LE JURÉ
Londres le 24 février 1953
Monsieur le ministre de l'Intérieur,
Je viens d'apprendre par les journaux que vous avez refusé hier la grâce de Miles Giffard.
Lors de son procès, je faisais partie du jury qui l'a condamné à la peine de mort, et je crois savoir que son exécution doit avoir lieu demain à la prison de Bristol.
Ma conscience m'oblige à vous informer que la décision prise par mes onze compagnons ne l'a pas été à l'unanimité, ainsi que l'exige la loi de notre pays. Je me suis rendu à la majorité au bout de trente-deux minutes de délibérations, et je n'aurais pas dû le faire. Mon intime conviction est que le jeune Miles n'est pas responsable. Je suis persuadé qu'il a tué dans un moment de démence et qu'il ne mérite pas la mort. J'ai longuement réfléchi à tout ce qui a été dit sur son état mental, et ma certitude est la même que le jour du procès. Je ne puis accepter que l'on pende ce garçon demain matin. Dieu fasse que vous compreniez. La mort de cet homme décidée par d'autres hommes, est une chose trop grave. Le fait d'en être responsable est une véritable torture morale pour moi, car je sais qu'il est fou, mais je pensais qu'il serait gracié. Faites qu'il le soit. Vous avez tout pouvoir pour réexaminer son dossier. Avec l'aide de Dieu et de votre conscience, je souhaite que vous pensiez comme moi.
Je tiens à préciser que personne ne m'a poussé de quelque manière que ce soit à vous écrire cette lettre. Seule la nouvelle du refus de grâce m'y a contraint.
Si je fais parvenir la même lettre à l'avocat de Miles Giffard, c'est pour qu'il s'en serve légalement, s'il est possible de reconsidérer un verdict auquel je n'ai souscrit que par faiblesse, en me laissant influencer par les autres. J'aurais dû défendre mon point de vue jusqu'au bout comme la loi m'y oblige.
Si je l'avais fait, Giffard n'aurait pas été condamné à mort.
Je me tiens à votre disposition si vous désirez m'interroger, et je ne révélerai à personne d'autre qu'à vous les détails des délibérations auxquelles j'ai participé.
Je vous prie d'accepter, Monsieur le ministre, mes salutations respectueuses et vous supplie encore de faire bonne justice.

Si nous connaissons la teneur de cette lettre, nous n'en connaissons pas l'auteur. Son nom n'a pas été révélé. Au procès de Giffard, sur douze jurés, il y avait dix hommes et deux femmes. Lequel s'est donc laissé influencer par le jugement des autres ? Lequel a cédé au bout d'une demi-heure seulement, par faiblesse ? La faiblesse d'affronter les onze autres, et d'argumenter pendant des heures, parce qu'il était le seul à penser que Miles était fou ?




En 1940, Miles Giffard a quinze ans. Les murs du vieux manoir familial résonnent des imprécations de son père.

« Ce garçon n'est bon à rien ! il ne s'agit pas de savoir s'il est malade ou non. Il n'est bon à rien ! Malade ! Il passe son temps à taper dans un ballon de rugby, et il est champion de cricket ! Et il serait malade ? »

Pour M. Giffard, " l'indulgence " du directeur de l'établissement scolaire où sévit son fils cadet est suspecte. C'est de " l'indulgence " de vouloir considérer Miles comme un malade.

Me Giffard, grand avocat de Cornouailles, riche et respecté, ne comprend pas ce que malade veut dire. Est-ce qu'on lui suggérerait par hasard que son propre fils est anormal ? Foutaises. C'est un fainéant et un capricieux. Il ne peut y avoir d'autres explications à cette avalanche de zéros qui déshonore la famille.

« Qu'est-ce qui vous fait dire qu'il a besoin d'être soigné ? »

Le directeur est embarrassé. Les explications de ce genre avec des parents tournent souvent très mal, il en a l'expérience. Cette scène en est une preuve supplémentaire. Il tente quand même d'expliquer son point de vue.

