10
C’est un truc qui a du bon

Pour le dîner avec Mary Ann, les pâtes étaient l’option la plus commode, décida Ben. Mieux valait ne pas l’accabler avec un de ses somptueux menus totalement végétariens. Un plat de pâtes n’avait jamais rien de bizarre. Il pouvait cuisiner de bonnes penne avec de la saucisse végétale Gimme Lean, le tout nappé de son pesto basilic-noix de cajou. Le matin même, dans son atelier de Norfolk Street, il avait tapé « végétalien + cancer de l’utérus » dans Google et découvert ce qu’il pensait bien y trouver : une corrélation attestée entre cancer et consommation de produits animaux. Selon les experts, si un régime végétalien ne pouvait, à lui seul, guérir cette maladie, il pouvait en revanche limiter sa diffusion, ce qui était bon à savoir si le cancer de Mary Ann ne s’était pas encore propagé.

Il quitta son atelier peu après seize heures, accompagné de Roman, et alla faire les courses chez Whole Foods sur Potrero Hills. (Michael, comme beaucoup d’autres, avait baptisé ce supermarché la Biosse Arnaque, surnom sans doute pas trop éloigné de la réalité, mais Ben était incapable de résister à la vaste gamme de ces produits bio.) Quand Ben revint au parking, Roman, assis sur le siège passager, affichait un air pathétique et suppliant.

« Qu’est-ce qu’il y a, monsieur le labraniche ? Tu veux aller au parc ? »

Le chien se mit à haleter, signe d’une joie exacerbée.

« Non, s’écria Ben qui devinait un malentendu, pas la plage… le parc. »

Roman parut perplexe.

« Tu aimes le parc, il y a tous tes copains là-bas. Tu n’as pas envie de voir Mercy ? Et Blossom, et Cliff ? Et la foldingue, le clone d’Amy Winehouse ? »

Ben savait qu’il jacassait comme un timbré – avec un chien, qui plus est – mais n’en éprouvait aucune honte. La plupart des gens parlaient tout seuls aujourd’hui, certains munis de kits mains libres tandis que d’autres twittaient dans le vide, dans l’éther gris d’inconnus anonymes. Au moins, il savait que Roman l’écoutait. Au moins, il savait que Roman essayait de le comprendre du mieux qu’il pouvait.

C’est ce que Ben appréciait au parc canin. Il y régnait un effort de communication directe permanent. Même les gens qui le fréquentaient s’y appliquaient. Ce jour-là, par exemple, sept ou huit propriétaires de chiens avaient installé leurs chaises en plastique blanc en cercle et bavardaient de la pluie et du beau temps comme des retraités sur le pas de leur porte. En fait, c’étaient tous des hommes et la plupart entraient dans la case « troisième âge ». Ce qui ne gênait pas Ben, naturellement, sinon que l’un d’eux, Gabriel Noone, un écrivain animateur d’une émission sur la radio NPR, lui avait fait des avances dans les vestiaires du YMCA, et que Ben, écœuré par son côté tellement en demande, avait poliment décliné sa proposition. Mieux valait rester seul pour cette fois.

Il s’assit donc sur l’un des bancs proches de la clôture pendant que Roman, déchaîné, jouait avec un boston terrier combatif. Mais sa solitude fut de courte durée, car Cliff, déboulant avec Blossom, les repéra, lui et Roman, et les approcha à pas lents. Il portait un pardessus vert passé que Ben reconnut. Dans ses multiples poches, il stockait des gâteries pour chiens, des balles de tennis et autres jouets couineurs, pour le plaisir de Blossom et de ses copains.

Dès qu’il le vit, Roman faussa compagnie au boston terrier et fonça droit sur lui.

« Regardez-moi ce cher Roman qui arrive en courant.

— Faites-le asseoir d’abord, Cliff. Ne le laissez pas vous sauter dessus.

— D’accord, assis. Non… reste assis. C’est bien, mon loulou. Tu en veux un autre ?

