JAMES, MARGUERETT, ANN ET LES AUTRES

Arthur Kendall est un homme stupide. Dans la région, on l'a pourtant surnommé « Arthur la Loi ». Il passe de longues heures, le soir, après les travaux des champs à potasser le code et en fait l'essentiel de sa conversation.

Chacune de ses phrases commence toujours par : « On a le droit de... » ou «La loi interdit de... » Qu'il s'agisse de bêtes, de terres, ou d'hommes, Arthur la Loi a réponse à tous les problèmes légaux. Il a appris par cœur.

Ça ne l'empêche pas d'être stupide. 1,80 mètre de stupidité massive et brutale, un front étroit et bas, des yeux pâles sans lumière, un petit nez épaté, ridicule dans un visage si large. Il se mord sans cesse les lèvres quand il parle, en rentrant la bouche, comme quelqu'un qui se trompe et s'en rend compte. Mais il ne se trompe jamais puisqu'il récite le code. Par exemple, il sait qu'il a le droit d'emprunter une certaine somme d'argent à l'État canadien, pour cultiver cinquante acres de terre.

En onze ans de mariage, il a fait cinq enfants à sa femme. C'est ça qui lui en donne le droit.

« Hélène, nous irons nous installer à Monkton, pour cultiver le lin. Tu m'attendras ici avec les enfants. Je vous ferai venir quand j'aurai signé le contrat. »


A la simple idée de signer un contrat, Arthur la Loi jubile d'avance. Qu'on essaye seulement de le voler ! On verra...

Jusque-là, c'est-à-dire en 1952, Arthur était fermier itinérant dans l'Ontario de l'Ouest au Canada. Un métier qui ne peut exister que sur de grands espaces.

Les fermiers et leur famille vivent dans de grandes roulottes, de véritables maisons sur roues, et se placent au gré des besoins dans les exploitations immenses. Ils y restent le temps d'une saison, d'une moisson, ou d'un défrichement. Ils sont payés comme des ouvriers, un salaire fixe, et ne prennent aucun risque.

Cependant Arthur la Loi estime qu'il est temps de s'installer. Les enfants commencent à grandir, et bientôt pourront l'aider à travailler la terre.

Le code toujours dans sa poche, Arthur mène l'affaire tambour battant. Et, en février 1952, installe sa roulotte et sa famille sur sa terre.

C'est le début d'un dossier à ce point extraordinaire qu'il va durer dix ans. Dix ans pendant lesquels Arthur Kendall va s'arranger pour que la loi soit de son côté.




Pour l'heure, ayant installé tout son monde sur la terre où il veut cultiver le lin, Arthur Kendall fait ses plantations. En attendant les résultats, et pour ne pas perdre d'argent entre-temps, il trouve, vers la fin du mois de mai, un engagement pour l'été, dans un petit port, sur la baie de Georgian.

Et là, il oublie un peu son code avec une serveuse de bar, alerte et rousse.

Il est vrai qu'ils ont un sujet de conversation tout trouvé. Béatrice a cinq enfants, Arthur aussi.

Le marin responsable de cette nichée n'est pas souvent là. Et Béatrice, selon toute apparence, ne demande qu'à se laisser consoler de son absence. On la comprend : une escale par an, un enfant par an! Elle a bien du mérite à rester jolie avec une vie pareille.

Il faut dire aussi qu'Arthur la Loi, en dehors de sa stupidité et de sa mémoire, est un homme bien bâti, d'une vigueur remarquable. Quand il prend femme, la seule loi qu'il connaisse, c'est la sienne.

Béatrice apprécie infiniment cette présence quotidienne. Et Arthur est enchanté. Il échangerait volontiers sa pauvre Hélène usée par les grossesses, mais aussi par l'âge, et le travail des champs, contre cette jeune et encore fringante mère de famille. Béatrice n'a que trente ans.

Hélas, la loi — Arthur le sait bien — est en faveur des épouses légales. Celle d'Arthur vient le rejoindre au mois de juillet avec ses enfants légaux, pour passer un mois de vacances en compagnie de leur époux et père...

