6
— COMMENT TU TE SENS ? demanda Sara à Michael pour la vingtième fois.
— Repose-moi encore la question et je hurle.
— Je m’inquiète, c’est tout.
— Dans cas, fais quelque chose d’utile, dit Michael.
— Comme quoi ?
— Ferme la porte et déshabille-toi.
— Je l’ai bien cherchée, celle-là, pas vrai ?
Avant que Michael ait pu répondre, une voix féminine s’éleva derrière eux.
— Sara ?
Tous deux se tournèrent pour découvrir le Dr Carol Simpson sur le seuil. À côté du lit, le petit lecteur de CD de Michael diffusait le Concerto en ré mineur, de Chopin. Si incroyable que ça paraisse, c’était Reece qui était allé chercher l’appareil dans le vestiaire des Knicks au Madison Square Garden et l’avait déposé à l’hôpital, affirmant : « Ce truc me rend malade, mais ça fera peut-être du bien à ce vieux Mikey. »
— Michael, déclara Sara, voici le Dr Simpson, l’obstétricien dont je te parlais.
— Ravie de vous rencontrer, Michael, dit Carol Simpson.
— Moi de même.
— J’ai entendu dire qu’on vous avait amené ici en urgence. Comment vous sentez-vous ?
— Mieux, merci.
— Très bien, répondit-elle. Vous sachant tous les deux ici, je me suis dit que j’allais passer vous annoncer la nouvelle.
Michael se redressa.
— La nouvelle ? demanda-t-il, la gorge soudain sèche.
— Oui, j’ai les résultats des examens de Sara.
— Et ? demanda celle-ci.
— Félicitations. Vous êtes enceinte.
Sara porta ses mains à sa bouche.
— Vous êtes sûre ?
— Absolument. De deux mois, je dirais.
Sara se tourna vers Michael.
— Tu entends, chéri ?
Incapable de prononcer un mot, Michael se contenta de hocher la tête.
— Excusez-moi, docteur, réussit-il enfin à balbutier. Simplement, c’est…
— Inutile de vous excuser. C’est très mignon à voir. Sara le prit dans ses bras et l’attira contre elle, l’étouffant presque sous son étreinte.
— Bon, je vais vous laisser. Sara, vous pouvez passer me voir demain matin ?
— D’accord.
Michael se dégagea.
— Merci, docteur.
— Soignez-vous bien, Michael. Et encore une fois : félicitations.
Dès qu’ils furent seuls, Michael sourit jusqu’aux oreilles.
— Dois-je bientôt me mettre à t’appeler maman ?
— Et moi, je t’appellerai papa.
— Même au lit ?
— Non, là, j’aurai encore le droit de t’appeler par ton petit nom.
— Mon fier étalon ?
— Rêve toujours.
— Bon sang, j’ai du mal à y croire. On va être parents, Sara. On va être trois : toi, moi et le bébé !
Ils s’embrassèrent.
— Je t’aime, Michael.
— Moi aussi, je t’aime, dit-il en caressant son ventre encore ferme. Je vous aime tous les deux.
Alors qu’ils s’embrassaient de nouveau, le téléphone sonna. Michael répondit à contrecœur et, après avoir écouté son correspondant, tendit le combiné à Sara.
— C’est pour toi.
— Qui est-ce ?
— Je ne sais pas.
À l’autre bout du fil, une voix féminine nasillarde annonça :
— Ne quittez pas, s’il vous plaît, vous allez être mis en relation.
Il y eut une nouvelle tonalité, avant qu’on décroche.
— Sara ?
— Max ?
— Eh bien, tu n’as pas été facile à localiser. J’ai mis une heure à retrouver ta trace. Comment ça va ?
— Merveilleusement bien.
— Content de l’apprendre.
Elle le voyait presque se ronger les ongles à l’autre bout de la ligne.
— Ce n’est pas un simple coup de fil amical, si ?
— Non.
— Que se passe-t-il, Max ?
Max Bemstein poussa un long soupir.
