procope, de Bell. vandal., l. I, c. 8, p. 194. Le témoignage d’Idatius parait impartial, Majorianum de Galliis Romam redeuntem, et romano imperio, vel nomini, res necessarias ordinantem, Ricimer livore percitus, et invidorum consilio fultus, fraude interficit circumventum. Quelques-uns lisent Suevorum ; et je voudrais n’effacer ni l’un ni l’autre de ces mots, parce qu’ils font connaître les différents auteurs de la conspiration qui précipita Majorien du trône.

[4045] Voyez les Épigrammes d’Ennodius, n° 135, inter Sirmondi opera, t. I, p. 1903. Elle est plate et obscure ; mais Ennodius fut fait évêque de Pavie cinquante ans après la mort de Majorien, et ses louanges méritent quelque confiance.

[4046] Sidonius fait longuement le récit (l. I, ep. II, p. 25-31) d’un souper à Arles où il fut invité par Majorien peu de temps avant sa mort. Il n’avait point l’intention de louer un empereur qui n’existait plus ; mais une observation accidentelle : Subrisit Augustus, ut erat, auctoritate servata, cum se communioni dedisset, joci pleans, prouve, plus en faveur de l’empereur que les six cents vers de son vénal panégyrique.

[4047] Sidon. (Paneg. Anthem., p. 317) l’envoie, dans le ciel.

Auxerat Augustus, naturæ lege ; Severus,

Divorum, numerum. . . . . . . . . .

On trouve dans une ancienne liste des empereurs, composée du temps de Justinien, les louanges de la piété de Sévère ; cette blême autorité fixe sa résidence à Rome. Sirmond, Not. ad Sidon., p. 111-112.

[4048] Tillemont, que les vertus des infidèles scandalisent toujours, attribue ce portrait avantageux de Marcellin, conservé par Suidas, au zèle partial des auteurs païens, Hist. des Empereurs, t. VI, p. 330.

[4049] Procope, de Bell. vandal., l. I, c. 6, p. 191. Dans plusieurs circonstances de la vie de Marcellin, n’est pas aisé de concilier les historiens grecs avec les chroniques latines de ces temps.

[4050] Je crois devoir appliquer à Ægidius, les louanges que Sidonius (Panég. de Majorien, p. 553) donne à un maître général qu’il ne nomme pas, mais qui commandait l’arrière-garde de Majorien. Idatius loue sa piété d’après l’opinion publique ; et Priscus parle de ses talents militaires, p. 42.

[4051] Saint Grégoire de Tours, l. II, c. 12, dans le tome II, page 168. Le père Daniel, dont les connaissances historiques sont superficielles et remontent peu aux sources, a fait quelques objections contre l’histoire de Childéric (Hist. de France, t. I, Préface histor., p. 78., etc.) ; mais Dubos, y a répondu d’une manière victorieuse (Hist. crit., t. I, p. 460-510) ainsi que deux pisteurs qui ont disputé le prix de l’Académie de Soissons (p. 131-177 ; 310-339 ). Relativement à la durée de l’exil de Childéric il est indispensable ou de prolonger la vie d’Ægidius au-delà de la date fixée par la Chronique d’Idatius, ou de corriger, le texte de saisit Grégoire, en lisant quarto anno au lieu d’octavo.

[4052] La guerre navale de Genséric se trouve détaillée par Priscus (Excerpt. legat., p. 42) ; Procope (de Bell. vand., l. I, c. 5, p. 189, 190, et c.  22, p. 228) ; Victor Vitensis (de Persecut. Vandal., l. I, c. 17) ; Ruinart (p. 467-481), et dans trois panégyriques de Sidonius, dont l’ordre chronologique a été ridiculement transposé dans les éditions de Savaron et de Sirmond. (Avit. carm., VII, 441- 451 ; Major. carm., v. 327-350, 385-440 ; Anthem. carm., II, 348-386). Dans un passage, le poète semble être animé par son sujet, et il exprime une idée forte par une image saillante :

Hinc Vandalus hostis

Urget ; et in nostrum numerosa classe quotannis

Militat excidium ; conversoque ordine Fati

Torrida caucaseos infert mihi Byrsa furores.

[4053] Le poète est forcé d’avouer l’embarras de Ricimer.

Præterea invictus Ricimer, quem publica fata

Respiciunt ; proprio solus vix Marte repellit

Piratam per rura vagum . . . . .

L’Italie adresse ses plaintes au Tibre ; et Rome, à la sollicitation au dieu du fleuve, se transporte à Constantinople, renonce à ses anciennes prétentions, et implore le secours d’Aurore, déesse de l’Orient. Ce merveilleux mythologique, dont avait déjà usé et abusé le génie de Claudien, est constamment l’unique et misérable ressource de Sidonius.

[4054] Les auteurs originaux des règnes de Marcien, Léon et Zénon, sont réduits à quelques fragments ; et, il faut suppléer aux lacunes par les compilations plus récentes de Théophane, Zonare, et Cedrenus.

[4055] Sainte Pulchérie mourut (A. D. 453) quatre ans avant son mari titulaire ; et les Grecs modernes célèbrent sa fête le 10 de septembre. Elle légua son immense patrimoine pour des usages pieux, ou du moins pour l’usage de l’Église. Voyez Tillemont, Mém. ecclés., t. XV, p. 181-184.

[4056] Voyez Procope, de Bell. vandal., l. I, c. 4, p. 185.

[4057] On peut inférer de l’obstacle qui empêcha Aspar de monter sur le trôné, que la tache d’hérésie était perpétuelle et indélébile, tandis que celle de barbaric disparaissait à la seconde génération.

[4058] Théophane, p. 95. Cette cérémonie semble avoir été l’origine de celle que tous les princes chrétiens ont adoptée depuis, et de laquelle le clergé a tiré de si dangereuses conséquences.

[4059] Cedrenus (p. 345, 346), historien familiarisé avec les écrits des plus beaux siècles, a conservé les remarquables expressions d’Aspar.

[4060] La puissance des Isauriens agita l’empire d’Orient sous les deux règnes suivants de Zénon et d’Anastase ; mais ces troubles finirent par la destruction de ces Barbares, qui avaient défendu leur farouche indépendance durant environ deux cent trente années.

[4061] . . . . . . . . . . . . . . . Tali tu civis ab urbe

Procopio genitere micas ; cui prisca propago

Augustis venit a proavis. . . . . .

