40

 

Mais cet état, si dangereux qu’il soit, a son point faible, comme tout état qui repose sur le mensonge, la drogue l’incantation. Il disparaît sans laisser de trace dès lors que les conditions extérieures de son existence ne sont plus remplies. On l’a observé des milliers de fois pour les camaraderies authentiques et légitimes engendrées par la guerre : des hommes qui, dans les tranchées, ont sans hésiter risqué leur vie l’un pour l’autre et partagé plus d’une fois leur dernière cigarette redeviennent des étrangers timides et gênés lorsqu’ils se retrouvent plus tard dans la vie civile – et ce n’est pas cette rencontre dans le civil qui est une apparence fallacieuse. Notre camaraderie nazifiante, factice et fragile, fabriquée à Jüterbog pour la circonstance, s’évapora avec une rapidité spectrale, en l’espace d’une semaine, entre deux “soirées amicales”.

La première était notre soirée d’adieu à Jüterbog. Ce fut, en résumé, une orgie de camaraderie. L’alcool y entretenait une ambiance exaltée de fraternité éternelle, et si nous ne nous étions pas déjà tous tutoyés nous aurions sans nul doute commencé ce soir-là. Des discours furent prononcés. Le commandant du camp, un Standartenhrer SA, qui avait survécu au départ de son équipe et à l’irruption de la Reichswehr, dévoila dans son allocution le secret de notre “éducation idéologique” : point n’était, dit-il, besoin de longs discours, point besoin d’endoctrinement. Il suffisait de placer les jeunes Allemands que nous étions dans un environnement convenable, de nous arracher à l’hypocrisie de notre monde bourgeois et à la poussière de nos dossiers pour que la révélation se produise d’elle-même : nous étions fondamentalement de vrais nazis. Car c’était là le secret du succès du national-socialisme : il faisait vibrer une fibre profonde du caractère allemand. Ceux d’entre nous qui n’étaient pas encore national-socialistes dans leur tête savaient maintenant sans erreur possible qu’ils l’étaient dans leur sang. Le reste suivrait…

Le pire, c’est que ce discours contenait une part de vérité pour qui savait le déchiffrer. C’était vrai : il suffisait de nous placer dans certaines conditions pour que se produise une sorte de processus chimique qui décomposait les individualités et nous transformait en matériau docile, prêt à s’enthousiasmer pour tout et n’importe quoi. Ce soir-là, le processus avait atteint son point culminant. Fraternité sans bornes. Tous se congratulaient réciproquement, buvaient à leur santé mutuelle. Le lieutenant vantait nos performances militaires. Nous exaltions son génie stratégique. Le sous-officier, plaisamment interpellé dans son propre langage fantaisiste et rude, déclara n’avoir jamais pensé que des juristes pussent faire d’aussi bons soldats. Sieg Heil.

Certains avaient composé des vers humoristiques et les récitèrent sous les acclamations d’un public fortement imbibé d’alcool qui avait perdu tout discernement. Puis, pour finir, nous chantâmes encore une fois que nous étions la troupe noire du capitaine Geyer, fracassant chaises et verres avec une joie sauvage au son des Heia et des Hoho. On aurait dit une tribu de cannibales particulièrement contents d’eux, et fêtant la victoire. Sur quoi nous attaquâmes une quelconque chambrée à coups de bombe à eau, et il s’ensuivit une bataille historique. Puis quelques-uns, notoirement saouls, eurent l’idée d’en traîner un autre sous la pompe – non qu’il se fût rendu coupable de quelque méfait, mais juste comme ça, en guise de sacrifice humain symbolique au dieu de la camaraderie. La victime désignée se montrant rétive, d’autres s’offrirent spontanément à la remplacer, mais cela ne faisait pas l’affaire des grands prêtres éméchés. Si bien que d’autres s’interposèrent et tentèrent avec de bonnes paroles de persuader le récalcitrant, juste comme ça, au nom de la camaraderie, pour que la soirée ne se terminât pas sur une fausse note. La discussion était un peu inquiétante, mais aussi transfigurée par l’allégresse ambiante, l’alcool et la folie.