— Un autre et c’est fini, intervint Ben. Sinon, il ne vous lâchera plus. »

Roman, assis et aux aguets, attendait une autre récompense quand un hurlement abominable lui fit tourner la tête vers Collingwood Street. À cette extrémité du parc, la clôture grillagée, quatre fois plus haute qu’ailleurs, était recouverte de panneaux de grosse toile, d’une part pour arrêter les balles mais probablement aussi pour protéger les voisins du spectacle déplaisant des chiens en train de jouer. Il était donc impossible de déterminer l’origine de ce hurlement – même lorsqu’un autre s’éleva, suivi par un chapelet d’injures :

« Je t’aurai, sale petit merdeux ! Tu crois que tu peux m’échapper, enculé ? Espèce d’enfoiré de minable ! »

« Tiens, tiens, dit Cliff en haussant le sourcil. La voilà de retour.

— Qui c’est ?

— Une schizo. Elle vient ici de temps en temps. Elle a grillé la bobine. Ça m’étonne que vous l’ayez jamais vue.

— Du moins entendue ! »

« Oui, c’est à toi que je parle, espèce de fumier. Je t’aurai. Y en a marre, ça va changer, salaud de fils de pute ! Y en a marre, ça va changer ! Bouffe ta merde et crève, enculé ! T’entends ? »

Roman en oublia de quémander des sucreries et se réfugia entre les jambes de Ben. Les hommes assis en cercle affichaient un petit sourire nerveux tout en essayant de ne pas regarder vers la clôture.

« À qui est-ce qu’elle parle ? demanda Ben.

— À quelqu’un dans sa tête, je suppose, répondit Cliff avec un haussement d’épaules. Et ne la regardez pas, surtout, sinon elle va chercher à entrer dans le parc. Elle a un couteau de chasse attaché à la jambe. Je l’ai vue menacer des gens avec.

— De toute façon, je ne la vois pas.

— Tenez, là… elle a soulevé la toile. »

Ben jeta un coup d’œil rapide. À cet endroit-là, le trottoir était en contrebas de la clôture, aussi ne put-il voir que le visage et le torse de la femme en question : un visage cramoisi, émacié et aux traits tirés, au-dessus de ce qui semblait être un survêtement rouge crasseux.

Puis elle laissa retomber la toile et disparut.

Ben avait des provisions plein les bras, de sorte qu’à peine la porte de la maison ouverte, Roman lui fila entre les jambes pour foncer droit sur la personne qui somnolait sur la banquette à côté de la fenêtre. Il lui lécha si profusément le visage qu’elle se réveilla en poussant un petit cri apeuré.

« Roman, non ! » brailla Ben.

Mais le mal était fait.

« Ce n’est rien, bredouilla Mary Ann qui se redressa et s’essuya la figure. Il y a des mois que je n’ai pas eu une telle manifestation d’affection. »

Elle avait enfilé un jogging, remarqua Ben, et ne portait aucun maquillage. Ses cheveux gris coupés court mettaient son visage en valeur, se dit-il, et à presque soixante ans elle était encore jolie et gracieuse.

« Désolée, bredouilla-t-elle. Je n’aurais pas dû m’installer là.

— Pourquoi pas ?

— Parce que j’ai une petite maison parfaite pour moi toute seule, voyons ! répondit-elle en tendant la main vers un des sacs de courses. Attends, je vais t’aider.

— Non, c’est bon. Et tu peux dormir où ça te chante.

— Laisse-moi au moins t’aider à ranger, insista-t-elle en le suivant à la cuisine.

— OK », fit-il devant son besoin évident de se rendre utile.

Se sentant un peu coupable, il se demanda si elle avait deviné sa réticence quant à leur nouvelle organisation domestique.

« Le garde-manger est par là, et tout ce qui est empaqueté va sur les deux étagères coulissantes du haut. Il n’y a pas d’ordre particulier, donc ne t’en fais pas.

