Figures. – Quand la parole de Dieu, qui est véritable, est fausse littéralement, elle est vraie spirituellement. Sede a dextris meis11, cela est faux littéralement ; donc cela est vrai spirituellement.
En ces expressions, il est parlé de Dieu à la manière des hommes ; et cela ne signifie autre chose, sinon que l'intention que les hommes ont en faisant s'asseoir à leur droite, Dieu l'aura aussi ; c'est donc une marque de l'intention de Dieu, non de sa manière de l'exécuter.
Ainsi quand il dit : « Dieu a reçu l'odeur de vos parfums et vous donnera en récompense une terre grasse22 » ; c'est-à-dire la même intention qu'aurait un homme qui, agréant vos parfums, vous donnerait en récompense une terre grasse, Dieu aura la même intention pour vous, parce que vous avez eu pour [lui] la même intention qu'un homme a pour celui à qui il donne des parfums. Ainsi, iratus est33, « Dieu jaloux », etc. Car les choses de Dieu étant inexprimables, elles ne peuvent être dites autrement, et l'Église aujourd'hui en use encore : Quia confortavit seras44, etc.
Il n'est pas permis d'attribuer à l'Écriture les sens qu'elle ne nous a pas révélé qu'elle a. Ainsi, de dire que le mem fermé55 d'Isaïe signifie 600, cela n'est pas révélé. Il eût pu dire que les tsade finals et les he deficientes signifieraient des mystères. Il n'est donc pas permis de le dire, et encore moins de dire que c'est la manière de la pierre philosophale. Mais nous disons que le sens littéral n'est pas le vrai, parce que les prophètes l'ont dit eux-mêmes.