IV
Assis à côté du traîneau-console, dans sa chambre, Stavros donnait l’impression d’un homme qui n’a pas beaucoup dormi. Devant lui, on voyait un bureau jonché de papiers froissés, papiers qui avaient demandé des jours pour être rédigés, et simplement une nuit pour être lus.
Duncan eut alors la preuve que son labeur servirait à quelque chose. Il avait écrit, biffé, récrit pages sur pages, pondu un rapport pour Stavros, un rapport que seul Stavros lirait. Uniquement Stavros. Pas Booz, pas Luiz, pas même le chef de la Sécurité. Son rapport ne figurerait jamais aux archives, s’il contrariait les vues du vieil homme.
« Asseyez-vous donc, » dit Stavros.
Duncan obéit, pour se trouver à hauteur d’une paire d’yeux bleu pâle qui le fixaient. Nul sentiment de triomphe chez lui. Tout bien pesé, il n’avait fait que son possible, et craignait un échec — un nouvel échec. Il avait passé plus de temps sur le fameux rapport que sur la mise au point d’un raid, et il avait eu peur. Peur d’écrire pour rien. Stavros ne cherchait qu’à l’amadouer, qu’à flatter son « obsession », Stavros n’en lirait que la première feuille, et encore…
« Ce Sanctuaire mri, comme vous l’appelez… » dit Stavros. « Il préoccupe les régul, il les effraie. Ils mettent tout bout à bout : le sanctuaire, l’ovoïde, le fait que vous vous êtes intéressé aux deux mri – et votre influence. Elle les inquiète fort, votre influence. Au total, on obtient un schéma que le brave Hulagh n’aime point. Le bai affirme que ses jeunes vous ont sortis d’un mauvais pas, vous et Galey. Vous le saviez ? »
Duncan faillit jurer. « C’est faux ! »
— « Souvenez-vous qu’aux yeux d’un régul, votre position pouvait sembler critique. Un régul est inapte à parcourir une grande distance à pied. En outre, la nuit venait, et les régul ont une sainte peur du désert dans le noir. Ils ont vu votre avion au sol, et en ont recherché l’équipage. Ils craignaient un incident fâcheux, et d’être accusés de votre mort. »
— « Les croyez-vous vraiment, monsieur ? »
— « Non. Je vois plutôt là une vilaine curiosité. La curiosité d’Hulag, surtout. Il crève de peur en imaginant ce que les mri pourraient faire, il redoute tout ce qui les concerne. Il craint que d’autres mri soient vivants, d’autres mri qui pourraient le… rejoindre. Je suis franc avec vous, Duncan – je ne veux donc pas que vous ébruitiez mes propos. Dites-moi : Vous plaignez-vous de ces régul ? Y a-t-il eu des menaces ? »
— « Aucune menace, monsieur. Mais notre matériel les… »
— « J’ai lu. »
— « Je n’en doute pas, monsieur. »
— « Vous vous en êtes bien sorti. (Stavros fronça les sourcils.) Néanmoins, je croirais qu’ils s’intéressent à vous, Duncan, autant qu’aux reliques mri. C’est votre présence, je crois, qui les poussait à aller là-bas. Et si le lieutenant Galey ne s’était pas trouvé avec vous, conformément à mes instructions, vous auriez bien pu être victime d’un… d’une déplorable erreur. On n’est jamais trop prudent. »
— « Jamais trop prudent, monsieur. »
— « S’ils le peuvent, ils vous liquideront. Moi, je peux agir une fois l’acte commis. Je ne peux l’empêcher lorsque vous êtes à portée des régul. Et pourquoi ce sanctuaire, Duncan ? Pourquoi cet ovoïde ? »
— « Pardon, monsieur ? »
— « Oui. Le sanctuaire, l’ovoïde – pourquoi mettez-vous un tel accent là-dessus ? Pourquoi les mri ont-ils risqué leur vie à récupérer cet objet ? »
Duncan montra son rapport posé sur le bureau. « Croyances religieuses. J’ai expliqué… »
— « Vous êtes entré dans ce prétendu sanctuaire. Vous avez pu y prendre des photos. Je les ai vues. Voulez-vous me dire que c’est un lieu de culte ? »
« Pour les mri, l’endroit est sacro-saint. »
Qu’ajouter d’autre ? Les éléments d’une conclusion différente étaient là : photos d’ordinateurs, d’armes (?) inconnues, d’appareils de communication – toutes choses dont les régul s’effrayaient, dont les alliés des régul eux-mêmes pourraient à juste titre s’effrayer.