SIDON., Panégyr. Anthem., 67-306.

Le poète continue ensuite à raconter la vie privée et les aventures du futur empereur, dont il était probablement fort mal informé.

[4062] Sidonius avoue avec assez d’ingénuité que la modération d’Anthemius ajouta un nouveau lustre (210, etc.) aux vertus de ce prince, qui refusa un trône, et n’accepta l’autre qu’avec répugnance (22, etc.).

[4063] Le poète célèbre encore l’unanimité de tous les ordres de l’État (15-22) ; et la chronique d’Idatius atteste les forces dont sa marche fut accompagnée.

[4064] Interveni autem nuptus patricii Ricimeris, cui filia perennis Augusti in spem publicæ securitatis copulatur. Le voyage de Sidonius depuis Lyon, et les fêtes de Rome, sont décrits avec assez de talent. (l. I, épist. 5, p. 9-13 ; épist. 9, p. 21).

[4065] Sidonius (l. I, épist. 9, p. 23, 24) déclare nettement son motif, son travail et sa récompense. Hic ipse panegyricus, si non judicium, certè eventum, boni operis, accepit. Il passa à l’évêché de Clermont, A. D. 471. Tillemont, Mém. ecclés., t. VI, p. 750.

[4066] Le palais d’Anthemius était situé sur le bord de la Propontide. Dans le neuvième siècle, Alexis, gendre de l’empereur Théophile, obtint la permission d’acheter le terrain, et finit ses jours dans un monastère qu’il fonda sur ce délicieux rivage. Ducange, Constantinopolis christiana, p. 117-152.

[4067] Papa Hilarius.... apud beatum Petrum apostolum palmam id fieret, clara voce constrinxit, in tantum ut non cafacienda cum interpositione juramenti, idem promitteret imperator. Gelas., epist. Ad Andronic apud Baron A. D. 467, n° 3. Le cardinal observe avec complaisance qu’il était beaucoup plus difficile d’introduire une hérésie à Rome qu’à Constantinople.

[4068] Damascius, dans la Vie du philosophe Isidore, apud Photium, p. 1049. Damascius, qui vivait sous le règne de Justinien, composa un autre ouvrage de cinq cent soixante-dix histoires extraordinaires d’âmes, de démons et d’apparitions, etc., rêveries du paganisme platonicien.

[4069] Dans les œuvres poétiques de Sidonius, qu’il condamna dans la suite (l. IX, epist. 16, p. 285), les principaux acteurs sont des divinités fabuleuses. Si les anges fustigèrent sévèrement saint Jérôme pour avoir lu Virgile, cette imitation servile devait valoir de plus à l’évêque de Clermont, une correction semblable de la part des Muses.

[4070] Ovide (Fastes, v. 267-452) a donné une description piquante des folies de l’antiquité, qui inspiraient alors encore un si grand respect, qu’un grave magistrat qui courait tout nu par les rues, n’inspirait ni le mépris ni la surprise.

[4071] Voyez Denys d’Halicarnasse, l. I, p. 25-65, éd. Hudson ; les antiquaires romains Donat (l. II, c. 18, p. 173-174) et Nardini (p. 386, 387) ont travaillé à découvrir la position exacte du Lupercal.

[4072] Baronius publia, d’après les manuscrits du Vatican, l’épître du pape Gélase (A. D. 496, n° 28-45), qui a pour titre : Adversus Andromachum senatorem, cœterosque Romanos, qui Lupercalia, secundum morem pristinum, colenda constituebant. Gélase suppose toujours que ses adversaires ont au moins le nom de chrétiens, et, pour ne pas leur céder en préjugés et en absurdité, il impute toutes les calamités du temps à la célébration de cette fête innocente.

[4073] Itaque nos quibus totius mundi regimen commisit superna provisio..... Pius et triumphator semper Augustus filius noster Anthemius, licet divina majestas et nostra creatio pietati ejus plenam imperii commiserit potestatem, etc. Tel est le ton de dignité que prend Léon ; et Anthemius le nomme respectueusement dominus et pater meus princeps sacratissimus Leo. Voyez Novell. Anthem., tit. 2, 3, p. 38, ad calcem Cod. Theod.

[4074] L’expédition d’Héraclius est obscurcie d’un grand nombre de difficultés (Tillemont, Hist. des Empereurs, t. VI, p. 640) ; et il faut user avec circonspection des circonstances fournies par Théophane, pour ne pas contrarier l’autorité plus respectable de Procope.

[4075] La marche de Caton depuis Bérénice, dans la province de Cyrène, était beaucoup plus longue que celle d’Héraclius depuis Tripoli. Il traversa les sables du désert en trente jours de marché, et il fallut s’approvisionner en outre des munitions ordinaires, d’un grand nombre d’outres pleines d’eau, et de plusieurs psylli, à qui on supposait l’art de guérir en les suçant, les blessures des serpents de leur pays. Voyez Plutarque, in Caton. uticens, t. IV, p. 275 ; Strabon, Géogr., l. XVII, p. 1193.

[4076] La somme totale est clairement énoncée par Procope, de Bell. vandal., l. I, c. 6, p. 91. Les parties séparées dont elle était formée, et que Tillemont (Hist. des Empereurs, t. VI, p. 396) a péniblement extraites des écrivains de l’histoire byzantine, sont moins authentiques et moins intéressantes. L’historien Malchus déplore la misère publique (Excerpt. ex Suida in corp. Hist. byzant., p. 58) ; mais c’est sûrement à tord qu’il accuse Léon d’avoir entassé dans son trésor les sommes qu’il avait arrachées au peuple.

[4077] Ce promontoire est à quarante milles de Carthage (Procope, l. I, c. 6, p. 192), et à vingt lieues de la Sicile (Voyages de Shaw, p. 89). Scipion aborda plus avant dans la baie au promontoire Blanc. Voyez la Description de Tite-Live, XXIX, 26, 27.

[4078] Théophane (p. 100) affirme que plusieurs vaisseaux des Vandales coulèrent bas. On doit entendre dans un sens très modifié le témoignage de Jornandès lorsqu’il assure que Basiliscus attaqua Carthage. Jornandès, de Success. regn.

[4079] Damascius, in Vit. Isidor. apud Phot., p. 1048. En comparant les trois courtes chroniques de ces temps, il semble en résulter que Marcellin combattit prés à Carthage, et qu’il fut tué en Sicile.