Finalement, la victime désignée finit par se rendre :

— D’accord, je marche – mais seulement la tête, je ne veux pas mouiller mon pyjama.

Ils promirent. Mais, une fois sous la pompe, ils l’y traînèrent tout entier.

— Bande de cons ! cria-t-il.

Mais le rire homérique qui lui répondit ne lui laissa pas d’autre choix que de faire chorus. Orgie chez les primates.

Le lendemain, nous rentrâmes à Berlin pour passer notre examen la semaine suivante. Tout était soudain très différent. Nous avions retrouvé nos vêtements civils, nous mangions dans des assiettes avec des couteaux et des fourchettes, nous utilisions des W.-C., nous disions pendant les repas “merci beaucoup” au lieu de “merde”, nous inclinions le buste devant les vieux messieurs qui nous examinaient, répondions à leurs questions dans un langage châtié, exposions nos connaissances sur des matières aussi oubliées que le droit des hypothèques ou le régime matrimonial de la communauté. Certains échouèrent, d’autres furent reçus, un abîme béant s’ouvrit entre les deux groupes.

On revoyait ses amis. On pouvait à nouveau dire Guten Tag au lieu de Heil Hitler. On avait à nouveau des conversations, de vraies conversations. On découvrait que l’on existait encore, on refaisait connaissance avec soi-même. Interrogés sur la vie au camp, on répondait avec gêne “Oh, ce n’était pas si terrible”, et on racontait brièvement qu’on avait appris à tirer et des chants très bizarres. Je me remis à penser à Paris comme à une réalité. Au camp, Paris n’existait pas vraiment. En revanche, le rêve se dissipait… C’est donc légèrement oppressé, animé de fâcheux pressentiments, que je me rendis au café du Kurfürstendamm où nous nous étions donnés rendez-vous pour fêter notre séparation. Mais enfin, je m’y rendis. Le charme était encore assez puissant pour cela.

La soirée fut pénible. L’orgie de Jüterbog datait exactement de huit jours. Nous étions tous présents – à l’exception des candidats aigris par leur échec, qui s’étaient abstenus –, mais on avait l’impression que tous se voyaient pour la première fois de leur vie. En civil, ils étaient tous très différents ; je ne parvins pas à tous les identifier. Je vis que certains avaient un visage sympathique et distingué, d’autres des traits presque inhumains. Au camp, la différence n’était pas si frappante.

Difficile d’amorcer une conversation. Personne n’avait envie de parler de l’examen (qui diable a envie de parler d’un examen quand on a réussi !), mais, curieusement, personne n’avait envie non plus qu’on lui rappelle les aventures du camp. Certains y firent bien quelques allusions gaillardes, mais, confrontés à l’incompréhension, voire à la désapprobation, ils renoncèrent rapidement. C’était presque comme le premier jour à la gare de Jüterbog. Le plus gros handicap, c’est que nous étions sans doute encore obligés de nous tutoyer. Si nous avions pu nous vouvoyer, nous donner du “cher collègue”, la conversation aurait été plus facile.

On parlait des projets d’avenir, on trinquait sans enthousiasme. Un orchestre jouait un peu trop fort ; ses flonflons et ses rengaines sirupeuses comblaient les vides de la conversation. Les SA faisaient bande à part et discutaient politique. Ils râlaient contre le parti, contre la “guerre de papier”, et buvaient à la santé de leur chef Ernst76. Nous autres n’y prenions pas part. Nous n’en voyions plus la nécessité.

L’assemblée ne tarda pas à se diviser en petits groupes. Je me mis à discuter avec un garçon avec qui j’avais pu parler agréablement musique à Jüterbog, le dimanche, en dehors du camp. Il s’avéra que, le dimanche précédent, nous avions tous deux assisté au concert dirigé par Furtwängler. Nous le critiquâmes avec ardeur.

— Écoutez-moi ces deux pédants, dit quelqu’un qui prêtait depuis quelques instants l’oreille à nos propos.