— « Exact. L’endroit est sacro-saint aux yeux d’un mri. Vous avez raison. Booz a cassé votre œuf, Duncan. Il y a trois jours. L’ovoïde est ouvert. »
Annonce qui cloua Duncan. Il n’aurait jamais cru la chose possible sans l’aide, sans le bon vouloir de Melein – et donnant, donnant. Or, Booz la xénologue aux fossettes, Booz dont les doigts experts maniaient sonde et pinceau, Booz avait pu, et, du coup, les mri étaient dépouillés de leur bien.
— « Je ne croyais pas qu’on l’ouvrirait si vite, » admit Duncan. « Le rapport dit-il ce que c’était ? »
— « Pas était. Est. Selon Booz, ouvrir l’ovoïde n’offre pas la moindre difficulté à un chercheur disposant d’une technique appropriée et sachant que ce n’est pas une arme – comme le montrent les photos. Bref, c’est une sorte d’enregistreur. Pour la langue, mystère : pas un de nos spécialistes ne connaît le mri au point de pouvoir traduire le texte, et il coule de source que je ne veux pas l’aide des régul ! Mais il y a aussi des équations, des symboles que nous déchiffrerons. L’auteur a même joint un code. Votre œuf sacré, Duncan, et votre fameux sanctuaire, sont en fait une banque d’enregistrements – et ils y tenaient, les mri, ils y tenaient plus qu’à leur vie. Voyez-vous quel genre d’enregistrement peut être d’un tel prix ? »
— « Non, je ne vois pas. »
— « Des équations… ça ne vous suggère rien ? »
Duncan demeura muet un moment. Homme d’expérience limitée, il ne trouva qu’une seule réponse : « Des coordonnées spatiales. » car Stavros ne le lâchait pas, Stavros l’obligeait à conclure.
— « Exactement. Et n’est-il pas étrange que vos mri tiennent tant à ces coordonnées, quand ils n’ont pas de vaisseau ? »
Duncan envisagea deux ou trois hypothèses. Aucune ne lui souriait.
« Et ça infirme la fameuse idée d’après laquelle les mri doivent toute leur technologie aux régul, la fameuse idée que les mri sont des ânes. » Bien qu’il eût du mal à mouvoir ses doigts, Stavros retourna une des photos posées sur le bureau. « Voyez donc. Trouvé dans l’ovoïde. Agrandi dix fois. »
Une plaque d’or, gravée de symboles complexes. Même si elle avait eu les dimensions de la photo, cette plaque eût constitué un chef-d’œuvre d’une finesse incroyable.