— Bradley Jenkins a été assassiné. Il faut que je te parle immédiatement.
Ils se rejoignirent une demi-heure plus tard dans un coin tranquille de la cafétéria de l’hôpital.
— Tout ce qu’on va se dire maintenant restera officieux et confidentiel, d’accord ?
— D’accord.
— Je dois te poser une question directe, pour commencer.
— Je t’écoute.
— Bradley Jenkins était-il gay ?
— Oui.
Max s’était attendu à cette réponse. Il hocha la tête, et ses boucles brunes s’agitèrent dans le mouvement. Il se fourra un nouveau stylo dans la bouche et commença à mâchouiller. Puis il croisa les jambes, se passa la main dans les cheveux, reposa le pied par terre et croisa l’autre jambe.
À trente-deux ans, Bernstein en paraissait cinq de moins. Sara savait que la police – et le monde en général, d’ailleurs – considérait Tic Bernstein comme une énigme. Bien qu’inspecteur principal à la Criminelle, il n’aimait pas le danger. Il détestait porter une arme et n’en avait jamais fait usage dans l’exercice de ses fonctions. Il était à peine capable de se défendre avec ses poings et essayait d’éviter la violence chaque fois que c’était possible.
Ce qui l’intéressait, c’était de résoudre des énigmes − plus elles étaient compliquées, plus il excellait dans l’exercice. Personne ne savait vraiment comment il procédait, mais il avait le don, à sa manière brouillonne, agitée et nerveuse, de remonter jusqu’à la vérité.
— À moi de te poser une question, dit Sara. Qu’est-il arrivé à Bradley et pourquoi voulais-tu savoir s’il était gay ?
— Ça fait deux questions.
— Max…
— Désolé, je voulais juste alléger l’atmosphère. On a retrouvé son corps ce matin derrière un bar gay de Greenwich Village.
— Mon Dieu !
— On n’a pas encore les résultats de l’autopsie, mais il a été lacéré de coups de couteau. On pense… Sara, ça va ?
Elle avait les yeux écarquillés et le visage livide.
— Ce n’est pas le premier meurtre, murmura-t-elle.
— Qu’est-ce qui te fait dire ça ?
— Ne joue pas avec moi, Max.
— On a peut-être affaire à un tueur en série, dit-il. Je n’ai pas participé à l’enquête sur les premiers cas, mais deux autres hommes ont été tués de cette façon barbare. On soupçonne la même personne d’avoir commis les trois meurtres.
— Et pourquoi m’as-tu demandé si Bradley était homosexuel ?
— Parce que les deux autres victimes l’étaient. Comme si le meurtrier ciblait la communauté homosexuelle. À moi, maintenant. Comment savais-tu qu’il y avait eu d’autres cas ?
— J’imagine que tu as déjà rencontré le Dr Harvey Riker ? commença-t-elle.
— Bien sûr.
— Tu sais qu’il dirige un service dédié au sida ici ?
— Et ?
— Les deux premières victimes… Quels sont leurs noms ?
— Bill Whitherson et Scott Trian.
— C’est ça. Ils faisaient partie d’un groupe choisi de patients soignés dans cette clinique. Tu devrais avoir ça dans tes dossiers.
La jambe de Bernstein se mit à tressauter.
— Pour dire la vérité, je n’ai pas encore eu le temps de les étudier en profondeur. J’ai récupéré l’affaire il y a une heure.
— Bref, Harvey m’en a parlé hier soir.
— Question évidente : Bradley était-il lui aussi suivi ici ?
Sara porta sa tasse de café à ses lèvres et but une gorgée.
— Je ne sais pas, dit-elle. Tu devras interroger Harvey.
— Est-ce que Bradley avait le sida ?
— Ça ne doit pas sortir de cette pièce, affirma Sara.
— Promis.
— La réponse est oui.
— Est-ce qu’il était suivi médicalement ?
— Oui, mais j’ignore où. C’était un grand secret, et je ne voulais pas qu’il me le dise.