Nous levâmes juste un regard surpris, sans nous laisser distraire.

Cependant, la soirée devenait rapidement de plus en plus sinistre. Dès minuit, on commença à regarder discrètement sa montre. Puis la compagnie se divisa tout à fait : à la table voisine, quelques filles équivoques attiraient l’attention ; certains d’entre nous se mirent à flirter avec elles, changèrent de table ou attirèrent les beautés à la nôtre.

— On commence à s’ennuyer, déclara quelqu’un assez haut, et quand il proposa de lever la séance tout un groupe se joignit à lui avec empressement. J’en faisais partie.

Une fois dans la rue, il se trouva encore quelqu’un pour suggérer d’aller dans un autre café, mais sa proposition se heurta à un silence général. Pour ma part, j’avisai un autobus qui se dirigeait vers nous.

— Ah, mon bus ! m’écriai-je. Au revoir ! Et avec un dernier salut je sautai à l’intérieur.

Les autres étaient restés sur place. Je n’ai jamais revu aucun d’entre eux. Le bus m’emportait rapidement ; je me sentais glacé, honteux et libéré.


1  Nationalsozialistische Volkswohlfahrt, système d’assurances sociales. (Toutes les notes sont de la traductrice.)

2  “L’Observateur quotidien.”

3  “Le drapeau Rouge”

4  Gustav Noske (1868-1946), social-démocrate, principal responsable du massacre des spartakistes (janvier 1919).

5  Karl Liebknecht (1871-1919) appartint d’abord à l’aile gauche du parti social-démocrate avant de fonder avec Rosa Luxemburg son propre mouvement, le Spartakusbund (“Ligue spartakiste”), à l’origine de la révolution de novembre.

 

6  Rosa Luxemburg (1871-1919), théoricienne de l’aile gauche du parti social-démocrate, cofondatrice avec Karl Liebknecht du Parti communiste allemand (KPD) en 1918.

7  Friedrich Ebert (1871-1925), social-démocrate, fut le premier chancelier, puis le premier président de la république de Weimar.

8  Philipp Scheidemann (1865-1939), social-démocrate, avait proclamé la république le 9 novembre 1918.

9  Emil Eichhorn, USPD (Parti social-démocrate indépendant), fut préfet de police de novembre 1918 à janvier 1919.

10  La Nuit des longs couteaux, assassinat des SA et de leur leader Ernst Röhm, accusé de putsch mais dont Hitler craignait en vérité l’ambition politique.

11  “Ligue des coureurs de la Vieille Prusse.”

12  Le mot Zivilcourage a été forgé par Bismarck en 1864, à l’adresse des militaires, auxquels il souhaitait cette qualité en temps de paix.

13  Wolfgang Kapp (1858-1922) faisait partie de l’opposition d’extrême-droite.

14  Normalement, les écoliers allemands ne vont en classe que le matin.

15  “Sous les tilleuls”, grande avenue au centre de Berlin.

16  Walther Rathenau (1867-1922), industriel et écrivain, membre du Parti démocratique allemand (DDP), ministre de la Reconstruction de mai à novembre 1921, puis ministre des Affaires étrangères de février à juin 1922.

17  Gustav Stresemann (1878-1929), président du Parti national allemand (DVP), chancelier et ministre des Affaires étrangères d’août à novembre 1923, puis ministre des Affaires étrangères jusqu’à sa mort en 1929.

18  Heinrich Brüning (1885-1970), du parti du centre (Zentrum), chancelier de mars 1930 à mai 1932.

19  Louis Loucheur (1872-1931), ministre de la Reconstitution industrielle et député du Nord, responsable de la reconstruction de 1919 à 1922.

20  Gueorgui Vassilievitch Tchitcherine (1872-1936), commissaire du peuple aux Affaires étrangères de 1918 à 1930, signa avec l’Allemagne le traité de Rapallo (16 avril 1922).