« Un jeu de plaques. Dont le métal seul en fait déjà un vrai trésor. Booz a une théorie : elles ne proviennent pas d’un seul artisan, et la première remonte à une époque lointaine. Technique supérieure, ou longue patience – au choix. Les équations sont trapues. On a pompé l’ordinateur pour essayer de reproduire la série en bande-pilote, et pour essayer de la faire correspondre à un point de référence. Eh bien, il semble qu’une analyse poussée reste au-delà de nos moyens intellectuels. Il y a les labos d’Elag, mais le voyage nous prendrait du temps, beaucoup trop de temps. Et vous ? Maintenez-vous que vous ignoriez la nature de cet ovoïde ? »
— « Je l’ignorais, monsieur. » Duncan soutint le regard de Stavros, faute d’une meilleure parade. « Je l’ignorais, et même à présent, rien ne me dit que les mri en savaient plus que moi. C’étaient peut-être leurs chefs qui les envoyaient là-bas : ils ne faisaient peut-être qu’obéir. Mais il est probable qu’ils savaient, je vous l’accorde. »
— « Pouvez-vous les amener à tout nous dire ? »
— « Non. Non, je ne pense pas. »
— « Si cette bande est bien ce dont elle a l’air, il semble que vos mri attendaient un vaisseau. »
— « Je ne le crois pas. Ils voulaient quitter Kesrith, oui, mais ils n’espéraient rien d’autre. Mon opinion procède de ma sympathie pour eux, du ton général de ce qu’ils disaient ou faisaient, mais je crois pouvoir m’y tenir. »
— « Opinion fondée – qui sait ? Mais ils ne tombent peut-être pas dans votre erreur, Duncan. Vous, vous n’envisagez qu’une catégorie de régul. Les mri étaient les mercenaires du doch Holn. Le doch Holn est l’ennemi du doch Alagn. Et le doch Holn… possède une flotte. »
Ces mots glacèrent Duncan. L’argument était valable. « Oui, monsieur. Mais il faudrait contacter les Holn. »
— « Vos mri n’avaient-ils pas ce sanctuaire ? »
— « Non. »
— « Toujours votre sympathie ? »
— « Il n’y a plus de peuple mri. Niun et Melein le savent. »
— « Ainsi parle l’aimable Hulagh – et ainsi, peut-être, ont parlé vos protégés. Et ni le bai ni eux ne mentent, peut-être. Mais il arrive qu’un régul ne dise pas tout ce qu’il sait… et qu’un mri ne dise pas non plus tout ce qu’il sait, peut-être. Avons-nous posé les bonnes questions ? » D’une main tremblante, le gouverneur leva un bol, but une gorgée de soï. « Des mercenaires, les mri… Est-ce que les vôtres sont disponibles ? »
Duncan fut interloqué. « Disponibles ? Peut-être. Je ne sais pas, monsieur. »
— « Les régul ont peur de ça, je crois. Entre autres choses, Hulagh doit avoir une peur bleue que les mri changent d’employeurs – et que ces nouveaux employeurs ne les laissent pas inactifs. Que nous ne les laissions pas inactifs. Quelle est la solde courante d’un mri, Duncan ? »
— « Je ne saurais vous dire. » Il retrouvait chez Stavros sa façon à moitié moqueuse qui dissimulait le fond du personnage. Il posa la photo. « À quoi pensez-vous ? »
— « Oh, à rien. Je me demande simplement jusqu’à quel point vous comprenez vos mri. »
— « Nous n’avons pas eu le temps de bien nous étudier. »
— « D’après votre curriculum vitae, vous êtes pilote breveté. »
Silence.
« Est-ce exact ? »
— « Puisque mon curriculum l’affirme… »
— « Bon. Les opérations d’Elag ont donné lieu à quelques raids interstellaires. »
— « J’ai eu un vaisseau entièrement automatisé. Je peux piloter une fois dans un Système, mais quant à la manœuvre de transit, c’est une bande qui l’effectuait. »
— « N’est-ce pas l’objet de notre dialogue ? »
Duncan ne trouva d’abord rien à répondre, puis :
« Le problème des mri est-il donc lié à mon curriculum vitae ? Vous voulez quoi, au juste ? »
— « Que vous vous occupiez d’eux. Prenez-les en charge, prenez cet ovoïde. Vous dites que vous pouvez leur parler, saisir leur caractère. Est-ce vrai ? »
Duncan se renversa dans son fauteuil, pour mettre un peu plus de distance entre lui et le vieil homme. Il connaissait Stavros, oui – mais pas assez.
