35.
À 3 heures de l'après-midi le deuxième jour de la sélection des jurés, Golantz et moi avions passé plus de dix heures de prétoire à échanger récusations non motivées et récusations pour cause de partialité. Sacrée bataille. Nous nous étions très calmement massacrés en identifiant les jurés que l'autre voulait absolument et en les rejetant aussitôt sans le moindre remords. Nous avions presque terminé le processus et dans certains carrés de mon diagramme il y avait jusqu'à cinq Post-it les uns sur les autres. Il ne me restait plus que deux récusations non motivées. Golantz, qui au début s'était montré judicieux dans ses objections, s'était rattrapé, m'avait dépassé et en était maintenant à une seule récusation non motivée à utiliser. On arrivait à l'heure H. Le jury était à deux doigts d'être finalisé.
Sa composition incluait maintenant un avocat, un programmateur, deux nouveaux employés des postes, trois nouveaux retraités et un infirmier, un élagueur et une artiste.
Sur les douze jurés qui s'étaient assis dans le box la veille au matin, il n'en restait plus que deux potentiels. L'ingénieur assis à la place numéro sept et un des retraités, assis à la douze, avaient Dieu sait comment tenu la distance. Ni l'un ni l'autre ne penchait du côté de l'accusation, mais sur mon diagramme j'avais quand même noté des choses à l'encre bleue sur chacun d'eux – le code que j'avais adopté pour un juré que je sentais assez froid pour la défense. Cela dit, leurs penchants étaient si légers que je n'avais toujours pas élevé d'objections contre eux.
Je savais que je pouvais les éjecter tous les deux en me servant de ma dernière récusation non motivée et y allant d'un grand moulinet du bras, mais c'était justement ça le risque. On vire un juré à cause de ses notes à l'encre bleue, mais le remplaçant peut être encore plus violemment bleu et représenter un risque encore plus grand pour le client. C'est ça qui fait de la sélection du jury une affaire si imprévisible.
Le dernier ajout au box des jurés était l'artiste qui était allée s'asseoir à la place numéro sept après que Golantz avait utilisé sa dix-neuvième récusation non motivée pour éjecter un éboueur municipal que j'avais noté en rouge. Les questions générales du juge Stanton avaient fait apparaître qu'elle habitait à Malibu et travaillait dans un studio en retrait du Pacific Coast Highway.
Elle peignait à l'acrylique et avait étudié au Philadelphia Institute of Art avant de venir en Californie pour la qualité de la lumière.
Elle avait dit ne pas avoir de télévision et ne pas lire régulièrement les journaux. Elle avait aussi dit ne rien savoir des meurtres qui s'étaient produits dans la maison sur la plage, pas très loin de l'endroit où elle vivait et travaillait.
Dès le début, les notes que j'avais prises sur elle étaient en rouge et j'étais de plus en plus enthousiaste à l'idée de l'avoir dans mon jury au fur et à mesure que progressait son interrogatoire. Je savais que Golantz avait fait une erreur tactique. Il avait éliminé l'éboueur avec une récusation non motivée et s'était retrouvé avec un juré apparemment encore plus nuisible à sa cause. Il allait donc devoir supporter les conséquences de son erreur ou se servir de sa dernière récusation non motivée pour virer l'artiste et courir encore une fois le même risque.
Le juge ayant terminé son interrogatoire d'ordre général, c'était au tour des avocats d'y aller. Ce fut Golantz qui attaqua le premier et posa une série de questions qui devaient, en tout cas il l'espérait, faire apparaître un tel parti pris chez l'artiste qu'elle se verrait évincée pour préjugés au lieu de l'être suite à l'utilisation de sa dernière récusation non motivée. Mais elle résista fort bien et donna l'impression d'être une femme aussi honnête qu'ouverte.
Il en était à sa quatrième question lorsque je sentis une vibration dans ma poche et y glissai la main pour sortir mon portable.
