28

Le magicien revint parmi les templiers juste avant que le soleil ne disparaisse complètement à l'ouest. Les hommes avaient allumé un feu. Assis en cercle autour des flammes, ils s'employaient davantage à récupérer leurs forces qu'à discourir sur leurs chances de survie. Alissandre prit place près de Terra. Tous les yeux s'étaient tournés vers lui, mais personne n'osait le questionner.

— Sa trace maléfique continue de pointer vers le nord, annonça finalement Alissandre. Il masque bien ses traces, alors je ne peux que pressentir que son antre est quelque part dans la mer ou sur les terres septentrionales.

— En vérité, il habite une île, lança Galahad en s'approchant du campement.

Terra remarqua le sang sur le poignard que son ami faisait glisser dans sa gaine.

— D'où tiens-tu cette information ? demanda Marco.

— Du Malhikas qui est tombé au combat.

— Tu l’as torturé ?

— Je l'ai fait parler.

Galahad s'assit sur le sable au milieu de ses compagnons de fortune.

— Où se situe cette île ? demanda Terra.

— L’île n'est qu'à quelques kilomètres à peine des côtes, au nord du port que nous trouverons si nous continuons dans cette direction.

— Nous en avons encore pour un ou deux jours de marche, affirma Renaud.

— À moins qu'une certaine magie nous y emmène plus rapidement, suggéra Marco.

— Depuis les débuts du jeu, le magicien en a toujours respecté les règles, alors je me dois de faire la même chose, répliqua Alissandre. Il ne m'est pas permis de vous aider directement, à moins d'être provoqué par le sorcier.

— Qui a inventé ces règles ? maugréa le jeune Canadien.

— Personne ne s'en souvient.

— As-tu réussi à extirper d'autres renseignements utiles à cette créature ? s'enquit Terra en plantant son regard dans celui du chevalier.

— En fait, oui. Cette île rocheuse est un volcan entouré de récifs impossibles à franchir.

— Sans végétation, nous ne pourrons pas nous y aventurer à découvert, déplora Terra.

— Et encore faudra-t-il trouver une façon d'y accoster, lui rappela son ami.

Nous ne pourrons jamais nager avec tout cet accoutrement sur le dos, déplora Marco.

— Chaque chose en son temps, Tristan, le calma Terra. Continue, Galahad.

— Le sorcier a érigé sa forteresse sur l’un des versants du volcan. Ce dernier n'est plus actif depuis longtemps, mais j'imagine qu'il pourrait être réveillé par de la magie. Il n'y a qu'une seule entrée, à sa base. J'ignore cependant si un sort empêche les étrangers d'en ouvrir les portes.

— Je m'en chargerai si tel est le cas, assura Alissandre.

— Mais vous venez de nous dire que vous ne pouviez pas intervenir, laissa tomber Renaud, perplexe.

— Seulement lorsqu'il s'agit d'une opération qui ne sera bénéfique qu'à vous seuls. Je pourrais cependant vouloir forcer cette porte pour moi-même.

— Tristan a raison. Ces règles sont bien obscures.

— Si nous réussissons à mettre les pieds sur cette île et à déjouer la magie de l'entrée, à quoi devons-nous nous attendre ? poursuivit Terra.

— Le sorcier y est évidemment tout-puissant, répondit Galahad. Même ses serviteurs ne s'y sentent pas en sécurité.

— Si je me souviens bien de la partie précédente, fit Marco, nous n'aurions pas besoin de nous y rendre si nous pouvions supprimer le roi noir.

— C'est exact, indiqua Alissandre. Le problème, c'est qu'il ne fait pas partie des Malhikas qui nous attaquent depuis que nous sommes arrivés ici.

— Le sorcier joue donc de façon défensive, comprit Galahad. Serons-nous en mesure d'identifier la pièce maîtresse si nous la rencontrons dans la forteresse ?

— Vous non, mais moi, oui.

— Chaque chose en son temps, mes amis, leur rappela Terra. Nous devons d'abord localiser cette île, pour ne pas perdre de précieux jours en mer.

« Ou y périr », songea silencieusement Galahad.

— Je ne connais qu'une seule façon de me renseigner, fit Alissandre.

Un gros livre apparut devant ses jambes croisées, ce qui fit sursauter les templiers.

— J'ignorais que les anges savaient lire, s'étonna Simon.