[4080] Pour la guerre d’Afrique, voyez, Procope, de Bell. vandal., l. 1, c. 6, p. 191, 192, 193 ; Théophane, p. 99, 100, 101 ; Cedrenus, p. 349, 350 ; et Zonare, t. II, l. XIV, p. 50. Montesquieu (Considération sur la grandeur, etc., c. 20) a fait une observation judicieuse sur le mauvais succès de ces grandes expéditions maritimes.

[4081] Jornandès est notre meilleur guide pour les règnes de Théodoric II et d’Euric (de Reb. getic., c. 44, 45, 46, 47 p. 675-681). Idatius finit trop tôt, et Isidore ne s’étend pas assez sur les affaires d’Espagne, dont il aurait pu rendre compte. L’abbé Dubos, dans son troisième livre de l’Hist. critique, t I, p 424-620, a éclairci avec beaucoup de travail les événements relatifs à la Gaule.

[4082] Voyez Mariana, Hist. Hispan., t. I, l. V, c. 5, p. 162.

[4083] On trouve un tableau imparfait, mais original, de l’état de la Gaule, et principalement de l’Auvergne, dans Sidonius, qui, comme sénateur et ensuite comme évêque, s’intéressait vivement au sort de son pays. Voyez l. V, ep. I, 5, 9, etc.

[4084] Sidonius, l. III, epist. 3, p. 65-68 ; Saint Grégoire de Tours, l. II, c. 24, t. II, p. 174 ; Jornandès, c. 45, p. 675. Ecdicius n’était peut-être que le beau-fils d’Avitus, et né d’un premier mariage de la femme de cet empereur.

[4085] Si nullœ a republica vires, nulla prœsidia ; si nullœ, quantum rumor est, Anthemii principis opes, statuit, te auctore, nobilitas seu patriam dimittere seu capillos. Sidonius, l. II, epist. I, p. 33. Ces derniers mots (Sirmond, Not., p. 25) peuvent signifier la tonsure cléricale dont Sidonius lui-même avait fait choix.

[4086] On peut suivre l’histoire de ces Bretons dans Jornandès, c. 45, p. 678 ; Sidonius, l. III, epist. 9, p. 73, 74 ; et saint Grégoire de Tours, l. II, c. 18, p. 170. Sidonius, qui appelle, ces troupes mercenaires, argutos, armatos, tumultuosos, virtute, numero, contubernio, contumaces, s’adresse à leur général sur le ton de l’amitié et de la familiarité.

[4087] Voyez Sidonius (l. I, epist. 7, p. 15-20) et les notes de Sirmond. Cette lettre fait autant d’honneur à son cœur qu’à son esprit. La prose de Sidonius, quoiqu’un peu défigurée par l’affectation et le mauvais goût, est infiniment préférable à ses insipides vers.

[4088] Quand le Capitole cessa d’être un temple, on en fit la demeure des magistrats civils, et il est encore la résidence du sénateur romain. On permettait aux bijoutiers, etc., d’étaler sous les portiques leurs précieuses marchandises.

[4089] Senatus-consultum Tiberianum. Sirmond, Not., p. 17. Mais cette loi n’admettait que dix jours entre la sentence et l’exécution ; ce fut Théodose qui ajouta les vingt autres.

[4090] Catilina seculi nostri. Sidonius, l. II, epist. 1, p. 33 ; l. V, epist. 13, p. 143 ; l. VII, epist. 7, p. 185. Il parle avec horreur des crimes de Seronatus, et applaudit à sa mort, peut-être avec l’indignation d’un citoyen vertueux, et peut-être avec la haine secrète d’un ennemi personnel.

[4091] Ricimer défit dans une bataille, sous le règne d’Anthemius, et tua de sa propre main Beorgor, roi des Alains. (Jornandès, c. 45, p. 678.) Sa sœur avait épousé le roi des Bourguignons, et il conserva toujours des liaisons avec la colonie des Suèves établis dans la Norique et la Pannonie.

[4092] Galatam concitatum. Sirmond, dans ses notes sur Ennodius, applique cette expression à Anthemius lui-même. L’empereur était probablement né dans la Galatie, dont on accusait les habitants, les Gallo-Grecs, de réunir les vices des peuples sauvages à ceux des nations civilisées et corrompues.

[4093] Saint Épiphane occupa trente ans le siége épiscopal de Pavie (A. D. 467-497). Voyez Tillemont, Mém. ecclés., t. XVI, p. 788. Son nom et ses actions seraient demeurés inconnus à la postérité, si Ennodius, un de ses successeurs, n’avait pas écrit sa vie (Sirmond opera, t. I, 1647-1692), dans laquelle il le représente comme un des plus grands hommes de son siècle.

[4094] Ennodius (p. 1659-1664) rend compte de l’ambassade de saint Épiphane ; et son récit, quelque verbeux et ampoulé qu’il puisse paraître, éclaircit quelques circonstances intéressantes de la chute de l’empire d’Occident.

[4095] Priscus, Excerpt. légat., p. 14 ; Procope, de Bell. vandal., l. I, c. 6, p. 191. Ce fut après la mort de Majorien qu’Eudoxie et sa fille obtinrent la liberté. Peut-être accorda-t-on les honneurs du consulat à Olybrius, comme présent de noces.

[4096] La durée du règne d’Olybrius fixe la date de son arrivée, quoi qu’en puisse dire Pagi. Théophane et la Chronique de Paschal conviennent du consentement de l’empereur Léon. Nous ignorons quels étaient ses motifs, et notre ignorance s’étend jusque sur les faits les plus publics et les plus intéressants de ces temps obscurs.

[4097] Des quatorze quartiers dont Rome était composée, du temps d’Auguste, d’après la division que ce prince en avait faite ; il n’y en avait qu’un sur le côté toscan du Tibre, et c’était le Janicule ; mais, dans le cinquième siècle, le faubourg du Vatican formait une partie considérable de la ville ; et dans la distribution ecclésiastique nouvellement faite par Simplicius, le pape régnant, deux des sept paroisses de Rome dépendirent de l’église de Saint-Pierre. (Voyez Nardini, Roma antica, p. 67.) Je serais forcé de faire une dissertation aussi fastidieuse que longue si je voulais indiquer les points sur lesquels je suis disposé à m’écarter de la topographie de ce savant romain.