Le plus dur, pour Arthur, est que, le mois de vacances terminé, il faut tous ensemble regagner la caravane familiale, la terre, et la récolte de lin. C'est là qu'il va se révéler une montagne, non seulement de stupidité, mais de glace : un iceberg. Il y a ainsi des gens dont on ne voit pas la partie immergée... Il faut que quelque chose la révèle.

A l'intérieur de la caravane, il fait chaud. Cette nuit du 31 juillet n'a pas apporté de fraîcheur. Le toit ouvrant laisse deviner un petit carré d'étoiles.

La couchette du bas est réservée à Arthur et sa femme. C'est un vrai lit, qui occupe presque toute la largeur de la roulotte. Au-dessus d'eux, étroitement superposées, les couchettes d'Ann, neuf ans, et Marguerett, onze ans. De l'autre côté, en bas, la plus petite : Marie, cinq ans, puis Elisabeth, sept ans, au deuxième étage, et tout en haut l'aîné, James, douze ans.

L'unique garçon de la famille est un petit bonhomme sérieux qui ne craint pas de surveiller son armée de sœurs avec fermeté. Dans la petite classe c'est lui le chef incontesté. Il ne ressemble en rien à son père, qu'il déteste presque ouvertement, mais avec prudence. La prudence de ceux qui connaissent bien les autres, et les jugent. Comme tous les soirs il a supervisé le petit remue-ménage qui consiste à faire grimper tout ce monde au lit. Depuis leur retour de vacances, il veille au grain tout particulièrement. Le père est nerveux. La loi du plus fort lui donne trop souvent l'occasion de distribuer les taloches.

Telle qu'on pourra la reconstituer des années plus tard (tant elle restera gravée dans le souvenir des enfants), voici la scène ce soir-là.

James observe Marguerett, la fille aînée, qui se tortille sur sa couchette pour enfiler sa chemise de nuit sans se faire voir. Ann est déjà couchée, elle regarde par l'ouverture du toit, à la recherche d'une étoile filante sans doute. Ann, c'est la rêveuse de la famille

Marie la toute petite dort déjà en dessous de lui. Elisabeth l'oreiller sur la tête au risque d'étouffer (elle a peur des bruits) doit se raconter des histoires pour s'endormir... Les parents n'ont pas l'air décidés à se coucher.

Assis sur le lit défait, Arthur la Loi bourre sa pipe d'un air maussade, tandis que sa femme récrimine.

« Ce serait trop facile ! Divorcer... C'est bien joli! Et qui s'occuperait des enfants? Toi, peut-être ? Enfin qu'est-ce qui te prend? On était heureux... »

Arthur ne répond rien, mais lève les yeux sur son fils et sa voix gronde tout à coup.

« T'as fini de traîner? On t'a pas dit que c'était l'heure de dormir? »

James se recroqueville dans son lit, ses sœurs en font autant et le silence retombe dans la roulotte. L'enfant entend ses parents sortir. Du coin de l'œil il voit sa mère s'asseoir sur le marchepied, et son père faire les cent pas devant la porte. Leur discussion a repris, mais à voix si basse que les mots sont incompréhensibles. Une bonne heure passe.

James, Marguerett et Ann s'endorment. Un long moment passe.




Quelque chose a bougé quelque part à proximité d'Ann. Dans la pénombre, la petite fille a soudain ouvert les yeux, la gorge serrée.

Quelque chose a bougé. Elle l'a senti dans tout son être. On dirait que la caravane a tangué légèrement, c'est ce qui l'a réveillée. Maintenant rien.

Avec précaution, Ann tourne la tête pour regarder à cinquante centimètres de son nez, le matelas supérieur où dort Marguerett, immobile. En se retournant, elle aperçoit le visage ébouriffé de son frère. Lui non plus ne bouge pas.

Alors Ann se penche, tout doucement. En bas, juste en dessous d'elle, il y a une ombre. Dans la faible clarté des étoiles qui tombe par l'ouverture du toit, elle reconnaît les épaules de son père.

Il est penché. Elle ne voit que son dos. Puis elle distingue un murmure. La voix de sa mère.