« Vous vous méfiez ? »
— « Qui n’aurait pas de doutes, à moins d’être un imbécile ? Prendre en charge les mri… et ensuite ? Cette histoire de navigation ? »
— « Vous croyez-vous vraiment capable de faire votre affaire des mri ? »
— « Comment l’entendez-vous ? »
— « Établir si oui ou non votre rapport est exhaustif. Établir que les mri ne songent pas à créer des troubles sur Kesrith, et que le doch Holn n’a pas d’autres mercenaires ailleurs. »
Se redressant, Duncan appuya ses bras au bureau de Stavros. Cette offre incluait une tromperie. Plein de franchise, Stavros ? D’expression, oui. D’expression seulement. « Mon conseil ne vous importe guère. Vous voulez que j’emmène les mri à l’aveuglette, et il y a anguille sous roche. Pouvez-vous être plus clair ? Ou faut-il que je devine ? »
Ils avaient voyagé très près l’un de l’autre, eu les mêmes craintes, les mêmes peines, et Duncan misait sur cette idée. De fait, il crut lire une douceur nouvelle dans les yeux bleu pâle. « De vous à moi, n’est-ce pas ? » dit Stavros.
— « De vous à moi. »
Il fronça les sourcils. « Je veux que les mri quittent Kesrith immédiatement. Je renvoie le Bouton-d’Or à la station, où rien ne viendra gêner son travail. Depuis votre raid au Sil’athen, les mri inquiètent fort les régul. Et l’arrivée prochaine d’un vaisseau Alagn n’aurait rien d’étonnant. Le bai clame que son doch s’impatiente du fait qu’il a échoué avec le vaisseau qui lui était confié. Un coup dur pour Alagn. Hulagh broie du noir. Il insiste sur les dangers de la mésentente, voudrait un moyen d’aller au-devant des vaisseaux régul. Ces vaisseaux arriveront, et je ne veux pas qu’aucun des nôtres soit coincé au sol. Je pense donc qu’expédier le Bouton-d’Or limite les risques… d’erreur. L’Éperon et l’Hannibal ont suffisamment de moyens pour protéger la station et nos petits astronefs en cas d’accrochage. Mais avec les mri à portée des régul, l’accrochage serait certain. Là où il y a mri, c’est une panique chez eux. »
— « Oh, j’en ai vu l’effet ! » releva Duncan d’une voix sombre.
— « N’est-ce pas ? Hulagh me harcèle : l’ovoïde, toujours l’ovoïde. Il doit en perdre le sommeil. Si vous disposiez d’un vaisseau, des mri et de l’ovoïde, croyez-vous que vous finiriez par connaître la nature exacte de cet enregistrement ? »
— « Sans aide ? »
— « Vous aurez l’ovoïde. L’original. Autrement, les mri ne marcheraient pas. Nous l’avons reproduit en holos – nous ne risquons donc pas plus que sa stricte valeur d’objet d’art, même si cette valeur est énorme pour un musée. Vu les circonstances, c’est un risque raisonnable. » L’hémiplégique but une gorgée de soï et reposa le bol, non sans un heurt qui soulignait une ferme volonté. « Eh bien ? »
— « Dites-moi tout. Jusqu’où faut-il que j’aille ? Que puis-je espérer ? »
— « Je n’ai aucune certitude, et ne vous fais aucune promesse. Si les mri cherchent l’appui du doch Holn, vous y perdrez vaisseau et vie. Mais je vous joue gagnant, je mise sur votre conviction qu’ils ne cherchent pas un tel appui. Vous pouvez découvrir ce qu’est cette bande, et peut-être – peut-être ! – vous entendre avec les mri. Parlez. Jugez-vous la chose impossible ? Si oui, je n’insiste pas. Mais il nous faut une année, au moins, pour acheminer la bande jusqu’aux ordinateurs d’Elag, et Kesrith ne sera pas libérée du problème régul/mri, et nous demeurerons dans le vague. Et nous ne pouvons demeurer dans le vague. »
— « Et si je refuse ? »
— « Vos mri mourront. Pas de menace latente – vous connaissez le principe. Vos mri en liberté ? Mille fois non : ils s’en prendraient aux régul, ou les régul s’en prendraient à eux. Captifs ? Ils mourront. N’importe comment, ils mourront. Ils choisissent toujours la mort. »
Stavros disait vrai.