[4098] Nuper Anthemu et Ricimeris civili furore subversa est. Gelas, in epist. ad Andromach., apud Baron, A. D. 496 ; n° 42. Sigonius (t. I, l. XIV, de occidentali Imperio, p. 542, 543) et Muratori (Annali d’Italia, t. IV, p. 308, 309) ont éclairci cette scène sanglante et obscure avec le secours d’un manuscrit moins imparfait de l’Historia Miscella.

[4099] Telle avait été la sæva ac deformis urbe totâ facies, lorsque Rome fut assaillie et emportée par les soldats de Vespasien (voyez Tacite, Hist., III, 82, 83) ; et toutes les espèces de désordres avaient acquis depuis beaucoup d’activité. Tous les siècles présentent à peu près les mêmes calamités, mais ils s’écoulent sans produire un Tacite pour les décrire.

[4100] Voyez Ducange, Fam. byzant., p. 74, 75. Aréobinde, qui paraît avoir épousé la nièce de l’empereur Justinien, était le huitième descendant de Théodose Ier.

[4101] Les dernières révolutions de l’empire d’Occident sont faiblement indiquées par Théophane (p. 102), ainsi que par Jornandès (c. 45, p. 679) ; la Chronique de Marcellin et les Fragments d’un auteur anonyme, publiés par Valois à la fin d’Ammien (p. 716, 717). Sans la malheureuse concision de Photius, nous aurions pu tirer de grands secours des histoires contemporaines de Malchus et de Candidus.

[4102] Voyez saint Grégoire de Tours, l. II, t. II, p. 75 ; Dubos, Hist. critique, t. I, p. 613. Par la mort ou par le meurtre de ses deux frères, Gundobald acquit la possession entière du royaume de Bourgogne, dont leurs discordes avaient préparé la ruine.

[4103] Julius Nepos armis pariter summus Augustus ac moribus. Sidonius, l. V, epist. 16, p. 146. Nepos donna à Ecdicius le titre de patrice qu’Anthemius lui avait promis. Decessoris Anthemii fidem absolvit. Voyez l. VIII, epist. 7, p. 224.

[4104] Nepos envoya, saint Épiphane comme ambassadeur chez les Visigoths, pour fixer fines imperii italici. (Ennodius in Sirmond, t. I, p. 1665-1669.) Son discours pathétique déguisa le secret honteux qui excita depuis les justes et amers reproches de l’évêque de Clermont.

[4105] Malchus, apud Phot., p. 172 ; Ennodius, epigram. 82, in Sirmond opera, t. I, p. 1879. Il n’est pourtant pas absolument certain que l’empereur et l’archevêque fussent la même personne.

[4106] Relativement aux mercenaires qui renversèrent l’empire d’Occident, nous suivons Procope (de Bell. Goth., l. I, c. 1, p. 308). L’opinion générale et quelques écrivains très modernes représentés mal à propos Odoacre comme un monarque, et un monarque étranger, qui envahit l’Italie avec une armée de ses sujets naturels.

[4107] Orestes, qui eo tempore, quandô Attila ad Italiam venit, se illi junxit, et ejus notarius factur fuerat. (Anonyme Val., p. 716.) Il se trompe sur la date ; mais son opinion paraît fondée lorsqu’il assure que le secrétaire d’Attila fut le père d’Augustule.

[4108] Voyez Ennodius, in Vit. Epiph. Sirmond, t. I, p. 1669, 1670. Il confirme le récit de Procope ; cependant on peut douter que le diable ait suscité le siège de Pavie pour affliger l’évêque et son troupeau.

[4109] Jornandès, c. 53, 54, p. 692-655, M. du Buat (Hist. des Peuples de l’Europe, t. VIII, p. 221-228) a expliqué clairement l’origine et les aventures d’Odoacre. Je suis porté à croire que ce fut lui qui pilla Angers, et qui commandait la flotte des pirates saxons sur l’Océan. Saint Grégoire de Tours, l. II, c. 18, t. II, p. 170.

[4110] Vade ad Italiam, vade vilissimis nunc pellibus coopertus : sed multis, cito plurima largiturus. (Anon. Val., p. 717.) Il cite la Vie de saint Séverin, qui existe encore, et contient des particularités inconnues et très curieuses de l’histoire d’alors. Elle fut composée par son disciple Eugippe (A. D. 511), trente ans après sa mort. Voyez Tillemont, Mém. ecclés., t. XVI, p. 168-181.

[4111] Théophane, qui lui donne le nom de Goth, assure qu’il fut élevé, nourri (τραφετο) en Italie (p. 102), et comme cette expression ne peut soutenir une interprétation littérale, on doit présumer qu’elle signifie un très long service dans les gardes impériales.

[4112] Nomen regis Odoacer assumpsit, cum tamen neque purpurâ nec regalibus uteretur insignibus. (Cassiodore, in Chron., A. D. 476.) Il parait qu’il prit le titre vague de roi, sans y attacher le nom d’aucune nation, ni d’aucun pays.

[4113] Malchus, dont nous regrettons la perte, a conservé (in Excerpt. legat., p. 93) cette ambassade extraordinaire du sénat à Zénon ; les Fragments d’un anonyme (p. 717) et l’Extrait de Candidus (apud Phot., p. 176) sont ainsi de quelque utilité.

[4114] On ne peut fixer avec exactitude l’année qui vit consommer la destruction de l’empire d’Occident. Les Chroniques authentiques semblent avoir adopté l’an de J.-C. 476. Mais les deux dates de Jornandès (c. 46, p. 680) diffèreraient cet événement jusqu’en 479 ; et quoique M. du Buat méprise son autorité, il rapporte (t. VIII, p. 261-288) différentes preuves à l’appui de cette opinion.

[4115] Voyez ses médailles dans Ducange, Fam. byzant., p. 81 ; Priscus, Excerpt. legat., 56 ; Osservazioni letter. de Maffei, t. XI, p. 34. On peut ajouter à cet exemple un exemple fameux du même genre. Les sujets les plus obscurs de l’empire romain prenaient souvent le nom illustre de patricius, qui s’est communiqué à toute une nation par la conversion de l’Irlande.