Je le tins sous la table de la défense, entre mes jambes et selon un angle tel que le juge ne pourrait pas le voir. Julie Favreau n'avait pas arrêté de m'envoyer des textos de toute la journée.
Favreau : À garder. Je lui en renvoyai un aussitôt.
Haller : Je sais. Et les 7, 8 et 10. À qui le tour ?
Ma consultante secrète avait passé sa matinée et l'après-midi assise au quatrième rang de la galerie. Je l'avais aussi retrouvée pour déjeuner pendant que Walter Elliot retournait une fois de plus au studio pour vérifier des trucs et je lui avais permis d'étudier mon diagramme de façon à ce qu'elle puisse établir le sien. Elle apprenait vite et savait très exactement où j'en étais avec mes codes et mes objections.
Ce fut presque immédiatement que je reçus une réponse à mon texto. C'était une des qualités que j'appréciais chez elle. Elle ne réfléchissait pas à n'en plus finir. Elle prenait ses décisions vite et d'instinct, en se fondant uniquement sur les signes révélateurs qu'elle décelait lorsque le juré répondait aux questions qu'on lui posait.
Favreau : N'aime pas 8. N'en sais pas assez sur 10. Vire le 7 si nécessaire.
Le juré numéro huit était l'élagueur. Je l'avais en bleu à cause de certaines réponses qu'il avait données lorsqu'on l'avait interrogé sur la police. Et je trouvais aussi qu'il avait un peu trop envie de faire partie du jury. C'est toujours mauvais signe dans un procès pour meurtre. Je sentais que ce monsieur avait à cœur de faire respecter la loi et l'ordre, et que l'idée de juger quelqu'un ne lui posait pas de problème. Je dois à la vérité de dire que je me méfie beaucoup des gens qui aiment juger autrui. Tout individu qui se fait une joie d'être juré a le droit au maximum d'encre bleue de ma part.
Le juge Stanton nous laissait beaucoup de latitude. Lorsque l'heure était venue de questionner un juré potentiel, les avocats avaient le droit d'échanger leur temps pour poser des questions à tous les jurés qu'ils voulaient. Il autorisait aussi, et de manière fort libérale, le recours aux récusations tardives — à savoir que pour lui il était acceptable d'user d'une récusation non motivée pour virer x ou y même si ce x ou ce y avait déjà été interrogé et accepté.
Lorsque ce fut mon tour d'interroger l'artiste, je gagnai le pupitre et informai le juge que pour l'instant je l'acceptais sans plus lui poser de questions. Et lui demandai la permission de poser d'autres questions au juré numéro huit – ce qu'il m'accorda.
– Juré numéro huit, lançai-je, j'aimerais me faire une idée plus claire de certaines de vos opinions. Et d'un, permettez que je vous demande ceci : si à la fin du procès, après que vous aurez entendu toutes les dépositions, vous pensez que mon client pourrait être coupable, voteriez-vous pour le condamner ?
Il réfléchit un instant avant de répondre.
– Non, parce qu'il pourrait y avoir encore un doute raisonnable.
Je hochai la tête pour lui faire savoir qu'il avait donné la bonne réponse.
– Ce qui fait que pour vous « pourrait être » n'est pas égal à « absence de doute raisonnable ».
– Non, maître. Absolument pas.
– Bien. Croyez-vous que des gens se font arrêter parce qu'ils chantent trop fort à l'église ?
Un air de grande perplexité se répandit sur le visage de l'élagueur, cependant que des rires épars montaient de la galerie derrière moi.
– Je ne comprends pas, dit-il.
– Il y a un dicton qui affirme qu'on ne se fait pas arrêter parce qu'on chante trop fort à l'église. En d'autres termes, il n'y a pas de fumée sans feu et on ne se fait pas arrêter sans une bonne raison. En général, la police ne se trompe pas et arrête les gens qu'il faut. Le pensez-vous ?
Je pense que tout le monde fait des erreurs de temps en temps... y compris la police... et qu'il faut donc tout analyser au cas par cas.
— Mais pensez-vous qu'en général la police ne se trompe pas ?