— Ils possèdent d'immenses pouvoirs, assura Galahad.

Les pauvres hommes n'étaient pas au bout de leurs surprises.

— Je cherche l'île volcanique la plus proche du lieu où je me trouve, réclama le magicien.

L'ouvrage ancien se mit à frémir, arrachant un chuchotement admiratif aux spectateurs. Puis il s'ouvrit brusquement et se souleva pour faire face à Alissandre.

— Est-il sage de me questionner ici ? murmura timidement le livre de géographie.

— Ces hommes savent que je suis un mage.

— Dans ce cas, pouvez-vous me situer dans le temps ?

— Nous sommes au XIIIe siècle.

Les pages se mirent à tourner rapidement, puis s'arrêtèrent.

— Les cartes de cette époque s'intéressaient essentiellement aux itinéraires sans se soucier de la géographie. Elles n'étaient pas dessinées à l'échelle, mais possédaient quelques indications de distance et représentaient les cours d'eau. La plupart comportaient des erreurs grossières, en raison de leurs nombreuses transcriptions.

— L'île que je cherche y apparaît-elle ?

— J'ai bien trouvé quelques itinéraires pour les pèlerins, mais ils empruntaient plutôt des routes au nord de votre position actuelle. Cependant, dans certaines chroniques du Moyen-Âge, on mentionne l'existence d'une île maudite à quelques kilomètres au nord-ouest du port de Jaffa. Elle se serait abîmée dans la mer à la suite d'une terrible éruption de son volcan vers l'an 1290. Je tiens toutefois à vous mettre en garde, car il ne s'agit pas d'un fait enregistré officiellement dans l'histoire du monde, mais d'une légende.

— Néanmoins, cette information me sera fort utile, merci.

Le livre disparut comme il était arrivé.

— Maintenant que nous savons où se terre notre ennemi, quand partons-nous ? demanda Marco.

— Aux premières lueurs de l'aube, décida Galahad. Il serait trop dangereux de nous aventurer sur ce territoire la nuit.

— J'aimerais porter à votre attention que le port de Jaffa n'est plus entre les mains des croisés, leur apprit Geoffroy de Courson.

— Il nous faudra pourtant un bateau pour nous rendre jusqu'à cette île.

— Il existe certainement d'autres petits ports plus au sud, avança Terra. Il n'est pas nécessaire de s'attaquer à toute la flotte mamelouke pour obtenir un seul vaisseau.

— Je suggère que nous nous rendions d'abord jusqu'à la mer, puis que nous décidions ce qui devra être fait, trancha Renaud.

Les hommes mangèrent alors les fruits des arbres de l'oasis, puis se couchèrent, afin d'être frais et dispos avant le lever du soleil. Ce fut Galahad qui les réveilla tous, après avoir pris soin des chevaux. Ils remplirent leurs gourdes en peau et se hissèrent en selle, conscients des dangers qui les attendaient. Alissandre prit la tête du cortège avec Terra. Marco en profita pour se jumeler à Galahad, encore ébranlé par les événements de la veille.

— Qu'as-tu vraiment fait à ce Malhikas, hier ? s'enquit-il.

— Je l'ai persuadé de me dire ce que je voulais savoir en échange d'une mort rapide.

— Tu l’as…

— Je l'ai tué à sa demande, Tristan. Les vautours auraient commencé à lui arracher les entrailles avant qu'il n'ait rendu son dernier souffle.

— Je n'aurai jamais ce courage.

— Ce que j'enseigne à mon château n'est que de la théorie. Je sais pertinemment que c'est une tout autre affaire de l'appliquer dans la réalité.

— Où as-tu appris à achever un ennemi ? À la guerre ?

— Non. La formation que j'ai reçue à Galveston était on ne peut plus complète.

— Donc, Terra aurait pu faire la même chose ?

— Il a débuté son entraînement en même temps que moi, mais son accident lui a fait perdre de précieuses années. Toutefois, je crois qu'en situation d'extrême urgence, il n'hésiterait pas un seul instant à agir de la sorte. Maintenant, arrête d'y penser. Ce sera ma tâche d'interroger les pions noirs que nous blesserons.

Ils chevauchèrent toute la journée en ménageant leurs montures et s'arrêtèrent le soir dans une autre oasis créée de toutes pièces par le magicien.