[4116] Ingrediens autem Ravennam, deposuit Augustulum de regno, cujus infantiam misertus consessit ei sanguinem ; et quia pulcher erat, tamen donavit ei reditum sex millia solidos, ei misit eum intra Campaniam cum parentibus suis libere vivere. Anonyme de Valois, p. 716. Jornandès dit (c. 46, p. 680) : In Lucullano Campaniœ castello exilii pœna damnavit.

[4117] Voyez la déclamation éloquente de Sénèque, ep. 86. Le philosophe aurait dû se souvenir que le luxe est relatif, et que Scipion l’Ancien, dont l’étude et la conversation avaient adouci les mœurs, fut accusé de ce vice par ses contemporains peu civilisés. Tite-Live, XXIX, 19.

[4118] Sylla louait en soldat ce qu’il appelait sa peritia castrametandi. (Pline, Hist. nat., XVIII, 7.) Phèdre, qui a placé sous ses ombrages, lœta viridia, le lieu de la scène d’une fable insipide (Fab. II, 5), en décrit ainsi la situation :

Cæsar Tiberius quum petens Neapolim,

In Misenensem villam venisset suam,

Quæ, monte sumnio posita Luculli manu,

Prospectat Siculum et prospicit Tuscum Mare.

[4119] De sept myriades et demie, à cent cinquante myriades de drachmes. Cependant, dans le temps où elle appartenait à Marius on la regardait comme une habitation de luxe. Les Romains ridiculisaient l’indolence du maître, et ils pleurèrent bientôt de son activité. Voyez Plutarque, in Mario, t. II, p. 524.

[4120] Lucullus, avait à Baies, à Naples, à Tusculum, etc., d’autres maisons de campagne égales en magnificence quoique variées dans leurs ornements. Il se vantait de changer de climat avec les grues et les cigognes. Plutarque, in Lucullus, t. III, p. 193.

[4121] Saint Séverin mourut dans la Norique, A. D. 482. Six ans après, son corps fut transporté en Italie par ses disciples, et opéra dans la route une suite continuelle de miracles. Une dame napolitaine remplaça dévotement Augustule par saint Séverin ; le premier n’existait probablement plus. Voyez Baronius (Annal. ecclés., A. D. 496, n° 50, 51) et Tillemont (Mém. ecclés., t. XVI, p. 178-181), d’après la vie originale par Eugippe. Le récit de la translation du saint à Naples est aussi une pièce authentique.

[4122] On peut trouver les fastes consulaires dans Pagi ou dans Muratori : il paraît que les consuls nommés par Odoacre, ou peut-être par le sénat, étaient reconnus dans l’empire d’Orient.

[4123] Sidon. Apollin. (l. I, epist. 9, p. 22 ; édit. Sirmond.) a comparé les deux principaux sénateurs de son temps (A. D. 468.), Gennanius Avienus et Cæsina Basilius. Il donne au premier toute l’apparence ; et au second toute la réalité des vertus publiques et domestiques. Un Basilius, probablement son fils, fût consul dans l’année 480.

[4124] Saint Epiphane intercéda pour le peuple de Pavie ; le roi accorda d’abord une exemption de cinq ans, et délivra ensuite la ville de la tyrannie du préfet Pélage. Ennod. in Vit. S. Epiph. ; opera Sirmondi, t. I, p. 1670-1672.

[4125] Voyez Baronius, Annal. ecclés., A. D. 483, n° 10, 15. Seize ans après, le pape Symmaque condamna dans un synode romain la conduite irrégulière du préfet Basilius.

[4126] On trouve un récit abrégé des guerres d’Odoacre dans Paul diacre (de Gestis. Longobard., l. I, c. 19, p. 757, édit. Grot.), et dans les deux Chroniques de Cassiodore et de Cuspinien. La vie de saint Séverin par Eugippé, que le comte du Buat (Hist. des Peuples, etc., t. VIII, c. 1, 4, 8, 9) a soigneusement étudiée, jette des lumières sur les ruines de la Norique et les antiquités de la Bavière.

[4127] Tacite, Annal., III, 53. Les Recherches sur l’administration des terres chez les Romains (p. 351-361) exposent clairement les progrès de cette décadence.

[4128] Un poète français a décrit éloquemment en prose et en vers la famine qui affligea l’Italie lorsqu’elle fut envahie par Odoacre, roi des Mérules (les Mois, t. II, p. 174-206, édit. in-12). J’ignore où il a puisé ses autorités ; mais je suis convaincu qu’une partie des faits qu’il raconte est incompatible avec la vérité de l’histoire.

[4129] Voyez la trente-neuvième épître de saint Ambroise, telle qu’elle est citée par Muratori, Sopra le Antichita Ital., t. I, Dissert. XXI, p. 354.

[4130] Æmilia, Tuscia, cœterceque proyinciœ in quibus hominum prope nullus existit. Gélasius, epist. ad Andromach., apud Baronius, Annal. ecclés., A. D. 496, n°36.

[4131] Verumque confitentibus, latfundia perdidere Italiam. Pline, Hist. nat., XVIII, 7.

[4132] Tels sont les motifs de consolation, ou plutôt de Patience- que Cicéron (ad Familiares, l. IX, epist. 17) offre à son ami Papirius Pœtus, sous le despotisme militaire de César. Cependant l’argument de vivere pulcherrunum duxi, convient mieux à un philosophe romain, qui pouvait choisir à son gré entre la vie et la mort.

[4133] Thomassin (Discipl. de l’Eglise, t. I, p. 1419-1426) et Hélyot (Hist. des Ordres monastiques, t. I, p. 1-66) ont savamment discuté l’origine des institutions monastiques. Ces auteurs sont très instruits et passablement impartiaux, et la différence de leurs opinions découvre ce sujet dans toute son étendue. Cependant ceux des protestants qui hésiteraient à donner leur confiance à des écrivains papistes, peuvent consulter le septième livre des Antiquités chrétiennes de Bingham.

[4134] Voyez Eusèbe, Démonstration évangélique, l. I, p. 20, 21, édit. qraec. Rob. Stephani, Paris, 1545. Dans son Histoire ecclésiastique, publiée douze ans après la Démonstration, Eusèbe (l. II, c. 17) défend le christianisme des thérapeutes, mais il semble ignorer qu’il y avait alors une institution semblable dans l’Égypte.

[4135] Cassien (Collat., XVIII, 5) rapporte l’origine des cérémonies à cette institution, qui dégénéra insensiblement jusqu’au moment où elle fut rétablie par Saint Antoine et par ses disciples.