Il était coincé. Quelle que soit sa réponse, il y aurait signal de danger dans l'un ou l'autre camp. Je pense que c'est probable... ce sont des professionnels... mais je prends chaque affaire individuellement et ne pense pas que parce que en général la police ne se trompe pas, elle a automatiquement raison dans tel ou tel cas.
La réponse était bonne. Et venant d'un élagueur, rien que ça !
Encore une fois, je lui adressai un signe de tête. Il répondait bien, mais il y avait quelque chose de presque appris dans la façon dont il parlait. Ça sentait l'obséquieux, plus saint que moi tu meurs.
L'élagueur avait une envie folle de faire partie du jury et ça ne me plaisait guère.
— Quel genre de voiture conduisez-vous, monsieur ? lui demandai-je encore.
Lancer une question inattendue est une bonne manière de déclencher une réaction. Le juré numéro huit se renversa sur sa chaise et me regarda comme s'il se disait que j'essayais de le piéger.
— Vous voulez savoir pour ma voiture ?
— Oui, que conduisez-vous pour aller au travail ?
– J'ai un pick-up. J'y mets mes affaires et mon équipement. C'est un Ford 150.
— Avez-vous des autocollants à l'arrière ?
– Oui... quelques-uns.
— Que disent-ils ?
Il dut réfléchir un bon moment avant de se rappeler ses autocollants.
— Euh... j'ai un autocollant de la National Rifle Association et j'en ai un autre qui dit que si vous arrivez à lire ça, vaudrait mieux reculer. Quelque chose comme ça. Peut-être que ce n'est pas dit aussi gentiment.
Certains jurés potentiels se mettant à rire, le juré numéro huit sourit fièrement.
– Depuis combien de temps êtes-vous membre de la National Rifle Association ? lui demandai-je. Sur le questionnaire, vous n'en faites pas état.
– C'est-à-dire que je n'en suis pas vraiment un. Un membre, je veux dire. J'ai juste l'autocollant.
Fourberie. Ou bien il avait menti sur sa qualité de membre en omettant de faire figurer ce renseignement dans le questionnaire, ou bien il n'était pas membre de la NRA et se servait de son autocollant pour se faire passer pour quelqu'un qu'il n'était pas ou qui croyait aux vertus de cette association sans vouloir la rejoindre officiellement. Dans tous les cas de figure, il y avait tromperie et cela confirmait toutes mes impressions. Favreau avait raison. Il fallait qu'il s'en aille. J'informai le juge que je n'avais plus de questions à poser et me rassis.
Lorsque Stanton demanda si l'accusation et la défense acceptaient le jury tel qu'il était alors composé, Golantz essaya de récuser l'artiste pour cause de partialité. Je m'y opposai et le juge se rangea à mon avis. Golantz n'avait plus d'autre solution que d'user de son dernier droit de récusation non motivée pour la virer. Je me servis alors de mon avant-dernier droit pour éjecter l'élagueur. Qui eut l'air bien en colère lorsqu'il prit le long chemin qui conduisait à la sortie.
Deux autres numéros furent appelés du pool, un agent immobilier et un retraité de plus prenant alors les sièges numéros huit et onze dans le box. Les réponses qu'ils donnèrent au juge les classèrent exactement dans la bonne moyenne. Je les codai en noir et n'entendis rien qui m'inquiète. Le juge en était à la moitié de l'interrogatoire du deuxième juré lorsque je reçus un autre texto de Favreau.
Favreau : tous les deux – si tu veux mon avis. Tous les deux des moutons.
En général, avoir des moutons de Panurge dans un jury est une bonne chose. Le juré qui ne présente pas une forte personnalité et adopte des positions moyennes peut souvent être manipulé pendant le délibéré. Il cherche quelqu'un à suivre. Plus on a de moutons, plus il est important d'avoir un juré à forte personnalité et bien disposé à l'égard de la défense. C'est quelqu'un de ce genre qu'on veut avoir dans la salle des délibérations, quelqu'un qui entraînera les moutons avec lui.