— Reposez-vous pendant que je pars en éclaireur, annonça Alissandre.

Sans leur donner le temps de répliquer, il s'évapora. Galahad mangea des dattes et une banane, but une grande quantité d'eau et alla s'installer à l'entrée du point d'eau pour monter la garde. Il écouta les bruits de la nuit, assis sur sa couverture. Inévitablement, ses pensées le ramenèrent à son épouse, qui devait se faire beaucoup de souci pour lui. Chance était une femme forte, capable d'assurer son propre avenir. Elle élèverait leur enfant convenablement s'il devait lui arriver malheur. Mais au fond de lui, le chevalier désirait plus que tout au monde voir naître son fils ou sa fille.

Alissandre se matérialisa près de lui, le tirant de ses rêveries.

— Il y a quelques ports de pêche non loin d'ici, mais ils sont protégés par de petites bandes de guerriers, lui dit-il.

— Sans doute pour empêcher les croisés de recevoir des renforts. Une poignée d'hommes pourront-ils s'emparer d'une embarcation ?

— Je ne peux intervenir lors de vos combats contre les joueurs du sorcier, mais aucun règlement ne m'empêche de vous venir en aide contre des tiers qui ne sont pas impliqués dans le jeu.

— C'est ce que je voulais t'entendre dire.

— Tu ne t'es jamais remis de l'attaque du dragon, n'est-ce pas ?

— J'en fais encore des cauchemars, même si je sais qu'il s'agissait d'une manœuvre déloyale. En fait, je ressens encore de la douleur, là où les crocs se sont enfoncés dans ma chair.

— Pourquoi ne m'en as-tu jamais parlé, Galahad ?

— Parce que tu n'es jamais revenu auprès de nous après la dernière défaite du sorcier.

— Le temps ne s'écoule pas de la même manière lorsque je suis dans l'antre du magicien, car il me semble ne vous avoir perdus de vue que pendant quelques mois.

— Nous nous sommes souvent demandé si tu étais mort.

— Je suis vraiment désolé, mais il n'est pas trop tard pour réparer mes torts. Montre-moi où tu as été blessé.

Il était évidemment hors de question que le chevalier enlève son gambeson, sa cotte de mailles et son surcot, alors il se contenta de lui indiquer les endroits où les crocs du fabuleux animal avaient déchiré sa peau. Alissandre se mit aussitôt au travail. Les étoiles nacrées au creux de ses mains s'illuminèrent d'un éclat lunaire. Il les approcha doucement de chaque ancienne blessure, procurant à Galahad un soulagement qu'aucun médecin n'avait su lui fournir ces quinze dernières années.

— Merci, murmura le chevalier, ému.

— Ce n'est rien, vraiment.

— Maintenant que cette douleur lancinante a disparu, je pourrai encore mieux défendre mon roi.

— Tu étais déjà bien redoutable.

— Il y a en moi une autre personnalité qui ne se manifeste qu'en cas de vie ou de mort. Il m'arrive d'avoir peur de moi-même lorsque j'ai une épée entre les mains.

— C'est ce qu'on appelle l'instinct de survie. Allez, va dormir avec les autres. Puisque je n'ai pas besoin de sommeil, j'assurerai le guet.

Galahad accepta son offre avec plaisir, car il se sentait plutôt las. Il étendit sa couverture non loin de Terra et de Marco, et s'endormit en posant la tête sur le sol.

Lorsqu'il se réveilla, au matin, les templiers se préparaient à partir. Il s'empressa donc d'aller seller son cheval. Galahad serrait sa sangle lorsqu'il sentit une présence près de lui. Il fit volte-face et trouva Terra devant lui, un gobelet en fer à la main.

— Ce n'est que du thé, assura le Hollandais.

— Je suis un peu plus nerveux depuis que nous sommes arrivés ici, pardonne-moi.

— Ne t'en fais pas, c'est pareil pour moi.

Le chevalier avala la boisson chaude d'un seul trait.

— J'ai toujours pensé que je me sentirais chez moi au Moyen-Âge, mais depuis ce matin, ma nourriture nord-américaine me manque beaucoup, avoua-t-il.

— Nous sommes tout près du but, Galahad.

— Je sais. Je le sens au fond de mes tripes.