— Pourquoi ?
— Tu sais qui est son père, évidemment ? Le sénateur était furieux quand il a appris que j’étais au courant pour la maladie de Bradley. Il était terrifié à l’idée que ça s’ébruite.
— Parce que ça ficherait en l’air sa carrière ?
— Exactement. Donc, on essayait de ne pas en parler.
— Je vois.
Pensif, Max contempla le ciel tout en se grattant le cou.
— Le Dr Riker ne t’en aurait pas parlé, s’il traitait Bradley ?
— En aucun cas. Tout ce qui touche à la clinique est top secret. Je ne connais le nom d’aucun patient.
— Intéressant, commenta Max. Alors, pourquoi le Dr Riker t’a-t-il parlé des deux meurtres, hier soir ?
Elle hésita.
— Tu ferais mieux de poser la question à Harvey.
— Sara, tu ne vas pas me faire le coup du « Je ne peux pas révéler mes sources » ? Pas à moi.
— Pour l’instant, j’ai bien peur que si. Mais parle à Harvey. Il t’éclairera bien mieux que je ne pourrais le faire, de toute façon.
Max haussa les épaules.
— OK, allons le voir.
Après avoir franchi deux points de contrôle, Max et Sara trouvèrent Harvey dans son bureau du pavillon Sidney. À leur entrée, il leva des yeux rougis et fatigués de sa table encombrée de papiers.
— Qu’est-ce qui se passe ? demanda-t-il.
— Harvey, tu te souviens de l’inspecteur Bernstein ?
— Bien sûr. Bonjour, inspecteur.
— Comment allez-vous, docteur ?
— Bien, merci, répondit-il. Sara, je viens de parler à Michael. Comme nous le soupçonnions, l’échographie a révélé une augmentation du volume du foie.
— Ce qui veut dire quoi ?
— Ça peut vouloir dire un tas de choses, mais le Dr Sagarel, Eric et moi pensons toujours qu’il s’agit probablement d’une hépatite. On devrait avoir les résultats des examens de sang dans un jour ou deux. A priori, on le gardera ici deux semaines, puis il devra rester alité pendant au moins un mois.
— Et le basket ?
— Pas cette saison, Sara. Il reste une toute petite chance pour qu’il puisse jouer les matchs de qualification.
— Il le sait ?
— Je le lui ai dit. Mais, curieusement, ça n’a pas eu l’air de le gêner plus que ça. Il m’a annoncé la bonne nouvelle de ta grossesse. En fait, rien d’autre ne l’intéressait.
— Ta grossesse ? intervint Max. Tu ne m’as rien dit.
— Je n’ai pas vraiment eu le temps.
— Félicitations, dit Max.
— Merci. Harvey, l’inspecteur Bernstein voudrait te parler.
Harvey se leva et contourna son bureau.
— À propos de ce dont on a discuté hier soir ?
— Possible, répondit Max, tentant de prendre un ton professionnel mais donnant l’impression d’un mauvais acteur dans un vieux film policier.
Il n’avait jamais été très à l’aise dans la peau du dur à cuire.
— Bradley Jenkins est-il un de vos patients ?
Les traits d’Harvey se déformèrent, trahissant confusion et agacement.
— Quel rapport avec quoi que ce soit ?
Bernstein s’éclaircit la gorge.
— Ça vous ennuie de répondre à mes questions ?
— Oui, ça m’ennuie.
Puis, se tournant vers Sara, Harvey ajouta :
— Qu’est-ce qui se passe, là ?
Avant de parler, Sara quêta du regard l’approbation de Max.
— Bradley a été retrouvé assassiné ce matin.
— Quoi ?
— Multiples coups de couteau, précisa Bernstein. Nous soupçonnons sa mort d’être en rapport avec le meurtre de deux patients de votre clinique, Bill Whitherson et Scott Trian.
— Mon Dieu !
— Maintenant, pouvez-vous me répondre ? Bradley Jenkins était-il votre patient ?