« Il est extrêmement nerveux et impressionnable, vous le savez. Il a parfois des terreurs inexpliquées, et il est impossible de le faire parler, il se ferme immédiatement. Le médecin du collège pense que son — comment dirais-je — son incapacité à suivre les cours est le fait d'un... d'une sorte de déséquilibre psychologique... car il est intelligent... Il conseillerait de le faire examiner par un spécialiste...

— En somme, mon fils est un idiot ?

— Il n'en est pas question, monsieur, bien au contraire... Je me contente de vous donner l'avis du Dr Hood, c'est mon devoir.

— Parfait, parfait, nous le ferons examiner. Et qu'on ne me dise pas ensuite que je n'aurai pas tout fait pour ce garçon ! »

Me Giffard aime pourtant son fils. C'est un homme bon et intelligent, dont la carrière a suffisamment démontré les qualités humaines. Mais, comme beaucoup d'êtres, il est incapable d'objectivité dès qu'il s'agit de l'un des siens. Il est trop sûr de lui a priori. Et cet enfant le déconcerte. Il est fier pourtant de ses exploits au rugby et au cricket. Mais sur le plan des études, Me Giffard préfère penser que son fils est un misérable fainéant, c'est plus commode.

C'est ainsi qu'un jour le Dr Craig vient spécialement d'Irlande pour examiner le jeune Miles. Le Dr Craig est un ami de la famille Giffard. Il ne se doute pas que son examen fera plus tard l'objet d'un cas de conscience dans l'esprit d'un juré d'assises.

Miles est pensionnaire au collège. C'est un adolescent comme les autres, à ceci près qu'il est légèrement plus petit et plus mince que la normale. Une minceur musclée et sèche. Son regard est un peu éteint.

Il se tient gauchement devant le spécialiste, dont on lui a simplement dit qu'il était là pour l'aider à mieux travailler.

« Tu préfères le collège ou la maison ?

— Je sais pas.

— Tu devrais savoir pourtant ?

— Je sais pas. »

L'entretien s'annonce difficile. Même pour un premier contact, ce n'est pas encourageant. Il faudra de longues séances pour que le Dr Craig apprenne certaines choses.

Miles a bien voulu raconter qu'il faisait des cauchemars presque toutes les nuits. Des cauchemars horribles, emplis de bêtes et de monstres, de personnages tout noirs qui le poursuivent et à qui il n'arrive jamais à échapper. Et il a ajouté : « Quand j'étais petit j'avais peur de dormir. Je faisais beaucoup de cauchemars. Mes parents disaient que c'était la faute de la nurse. On l'a renvoyée il y a longtemps.

— Elle te faisait peur ?

— Elle me racontait des histoires.

— Quelles histoires ?

— Je ne me souviens pas. J'avais peur, c'est tout. »

Miles ne ment pas.

Entre deux et six ans, ses parents l'ont confié à une gouvernante dont l'éducation s'est avérée curieuse. Elle avait trouvé le moyen de calmer cet enfant nerveux et imaginatif en lui racontant le soir des contes terrifiants, voire carrément sadiques. Lorsque la mère s'en aperçut il était trop tard. L'enfant faisait chaque nuit des cauchemars et des crises nerveuses inexplicables. On découvrit aussi, que dans la journée, lorsqu'il était trop difficile à supporter, la brave nurse l'enfermait dans un cagibi et il devait supplier de sortir en promettant de ne rien dire.

Ce régime, qui a duré quatre années, a profondément marqué Miles. A l'époque de sa rencontre avec le Dr Craig, il est encore excessivement impressionnable.

Un jour, le Dr Craig pénètre dans la pièce où l'attend Miles sans faire de bruit et sans prévenir. L'enfant, qui ne l'a pas entendu arriver, se retourne, l'aperçoit, et se jette brusquement à terre les bras sur la tête en hurlant : « Non, je vous en supplie ne faites pas ça ! Ne faites jamais ça ! »

Les conclusions du médecin sont loin de faire plaisir aux parents. Miles est atteint d'une sorte de schizophrénie assez rare, qui frappe surtout les jeunes sujets, et contre laquelle on ne peut pas grand-chose.