— Voilà un homme selon mon cœur », s’exclama Mary Ann avec une gaieté un peu forcée.

Elle sortit les paquets de pâtes et les soupes en conserve du cabas et entreprit de les ranger dans la resserre. Soulagés de pouvoir s’absorber dans cette activité futile pour camoufler leur gêne, ils gardèrent le silence un moment.

À la fin, Ben déclara :

« Je suis désolé pour… ce qui t’arrive.

— Merci, répondit-elle avec un sourire las.

— Je trouve que tu te montres remarquablement forte.

— Soit c’est ça, soit je suis en état de choc.

— Tu as trouvé un médecin ?

— Pas encore. Une amie s’en occupe.

— Tu en as beaucoup ici ?

— De quoi ? Des amis ? demanda-t-elle avant de secouer la tête. Plus maintenant. Enfin… ça fait longtemps. Je ne saurais même pas comment les retrouver.

— Tu devrais te mettre sur Facebook.

— Oh… mon Dieu, non, Ben. Je déteste Internet.

— Pourquoi ?

— Les gens se révèlent tellement moches. À Darien, avant, je lisais le Chronicle en ligne, juste pour… tu sais… parce que ça me plaisait de revoir des noms de lieux que je connaissais. Mais j’étais toujours tentée de lire les… comment on appelle la partie où les lecteurs écrivent ?

— Les commentaires ?

— Oui, voilà. C’est déprimant. Tous ces gens amers qui se réjouissent de la mort de quelqu’un, qui traitent quelqu’un d’autre de mocheté ou qui sont tout simplement odieux les uns avec les autres. Je ne supportais pas. Ce n’était pas le San Francisco de mon souvenir.

— C’est parce qu’ils ne sont pas d’ici, mais de Chico », répliqua Ben en lui tendant un chou frisé.

Elle éclata de rire.

« Sûrement pas tous. Ça va où, ça ?

— Dans le frigo, le bac du bas. Facebook, par contre, c’est bon enfant. En général, les gens utilisent leurs vrais noms, et tu peux bloquer les emmerdeurs. D’après mon expérience, les gens sont plutôt sympas… même un peu cuculs des fois. »

Elle s’accroupit pour mettre le chou dans le bac à légumes, puis regarda Ben avec un petit sourire crispé.

« Oui, le truc idéal pour mémé, quoi. »

Il pouffa.

« Je ne voulais pas dire que tu étais cucul. Je pensais juste que ça t’amuserait peut-être d’essayer. Ça fait ressurgir le passé à un point que tu n’imagines pas. Toutes sortes de gens.

— C’est bien là la question. Est-ce que j’en ai vraiment envie ?

— Pourquoi pas ?

— J’ai gardé les amis que je voulais garder. Si on perd quelqu’un en cours de route, en général, c’est qu’il y a une bonne raison, non ? lui lança-t-elle en se relevant.

— Et tes fans alors ? Tu dois en avoir un paquet.

— Mes fans ?

— D’après Michael, tu étais une star, avant. »

Elle roula de grands yeux, mais il vit bien que sa remarque lui avait fait plaisir.

« J’avais une émission locale. J’ai été… bon… quelqu’un pendant un moment, mais dire que j’étais une star, c’est un peu poussé. »

Elle marqua une pause, puis demanda :

« Pourquoi tout ça, Ben ? »

Il se posait la même question. Bien sûr, il cherchait à lui remonter le moral, mais son autre mobile était incontestablement intéressé. Ben se disait que Mary Ann serait moins dépendante de Michael si elle disposait d’un plus large réseau d’amis pour la soutenir.

« J’ai pensé que ça t’amuserait. Pour moi, ç’a été marrant, et…

— Je ne saurais même pas comment m’y prendre. Je ferais probablement…

— Bon, ça, c’est simple. Je peux te l’installer en moins de deux. Si tu veux te servir de mon ordinateur, tu pourrais…»

Il s’interrompit, craignant soudain d’en faire trop.