21  Bois et quartier résidentiel à l’ouest de Berlin.

22  C’est dans la Wilhelmstrasse que se trouvaient notamment le ministère des Affaires étrangères et la chancellerie.

23  Les assassins de Rathenau.

24  Le Rütli est une prairie au bord du lac des Quatre-Cantons où, selon la tradition, les représentants des trois cantons primitifs d’Uri, Schwyz et Unterwald jurèrent, en août 1291, une alliance éternelle contre l’oppresseur. La formule du serment est due à Schiller dans son Guillaume Tell (1804).

25  Les Buddenbrook et Tonio Kröger, roman (1901) et nouvelle (1903) de Thomas Mann ; Niels Lyhne, roman (1880) de l’écrivain danois Jens Jacobsen ; Les Cahiers de Malte Laurids Brigge, roman (1910) de Rainer Maria Rilke ; Le Portrait de Dorian Gray, roman (1890) d’Oscar Wilde.

26  Allusion à une formule célèbre de Frédéric II de Prusse, qui exprimait ainsi sa tolérance en matière de religion.

27  En français dans le texte.

28  Hermann Müller (1876-1931), social-démocrate. Ministre des Affaires étrangères, il signa le traité de Versailles en 1919. Il fut chancelier de mars à juin 1920, puis de 1928 à 1930.

29  “Casque d’acier”, association d’anciens combattants fondée en novembre 1918.

30  La Nuit des longs couteaux, assassinat des SA et de leur leader Ernst Röhm, accusé de putsch mais dont Hitler craignait en vérité l’ambition politique.

31  En français dans le texte.

32  Elisabeth Bergner, de son vrai nom Elisabeth Ettel (1897-1986), passée du théâtre au cinéma à la fin des années vingt, quitta l’Allemagne en 1933 en raison de ses origines juives.

33  Le Deutsche Volkspartei, fondé en 1918 par Gustav Stresemann, émanation de l’aile droite du parti national-libéral.

34  Le 20 juillet 1932, le chancelier von Papen avait décrété l’état d’urgence en Prusse et à Berlin et déposé le gouvernement prussien. – Carl Severing (1875-1952), social-démocrate, fut ministre de l’Intérieur de Prusse de 1930 à 1932. – Albert Grzesinski (1879-1947), social-démocrate, était le préfet de police de Berlin entre 1930 et 1932.

35  Vorwärts ! (“En avant !”), hebdomadaire social-démocrate. Die Rote Fahne (“Le Drapeau rouge”), quotidien, organe du Parti communiste allemand, avait été fondé en 1918 par Karl Liebknecht et Rosa Luxemburg.

36  Faubourg de Berlin.

37  Otto Braun (1872-1955), social-démocrate, à la tête du parti depuis 1911, ministre-président de Prusse entre 1925 et 1933.

38  Chant de marche de la SA écrit sur une mélodie existante par le jeune Sturmführer (lieutenant) Horst Wessel (1907-1930). Celui-ci ayant trouvé la mort au cours d’une bagarre avec des communistes dans des circonstances mal élucidées, les nazis firent de lui un martyr et de son œuvre l’hymne officiel du parti.

39  La Reichsbanner schwarz-rot-gold (“Bannière noir-rouge-or”), association d’anciens combattants et de républicains fondée en 1924 par les sociaux-démocrates Otto Hörsing et Karl Höltermann pour la défense de la république de Weimar.

40  Julius Streicher (1885-1946), un des antisémites les plus fanatiques du régime, condamné et exécuté à Nuremberg.

41  Premier vers d’un célèbre poème d’Eduard Mörike (1804-1875), Im Frühling (“Au printemps”).

42  En français dans le texte.

43  En français dans le texte.

44  Le feld-maréchal Werner von Blomberg. (1878-1946) fut ministre de l’Armée entre 1933 et 1935, ministre de la Guerre de 1935 à 1938.

45  Le général Kurt von Schleicher (1882-1934), chancelier de décembre 1932 à janvier 1933, fut assassiné par les SS le 30 juin 1934 (Nuit des longs couteaux), de même qu’Ernst Röhm (1887-1934), chef d’état-major de la SA depuis 1931.