« Il est possible qu'un jour votre fils soit victime d'une crise violente. Mais personne ne peut dire si elle se produira ou non. Des milliers de gens vivent ainsi sans que leur cas s'aggrave. Surveillez-le attentivement, ne le forcez pas trop à travailler, c'est inutile. Vous aurez besoin de l'aimer beaucoup. »

Ce diagnostic, le Dr Craig le répétera en février 1953 devant le jury d'assises chargé d'examiner le cas de Miles, meurtrier à vingt-sept ans. Cette déclaration représente bien entendu le système de défense de l'avocat, qui cherche à faire admettre que Miles était fou au moment des faits.

Quant à l'accusation, c'est son rôle, elle affirme le contraire. Elle se base sur les aveux de Miles, sur son comportement avant, pendant, et après son crime. Elle se sert pour cela d'un témoin : Gabrielle, vingt ans, la fiancée de Miles (et d'un autre psychiatre, bien entendu ! On en trouve toujours pour dire le contraire d'un autre).

Gabrielle : c'est à cause d'elle qu'il a tué. Depuis un mois qu'il la connaît, il est amoureux fou. En un mois elle a reçu plus de soixante lettres d'amour et une multitude de poèmes. Pour elle il a voulu quitter sa famille et s'est installé dans une chambre sordide à Londres. Il est à trois cents kilomètres du manoir familial.

Son père lui a déclaré :

« Foutaises ! Cette fille est au moins la dixième dont tu nous vantes les mérites ! Tu n'auras pas un sou pour l'épouser et nous ne voulons pas la connaître. Travaille d'abord si tu en as le courage ! Un homme qui veut se marier doit avoir une situation ! Mais mon fils en est incapable !

— Je trouverai du travail. Donne-moi simplement une pension pour vivre à Londres, près d'elle... Je serai raisonnable, je le promets...

— Pas un sou ! Si tu veux manger, tu mangeras à la maison. Pars si tu veux, puisque tu es si courageux ! Allez, pars ! Fais tes preuves ! On en reparlera. »

« Vous devrez l'aimer beaucoup » avait dit le Dr Craig. Mais comment aimer un fils comme celui-là ? Un bon à rien de vingt-sept ans, qui fait des dettes, vole de l'argent à ses parents, multiplie les chèques sans provisions ! Un gamin qui a peur du noir, incapable d'être un homme ! Comment l'aimer quand on ne sait pas ce qu'il a dans la tête, qu'il ne ressemble à rien de connu dans la famille. Une famille toute de rigueur bourgeoise et « moralement équilibrée » comme dit Me Giffard... On ne peut pas.

Le vendredi 7 novembre 1952, dans le manoir de Cornouailles, près de la mer qui gronde derrière les falaises, Miles tourne en rond dans les onze pièces de la demeure familiale. Le week-end approche, et il n'a pas un sou, pas un penny pour aller retrouver Gabrielle. C'est insupportable. Il lui téléphone presque tous les jours, mais maintenant il faut qu'il la voie. C'est devenu une idée fixe.

A 18 heures, les domestiques partent. Il est seul avec ses parents, et il a bu une bonne demi-bouteille de whisky. A 18 h 30, il téléphone à Gabrielle.

« Je vais venir à Londres. J'arriverai cette nuit. Est-ce que je pourrai venir te voir ?

— Miles ! Pas en pleine nuit, maman ne voudra pas, c'est insensé !

— Je dois te voir, tu me manques trop. Demande-le-lui... »

L'autorisation maternelle est accordée.

« Tu viens en train ?

— Non. Je prendrai la voiture du vieux. Il... il est d'accord, c'est arrangé, ne t'inquiètes pas. Je te confirmerai tout à l'heure vers 8 heures... D'accord ? Tu me manques. »

A 20 h 30, Miles téléphone à nouveau.

« J'arrive. »

Mais il ne part qu'à 22 h 30 dans la voiture de sa mère. Il a trois cents kilomètres à faire. Sur la route il aperçoit deux auto-stoppeurs et les prend avec lui. Il est fatigué, semble nerveux et fume cigarette sur cigarette. En route, il s'arrête dans un bar pour téléphoner à Gabrielle.

