6
Gilbert, illuminé par ses souvenirs de Noël, tenait parole. Rentré à la Rouéchotte le vingt-six au matin, il s’était remis à ses personnages dès midi. Le vingt-huit, la Gazette faisait sa réapparition, après deux jours d’hibernation et de diète dans la paille du Bonnardot. Il s’écriait en entrant : « Coucou, c’est moi ! Je me suis dit que le Gilbert ne pouvait pas être sculpteur et cuisinier en même temps. Je suis venu pour être ton valet, en toute humilité, moi, le pape des alouettes, le vicaire des blaireaux ! »
Depuis, le vieux alimentait l’artiste. Quels brouets mes amis ! Quels rogommes ! et quels fumets !
Le matin, il sortait avant jour. « Je vais faire mon marché ! » disait-il, et il faisait la tournée des collets et des tapettes qu’il avait posés la veille.
Il s’y connaissait en saboterie. (Où avait-il encore appris cela ? Peut-être dans une de ses vies antérieures ?) et, avec les gouges et les tarières de Gilbert, il avait fait une paire de sabots à sa façon : le talon en avant, et la pointe en arrière. Il allait donc au colletage avec des sabots normaux puis, à mi-tournée, il mettait les autres, de sorte que si le garde rencontrait ses traces dans la neige et s’il les suivait pour surprendre le braconnier, il s’éloignait de lui. Mais du diable si le garde s’écartait de son poêle par ces temps de glace et de blizzard ! Il aimait bien mieux faire son tarot avec les gendarmes de la brigade qui, eux, avaient bien assez de travail à faire circuler les automobiles et ramasser les victimes de la route. Pendant que la maréchaussée fait des constats d’accidents, les maraudeurs ont beau temps. A quelque chose malheur est bon !
La Gazette avait fourbi les pièges à palette, les cabillottes et les foumotières qui se rouillaient dans le cellier. Il rapportait ainsi un peu de tout : merles, grives, lapins, écureuils, fouines et martres, autant que lièvres et bécasses. Au retour, il dépiautait, plumait, vidait et mêlait tout dans la même gibelotte, sorte de salmis de romanichel, riche en sauce et haut en parfum. Il s’en régalait, avec des pommes de terre cuites au four qu’il écrasait dans le jus, un flot de jus où nageaient les petites bêtes décarcassées et les abats, qu’il mortifiait longuement dans l’eau-de-vie. – Plus c’était réchauffé et meilleur cela devenait.
Ils avalaient ça sans pain, à cheval sur la cuisinière à six trous, où ronflaient des quartiers de foyard stimulés par des poignées de copeaux qu’y jetait le vieux en disant : « Seigneur feu, reçois le présent que je te fais : ces parcelles de bois laissées par l’artiste, inutiles à l’esprit – et transforme-les en chaleur bénéfique pour le corps ! » Ils mangèrent ainsi des pies, des corbeaux, des renards et même des chats sauvages dont la Gazette disait qu’à force de bouffer tous nos lièvres ils devenaient plus savoureux qu’eux. Mais Gilbert mangeait tout cela avec la même précipitation pour rejoindre sa sellette, parfois fou de la joie d’une réussite, parfois désespéré de ne pouvoir donner forme réelle à ce qu’il imaginait.
Tombant de fatigue, les mains en crampes, il se jetait sur son grabat au jour tombant, alors que la Gazette filait tendre ses pièges et communiquer, dans la dernière rougie, avec je ne sais quels personnages des temps passés.
Au retour, la Gazette écharnait patiemment les peaux, les tendait sur les cadres pour qu’elles ne se racornissent pas et conservent leur valeur.
Un jour, alors que la neige s’était remise à tomber, on entendit heurter à la porte. – C’est le destin qui frappe ! dit la Gazette.
C’était un monsieur, sac au dos, barbichette au menton, piolet ferré au poing, bandes molletières aux jambes, qui se présenta :
— Veuillez m’excuser, messieurs, mais je suis perdu !
— Et où allez-vous comme ça ? demanda la Gazette.
— Monsieur, après une bonne promenade dans les bois, je cherchais à regagner la vallée pour y reprendre l’autobus pour Dijon.
— Drôle d’idée, monsieur ! la ville est pourrie, restez donc avec nous !
— C’est que… J’ai mon cours à faire demain à la faculté !
— Faites comme moi, s’écria rondement la Gazette, faites votre cours aux renards et aux grillons !
Gilbert s’était réfugié dans l’ombre et n’osait plus manier le maillet, de peur d’attirer l’attention.
— Vous êtes aussi professeur? demanda le vieux monsieur.
— Je le fus ! répondit la Gazette.
— Vous mangerez un morceau avec nous, dit Gilbert, et vous coucherez ici, monsieur. Vous ne pourrez pas descendre à la vallée par ce temps. Et puis l’autobus est passé, si ça se trouve, depuis deux heures, en bas !
