Encore.
« Quelle est donc cette grande convulsion de la nature ? » demanda neptune, tournant une oreille vers la surface de l’océan.
« C’est un furieux combat des héros de la flotte sénégambienne », répondit un triton.
« Encore ? » fît le dieu de l’océan, surpris. « Et contre qui, s’il te plaît, sont-ils en train de combattre, cette fois-ci ? »
« Ce ne sont pas les mêmes », expliqua le triton. « Ils se sont brouillés depuis leur récent exploit en faisant sombrer toute la flotte timbuctonaise. »
NEPTUNE se leva de sa couche de corail et exprima sa colère par de furieuses enjambées au fond de l’océan. « Vraiment ! tonna-t-il, ça devient insupportable ! Quand j’ai vu que l’on combattait maintenant avec de véritables escadres, j’ai senti que les ennuis allaient arriver. Un combat des mers est amusant à regarder, c’est vrai, et la musique des canons sonne comme la prière d’une sirène au crépuscule, mais la manifestation est toujours le prélude à de sauvages et insupportables braillements parmi les victorieux. La prochaine fois que tu verras des marins se battre en mer, s’il te plaît, préviens-moi ces désagréments en coulant les deux flottes. »