46  Ernst Oberfohren, chef du groupe parlementaire du DNVP (Deutschnationale Volkspartei, “Parti national du peuple allemand”), fut victime d’une campagne de dénigrement dans le cadre de la mise au pas des partis politiques.

47  Karoline Neher (1900-1942), mariée à l’écrivain Klabund, interprète de Brecht et de Wedekind, s’était réfugiée à Moscou, où elle fut arrêtée en 1936 comme “agent trotskiste”. Elle est morte, prisonnière, lors d’un transfert en Sibérie.

48  Hans Otto (1900-1933), acteur au Staatstheater de Berlin, connu pour ses opinions communistes.

49  Adalbert Matkowsky (1857-1909) était membre du Théâtre royal de Berlin depuis 1889.

50  Le romancier antimilitariste et antinationaliste Heinrich Mann (1871-1950), critique virulent de la société wilhelminienne, avait émigré en 1933, de même que les écrivains Lion Feuchtwanger (1884-1958) et Joseph Roth (1894-1939) – ce dernier connu pour sa peinture impitoyable de l’Empire austro-hongrois finissant –, et que le romancier Jakob Wassermann (1873-1934). Les trois derniers étaient d’origine juive.

51  Berliner Tageblatt, “Le Quotidien de Berlin”. Vossische Zeitung, quotidien berlinois, un des plus anciens journaux d’Allemagne (fondé en 1617, édité de 1751 à 1791 par Ch. F. Voss, d’où son nom), conservateur et pondéré, connu pour la qualité littéraire de ses collaborateurs (au nombre desquels Lessing et Fontane). Il cessa de paraître en 1934.

52  Der Angriff (“L’Attaque”), journal fondé en 1927 par Joseph Goebbels, quotidien depuis 1930. Völkischer Beobachter (“L’Observateur national”), quotidien, organe central du parti national-socialiste.

53  “L’Action.”

54  Giselher Wirsing (1907-1975), rédacteur et éditeur de plusieurs magazines littéraires et culturels, notamment les Munchner Neueste Nachrichten (“Dernières nouvelles de Munich”) de 1933 à 1941.

55  Grande avenue cosmopolite de Berlin.

56  Le Deutsche Demokratische Partei (DDP), parti fondé en 1918, favorable au parlementarisme et à une économie libérale contrôlée. – La Reichsbanner schwarz-rot-gold (“Bannière noir-rouge-or”), association d’anciens combattants et de républicains fondée en 1924 par les sociaux-démocrates Otto Hörsing et Karl Höltermann pour la défense de la république de Weimar.

57  Le Nationalsozialistisches Kraftfahrkorps, unité paramilitaire semblable à la SA (Sturmabteilung, “Section d’assaut”) et à la SS (Schutzstaffel, “Section de protection”), mais motorisée.

58  “Front de fer”, émanation de la Reichsbanner, organisation paramilitaire antinazie.

59  Commandant d’une Standarte (“étendard”), unité de SA ou de SS correspondant à un régiment.

60  En français dans le texte.

61  Matthieu, XVIII, 9.

62   “Jardin de plaisance”, vaste esplanade en plein centre de Berlin, où avaient lieu les parades.

63  Robert Ley (1890-1945) avait été chargé par Hitler de l’organisation du Front allemand du travail (Deutsche Arbeitsfront) après la dissolution des syndicats au début de mai 1933.

64  “Vois-tu à l’est le ciel rougir” et “La Lande de la marche de Brandebourg”, deux chants patriotiques. Le premier, d’un bellicisme agressif, est tout à la gloire du Führer ; le second, plus sentimental, exalte la beauté du paysage de la marche.

65  Tannenberg (en polonais, Stebark), théâtre d’une victoire remportée par Hindenburg et Ludendorff sur l’armée russe de Narev entre le 26 et le 31 août 1914.

66  “Notre Dieu est une forteresse”, célèbre choral de Luther (1528).