Le vieux professeur s’était tourné vers Gilbert et resta pétrifié, l’œil rond, la bouche ouverte. A petits pas, comme on approche d’une merlette en train de couver, il avançait vers le fond de la pièce où s’ébauchait maintenant la Madeleine, drapée dans ses plis et ses cheveux, devant tous les autres personnages alignés dans la pénombre :
— Jeune homme… jeune homme… dois-je comprendre que c’est vous qui faites ces merveilles ?… Est-ce possible ?
Il faisait comme le curé trois mois plus tôt : il passait d’un personnage à l’autre, avançait, reculait, en poussant des petits cris :
— La Providence !… Oui, c’est la Providence qui m’a égaré dans ces hauteurs !
— Êtes-vous sûr que ce n’est pas le diable ? grognait la Gazette.
—…Mais savez-vous que c’est très curieux ? continuait le professeur… Quel prodige!… Mais où avez-vous appris, monsieur ?
— Appris ? ricana la Gazette, croyez-vous qu’on apprenne ces choses ? On les connaît depuis des millénaires, ou plutôt elles vous possèdent depuis le commencement du monde ! Il suffit d’avoir la simplicité de bien vouloir se laisser faire… Le talent, monsieur, c’est l’obéissance, l’acceptation. Notre Gilbert est celui qui a accepté d’être l’interprète, en toute humilité…
La Gazette faisait des phrases et parlait maintenant une autre langue qui désorientait Gilbert, et le professeur avait, dans le regard, une drôle de lueur.
— Vous êtes son maître? demanda l’homme au chemineau magnifique.
— Son maître ? Non. Nous avons le même maître. C’est tout.
Et l’homme se reprit à contempler les statues en hochant la tête.
Gilbert reculait dans l’ombre; c’était comme une marée d’orgueil qui montait en lui. Il se sentait gonflé comme un ballon. Les exclamations de ce monsieur décoré (on voyait un macaron rouge à sa boutonnière) le transformaient, comme un engrais amende une plante.
Il osa dire :
— Ces personnages formeront un groupe qui remplacera l’ancien calvaire des Griottes…
— Mais la chapelle est en ruine, m’a-t-on dit ?
La Gazette faisait à Gilbert signe de se taire, mais le jeune homme, gonflé et rouge comme un coq-dinde, continuait :
— Elle était en ruine, mais je l’ai reconstruite ! Nous avons même trouvé le puits celtique, et la statue de la Vierge Mère, symbole de la Terre qui enfante… avec le pied sur la tête du serpent, qui est la Vouivre.
— C’est très bien, cela, jeune homme ! Je parlerai de vous à des amis…
C’est ainsi que fut mis en marche le troisième mouvement du destin de Gilbert de la Rouéchotte. Sans avoir fait un pas, Gilbert entrait dans le cycle de la vanité et il ne devait plus se passer une heure sans que la Gazette lui répétât :
— C’était le diable, Gilbert ! Souviens-toi de ça: c’était le diable ! Ainsi passèrent-ils l’hiver.
Quand vint le carême, le calvaire était conçu, prêt à être monté. Les personnages faisaient procession le long du mur, sur les dalles de la salle commune, dans un prodigieux capharnaüm de copeaux, de vieux linge souillé, de gamelles sales où couraient les poules—six personnages que Gilbert se réservait de fignoler à loisir au cours du carême, mais ce qu’il voulait réussir sans faiblir, c’était le Christ.
Des jours et des jours, il travailla. Les mains, les bras et leur difficile ajustage sur le torse. A vrai dire, au moment de cet assemblage il eut huit jours de fièvre que la Gazette fit passer avec des décoctions de plantes.
Un grand espoir tremblant courait dans ses veines, mais parfois l’image d’Ève se levait, ou bien le parfum de ses cheveux et de sa peau envahissait son souvenir. Alors il jetait l’outil, chaussait ses gros souliers, passait sa grosse veste, ouvrait la porte sur les premières promesses d’un printemps clair et glacé.
Alors que la Gazette grognait en le regardant partir, il faisait cent pas dans le sentier qui l’eût conduit à la Communauté. Sous les halliers sortaient les premiers perce-neige. Il se mettait presque à courir, mais arrivé au gros foyard il s’arrêtait court puis retournait à la Rouéchotte en disant :
— Lundi de Pâques ! Pas avant !
Et il se remettait à l’établi.
Le jour de la Quinquagésime, il était en train de mettre la dernière main à la plaie du côté, lorsqu’on entendit des pas sur les gravières d’en bas. La Gazette grimpa à la lucarne :
— Deux hommes ! souffla-t-iL Le professeur ! il est là ! Avec lui, un escogriffe qui ne sait pas marcher ! C’est celui-là, le diable! l’autre n’était qu’un diablotin ! Va te cacher !