Harvey tituba jusqu’à son fauteuil, comme un homme qui a reçu trop de coups. Il s’assit et se prit la tête entre les mains.
— Sara ? demanda-t-il au bout d’un instant. On peut lui faire confiance ?
— Oui.
Son regard tenta d’accrocher les yeux de Bernstein, mais ces derniers étaient trop occupés à papillonner dans le petit bureau.
— Jurez-moi de ne pas en parler à la presse.
— Juré.
— Oui, Bradley Jenkins était mon patient – un patient ultraconfidentiel.
— Depuis combien de temps était-il en traitement ici ?
— Pas longtemps. Environ quatre mois.
— Et les deux autres, Whitherson et Trian ?
— Tous les deux étaient là presque dès l’origine.
— C’était quand ?
— Il y a trois ans.
Max finit par sortir son stylo de sa bouche pour écrire dans son calepin.
— Et si vous me racontiez votre conversation d’hier avec Sara ?
Harvey lança un coup d’œil à la jeune femme.
— Tu peux lui faire confiance, dit-elle.
Avec hésitation, Harvey expliqua à Max qu’il soupçonnait les meurtres d’avoir un lien avec la clinique. Puis il lui révéla qu’ils étaient tout près de découvrir un traitement contre le sida. Max hochait vigoureusement la tête, prenait des notes et écoutait sans faire de commentaires.
Quand Harvey s’interrompit, il lui demanda :
— Vous avez dit « nous avons » peut-être trouvé un remède. Qui est ce « nous » ?
— Essentiellement moi, mon associé, le Dr Bruce Grey, et un nouveau membre de l’équipe, le Dr Eric Blake.
— Blake est un ami de Michael, non ?
— Oui, répondit Sara.
Tandis que Max réfléchissait, son stylo retrouva d’instinct le chemin de sa bouche.
— Le Dr Bruce Grey… Ce n’est pas lui qui s’est jeté de la fenêtre d’une chambre d’hôtel il y a quelques semaines ?
Harvey confirma.
— Intéressant, nota Max. Que pensez-vous de cette mort, docteur Riker ?
— Je ne sais pas, répondit Harvey. La police a conclu à un suicide. Ce que j’ai raconté à Sara n’est sans doute qu’une construction tordue inventée par un esprit surmené et une imagination débridée. C’est de la folie.
Max s’avança vers la chaise face au bureau et s’assit.
— La folie m’intéresse.
Cassandra descendit l’escalier sur la pointe des pieds. De la soirée de la veille lui restaient une gueule de bois légère et quelques souvenirs fragmentaires : elle avait eu une discussion pénible avec Michael ; avait couché avec le sénateur Jenkins dans le pool house ; avait beaucoup trop bu.
Un moment précis, cependant, lui revint en mémoire. Vers la fin de la réception, alors qu’elle se faisait servir un dernier verre au bar, elle avait engagé la conversation avec un homme, lui aussi un peu éméché. Ils s’étaient déjà rencontrés plusieurs fois, mais elle ne lui avait jamais prêté beaucoup d’attention (voire pas la moindre). Il n’y avait personne d’autre autour, et Cassandra s’était sentie d’humeur charitable.
Une heure plus tard, elle discutait toujours avec le même homme. Elle ne flirtait pas, −ne draguait pas, ne se faisait pas draguer, ne couchait pas. Elle discutait. Nul doute qu’elle devait être sacrément imbibée. Dans des circonstances normales, c’est-à-dire moins alcoolisées, elle n’aurait pas gâché une seconde avec lui.
Mais il s’était montré un parfait gentleman. Il l’avait écoutée. Oh, certes, elle avait vu des hommes faire mine de s’intéresser à ce qu’elle avait à dire pour arriver jusqu’à son lit, mais ce n’était pas le cas de celui-là.
Bizarre.
Plus bizarre encore, quand elle lui avait proposé de monter avec elle, il avait répondu :
— Pas ce soir.
— Pourquoi ?
L’homme avait secoué la tête en souriant.