« Non, Art... S'il te plaît! Non. Ne le fais pas... »

Un autre bruit. Un autre murmure, long... Et le silence à nouveau. Puis les épaules de son père qui se redressent. Le visage écrasé sur son matelas, immobile comme la pierre, les yeux fixes, n'osant plus bouger, Ann attend.

Sur la table, près du grand lit, la main de son père vient de déposer un couteau, large et rouge.

Ann le voit se redresser dans l'ombre et ferme les yeux de terreur, si vite que ses paupières lui font mal. Quand elle les ouvre à nouveau, il tire sans bruit le corps sur le plancher... Il le traîne jusqu'à la porte qu'il ouvre, descend les quelques marches. Ann ne le voit plus. Elle ne distingue que le corps de sa mère, qui disparaît lentement par l'ouverture, dans la nuit. Presque malgré elle, l'enfant se redresse à demi, jetant autour d'elle un regard affolé.

« Ch... chut... ! »

De l'autre côté, son frère James l'observe. Ann lève la tête, et rencontre les yeux de sa sœur. Marguerett est si pâle, si immobile... La petite voix de James leur parvient, étranglée de peur, mais impérative.

« Chut... Ne bougez pas... »

On n'entend plus rien dehors... Près d'une demi-heure passe. Les deux petites ne se sont pas réveillées.

Ann, Marguerett et James, raides sur leur couchette, dans le noir, ferment les yeux instinctivement en entendant revenir le père.

Il s'est immobilisé. Il doit guetter.

Risquant un œil, Ann le voit à quatre pattes, nettoyant le sol de la caravane avec les draps du lit. Le couteau a disparu.

Jusqu'au matin, Ann se demandera si les autres dorment, glacés comme elle, les dents serrées pour ne pas crier.

Le père, lui, s'est recouché. Un ronflement s'est fait entendre quelque temps plus tard.

Le petit déjeuner s'est passé en silence, le nez dans les bols. Ni James ni Marguerett, ni Ann n'ont posé de questions.

C'est au moment de partir aux champs que le père, Arthur la Loi déclare :

« On s'est disputés avec votre mère hier soir... On s'est fâchés. Elle est partie. Ne l'attendez pas pour déjeuner... »

De sa voix claire habituelle, debout devant ses sœurs, James a demandé :

« Elle reviendra quand ?

— J'en sais rien! On s'est fâchés, je te dis. Elle est partie. Une femme ne doit pas partir de chez elle. Elle vous a laissé tomber, alors ne l'attendez pas. »

Juste avant de disparaître, il ajoute : « Et si quelqu'un vous demande quelque chose, vous n'avez qu'à dire qu'elle est partie. Par là... sur la route. »


Le père à peine parti, les trois enfants (rappelons qu'ils ont douze ans, onze ans et neuf ans) tiennent un conciliabule.

Ann pleure et Marguerett a bien du mal à la calmer. La terreur de cette nuit-là n'est pas de celles que l'on oublie au matin. James prend la direction des opérations.

« Il ne faut rien dire. A personne. Il nous tuerait aussi. Tu as tout vu?

— Oui.

— Et toi?

— Oui.

— Il ne sait pas qu'on était réveillés, sinon, on aurait déjà pris une rouste! Alors il faut se taire. Toujours. Ann il faut que tu promettes, et toi aussi Marguerett. Tant qu'il ne saura rien nous serons tranquilles... »

Marguerett tente d'offrir une solution :

« Non, il tuerait monsieur Jim. Il ne faut rien dire. »

Jim Broughton est leur voisin le plus proche. Sa caravane est à un mile. Mais James n'a pas confiance.

« Non, il tuerait M. Jim. Il ne faut rien dire. »

Le 4 août, trois jours après le meurtre, Arthur la Loi fait les valises. Il emmène ses enfants rendre visite à Béatrice. Avec les siens, ils sont dix...

Ils y restent deux jours, le temps pour Arthur de faire des achats. La ferme qu'on lui a promis vient d'être libérée de ses précédents occupants. Il dispose maintenant d'une vraie maison sur sa terre. Le 6 août, il y installe sa double nichée, Béatrice et les dix enfants. Aussi simple que cela.