« Il est tard. Je suis encore sur la route. Je ne pourrai te voir que demain, maintenant... Rendez-vous à Leceister Square à 2 heures. »

A l'entrée de Londres, dans la nuit les deux auto-stoppeurs le quittent. Il tombe de sommeil. A quelques mètres de la maison de Gabrielle, il gare la voiture et s'endort jusqu'au matin. A 2 heures il est au rendez-vous. Gabrielle est venue avec sa mère.

C'est une jeune fille jolie, un peu coquette. L'amour désordonné que lui voue Miles l'attire, mais elle recule encore devant un mariage avec ce garçon excessif et qui n'a pas de situation.

Ils vont au cinéma tous les trois, voir Limelight, et en sortent à 17 heures. Miles obtient l'autorisation d'emmener sa fiancée prendre le thé et la mère rentre chez elle. Dans un pub, Gabrielle grignote des gâteaux. Il demande de l'alcool. Ils passent plus d'une heure à parler de choses et d'autres, puis tout à coup Miles se jette à l'eau.

« Je veux t'épouser maintenant.

— Miles, tu n'es pas raisonnable. Tes parents ne veulent pas et ils ont raison. Tu dois terminer tes études et chercher du travail.

— Alors je ne pourrai plus te voir, Gabrielle ?

— Pourquoi donc ?

— J'ai fait quelque chose d'affreux.

— Quoi ? Tu as volé la voiture de ton père ?

— Non. Quelque chose de pire... de bien pire.

— Eh bien, dis-le-moi... allez, dis-le-moi !

— J'ai assassiné mes parents.

— Je ne te crois pas ! »

Miles est tout à coup blanc de colère. Les dents serrées il affronte Gabrielle.

« Pourquoi est-ce que tu ne me crois pas ? Hein ? Alors, toi aussi ! Personne ne me crois jamais. Tout le monde dit que je ne sais pas faire la différence entre le vrai et le faux, ce qui est bon ou pas bon pour moi. Je te dis que j'ai assassiné mes parents ! Je te le dis !

— Tu me fais peur ! Ne me dis pas des choses pareilles, Miles. Rentrons.

— Je ne te reverrai plus. Et tu ne me crois pas... Tu ne me crois pas...

— Viens, allons nous promener. »

Les deux jeunes gens marchent longtemps, puis prennent un taxi pour raccompagner Gabrielle. Miles est fatigué. Ses yeux sont embués d'alcool. Dans le taxi, il tend à sa fiancée une lettre dans une enveloppe chiffonnée.

« Je l'ai écrite pour toi. »

C'est une habitude chez lui, une lettre par jour. Gabrielle le sait bien, et la range dans son sac pour la lire plus tard. Tranquillement. Ils se disent au revoir. Le taxi redémarre.

Il n'a pas fait dix mètres que deux voitures de police le bloquent en faisant crier leurs pneus et leur sirène. Une dizaine de policiers se précipitent vers la voiture, écartent les piétons et ouvrent les portières. Miles se met à hurler, sans bouger du taxi.

« La police ! C'est la police ! »

On doit l'extirper de la banquette où il s'est accroupi, la tête dans les mains pour échapper aux projecteurs, se bouchant les oreilles pour ne pas entendre les sirènes. Ils n'ont mis qu'une journée à le retrouver.




En bas de la falaise, près du manoir de Cornouailles, un garde-côte a découvert le corps de Me Giffard et celui de sa femme. La gouvernante avait vu de la lumière dans le garage en arrivant le matin, et du sang sur le sol. L'une des voitures avait disparu et Miles aussi...

La police a retrouvé la voiture le samedi vers midi, près de chez Gabrielle. Le temps d'apprendre que la jeune fille habitait le quartier, et la souricière était en place. On avait déjà retrouvé dans le coffre des vêtements ensanglantés et une barre de fer... Pendant ce temps Miles était au cinéma.

