Un traité de paix.
Non sans d’importants massacres de citoyens de part et d’autre, la Chine et les États-Unis avaient été à quatre reprises plongés dans des guerres dévastatrices quand, dans l’année 1994, apparut à Madagascar un philosophe qui proposa aux gouvernements des deux pays belligérants le modus vivendi suivant :
« Les massacres continuent d’être formellement interdits ; mais, dorénavant, tout citoyen ou sujet de l’un des pays qui se mettrait à désobéir aurait l’obligation de détacher le scalp de toute personne massacrée, et de le déposer auprès d’un représentant local désigné à ce propos, lequel représentant ferait le serment de les conserver et d’en faire le compte exact. À la conclusion de chaque massacre dans chaque pays, ou dans un délai le plus rapide possible, ou encore à la fin de périodes régulières, qui peuvent être convenues par le Traité, il serait fait un décompte des scalps, sans que l’âge ni le sexe n’ait d’importance ; le gouvernement ayant le plus grand nombre de scalps serait taxé du surplus sur la base de mille dollars le scalp, et l’autre gouvernement verrait cette somme mise à sa disposition. Une fois par décade, il pourrait y avoir une trêve générale, au moment où l’excédent serait payé en dollars mexicains à la nation finalement bénéficiaire. »
Le plan fut adopté, le Traité nécessaire signé, avec une législation adéquate pour qu’il puisse être mis en œuvre ; le philosophe Malgache prit place dans le Temple de l’Immortalité et la Paix étendit sur les deux nations ses blanches ailes, qui s’en trouvèrent moins propres.