Gilbert sauta dans les friches par l’imposte du fenil et se percha dans sa cachette : le grand chêne à demi foudroyé où jadis se perchaient les pintades de sa mère. De là-haut, blotti comme un chat sauvage, il vit arriver les étrangers. C’était bien le professeur et, avec lui, un homme vêtu de gris clair, chaussé de souliers fins, des souliers cirés, comme une image de catalogue.
— Nous venons voir notre ami sculpteur, dit le professeur.
— Il est absent, et vous emmerde ! répondit la Gazette.
— Il est absent ? Comme c’est dommage ! Un jeune homme si remarquable !
Gilbert entendait tout cela, car l’encoignure des granges et du pigeonnier renvoyait le son, juste dans sa direction.
— Croyez-moi, monsieur Regenheim, disait le professeur à son compagnon, je n’ai jamais vu de personnalité si attachante… Quant à ses œuvres c’est tout simplement prodigieux !
Gilbert hélas entendait ces mots qui faisaient, dans sa tête, le bruit d’un essaim d’abeilles.
— Peut-être qu’en l’absence de l’artiste (oui, il avait dit « l’artiste » !) nous pourrions voir ses œuvres ?
Là-dessus, ils étaient entrés, surprenant la Gazette qui grondait : « Hélà hélà ! Cette demeure est sacrée, n’y entre pas qui veut ! Vous vous croyez au musée de Dijon ! »
Mais les deux curieux n’en avaient cure, ils venaient d’apercevoir les statues, dans la pénombre enfumée et ils s’étaient précipités vers elles. Gilbert entendit encore les cris de la Gazette, débordé : « Doucement, doucement messieurs ! » Puis des exclamations : « Étonnant!… Remarquable!…»
Alors, poussé par une force mauvaise, Gilbert descendit de son perchoir et, à pas de loup, s’approcha de la porte laissée ouverte, et il entendit…
— Ce qui m’étonne, disait le professeur, c’est que ce jeune homme ait retrouvé l’esprit, sans rien copier, des admirables sculpteurs d’Autun, de Vézelay…
— Vous êtes sûr que ce jeune homme n’a jamais fréquenté les milieux artistiques, universitaires, intellectuels ?… demandait l’homme aux souliers bas.
La Gazette ricanait :
— Lui ? il est peut-être allé six fois à Dijon dans toute sa jeune vie, et il en est revenu encore plus vite ! Son plus long voyage c’est la foire d’Arnay !
— … Curieuse résurgence, en effet, des rythmes et de la prodigieuse aisance des grands Bourguignons du douzième siècle…
— Et vous mettez ça sur le compte du hasard? persiflait la Gazette. Curieuse coïncidence, dites-vous !… Mais cet homme dont vous parlez, connaissez-vous seulement son nom ?
— Mon Dieu non…
— Son nom est Gislebert ! Entendez-vous ?… Gislebert!… C’est Gislebert d’Autun, en personne, revenu pour sauver la Bourgogne de la banalité et de la laideur de votre vingtième siècle! hurlait le vieux devenu violet comme quetsche.
— Je ne vous suivrai pas jusque-là, mon cher, disait doucement le professeur, mais il faut admettre…
— Êtes-vous bien sûr, répétait l’autre, que ce jeune homme n’a pas été pollué par la fréquentation de milieux… euh… artistiques… Euh…Je veux parler des sphères commerciales, si j’ose dire…
— J’en mettrais ma main au feu, répondait le brave professeur. D’ailleurs, quand vous le connaîtrez, vous comprendrez tout de suite… C’est un pur !
— Professeur, dit la Gazette, vous me plaisez lorsque vous parlez ainsi. Oui, c’est un pur d’entre les purs !
— Pourriez-vous dire à votre ami Gislebert… euh… puisque Gislebert il y a, que je voudrais l’aider… euh… le montrer à Paris,..
— A Paris? Haha! je m’en doutais!… Ne peut-on faire un pet sans l’aller faire, sentir à Paris ?… Haha ! Mais d’abord Paris n’est pas digne de Gilbert, et ensuite Gilbert se fout de Paris, bordel de dieux !
— Mais c’est insensé ! Voilà un talent qui se perd !
— Pour vous, on se perd si on ne prête pas l’oreille aux âneries d’un quarteron de cuistres parisiens?… Non môssieu. Notre Gilbert.»
Il continuait sur ce ton, mais Gilbert venait d’apparaître dans l’encadrement de la porte. Sans pouvoir résister il allait au-devant de l’étranger, attiré par une force inconnue.
Le professeur le vit :
— Mais le voilà ! s’écria-t-il. Mon cher ami, dit-il au jeune homme, j’ai parlé de vous autour de moi et votre cas a intéressé M. Rabenheim.
— Regenheim ! rectifia l’autre.