[4136] Ce sont les expressions de Sozomène, qui décrit très au long et agréablement (l. I, c. 12, 13, 14), l’origine et les progrès de cette philosophie monastique. Voyez Suicer, Thes. ecclésiat., t II, p. 1441. Quelques auteurs modernes, Juste Lipse (t. IV, p. 448, Manuduct. ad philos. stoic., III, 13) et La Mothe le Vayer (t. IX, de la Vertu des Païens, p. 228-262,) ont comparé les carmélites aux disciples de Pythagore, et les cyniques aux capucins.

[4137] Les carmélites tirent leur origine, en ligne directe, du prophète Élie. Voyez les Thèses de Béziers, A. D. 1682, dans Harle, Nouv. de la républ. des Lettres, Œuvres, t, I, p 82, etc., et la longue satire des ordres monastiques, ouvrage anonyme, t. I, p. 1-433, Berlin, 1751. Rome et l’inquisition d’Espagne imposèrent silence à la critique profane des jésuites de Flandre (Hélyot, Hist. des Ordres monastiques, t. I, p. 282-300) ; et la statue d’Élie le carmélite a été élevée dans l’église de Saint-Pierre. Voyage du père Labat, t. III, p. 87.

[4138] Pline, Hist. nat., V, 15. Il les place à une distance suffisante du lac, pour qu’ils soient à l’abri de ses exhalaisons malsaines, et nomme Engaddi et Masada comme les villes les plus prochaines. La Laura et le monastère de Saint-Sabas n’étaient vraisemblablement pas fort éloignés de cet endroit. Voyez Roland, Palestine, t. I, p. 295 ; t. II, p. 763-874, 880-890.

[4139] Voyez saint Athanase, Opera, t. IX, p. 405-540, et Vit. Patrum, p. 26-74, avec les notes de Rosweyde. La première est l’original grec ; la dernière une version latine très ancienne par Evagrius, l’ami de saint Jérôme.

[4140] Saint Athanase, t. II, in Vit. S. Anton., p. 452. L’opinion de son ignorance a été adoptée par un grand nombre d’auteurs anciens et modernes ; mais Tillemont (Mém. ecclés., t. VII, p. 666) démontre, par quelques arguments plausibles, que saint Antoine savait lire et écrire dans sa propre langue (le copte) ; mais qu’il était seulement étranger aux lettres grecques. Le philosophe Synèse (p. 51) avoue que l’esprit naturel de saint Antoine n’avait pas besoin du secours de l’étude.

[4141] Aruræ autem erant ei trecentæ uberes et valde optima (Vit. Patr., t. I, p. 36) Si l’arura est une mesure carrée de cent coudées d’Égypte (Rosweyde, Onomasticon, ad Vit. Patrum., p. 1014, 1015), et que la coudée égyptienne de tous les temps soit égale à vingt-deux pouces anglais. (Greaves, vol. I, p. 233), l’arura fera à peu près les deux tiers d’une acre anglaise.

[4142] Saint Jérôme (t I, p. 248, 249, in Vit. Hil.) et le père Sicard (Missions du Levant, t. V, p. 122-200) donnent la description du monastère. Leurs récits ne peuvent pas toujours s’accorder. Saint Jérôme peignait d’après son imagination, et le jésuite d’après ce qu’il avait vu.              

[4143] Les persécutions de Dioclétien contribuèrent beaucoup à peupler le désert de chrétiens fugitifs, qui aimèrent mieux, s’associer à la vie des anachorètes que briguer la palme du martyre. Planck., Hist. de la constitution de l’Église chrétienne, t. I, c. 14, § 3. (Note de l’Éditeur.)

[4144] Saint Jérôme, t. I, p. 14.6, ad Eustoch. Hist. Lausiac., c. 7, in Vit. Patrum, p. 712. Le père Sicard (Missions du Levant, t. II, p. 29-79) a visité et décrit ce désert, qui contient aujourd’hui quatre monastères et vingt ou trente moines. Voyez d’Anville, Description de l’Égypte, p. 74.

[4145] Tabenne est une petite île du Nil, dans le diocèse de Tentyra ou Dendera, entre la ville moderne de Girgé, et les ruines l’ancienne Thèbes (d’Anville, p. 194) M. de Tillemont doute qu’il y ait jamais eu une île ; mais je puis conclure, d’après les faits qu’il rapporte lui-même, que le nom primitif a été transporté dans la suite au grand monastère de Bau ou Pabau. Mém. ecclés., t. VII, p. 678-688.

[4146] Voyez dans le Codex Regularum, publié par Lucas Holstenius (Rome, 1661), une Préface de sainte Jérôme en tête de sa traduction latine de la règle de saint Pachôme, t. I, p. 61.

[4147] Rufin, c. 5, in. Vit. Patrum., p. 459. Il la nomme civitas ampla, valdè populosa, et y compte douze églises. Strabon (l. XVII, p. 1166) et Ammien (XXII, 16) parlent honorablement d’Oxyrinchus, dont les habitants adoraient un petit poisson dans un temple vaste et magnifique.

[4148] Quanti populi habentur in urbibus, tantæ pene habentur in desertis multitudines monachorum. Rufin, c. 7, in Vit. Patrum., p. 461. Il se félicite de cette heureuse révolution.

[4149] Saint Jérôme parle en passant (t. I, p. 119, 120, 199) de l’introduction de la vie monastique à Rome dans l’Italie.

[4150] Voyez la Vie de saint Hilarion, par saint Jérôme, t. I, p. 241, 252. Le même auteur a parfaitement écrit les histoires de Paul, d’Hilarion et de Malchus a le seul défaut de ces agréables compositions, c’est qu’elles ne s’accordent ni avec la vérité ni avec le bon sens.

[4151] Sa première retraite fut dans un petit village sur les bords de l’Iris ; près de Néo-Césarée : Les dis A douze années de sa vie monastique furent troublées par de langues et fréquentés interruptions de ses pieux exercices. Quelques critiques ont disputé l’authenticité de ses règles de discipline ; mais les preuves existantes sont irrécusables ; et attestent up enthousiasme réel ou affecté. Voyez Tillemont, Mém. ecclés., t. IX, p. 636-644 ; Hélyot, Hist. des Ordres monastiques, t. I, p. 175-181.

