Au pôle.
À l’issue d’un grand gaspillage en argent et en vies humaines, un audacieux explorateur avait enfin réussi à atteindre le pôle Nord, quand il fut abordé par un phoque qui vivait là.
« Bonjour, dit le phoque. Je suis très heureux de vous rencontrer, mais dans quel but êtes-vous venu ici ? »
« La gloire », dit brièvement l’audacieux explorateur.
« Oui, oui, d’accord, insista l’autre, mais de quel bénéfice pour l’homme est votre découverte ? À quelles vérités est-ce qu’elle permet d’accéder, qui n’étaient pas accessibles auparavant ? – à quels faits, je veux dire, qui possèdent une valeur scientifique ? »
« Du diable si je le sais », répondit le grand homme avec franchise ; « il vous faudra demander au scientifique de l’expédition. »
Mais le scientifique de l’expédition expliqua qu’il avait été si absorbé par la surveillance de ses instruments et l’étude de ses tableaux qu’il n’avait pas eu le temps d’y penser.