« Qui plus est, nous nous regardons en chiens de faïence, les régul et nous, sur Kesrith, alors que les clauses de paix doivent être respectées, et cette paix intéresse bien d’autres mondes. Vous ne le niez pas, j’espère ? Vous vous dites capable de faire entendre raison aux mri, vous le criez à tous les échos. Je vous offre votre chance. »
— « Ce n’était pas dans le contrat. Je n’ai pas à accepter de mission à l’extérieur. »
Le vieil homme ne tiqua point – et Duncan mesurait le peu de valeur d’un contrat sur une planète où les humains ne faisaient que débarquer. L’époque des colons. Le gouverneur ne lui demandait qu’un oui pour la forme.
— « C’est un travail de Tac, Duncan. Mais refusez si vous ne croyez pas pouvoir vous en charger. »
— « Un vaisseau ? »
— « Le Fennec, astronef d’exploration. Pas d’armes. Mais portes étanches – en cas de troubles. Au reste, un seul homme peut le manœuvrer. »
— « Je sais. Classe B. »
— « Booz est en train d’en finir avec les holos. Cet après-midi, que vous acceptiez ou non, le Bouton-d’Or rejoint la station. S’il vous faut du temps pour réfléchir, une navette vous acheminera plus tard. Mais ne soyez pas trop long. »
— « J’accepte. »
Stavros exhala un soupir. « Bien, » ponctua-t-il. Et tout fut dit.
Sur le seuil du bureau, Duncan se tourna vers Stavros, le salua. Stavros immobile. Figé. Il sortit, en proie à un mélange de rancœur et de tristesse.
Il ne lui fallait plus que boucler son sac. Une longue habitude. Boucler son sac ne prendrait que cinq minutes.
Des régul le lorgnèrent quand il suivit le couloir pour atteindre sa chambre, et le lorgnèrent à nouveau, d’un œil rond, quand il réapparut, sac sur l’épaule. Coltiner un fardeau ! Ni eux ni les mri ne l’auraient fait – pas eux, sans une machine ; et les mri, jamais.
Les jeunes souriaient, d’ailleurs (à la mode régul : lèvres écartées), et Duncan pensa que c’étaient des sourires joyeux, qu’ils avaient bien vu que Stavros le congédiait.
L’humain des mri, disaient-ils de lui, et, dans leur bouche, « mri » équivalait à une insulte.
« Bon voyage, humain, » chuinta l’un d’eux. Il l’ignora. Ce souhait de bon voyage ne venait pas d’un ami.
En suivant la chaussée, il eut un moment noir. Il fit halte, face aux montagnes, ayant la prémonition qu’il les regardait pour la dernière fois.
Kesrith. Un homme pouvait-il aimer Kesrith ? Un dus, oui. Seul, un dus le pouvait. Mais Duncan n’aurait plus que le cadre froid et aseptisé du Bouton-d’Or, puis du Fennec, où ne soufflerait plus une bise âcre, où ses bottes ne fouleraient plus le sable. Et Arain la Rouge était là, toute proche. Un danger, Arain.
Il reprit son sac. Il était annoncé aux gens du Bouton-d’Or. Cette fois, il embarqua comme membre de l’équipage, chose insolite pour lui, car il n’avait pas la perspective d’un combat prochain. Les vieilles inquiétudes ne le lâchaient pas ! Toujours, son premier geste était d’inspecter l’astronef dont il disposait, pour la mission dont le chargeait le Grand Quartier Général.
« Groupe 245, » lui assigna l’officier de service, qui donna à Duncan une plaque matricule. Routine idiote. Le personnel du Bouton-d’Or étant réduit, on reconnaissait chacun d’un simple coup d’œil. Mais ils gagnaient la station, un monde plus vaste où ils seraient mêlés aux équipages de deux grands croiseurs, de deux petits vaisseaux d’exploration et d’une unité portée. Il fixa donc la plaque. 2-4-5 : on l’affectait près des mri. Il avait au moins une joie.
Il décollerait en leur compagnie.