[4152] Voyez sa Vie et trois Dialogues de Sulpice Sévère, qui affirme (Dialog., I, 16) que les libraires de Rome se félicitaient du prompt débit de cet ouvrage alors très en vogue.

[4153] Lorsque saint Hilarion s’embarqua à Parœtonium pour le cap Pachinus, il offrit pour paiement de son passage un livre des Évangiles. Posthumien, moine gaulois, qui avait visité l’Égypte, trouva un vaisseau marchand qui partait d’Alexandrie pour Marseille, et fit le voyage en trente jours (Sulpice Sévère, Dialogue, I, 1.) Saint Athanase, qui envoyait sa Vie de saint Antoine aux moines étrangers, fut obligé de hâter son ouvrage, afin qu’il fut près pour le départ des flottes (t. II, p. 451).

[4154] Voyez saint Jérôme, t. I, p. 126 ; Assemanni, Bibl. orient., t. IV, p. 92, 657-919 ; et Geddes, Histoire de d’Éthiopie, p. 29, 30, 31. Les moines de l’Abyssinie suivent rigoureusement l’institution primitive.

[4155] La Britannia de Cambden, vol. I, p. 666, 667.

[4156] L’archevêque Usher, dans ses Britannicarum ecclesiarum Antiquitates, a rapporté tout ce qu’il est possible d’extraire du fatras de ces temps obscurs. (c. 16, p. 425-503).

[4157] L’île d’Iona, petite, mais fertile, autrement Hy ou Columbkill, a deux milles de longueur sur environ un mille de largeur ; elle a été distinguée, 1° par le monastère de Sainte Colombe, fondé A. D. 566, et dont l’abbé exerçait une juridiction extraordinaire sur les évêques de Calédonie ; 2° par une bibliothèque classique, où l’on avait eu quelque espérance de retrouver un Tite-Live entier ; et 3° par les tombeaux de soixante rois écossais, irlandais et norvégiens, qui y reposent en terre sainte. Voyez Usher, p. 311, 360, 370 ; et Buchanan rerum Scot., l. II, p. 15, édit. Ruddiman.

[4158] Saint Chrysostome, dans le premier tome de l’édition des bénédictins, a consacré trois livres à la louange et à la défense de la vie monastique ; et l’arche d’alliance lui paraît un motif suffisant pour croire que les élus, les moines, seront seuls sauvés (l. I, p. 55, 56.). Ailleurs cependant il devient un peu plus humain (l. III, p. 83, 84), et il accorde différents degrés de gloire, comme le soleil, la lune, des étoiles. Dans sa comparaison d’un roi à un moine, il suppose (ce qui n’est pas trop juste) que le roi sera récompensé d’une manière moins brillante et puni avec plus de sévérité.

[4159] Thomassin, Discipline de l’Église, t. I, p. 1426-1469, et Mabillon, Œuvres posthumes, tome 2, pages 115-158. Les moines furent admis peu à peu dans la hiérarchie ecclésiastique.

[4160] Le docteur Middleton (vol. I, p. 110) critique avec justice la conduite et les écrits de saint Chrysostome, un de ceux qui ont défendu avec le plus d’éloquence et de succès la vie monastique.

[4161] Les premiers statuts relatifs à l’organisation des monastères avaient défendu ces abus : de deux époux l’un ne pouvait se faire moine sans le consentement de l’autre (saint Basile, Reg. maj., qu. XII) ; un enfant mineur, sans celui de ses parents (Ibid., qu. XV, conc. Gangr., c. 16) ; un esclave, contre le gré de son maître (Conc. Chalced., c. 4). Mais l’empereur Justinien leva ces prohibitions, et permit aux esclaves, aux enfants et aux femmes, d’entrer dans les monastères sans le consentement de leurs maîtres, de leurs parents ou de leurs maris. Novell., V, c. 2, Cod. Just., l. I, t. 3, leg. 53-55. (Note de l’Éditeur.)

[4162] L’éloge de la dévotion de ces disciples femelles occupe une grande partie des ouvrages de saint Jérôme ; entre autres le traité particulier qu’il intitule l’Épitaphe de sainte Paule (t. I, p. 169-192) est un panégyrique extravagant et rempli de recherches, l’exorde en est ridiculement ampoulé. Si toutes les parties de mon corps se changeaient en langues ; si tous mes membres empruntaient une voix humaine, il me serait encore impossible de, etc.

[4163] Socrus Dei esse cœpisti. (Saint Jérôme, t. I, p. 140, ad Eustochium.) Rufin (in Hieronym. oper., tom. IV, p. 223), justement scandalisé, demande à son adversaire dans quel poète païen il a emprunté une expression si impie et si absurde.

[4164] Saint Augustin, de Oper. Monach., c. 22, apud Thomassin, Discipline de l’Église, t. III, p. 1094.) L’Égyptien, qui blâma saint Arsène, avouait que la vie d’un moine était préférable à celle d’un pâtre. Voyez Tillemont, Mém. ecclés., t. IV, p 679.

[4165] Un moine dominicain, qui logeait à Cadix dans un couvent de religieux de son ordre, s’aperçut bientôt que leur repos n’était point interrompu par les prières nocturnes, quoiqu’on ne laisse pas de sonner pour l’édification du peuple. Voyages du père Labat, t. I, p. 10.

[4166] Voyez une Préface très sensée de Lucas Holstenius au Codex Regularum. Les empereurs tâchèrent de soutenir l’obligation des devoirs publics et particuliers (*) mais ces faibles digues furent bientôt renversées par le torrent du fanatisme, et Justinien favorisa les moines au-delà de leurs espérances. Thomassin., t. I, p. 1782-1799 ; et Bingham, l. VII, c. 3, p. 253.

(*) L’empereur Valens en particulier rendit une loi : Contra ignaviœ quosdam sectatores qui, desertis civitatum muneribus, captant solitudines ac secreta, et specie religionis cum cœtibus monachorum congregantud. Cod. Théod., l. XII, tit. I, leg. 63. (Note de l’Éditeur.)

[4167] Quatre voyageurs dévots et curieux ont décrit les institutions monastiques, et particulièrement celles de l’Égypte, vers l’an 406. Rufin, Vit. Patrum., l. II, III, p. 424-536 ; Posthumien (Sulpice Sévère, Dialog. I) ; Palladius, Hist. Lausiac., in Vit Patrum., p. 709-863 ; et Cassien (voyez t. VII, Biblioth Max. Patrum, ses quatre premiers livres des Instituts et les vingt-quatre Conférences).

