L’austère gouverneur.
Un gouverneur qui visitait une prison de l’État se vit implorer son pardon par l’un des forçats.
« Pourquoi êtes-vous ici ? » demanda le gouverneur.
« J’avais un poste élevé », répondit humblement le forçat, « et je touchais de l’argent pour effectuer des nominations. »
« Alors je refuse de faire quoi que ce soit », dit le gouverneur, durement. « Un homme qui abuse de sa position en se mettant au service d’intérêts privés et en en tirant des avantages personnels est indigne d’être libre. Mais, au fait, monsieur Warden », ajouta-t-il, tandis que le forçat, accablé, commençait à s’en aller, « en vous nommant à ce poste, j’avais cru comprendre que vos amis pouvaient faire de la délégation du comté de Shikane, à la prochaine convention de l’État, un solide soutien pour… pour la présente administration. Étais-je bien informé ? »
« Vous l’étiez, monsieur. »
« Ah, fort bien, je vous souhaite une bonne journée. Soyez assez aimable pour me trouver un emploi pour mon neveu l’aumônier de nuit, celui qui parle si bien des pauvres mères et des sœurs. »