— Non seulement nous sauverons Aymeric, mais nous détruirons aussi ce sorcier, peu importe ce qu'il nous en coûtera. Je ne veux pas que d'autres familles subissent ce que je suis en train de vivre.

— Tu peux compter sur moi.

Les soldats se remirent en marche, jusqu'à ce qu'ils atteignent une colline qui les séparait du port. Enorgueillis par leurs dernières victoires sur les croisés, les Mamelouks n'avaient même pas placé de sentinelle à cet endroit stratégique. Par petits groupes, ils se contentaient de surveiller les bateaux sur lesquels les rescapés auraient pu tenter de regagner leurs pays.

— Ce serait de la folie de les affronter en plein jour, jugea Galahad, à plat ventre sur la crête. Je pourrais m'infiltrer dans leur camp au milieu de la nuit et agir en silence.

— Je t'ai déjà vu à l'œuvre, mon ami, mais tu ne pourras pas neutraliser à toi seul une quarantaine de ces habiles cavaliers, jugea Alissandre.

— Tu as donc un plan.

— Lorsque je vous ferai signe, foncez derrière moi.

Sans lui donner plus d'explications, Alissandre se leva et marcha tout droit sur l'ennemi. Galahad avait appris à lui faire confiance, alors il ne chercha pas à le retenir. Il demeura plutôt sur place, à surveiller ses gestes. Le magicien avança un long moment sur la plaine avant que les Mamelouks ne remarquent sa présence. Les cavaliers maures coururent à leurs chevaux, afin d'aller aux devants de cet homme qui portait l'uniforme des moines soldats.

Alissandre attendit qu'ils se soient tous dirigés vers lui et leva le bras. C'était le signal qu'attendait Galahad. Il dévala la colline, grimpa sur son destrier et fit signe aux templiers de le suivre. Les bêtes gravirent la pente, heureuses de se dégourdir les jambes, et formèrent un seul rang. Le magicien créa aussitôt une illusion très convaincante. Il multiplia par cent le nombre des croisés qui le suivaient. Les dix hommes devinrent en un instant une armée de mille chevaliers fonçant sur le petit port.

Nullement impressionnés, les Mamelouks chargèrent d'abord l'homme qui s'approchait impunément de leur camp et furent décontenancés lorsqu'ils passèrent au galop au travers de son corps, comme s'il n'avait été qu'un mirage. Leur commandant cria ses ordres dans le fracas des sabots. Il n'aimait pas l'idée d'affronter une armée de fantômes, mais se rassura en pensant que des armes surnaturelles ne pourraient pas leur infliger de blessures. Il ne comprit son erreur de jugement que lorsque ses guerriers se heurtèrent à ces combattants. Chaque templier avait un nombre infini de doubles qui faisaient exactement les mêmes gestes que lui ! Déroutés par cette aberration, les Mamelouks ne cherchèrent même pas à se défendre et furent tous éliminés jusqu'au dernier.

Galahad à leur tête, la troupe de cavaliers vêtus de blanc rejoignit Alissandre et se mit au pas derrière lui. Il ne restait sur la rade que quelques guerriers, qui semblaient garder un vaisseau plus grand que les embarcations des pêcheurs.

— C'est l'un des nôtres, affirma Renaud.

— Ils l'ont capturé pour empêcher les croisés de quitter le pays, devina Geoffroy.

— Ce qui servira admirablement nos plans, ajouta Galahad.

Au lieu de les affronter, les gardiens détalèrent vers l'est, sans doute pour aller chercher des renforts dans un autre petit port. Sans perdre de temps, les templiers foncèrent sur le village, dispersant ses habitants, qui les traitèrent de démons en s'enfuyant. Les croisés mirent pied à terre et abandonnèrent leurs bêtes pour s'élancer à l'assaut du bateau. Galahad savait que ces magnifiques chevaux seraient récupérés par les Arabes et intégrés à leurs haras. Il n'avait nul besoin de s'en inquiéter. L'épée au poing, il courut sur la longue planche de bois tendue entre le quai flottant et l'embarcation. Les Mamelouks étaient si surpris de voir la grande armée de croisés se réduire instantanément à une dizaine d'hommes qu'ils ne réagirent même pas lorsque leurs épées leur fracassèrent le crâne.