Sa dernière lettre d'homme libre a été lue au procès par l'accusation : celle qu'il destinait à Gabrielle. Elle était longue. Nous n'en lirons que les passages essentiels qui rapportent les faits tels qu'ils se sont déroulés :

Mon père est rentré vers 6 heures, et ma mère tout de suite après. Il bricolait dans le garage après une des voitures. Dieu sait pour quelle raison je l'ai frappé avec ce morceau de fer. Il est tombé. Maman est entrée dans la maison, je l'ai suivie jusqu'à la cuisine et j'ai frappé par derrière. Tout est devenu sombre. J'étais paniqué. Je t'ai téléphoné pour te dire que je venais.
Je suis retourné dans le garage pour prendre une voiture et j'ai vu mon père se traïner autour. Je l'ai encore frappé plusieurs fois. J'ai sorti la voiture. Puis je suis entré à nouveau pour chercher des vêtements. Ma mère, j'ai vu ma mère, et j'ai frappé, encore. Elle saignait beaucoup. Je ne crois pas qu'elle était morte. Je ne savais plus que faire. Il y en avait partout. Alors je suis allé au jardin, j'ai pris une brouette et je les ai mis dedans, tous les deux. J'ai poussé jusqu'à la falaise et ils sont tombés. Je ne les voyais plus. La mer faisait du bruit.
J'ai nettoyé comme j'ai pu. J'ai cherché de l'argent dans leur chambre, j'ai pris quelques bijoux. Je me suis changé et je suis parti pour Londres. Ce matin j'ai vendu les bijoux, et j'ai pris une chambre dans un hôtel.
Je t'avais dit que j'allais travailler, mais c'était pour faire bien. Mon père avait souvent raison. Il était fier de moi quand je jouais au cricket, et il m'a souvent évité la prison. Un jour j'ai même vendu sa caméra...
Cet après-midi j'ai bu beaucoup de whisky. J'ai pris aussi les somnifères de ma mère pour les avaler. Je n'y arrive pas.
J'aime la vie pleine, la vie riche. Je veux la dépenser maintenant tant que je suis jeune. Je t'aime. Je jure que c'est la vérité.


Au procès, le médecin psychiatre qui a examiné Miles en prison émet l'hypothèse qu'il ait pu être victime d'une chute brutale de l'apport de sucre au cerveau ; ce qui aurait provoqué un déséquilibre de l'état mental, et un dédoublement de personnalité. Mais ce n'est qu'une hypothèse, car les expériences ultérieures tentées par le médecin, alors que Miles était en prison, n'ont pas donné de résultats semblables. Aucune malformation du cerveau n'a été constatée. D'après cet expert, Miles serait un psychopathe, uniquement préoccupé de lui-même et capable de violence pour satisfaire ses moindres désirs. Son idée fixe c'était « retrouver Gabrielle pour le week-end ». Dans ce but, il a agi logiquement, bien que sous l'emprise de l'alcool. Bref, c'est la réponse à la question posée par le juge :

« Miles n'était pas fou au moment du double crime. Il a parfaitement prémédité et accompli son acte, dans l'unique but de retrouver sa fiancée le plus vite possible. Il a d'ailleurs tué entre deux coups de téléphone où il lui disait : " J'arrive ". »

Miles Giffard est condamné à mort par un jury de dix hommes et deux femmes, qui considèrent qu'il était lucide et responsable de ses actes.




Dans la journée du 24 février 1953, alors qu'il vient de refuser sa grâce, le ministre de l'Intérieur reçoit de l'un des jurés la lettre que nous citons au début de ce dossier.

Dans sa prison, Miles écrit la nième lettre à sa fiancée. Il reste trente-six heures avant qu'on l'exécute, à moins que la lettre du juré ne fasse son effet sur le ministre.

Miles écrit :

Je t'aime de plus en plus. Je ne veux pas mourir, même si je n'ai pas peur de la mort.

Le 25 février 1953, Miles Giffard a été pendu dans la prison de Bristol; malgré le douzième juré, qui avait eu la faiblesse de penser que ce garçon n'était pas normal.

Les dossiers extraordinaires T2
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