« Excuse-moi, je m’emballe. Dis-moi de me taire. »

Elle sourit et se mit à plier les sacs de courses vides sur le plan de travail. Elle se comportait de façon si machinale, si pragmatique qu’on aurait pu la croire dans sa propre cuisine.

« Où tu les mets, ceux-là ?

— Laisse-les. Ils vont dans la voiture. »

Elle empila les sacs, puis les aplatit d’une tape nerveuse pour indiquer qu’elle avait fini. Sans relever les yeux, elle déclara :

« Je sais combien c’est envahissant. »

Désarçonné, il feignit l’incompréhension.

« Quoi ?

— Ma présence ici, à me repaître de votre bonheur. »

Elle le regardait droit dans les yeux à présent et surveillait sa réaction. D’où sortait-elle cela ? Michael lui avait-il dit quelque chose ?

« Allez, bégaya-t-il enfin. Tu n’es pas en train de te repaître de quoi que ce soit. On est contents de t’avoir.

— Non, Ben, c’est adorable mais… j’emprunte ton mari en quelque sorte.

— Alors, veille à me le rendre, répliqua-t-il avec un haussement d’épaules.

— Bon… d’accord… marché conclu », répondit-elle en riant.

Il prit un pot de margarine Earth Balance qu’il rangea dans le compartiment à beurre de la porte du réfrigérateur.

« Je comprends, Mary Ann. Je sais pourquoi tu as besoin de lui. »

Elle le fixa un instant, puis s’exclama :

« Mais où est-ce qu’il t’a déniché ? »

Devant le sourire appuyé de Ben, elle ajouta :

« Oh, naturellement, sur Internet.

— Quand je te dis que c’est un truc qui a du bon.

— Je ne cherche pas un mec, si c’est ce que tu penses.

— Je ne le pensais pas.

— Tu pourrais l’installer sur mon ordinateur portable ?

— Installer quoi ? Oh… oui, bien sûr, dit-il stupéfait de la rapidité avec laquelle elle avait capitulé. Bien entendu.

— On a le temps, là ? »

 

Durant le dîner, Ben éprouva une surprenante sensation de triomphe quand Mary Ann annonça la nouvelle à Michael.

« Ben m’a mise sur Facebook, Mouse. »

Michael posa sa fourchette et leva les yeux sur Ben.

« Sans blague !

— J’ai pensé que ça lui plairait, répondit Ben d’un ton égal tout en se demandant si Michael, pour une raison ou une autre, désapprouvait son initiative.

— Ç’a été une sorte de libération, ajouta Mary Ann. J’ai utilisé mon nom de jeune fille et je me suis présentée comme célibataire sur mon profil. Il y a une case qui proposait « C’est compliqué », mais franchement ce n’est pas du tout compliqué, alors j’ai juste mis célibataire. C’est aussi rapide qu’un divorce mexicain.

— Ce type mérite un tueur à gages mexicain », grommela Michael.

Cette réponse ébranla Ben et cela dut se voir.

« Je suis sérieux, insista Michael en piquant sa salade d’un coup de fourchette rageur comme s’il y avait une bestiole dedans. J’y ai réfléchi. Rien ne serait trop cruel pour ce sac à merde. »

Cette terminologie fit sourire Mary Ann tandis que Ben reconnaissait au passage une des expressions de Jake que Michael avait dû se réserver en attendant l’occasion propice.

« Tu sais ce que tu devrais faire ? poursuivit Michael. Tu devrais parler de l’histoire de Skype sur Facebook. »

Mary Ann fit la grimace.

« C’est ça, Mouse ! Et pourquoi ne pas partager mon humiliation avec la terre entière pendant que j’y suis ? »

Puis, se tournant vers Ben :

« Je suppose qu’il t’a raconté. »

Ben acquiesça.

« Je ne dis pas que tu devrais rapporter l’histoire en détail. Juste une allusion voilée, pour qu’il sache que tu sais, insista Michael.