La visite de son voisin Jim Broughton ne le démonte absolument pas.

« Hélène ? On s'est disputés. Elle m'a quitté l'autre jour, comme ça! Elle nous a laissé tomber, les enfants et moi! Pas vrai James? C'est du propre 1 »

James hoche la tête.

Mais le voisin n'est pas convaincu. Hélène n'est pas le genre de femme a abandonner ses enfants : plutôt à partir avec eux, si elle devait partir.

Jim Broughton va voir la police. Pour elle, Arthur la Loi a une version un peu plus élaborée, mais à peine.

Selon lui, quand il est rentré le soir à 8 heures, le dîner n'était pas prêt. Il s'est mis en colère, car « ce n'était pas la première fois ». Dispute, gifles, Hélène prend son baluchon et s'en va en déclarant : « Je ne reviendrai pas. »

Quant à l'agréable mère de famille qu'il a ramenée, c'est une brave jeune femme qui est seule avec ses gosses, et va s'occuper de la maison et des siens. Dame! Un homme seul avec une famille, c'est pas facile...

Le sergent de police interroge James.

« Tu ne sais pas où est allée ta mère?

— Non, monsieur, elle est partie sur la route... »

C'est le tour de Marguerett.

« Non, monsieur. Elle s'est disputée avec papa et elle est partie. »

Ann confirme, l'air buté.

« Elle s'est disputée, elle est partie sur la route... »

Le 11 août arrive le frère d'Hélène, prévenu par le voisin. Lui non plus n'aime pas la brièveté des déclarations d'Arthur. Mais il n'en tire rien de plus. Et lui aussi va trouver la police, qui revient interroger Arthur Kendall.

Cette fois-ci, il en rajoute un peu. Hélène l'a giflé et lui a dit qu'elle voulait l'abandonner depuis longtemps. Quand elle est partie, il a erré, tout seul dans la nuit, pendant des heures; il était très malheureux.

Le 18 août, Arthur se rend à nouveau à une convocation de la police, avec un avocat et le code dans sa poche. Arthur la Loi ressort libre de cet entretien.

Le 3 septembre, à un mile de la caravane, au nord, on retrouve les vêtements de Hélène. On les identifie grâce à une enveloppe dans une poche. L'enveloppe est tachée de sang. Mais les experts ne peuvent dire s'il s'agit de sang humain. Arthur la Loi est toujours libre. On interroge à nouveau les enfants. Leur réponse est unanime et bien curieuse. A croire qu'ils se sont donné le mot.

« Maman est partie après la dispute. Elle est allée sur la route, près de l'endroit où il y a des serpents à sonnettes... »

(En réalité cette nouvelle « précision » est une consigne de James.) L'inspecteur de police est convaincu qu'ils mentent tous les trois. Mais impossible de leur arracher un mot de plus.

Neuf mois après le drame, en décembre 1952, le mari de Béatrice, le marin toujours absent, demande le divorce.

En attendant, le plus illégalement du monde, Arthur la Loi vit en famille... Il n'a pas terminé ses horreurs.

En janvier 1953, Marguerett est retrouvée dans un champ, rouée de coups de bâton, terrorisée, les yeux fous... Un paysan la ramène à la ville et, en chemin, il comprend. La petite fille qui a tout juste douze ans, a été violée. Au milieu de sa crise de nerfs, elle arrive à dire :

« C'est papa. »

Cette fois Arthur la Loi est traîné en prison. L'inspecteur de police s'apprête à s'occuper de lui une bonne fois pour toute. Hélas, confrontée à son père devant le tribunal, Marguerett refuse de témoigner! La rage au cœur, l'inspecteur voit Arthur sortir du tribunal, acquitté ! Mais sans Marguerett, que la justice met en pension.

Même éloignée de son père, l'enfant ne dira rien. Elle a promis. Et les autres sont encore à la ferme...