Alissandre se matérialisa sur le pont et se mit à libérer l'équipage captif de ses chaînes à l'aide de sa magie, tandis que ses soldats jetaient les cadavres ennemis par-dessus bord.

— Éloignez-nous d'ici ! commanda-t-il.

D'abord abasourdis par ce qui venait de se passer, les marins tournèrent en rond avant de s'organiser. Leur capitaine ayant été tué au moment où on les avait faits prisonniers, son bras droit reprit son sang-froid et aboya ses ordres. Ils se jetèrent sur les rames, tandis que d'autres détachaient les cordes qui retenaient le bateau au quai.

Au loin, une nuée de sable signala l'approche d'un grand nombre de cavaliers. Debout au milieu du pont, Alissandre observait calmement leur arrivée.

— Ont-ils des archers ? demanda Galahad en se plantant près de lui.

— Oui, et je m'en occupe.

Le bateau allait bientôt atteindre le large. N'écoutant que son cœur, Terra avait déjà commencé à se pencher sur les blessés. Les autres croisés surveillaient aussi le rivage, inquiets. Il n'y avait rien sur le bateau qui pourrait leur servir de boucliers.

Bientôt, les tireurs s'alignèrent sur la plage en armant leurs arcs. Alissandre ne se soucia même pas de vérifier leur portée. Il utilisa un vieux sortilège qui dérouta rapidement les agresseurs : chaque flèche décochée parcourait une certaine distance, puis revenait vers son propriétaire. Les archers se mirent ainsi à tomber comme des mouches, puis cessèrent finalement leur attaque.

— Dommage que tu ne puisses utiliser cette magie contre les Malhikas, soupira Galahad.

Il se tourna vers la troupe et vit que Terra soignait les poignets écorchés d'un marin français. Le chevalier se précipita pour stopper son geste.

— Il n'y a pas d'arbres pour te redonner des forces en mer, l'avertit Galahad. Laisse-nous utiliser une autre méthode.

Terra dut admettre qu'il avait raison. S'il dépensait toute son énergie à remettre le reste de l'équipage en état de travailler, il ne pourrait plus combattre une fois arrivé dans l'antre du sorcier. Il laissa donc les croisés panser les blessures avec des bandes de tissu déchirées à même leurs vêtements et marcha plutôt jusqu'au magicien en conservant son équilibre de son mieux dans le roulis du bateau.

— Où allons-nous, maintenant ? demanda-t-il.

— L'île du sorcier se trouve par là, répondit Alissandre en pointant l'horizon.

Ils n'avaient qu'à garder le cap vers le nord pour y arriver.

— Si cette île a été détruite à la fin du XIIIe siècle, cela veut donc dire qu'avant cette époque, le sorcier habitait dans le futur et qu'après, il a habité dans le passé, raisonna le Hollandais.

— Pour tout te dire, je ne sais même pas où se situe mon propre antre. Vous n'atteindrez pas la forteresse de Mathrotus avant au moins deux jours, alors je vais en profiter pour aller me préparer à l'important duel qui s'en vient.

— Nous nous débrouillerons.

— D'autant plus que tu as déjà été un très bon pirate.

— Moi ?

— Tu as déjà navigué dans ces eaux et encore plus loin, au XIXe siècle.

— Je croyais n'avoir été qu'un général romain à l'époque de Jésus.

— Nous n'avons pas qu'une seule vie, Terra.

Cette révélation le laissa pantois.

— Si je vois dans deux jours que vous avez dévié de votre trajectoire, je vous ramènerai à bon port, poursuivit Alissandre. Le vaisseau est à vous, capitaine.

Le magicien se courba respectueusement devant le roi de Nouvelle-Camelot et disparut.

— Mais où est-il allé, cette fois ? s'alarma Marco.

— Il a besoin d'aiguiser ses armes, si je puis m'exprimer ainsi, l’informa Terra. Notre tâche, maintenant, c'est d'atteindre le repaire du sorcier en un seul morceau.

— Capitaine Wilder ? s'exclama Galahad, taquin. Que connais-tu à la navigation ?

— Apparemment plus que je ne le croyais. Curieusement, je me sens à l’aise sur la mer.

— Ne t'y habitues pas trop parce que nous allons bientôt rentrer chez nous.

Terra lui tapota affectueusement le dos et se rendit jusqu'au timonier pour lui indiquer la route à suivre.

Capitaine Wilder
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