Pour moi, Golantz avait commis une erreur tactique de base. Il avait épuisé ses récusations non motivées avant la défense et, pis encore, il avait laissé un avocat dans le box. Le juré numéro trois avait réussi à tenir et l'instinct me disait que Golantz avait gardé sa dernière récusation non motivée pour lui. Sauf que c'était l'artiste qui y avait eu droit et maintenant Golantz était coincé avec un avocat au jury.
Le juré numéro trois ne pratiquait pas le droit pénal, mais il avait eu à l'apprendre pour sa licence et avait probablement flirté de temps à autre avec l'idée de travailler dans ce domaine. On ne fait pas des films et des séries télé sur les agents immobiliers. C'est le droit pénal qui a la vedette et le juré numéro trois ne pouvait pas y être insensible. À mon avis, cela faisait de lui un excellent juré pour la défense. En rouge vif sur mon diagramme, c'était mon candidat numéro un pour le jury définitif. Il vivrait le procès et le délibéré en connaissant la loi et sachant tout du statut d'opprimé de la défense. Cela ne le rendait pas seulement bienveillant à mon endroit, mais faisait aussi de lui le candidat idéal à la fonction de premier juré – celui que les jurés élisent pour communiquer avec le juge et parler au nom de tous. Lorsqu'ils iraient s'enfermer pour commencer à délibérer, ce serait vers l'homme de loi que tous se tourneraient. Il était rouge, il allait pousser et tirer bon nombre de ses collègues vers un verdict de non-coupable. Le minimum voudrait que son ego d'avocat insiste pour que le verdict soit correct et il se battrait pour ça. À lui seul il pourrait faire en sorte que le jury n'arrive pas à une majorité et que mon client ne soit pas condamné.
Le pari était donc de taille dans la mesure où le juré numéro trois répondait aux questions du juge et des avocats depuis moins d'une demi-heure. Mais c'est bien à cela que se ramène tout le processus. À des décisions rapides et instinctives fondées sur l'expérience et l'observation.
Résultat des courses : j'allais laisser les deux moutons dans le jury. Il me restait encore une récusation non motivée et j'allais m'en servir pour éjecter les jurés numéros sept ou dix. L'ingénieur ou le retraité.
Je demandai au juge la permission de conférer quelques instants avec mon client. Puis je me tournai vers Elliot et lui glissai mon diagramme.
– Nous y sommes, Walter, lui dis-je. Il ne nous reste plus qu'une balle. Qu'en pensez-vous ? Pour moi, il faut se débarrasser du sept et du dix, mais on ne peut en virer qu'un.
Elliot s'était beaucoup impliqué dans le processus. Depuis que les douze premiers candidats avaient pris place dans le box la veille au matin il avait exprimé des opinions aussi fortes qu'intuitives sur chacun des jurés que je voulais éliminer. Cela dit, il n'avait jamais encore choisi un jury. Au contraire de moi. Je supportais ses commentaires, mais finissais par décider. Sauf que ce dernier choix était du cinquante-cinquante. L'un ou l'autre juré pouvait être dommageable à la défense. L'un ou l'autre pouvait s'avérer être un mouton. Le choix était difficile et j'étais tenté de faire de l'instinct de mon client le facteur décisif.
Il tapa du doigt sur la case du juré numéro dix. Le rédacteur technique d'une fabrique de jouets en retraite.
– Lui, dit-il. Débarrassez-vous-en.
– Vous êtes sûr ?
– Absolument.
Je regardai la grille. Il y avait beaucoup de bleu dans la case dix, mais il y en avait tout autant dans la sept. Celle de l'ingénieur.