L'année suivante, en 1954, le divorce de Béatrice est prononcé. Elle met au monde un nouvel enfant d'Arthur. Puis un autre en 1956, un autre encore en 1958. Cela fait treize!

L'inspecteur Graham guette toujours. mais Arthur Kendall est intouchable. Le corps de sa femme n'a pas été retrouvé. Il continue de faire régner sa loi. Et il gagne. Le 8 octobre 1959, il en a le droit, et il le sait, il fait établir légalement un document certifiant qu'il n'a pas revu son épouse depuis le 31 juillet 1952, et donc, qu'il est libre... Libre d'épouser Béatrice deux mois plus tard, le lendemain du jour où sa femme est déclarée « présumée morte ».


A la ferme du Monktown, des treize enfants d'Arthur Kendall, il ne manque que Marguerett. Pour elle, l'oubli est arrivé. Elle s'est mariée, loin de tout ça.

Personne ne peut plus rien contre Arthur la Loi. Il est à nouveau dans la légalité, marié, père de famille, et honorable. Qui pourrait le confondre? D'où pourrait venir la preuve ?

De l'obstination de l'inspecteur Graham : depuis près de dix ans il guette de loin, et n'a jamais refermé ce dossier. A force de guetter, il apprend un jour qu'Ann a quitté le toit familial pour aller travailler en ville. Elle a dix-huit ans maintenant. L'inspecteur se souvient d'elle à neuf ans. Elle lui avait paru plus fragile que les autres, avec un petit air si triste qu'elle semblait prête à fondre en larmes chaque fois qu'on lui parlait.

L'inspecteur se rend à la ville, et la déniche dans un magasin de chaussures où elle est vendeuse. Elle ne se souvient pas de lui, bien sûr. Mais au fur et à mesure qu'il parle, qu'il rappelle des dates, son visage devient blanc. L'ancienne peur reprend le dessus. Alors le policier se jette à l'eau.

« Je sais que votre père l'a tuée. Et je sais que vous avez vu quelque chose. Il est encore temps de le dire, Ann, sinon il échappera définitivement à la justice. Je ne pourrai plus rien! Il faut m'aider ! »

Alors, enfin, Anne s'effondre. Mais avant de tout dire, elle demande : « Promettez-moi de protéger mon frère. Ne faites rien avant qu'il soit prévenu. Il nous avait fait jurer de ne rien dire. Mon père nous aurait tués tous les trois s'il s'était douté. Et il a bien failli se douter, dès le lendemain... Plus tard aussi. Quand il a fait ça à Marguerett, mon frère a bien failli le tuer à son tour. Si ma sœur n'a pas voulu témoigner, c'est de peur que ça nous retombe dessus après... »

L'inspecteur promet, et Ann raconte la scène de la caravane, dans le moindre détail. Elle la dessine de mémoire, avec la place des lits. Interrogés séparément, sachant seulement que leur sœur a parlé, Marguerett et James font le même dessin. Aucun des trois n'avait oublié le moindre détail.

Ayant consulté son code, Arthur la Loi décide de plaider non coupable. Au procès, en 1962, il parle d'absence de corpus delicti. On n'a pas retrouvé le corps de sa femme. On suppose qu'il gît dans un lac, non loin de la ferme. Mais les sondages n'ont rien donné.

Mais Arthur est accablé devant le jury par ses propres enfants. Ils racontent non seulement l'assassinat de leur mère, mais le viol de Marguerett, et la bestialité d'Arthur ces six années de « vie familiale ».

Et pourtant, Arthur échappe à la mort, grâce à son amie la loi ! Condamné à mort à l'unanimité en janvier, il fait appel. Son second procès a lieu en avril, et il profite d'un projet de loi en instance, tendant à différencier le crime, comme aux États-Unis, en premier et second degré, peine de mort et prison à vie.

N'allons pas chercher pourquoi le crime d'Arthur redescend en seconde division. Toujours est-il qu'actuellement Arthur la Loi ronge son code au pénitencier de Kingston. Parions qu'il connaît déjà par cœur le règlement de la prison, surtout en ce qui concerne la libération pour bonne conduite.

Les dossiers extraordinaires T2
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