— Je suis sûre qu’il n’est pas sur Facebook.

— Oui, mais ses amis y sont peut-être. »

Mary Ann émit un grognement étouffé.

« Ce n’est qu’une suggestion. Tu pourrais te marrer un peu. Les faire flipper.

— Chéri ! » fit Ben d’un ton réprobateur en lançant un regard critique à son mari.

Michael poussait toujours trop loin la plaisanterie.

« Le truc, dit Mary Ann, c’est que je ne suis même pas totalement sûre qu’il ne sache pas déjà que je suis au courant.

— Comment ça ? demanda Ben.

— Si ça se trouve, il l’a fait exprès, lui expliqua-t-elle en haussant les épaules.

— Évidemment qu’il l’a fait exprès ! s’exclama Michael, apparemment agacé.

— De laisser Skype branché, je veux dire.

— Tu rigoles ! »

Michael avait l’air sincèrement atterré.

« Bob n’est pas doué pour les confrontations. En tout cas, pas quand il s’agit de trucs sérieux. Peut-être qu’il a décidé de me mettre devant le fait accompli plutôt que de me parler.

— Allons, Babycakes. Personne ne serait aussi ignoble. Tu ne venais pas de lui annoncer que tu étais enceinte, en plus ? »

Ben, qui n’était pas sûr d’avoir bien entendu, s’écria :

« Excuse-moi… Qu’est-ce que tu viens de dire ?

— Les symptômes de mon cancer, lui expliqua calmement Mary Ann. J’ignorais ce qu’il m’arrivait. »

Ne comprenant toujours pas, il se borna à hocher la tête et abandonna le sujet. À en juger par la tête que faisait Mary Ann, la conversation commençait à lui peser.

« En tout cas, lança-t-elle alors sur un ton léger afin d’évacuer ce sujet pénible, j’ai déjà vingt-six amis. »

Michael sembla déconcerté.

« Oh… sur Facebook, tu veux dire.

— Oui, Ben m’a acceptée et certains de ses copains ont fait l’association entre mon nom et mon émission à la télé.

— C’est parce que ce sont des vieux, déclara Michael.

— Pardon ? s’écria Mary Ann en battant des paupières sous l’effet d’une indignation à moitié feinte.

— Je n’ai pas dit ça dans ce sens-là.

— Et dans quel sens tu l’as dit, alors ? »

Même si Michael ne le méritait pas, Ben lui sauva la mise.

« Il est jaloux, lança-t-il à Mary Ann. Cette remarque m’était destinée, elle ne te visait pas.

— Ses copains sur Facebook sont de vieux barbus…»

Ben adressa un sourire à Mary Ann.

« Il exagère. Quelques-uns peut-être…

— … et ils me ressemblent tous… joufflus, bedonnants. Ça me perturbe complètement.

— Et alors ? répliqua Mary Ann. Tu es son type, qu’est-ce qu’il y a de si perturbant là-dedans ?

— Merci, marmonna Ben en mâchant un bout de pain.

— Ce serait bien plus perturbant si ce n’étaient que des jolis petits lots.

— C’est vite dit, rétorqua Michael. Maintenant que je connais son type, il faut que je me casse la tête pour savoir si je suis vraiment la meilleure version ou pas. Sans parler de ce qui se passera le jour où… disons, je ne correspondrai plus à ce fameux type. »

Mary Ann se tourna vers Ben et leva les yeux au ciel.

« Ne t’inquiète pas, il a toujours été comme ça, tu sais.

— C’est ce que j’ai cru comprendre.

— Quand les choses vont bien, il s’arrange pour que ça compte pour du beurre.

— Hé, s’exclama Michael, liguez-vous contre moi pendant que vous y êtes !

— Moi, je n’ai rien dit », répondit Ben en échangeant un petit sourire de connivence avec Mary Ann.

Il n’avait pas vraiment envisagé une telle complicité.

Mary Ann en automne
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