— Et M. Regenheim s’occupe de plusieurs galeries d’art à Paris ainsi que d’une académie… Il vous offre de vous emmener là-bas…
— Oui», euh… j’aimerais pouvoir vous offrir un séjour à Paris pour vous former… euh… Vous emmèneriez vos œuvres… euh…
— C’est que ces six statues m’ont été commandées par le curé pour remplacer le calvaire des Griottes ! dit Gilbert.
— Commandées ? Vous avez bien dit commandées ?… Vous voyez bien qu’il a été contaminé ! gémit M. Regenheim. Et combien vous a-t-on proposé pour ce travail ?
— Que voulez-vous dire ?
— Quelle somme?… Quel prix ? Gilbert ouvrit des yeux ronds :
— De l’argent ? Pour le calvaire des Griottes qui guérissait les stropiats ?… C’était pour mon plaisir à moi, et pour le salut de mon âme.
— A la bonne heure ! soupira Regenheim soulagé. Voilà comme je comprends l’artiste !
— Alors vous comprendrez, monsieur, que ces six personnages iront aux Griottes, et qu’ils y resteront jusqu’à ce que le bois soit transformé en charpie par les tarets du temps, et ce n’est pas pour demain : j’ai bien choisi mon bois, croyez-moi, il durera !
— Bravo! approuva Regenheim avec une grande douceur. Euh… Je pense que vous faites là un superbe cadeau aux ronces, aux geais et aux vipères, mais… euh… c’est tout à votre honneur !
— Oh! mes statues y seront en bonne compagnie ! Vraiment ?
— Il y a là, dans le puits, la statue de la Vierge Mère…
Le professeur expliqua :
— Oui, il paraît qu’ils ont trouvé une très vieille figure de femme au fond du puits, et cela me parait du plus haut intérêt !
— Et qu’en ont-ils fait ?
— Ils l’ont remise à sa place.
— … Emmurée, ajouta Gilbert, le pied sur la Vouivre, où elle doit être.
— Emmurée ? Comme c’est amusant, approuvait l’autre alors que le professeur revenait au sujet.
— Votre calvaire restera donc là, en bonne compagnie. Et comme je vous comprends !
Puis Regenheim insistait :
— … Mais il y a les autres sculptures, toutes les autres… que vous pourriez emmener… euh… vous n’avez pas de famille ?
— Non, je vis seul ici.
— Mais c’est magnifique ! Vous êtes libre ! Vous êtes jeune ! Vous avez du talent !… Euh… Bien sûr, vous accusez encore une grande maladresse… Euh… et un souci de la réalité… euh… qui nuisent grandement à l’expression des valeurs subconscientes… euh… ainsi qu’à la prise de conscience d’une dimension nouvelle… euh… nécessaire dans le contexte actuel… euh… pour sublimer les valeurs essentielles… euh… et donner un relief métaphysique…
— Ta gueule ! hurla tout à coup la Gazette, qui venait d’empoigner sa verge d’Aaron et en faisait un terrible moulinet. Ta gueule!… Surveille tes phrases, Satan !… Contrôle tes mots qui ne veulent rien dire ! Ça peut prendre auprès des « évolués », mais ici, dans la grandeur des friches et des bois, ça ne vaut pas une vesse-de-loup! Pas même une merde de blaireau!… Vade rétro, Satana. Je t’ai reconnu !
La Gazette, avec une promptitude extraordinaire, s’était jeté sur Regenheim en hurlant ses meilleures injures, Gilbert l’immobilisa, non sans difficulté, alors que le vieux hurlait :
— Toi ? Mon fils bien-aimé ? Toi ? Tu oses porter la main sur le druide, Toi, mon cher enfant ?…
Les hommes sortirent. La Gazette s’effondra, et Gilbert sortit pour les reconduire :
— Ne prenez pas garde ! leur dit-il, c’est un vieux fou.
— Délicieux personnage ! euh… Comment l’appelez-vous?
— La Gazette.
— C’est charmant ! C’est un sobriquet, n’est-ce pas ?
— Oui. Personne ne connaît son nom…
— C’est très pittoresque!… Écoutez!
Ils se turent et se retournèrent. Ils virent alors la Gazette, chargé de son bissac, qui disparaissait dans les buissons, tournant le dos à la Rouéchotte en chantant à tue-tête les prières de l’exorcisme. Lorsqu’il eut disparu, Regenheim, avec un grand sourire jaune, dit à Gilbert :
— Réfléchissez à ce que je vous ai proposé, jeune homme. Je voudrais faire de vous un grand artiste ! Euh… J’aime tellement la jeunesse… euh… l’Art… et les artistes désintéressés…
Gilbert les regarda s’éloigner et se dit :
— M’en voilà tout revorché ! Son cœur battait à grands coups.
Le poison était inoculé. Il allait faire son œuvre.