J'avais dans l'idée que le rédacteur technique était comme l'élagueur. Il avait très envie de faire partie du jury, mais très vraisemblablement pour des raisons entièrement différentes. Je me disais qu'il avait peut-être prévu de se servir de cette expérience pour écrire un livre ou un scénario de film. Il avait passé toute sa vie à écrire des notices techniques pour des jouets. Au cours de l'interrogatoire, le retraité qu'il était avait reconnu avoir envie de s'essayer à la fiction. Il n'y a rien de mieux qu'une place au premier rang d'un procès pour meurtre pour stimuler l'imagination et le processus créatif. C'était bon pour lui, mais pas pour
Elliot. Pour moi, tout individu qui aime l'idée de juger x ou y et ce, pour n'importe quelle raison, ne peut que pencher pour l'accusation.
Le juré numéro sept était bleu pour une autre raison. Dans le questionnaire, il était listé comme ingénieur travaillant dans l'aérospatiale. L'industrie qui l'employait ayant une forte présence en Californie du Sud, j'avais déjà interrogé plusieurs ingénieurs pour la sélection des jurés au fil des ans. En général, ils sont politiquement plutôt conservateurs et respectueux de la religion – et pour moi, ce sont là deux qualités très très bleues —, et ils travaillent pour des sociétés qui comptent beaucoup sur d'énormes contrats et subventions du gouvernement. Pencher pour la défense, c'est voter contre le gouvernement et c'était là un pari difficile à tenir.
Dernier point, et peut-être le plus important, les ingénieurs vivent dans un monde de logique et d'absolus. Et ce sont souvent là des choses qui ne cadrent pas avec le crime ou la scène de crime, voire avec la justice pénale dans son ensemble.
– Je ne sais pas, dis-je. Je pense que ce serait plutôt à l'ingénieur de dégager.
– Non, je l'aime bien. Il me plaît depuis le début. J'ai un bon contact oculaire avec lui. Je veux qu'il reste.
Je me détournai d'Elliot et regardai le box. Je passai du juré numéro sept au juré numéro dix et retour. J'espérais découvrir un signe, quelque chose qui me dirait le bon choix à faire.
– Maître Haller, me lança le juge Stanton. Souhaitez-vous utiliser votre dernière récusation non motivée ou accepter la présente composition du jury ? Je vous rappelle qu'il se fait tard et que nous devons encore choisir notre jury de secours.
Mon portable s'était mis à bourdonner pendant qu'il me parlait.
– Euh, un instant, s'il vous plaît, monsieur le juge.
Je me retournai vers Elliot et me penchai vers lui comme pour lui murmurer quelque chose à l'oreille. En fait, je sortais mon portable de ma poche.
– Vous êtes sûr, Walter ? lui chuchotai-je. Ce type est ingénieur.
Ça pourrait nous créer des ennuis.
– Écoutez, me renvoya-t-il en murmurant, je passe ma vie à étudier les gens et à parier. Je veux ce type dans mon jury.
J'acquiesçai d'un signe de tête et regardai le portable entre mes jambes. C'était un texto de Favreau.
Favreau : Videz le 10. Je le trouve fourbe. Le 7 penche pour l'accusation, mais je vois un regard franc et un visage ouvert.
Notre histoire l'intéresse. Il aime bien votre client.
Contact oculaire. Ça réglait la question. Je glissai mon portable dans ma poche et me levai. Elliot m'attrapa par la manche de ma veste. Je me penchai pour écouter ses chuchotements appuyés.
– Qu'est-ce que vous fabriquez ?
Je me dégageai : je n'aimais pas la façon dont il montrait à tout le monde qu'il essayait de me contrôler. Je me redressai et regardai le juge.
– Monsieur le juge, lançai-je, la défense voudrait remercier le juré numéro dix.
Pendant que le juge renvoyait le rédacteur technique et appelait un autre candidat pour le remplacer, je me rassis et me tournai vers Elliot.
– Walter, lui dis-je, ne m'attrapez plus jamais comme ça devant les jurés. Ça fait de vous un imbécile à leurs yeux et je vais déjà avoir bien assez de mal à les convaincre que vous n'êtes pas un assassin.
Puis je lui tournai le dos pour regarder le nouveau et probablement dernier juré s'installer à la place laissée libre dans le box.