— Vous n’avez pas vu cet épisode de La Quatrième Dimension ? Dans lequel l’homme laid et la femme sublime échangent leurs places ? J’ai du mal à croire que je suis en train de dire ça, mais… je ne veux pas être uniquement une nouvelle proie à votre tableau de chasse.
— Pardon ?
— Je sais, je sais. Je m’étonne moi-même. Écoutez, Cassandra, je donnerais cher pour passer une nuit avec vous.
— Et alors ?
Il avait levé les mains d’un geste d’impuissance.
— Si je monte avec vous, ce sera fini. Mais, en refusant, j’ai une chance de piquer votre curiosité. Vous aurez peut-être envie de poursuivre – même si je ne peux pas m’empêcher de penser qu’une fois sobre cette conversation vous apparaîtra comme un cauchemar.
Cassandra avait souri.
— Vous dévoilez votre tactique, Harvey.
— Oui, eh bien, je n’ai jamais été très bon stratège, et en plus je manque de pratique. Rendez-vous service, Cassandra : gardez vos distances. Je ne suis vraiment pas un cadeau.
— Cette fois, vous avez réussi à piquer ma curiosité.
— Pas de quoi, sincèrement. Je suis juste un drogué du boulot qui passe chaque heure de veille dans une clinique de Spanish Harlem. Je n’ai pas de temps pour une vie sociale. C’était une soirée plaisante, une merveilleuse distraction, mais je dois redescendre sur la planète Terre.
— J’aimerais bien que vous y réfléchissiez, avait-elle dit.
Harvey s’était tapé sur la tempe, comme pour s’éclaircir l’esprit.
— Je suis en train de rêver, n’est-ce pas ? Toute cette conversation était un rêve ?
— Peut-être. Nous le saurons sans doute demain.
Le lendemain était arrivé, et, pour une raison inexplicable, Cassandra avait envie de revoir Harvey Riker. Un problème, cependant : elle avait passé une bonne partie de la matinée à se demander comment agir, sans trouver de réponse. Fallait-il attendre qu’Harvey l’appelle ? Mais s’il ne le faisait pas ? C’est lui qui avait parlé de manque de pratique : or il y avait des années que Cassandra ne s’était plus souciée qu’un homme la rappelle ou non.
Puis une solution s’était présentée quand son père était rentré à la maison.
— Où étais-tu ? lui avait-elle demandé.
— Au Columbia Presbyterian, avait-il répondu, distrait. Michael y a été admis d’urgence.
— Il va bien ?
— Je pense. Ses amis s’occupent de lui.
— Harvey Riker ?
— Oui. Ils estiment qu’il s’agit d’une hépatite.
— Je vais peut-être passer lui rendre visite.
— Comme tu veux. Quand comptes-tu y aller ?
— Dans dix minutes.
— Bien. J’ai un rendez-vous dans un petit moment, et je ne veux voir personne aux alentours quand mon hôte arrivera. Compris ?
Cette conversation avait eu lieu une heure plus tôt, et c’était la raison pour laquelle Cassandra marchait sur la pointe des pieds. Les rendez-vous privés de son père étaient entourés de secret. Il n’apprécierait pas de la savoir encore à la maison. Traversant sans bruit le couloir pour aller au garage, elle perçut la voix de son père derrière la lourde porte en bois de son bureau. Il paraissait furieux.
— Bon sang, vous ne devriez pas être là ! s’écriait-il.
— Du calme, répondit une voix que Cassandra eut du mal à reconnaître. Vous m’aviez dit que vous seriez seul.
— Peu importe. Je ne veux pas vous voir dans ma maison.
— Arrêtez de vous tracasser. On a du travail à faire.
Qui était-ce ? Cassandra s’éloigna prudemment de la porte, l’esprit en ébullition. Cette voix lui était familière. Elle était sûre de l’avoir déjà entendue. Mais où ? Et à qui appartenait-elle ?
Elle était arrêtée à un feu rouge, à deux kilomètres de là, quand la réponse lui apparut.