[4168] L’exemple de Malchus (saint Jérôme, t. I, p. 256) ; et le dessein de Cassien et de son ami (Conférence 24), sont des preuves incontestables de leur liberté, qu’Erasme a décrite éloquemment dans sa Vie de saint Jérôme. Voyez Chardon, Hist. des Sacrements, t. VI, p. 279-300.

[4169] Voyez les lois de Justinien, Novell. CXXIII, n° 42, et de saint Louis dans les Historiens de France, t. VI, p. 427 ; et la jurisprudence actuelle de France dans Denisart, Décisions, etc., t. IV, p. 855, etc.

[4170] L’ancien Codex Regularum, recueilli par saint Benoît, le réformateur des moines dans le commencement du neuvième siècle, et publié dans le dix-septième par Lucas Holstenius, contient trente différentes règles pour des communautés d’hommes et de femmes. Sept furent composées en Égypte, une en Orient, une en Cappadoce, une en Italie, une en Afrique, quatre en Espagne, huit en Gaule ou en France, et une en Angleterre.

[4171] La Règle de Colomban, si suivie dans l’Occident, inflige cent coups de discipline pour les fautes les plus légères. (Cod. Reg., part. II, p. 174.) Avant le règne de Charlemagne, les abbés se permettaient de mutiler leurs moines et de leur arracher les yeux. Cette punition barbare était encore moins affreuse que le terrible vade in pace (prison souterraine ou sépulcre) qu’ils inventèrent depuis. (Voyez l’excellent Discours du savant Mabillon, Œuvres posth., t. I, 321-336. ) Il parait animé dans cette occasion par le génie de l’humanité ; et on peut, en faveur de cet effort, lui pardonner sa défense de la sainte larme de Vendôme, p. 361-399.

[4172] Sulpice Sévère, Dialog. I, 12, 13, p. 532, etc. Cassien, Instit., l. IV, c. 26, 27. Prœcipua ibi virtus et prima est abedientia. Parmi les verba signorum (in Vit. Patr., l. V, p. 617), le quatorzième discours traite de l’obéissance ; et le jésuite Rosweyde, qui publia cet énorme volume pour l’usage des couvents, a rassemblé dans ses deux considérables index tous les passages épars.

[4173] Le docteur Jortin (Remarques sur l’Hist. ecclés., vol. IV, p. 161) cite la scandaleuse valeur des moines de Cappadoce, dont ils donnèrent un exemple à l’époque du bannissement de saint Jean Chrysostome.

[4174] Cassien a décrit simplement, quoiqu’en grand détail, l’habillement des moines d’Égypte (Institut., l. I), auquel Sozomène (l. III, c. 14) attribue un sens allégorique et des vertus.

[4175] Regul. Benedict., n° 55, in Cod. Regul., part. II, p. 51.

[4176] Voyez la Règle de Ferréol, évêque à Uzès, n° 31, in Cod. Regul., part. II, p. 136 ; et d’Isidore, évêque de Séville, n° 13, in Cod. Regul., part. II, p. 214.

[4177] On accordait quelque indulgence pour les mains et les pieds. Totum autem corpus nemo unguet, nisi causa infirmitatis ; nec lavabitur aqua nudo corpore, nisi languor perspicuus sit. Regul., Pâchom., XCII, part. I, p. 78.

[4178] Saint Jérôme fait connaître en termes expressifs, mais indiscrets, quel est le principal effet des jeûnes et de l’abstinence : Non quod Deus universitatis creator et Dominus intestinorum nostrorum rugitu, et inanitate ventris pulmonisque ardore delectetur ; sed quod aliter pudicitia tuta esse non possit. (Op., t. I, p. 137, ad Eustochium.) Voyez les douzième et vingt-deuxième Conférences de Cassien, de Castitate et de Illusionibus nocturnis.

[4179] Edacitas in Græcis gula est, in Gallis natura. (Dial. I, c. 4, p. 521.) Cassien avoue qu’il est impossible d’observer strictement l’abstinence dans la Gaule, et il en donne pour raison : Aerum intemperies ; et qualitas nostrœ fragilitatis. (Instit., IV, II.) Parmi les institutions de l’Occident, la plus austère est la Règle de Colomban, Irlandais. Élevé au milieu d’un pays pauvre, il avait été soumis par la nécessité à une règle plus austère et plus inflexible peut-être que toutes les vertus qui prescrivaient l’abstinence aux moines de l’Égypte. La Règle d’Isidore de Séville est plus douce ; elle permet de manger de la viande les jours de fêtes.

[4180] Ceux qui ne boivent que de l’eau et ne se permettent aucune liqueur nourrissante, doivent avoir au moins une livre et demie de pain par jour, vingt-quatre onces. État des prisons, par M. Howard, p. 40.

[4181] Voyez Cassien, Collat., l. II, p. 19, 20, 21. On avait donné aux pains ou biscuits qui pesaient six onces le nom de paximacia. (Rosweyde, Onomasticon, p. 1045.) Saint Pachôme accorda à ses moines un peu plus de liberté relativement à la quantité de leur nourriture ; mais il les faisait travailler en proportion de ce qu’ils mangeaient. Pallad., in Hist. Lausiac., c. 38, 39, in Vit. Patrum, l. VIII, p. 736, 737.

[4182] Voyez le repas auquel Cassien (Collat., III, I) fut invité par Serenus, abbé d’Égypte.

[4183] Voyez la Règle de saint Benoît, n° 39, 40, in Cod. Regul., part. II, p. 41, 42. Licet legamus vinum omnino monachorum non esse ; sed nostris  temporibus id monachis non persuaderi potest. Il leur accorde une hemina romaine, mesure qui peut être évaluée d’après les tables d’Arbuthnot.

[4184] Toutes les expressions comme mon livre, mon manteau, mes souliers, étaient sévèrement défendues chez les moines de l’Occident (Cod. Reg., part. II, p 74 ; 235-288) ; et la Règle de Colomban les punissait de six coups de discipline. L’auteur ironique des Ordres monastiques, qui plaisante sur les minuties extravagantes des couvents modernes, semble ignorer que les anciens n’étaient pas moins ridicules.