67  “Chrétiens allemands”, courant national-socialiste au sein de l’Église luthérienne.

68  L’“Église confessante”, mouvement d’opposition au national-socialisme à l’intérieur de l’Église luthérienne.

69  Allusion au célèbre dialogue sur la religion entre Faust et Marguerite, dans la première partie du Faust de Goethe. Faust affirme “respecter” les sacrements, et Marguerite déplore qu’il ne les “désire” pas.

70  En français dans le texte.

71  Friedrich Hölderlin, Mnémosyne.

72  Zug : section ; Zugführer : lieutenant.

73  Poème composé en 1885 par Heinrich von Reder (1824-1909) et mis en musique en 1919 par Fritz Sotke, futur cadre des Jeunesses hitlériennes.

74  Bertolt Brecht, Der Jasager / der Neinsager (“Celui qui dit oui / celui qui dit non”). Pièce didactique en deux actes composée en 1930.

75  Littéralement, “tape-jambon”. Variante de la main chaude ; jeu populaire au cours duquel un joueur, les yeux bandés, doit deviner qui lui a donné une grande claque sur les fesses.

76  Ernst Röhm, né en 1887, chef d’état-major des SA depuis 1931

Histoire d'un allemand
titlepage.xhtml
Histoire d'un allemand - Haffner_split_000.xhtml
Histoire d'un allemand - Haffner_split_001.xhtml
Histoire d'un allemand - Haffner_split_002.xhtml
Histoire d'un allemand - Haffner_split_003.xhtml
Histoire d'un allemand - Haffner_split_004.xhtml
Histoire d'un allemand - Haffner_split_005.xhtml
Histoire d'un allemand - Haffner_split_006.xhtml
Histoire d'un allemand - Haffner_split_007.xhtml
Histoire d'un allemand - Haffner_split_008.xhtml
Histoire d'un allemand - Haffner_split_009.xhtml
Histoire d'un allemand - Haffner_split_010.xhtml
Histoire d'un allemand - Haffner_split_011.xhtml
Histoire d'un allemand - Haffner_split_012.xhtml
Histoire d'un allemand - Haffner_split_013.xhtml
Histoire d'un allemand - Haffner_split_014.xhtml
Histoire d'un allemand - Haffner_split_015.xhtml
Histoire d'un allemand - Haffner_split_016.xhtml
Histoire d'un allemand - Haffner_split_017.xhtml
Histoire d'un allemand - Haffner_split_018.xhtml
Histoire d'un allemand - Haffner_split_019.xhtml
Histoire d'un allemand - Haffner_split_020.xhtml
Histoire d'un allemand - Haffner_split_021.xhtml
Histoire d'un allemand - Haffner_split_022.xhtml
Histoire d'un allemand - Haffner_split_023.xhtml
Histoire d'un allemand - Haffner_split_024.xhtml
Histoire d'un allemand - Haffner_split_025.xhtml
Histoire d'un allemand - Haffner_split_026.xhtml
Histoire d'un allemand - Haffner_split_027.xhtml
Histoire d'un allemand - Haffner_split_028.xhtml
Histoire d'un allemand - Haffner_split_029.xhtml
Histoire d'un allemand - Haffner_split_030.xhtml
Histoire d'un allemand - Haffner_split_031.xhtml
Histoire d'un allemand - Haffner_split_032.xhtml
Histoire d'un allemand - Haffner_split_033.xhtml
Histoire d'un allemand - Haffner_split_034.xhtml
Histoire d'un allemand - Haffner_split_035.xhtml
Histoire d'un allemand - Haffner_split_036.xhtml
Histoire d'un allemand - Haffner_split_037.xhtml
Histoire d'un allemand - Haffner_split_038.xhtml
Histoire d'un allemand - Haffner_split_039.xhtml
Histoire d'un allemand - Haffner_split_040.xhtml
Histoire d'un allemand - Haffner_split_041.xhtml
Histoire d'un allemand - Haffner_split_042.xhtml
Histoire d'un allemand - Haffner_split_043.xhtml